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| Tanguy Viel | |
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Auteur | Message |
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Speedy Envolée postale
Messages : 187 Inscription le : 02/03/2007 Age : 69 Localisation : D'ici et d'ailleurs.
| Sujet: Tanguy Viel Mer 18 Avr 2007 - 8:48 | |
| Tanguy Viel est un romancier français né en 1973 à Brest. Il a été pensionnaire de la Villa Médicis en 2003-2004 Il a obtenu en 2009 le prix de la Ville de Carhaix pour son roman Paris-Brest. BibliographiesRomans et nouvelles1998 Le Black Note, 1999 Cinéma, 2000 Tout s'explique : réflexions à partir d'« Explications » de Pierre Guyotat, 2001 L'Absolue perfection du crime, 2002 Maladie, 2006 Insoupçonnable, 2009 Paris-Brest, Paris, 2013 La disparition de Jim Sullivan, "Insoupçonnable"-L'intrigue est dévoilée dès le début: Deux amants, Lise et Sam tentent d'élaborer un plan hitchcockien en se faisant passer pour frère et soeur afin de détourner l'argent d'un troisième, Henri, homme riche et assez naïf sur lequel Lise a jeté son dévolu. Leur plan est simple: un faux enlèvement suivi d'une demande de rançon qui leur permettrait de s'enfuir .Bien sûr tout ne tourne pas comme prévu et le projet capote. L'intérêt de ce roman on le voit n'est pas dans l'intrigue très banale où l'effet de surprise est quasi absent, mais devrait se trouver dans la narration, très visuelle, rytmée, de l'auteur. On suit comme derrière une caméra le scénario machiavélique des deux amants pour lesquels on ne peut s'empêcher d'éprouver de la sympathie car la distance y est absente. Ceux qui sont sensibles aux atmosphères de films noirs aimeront sans doute.Mais une fois la chute tombée, on reste un peu interloqué. On se dit qu'on a raté quelque chose..? Sans doute ... Le procédé est peut-être original, mais celà ne m'a pas suffit pour en faire un livre inoubliable. A lire en sirotant sa téquila à l'ombre d'un sombrero! :) | |
| | | bertrand-môgendre Sage de la littérature
Messages : 1299 Inscription le : 03/02/2007 Age : 69 Localisation : ici et là
| Sujet: Re: Tanguy Viel Mer 18 Avr 2007 - 9:46 | |
| insoupçonnable de Tanguy Viel Broché: 138 pages Editeur : Minuit (2 février 2006) ISBN-10: 2707319414
Présentation de l'éditeur Sam est le frère de Lise. Du moins c'est ce que tout le monde croit quand Lise se marie avec Henri. Mais c'est surtout Henri qui doit le croire, pour que Sam et Lise puissent réussir leur mauvais coup. Seulement Henri aussi a un frère, un vrai cette fois, et qui s'appelle Edouard. Or même vrai on peut être un faux frère.
Mon commentaire : jusqu'où aller Lorsqu'ils s'accouplent, c'est pour le meilleur et pour le pire. Ainsi contractualisés, les deux tourtereaux agencent leur pire projet commun espérant retrouver plus tard ce qui les rassembla : l'amour. L'amour des situation peu banales, comportant cette part vitale de risques . L'amour de maîtriser leur destin, en tant que calculateurs, manipulateurs. L'amour des sensations de peur, face au danger, cousues d'adrénaline et de frissons, ceux qui donnent les mains moites, car ils fricotent avec l'inconscience. L'histoire se déroule comme une aventure policière avec des bons et des méchants, sauf qu'ici les robins des bois ne sont pas des enfants de coeur. Agréable à lire, jusqu'au bout, même si la fin me laisse un indésirable goût de fil interrompu. L'invraisemblance des situations me confirme combien le romancier à l'imagination débordante de vitalité.(bertrand-môgendre) | |
| | | Loïs de Murphy Espoir postal
Messages : 48 Inscription le : 22/03/2008 Localisation : Sur une brique rose avec vue sur un arbre
| Sujet: Re: Tanguy Viel Lun 7 Avr 2008 - 22:57 | |
| J’ai eu l’occasion de rencontrer Tanguy Viel récemment. Auparavant, je ne connaissais de lui que le nom, une critique élogieuse sur France Inter à propos d’un de ses bouquins – sans doute L’absolue perfection du crime, ma mémoire est une salope–, et l’admiration d’une ancienne collègue pour sa plume quasi polareuse, elle qui raffolait du genre quand ce n’était pas ma tasse de thé poiri-herculéenne.
Au premier abord, c’est un garçon charmant, propre sur lui, bien sous tous rapports, gendre idéal (j’arrête les poncifs éculés il ne les mérite pas le pauvre), à la coupe de cheveux impeccable, à la mise sobre et de bon goût mais décontractée, aux expressions de visage relativement neutres et à la gestuelle mesurée, en un mot : insoupçonnable. Comme un de ses titres de livre ai-je pensé in petto, Insoupçonnable aux éditions de Minuit. Il me confirme d’ailleurs qu’il choisit la plupart de ses titres de livres, et que le cas échéant, il est d’accord avec celui de son éditrice. Je lui fais remarquer qu’avec des titres comme celui-ci ou encore L’absolue perfection du crime, on remarque un léger souci de ne pas se faire gauler qui le fait bien rire. Car le garçon a de l’humour, et même sacrément, avec une bonne dose d’autodérision en plus, un pur régal pour mézigue car c’est un de mes vecteurs de communication préférés. Si dans son apparence rien ne dépasse, quand il prend la parole la passion du livre joue des coudes et serait presque harangueuse s’il n’avait une voix douce à la prosodie maîtrisée. On retrouve d’ailleurs ce rythme d’inspire et d’expire dans son roman, avec de longues phrases ciselées et efficaces qui graphitent les scènes comme des plans de cinéma, genre qu’il apprécie d’ailleurs. Il manie la longueur de focale avec brio, la structure de son histoire s’appuie dessus et le suspens nous tient en équilibre dans une bourgeoisie provinciale où la manipulation et le pouvoir ne sont pas forcément du côté que l’on soupçonne.
Voici la quatrième de couverture : « Sam est le frère de Lise. Du moins c’est ce que tout le monde croit quand Lise se marie avec Henri. Mais c’est surtout Henri qui doit le croire, pour que Sam et Lise puissent réussir leur mauvais coup. Seulement Henri a aussi un frère, un vrai cette fois, et qui s’appelle Edouard. Or même vrai on peut être un faux frère. »
L’incipit :
« Il y avait la nappe blanche qui recouvrait la table et dont avec effort maintenant on pouvait se souvenir qu’elle avait été blanche, lumineuse sous l’effet du soleil quelques heures plus tôt, dressée de cristal et d’argenterie sur pourtant de simples planches de bois posées sur de simples tréteaux avec lesquels toute la soirée il avait fallu que les pieds composent pour ne pas écrouler l’édifice. »
Et un morceau choisi :
« Mais faut-il appeler cela naïveté qu’un homme de cinquante ans se remarie à une jeune fille de la moitié de son âge et dans quelles conditions si luxueuses, presque indécentes, ai-je eu bien souvent sur les lèvres, repensant à la manière dont il l’avait rencontrée, repensant à tout ce qui faisait qu’on en était là, dans cette situation absurde, pensais-je, absurde, ai-je dit à Lise, depuis ce moment où il avait pour la première fois posé sa main sur sa cuisse à elle, dans l’autre une coupe de champagne qu’il avait payée le prix qu’on paye dans ces endroits-là : le prix du luxe, ai-je repensé, mais que ce luxe comprenait une âme et que cette âme se prénommait Lise, et que Lise c’est pas n’importe qui, que Lise c’est quand même ma sœur, lui disais-je encore à elle ce soir-là, saoul comme j’étais, et que je vais aller lui dire, je vais aller lui dire que tu n’es pas ma sœur, je vais aller lui dire, à Henri, et qu’on a prévu un kidnapping, un kidnapping, oui, voilà ce qu’on a prévu avec ma sœur, parce que c’est un mot qu’on prononce mieux quand on est bourré, KIDNAPPING, ai-je dit encore plus fort. Et elle me disait de me taire maintenant, de me calmer, parce que c’était juste une histoire de semaines désormais, une histoire de patience désormais, et que maintenant de toute façon, maintenant Sam on ne peut plus reculer. Et je continuais à bafouiller, à rire en même temps, de l’idée seulement que tu sois ma sœur, Lise, que c’est absurde, aurais-je encore hurlé si elle, avec un doigt qu’elle a mis sur sa bouche comme une ultime mise en garde, avec l’autre main dont elle me caressait la joue, elle n’avait pas chuchoté : insoupçonnable, Sam, insoupçonnable. Alors moi, allongé là sur l’herbe au creux d’elle, j’ai regardé la nuit dans le ciel, les yeux soudain noirs de Lise, et j’ai repensé à comment on en était arrivés là. »
Tanguy Viel n’est pas un écrivain de l’allégresse, style qu’il n’affectionne pas particulièrement, et je lui en sais gré. Une tension hitchockienne nous vrille tout au long de la lecture, avec des scènes savoureuses, pathétiques comme l'anti héros de cette histoire à l'odeur de sang, d'alcool et de varech. | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Tanguy Viel Lun 7 Avr 2008 - 23:06 | |
| - Loïs de Murphy a écrit:
- Tanguy Viel n’est pas un écrivain de l’allégresse, style qu’il n’affectionne pas particulièrement, et je lui en sais gré. Une tension hitchockienne nous vrille tout au long de la lecture, avec des scènes savoureuses, pathétiques comme l'anti héros de cette histoire à l'odeur de sang, d'alcool et de varech.
Merci pour ce que tu viens d'écrire.. À cause de ma préférence pour le Jazz, j'ai découvert Tanguy Viel avec Le Black Note et depuis j'ai tout lu de lui - et j'attends avec impatience un nouveau livre (dont il avait parlé aux Etonnants Voyageurs 2006..) on attends.... | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Tanguy Viel Lun 7 Avr 2008 - 23:37 | |
| - Loïs de Murphy a écrit:
- On retrouve d’ailleurs ce rythme d’inspire et d’expire dans son roman, avec de longues phrases ciselées et efficaces qui graphitent les scènes comme des plans de cinéma, genre qu’il apprécie d’ailleurs. Il manie la longueur de focale avec brio, la structure de son histoire s’appuie dessus et le suspens nous tient en équilibre dans une bourgeoisie provinciale où la manipulation et le pouvoir ne sont pas forcément du côté que l’on soupçonne.
waouuu quelle présentation, et quels extraits ! je connaissais pas ce Tanguy, enfin seulement son nom. Et c'est bizarre, mais son nom ne me murmurait rien de flambant à l'oreille. J'ai réglé la sensibilité de mon tympan : ça va pas si celui-là commence à me lâcher et me faire rater des trucs comme Tanguy Viel ! Noté dans ma LAL !! | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Tanguy Viel Lun 7 Avr 2008 - 23:40 | |
| - Queenie a écrit:
- Noté dans ma LAL !!
L'absolue perfection du crime devrait te plaire | |
| | | Loïs de Murphy Espoir postal
Messages : 48 Inscription le : 22/03/2008 Localisation : Sur une brique rose avec vue sur un arbre
| Sujet: Re: Tanguy Viel Mar 8 Avr 2008 - 8:52 | |
| Je confirme la remarque de Queenie. | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Tanguy Viel Mar 8 Avr 2008 - 9:03 | |
| - Loïs de Murphy a écrit:
- Je confirme la remarque de Queenie.
heu .. la mienne ou celle de Kenavo qui me conseille L'absolue perfection du crime ?? | |
| | | Loïs de Murphy Espoir postal
Messages : 48 Inscription le : 22/03/2008 Localisation : Sur une brique rose avec vue sur un arbre
| Sujet: Re: Tanguy Viel Mar 8 Avr 2008 - 9:07 | |
| Flûte j'm'a gourache ! Celle de Kenavo qui te conseille L'absolue perfection du crime. | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Tanguy Viel Mar 8 Avr 2008 - 9:11 | |
| - Loïs de Murphy a écrit:
- Flûte j'm'a gourache ! Celle de Kenavo qui te conseille L'absolue perfection du crime.
c'est pas grave, ça arrive souvent, les gens ont tendance à me coller partout : snormal hein, jsuis la Reine ici. Et tu es déjà un bon sujet ! bon allez je noote donc le crime | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Tanguy Viel Mar 13 Jan 2009 - 12:01 | |
| Paris-Brest - Citation :
- Présentation de l'éditeur
Il est évident que la fortune pour le moins tardive de ma grand-mère a joué un rôle important dans cette histoire. Sans tout cet argent, mes parents ne seraient jamais revenus s'installer dans le Finistère. Et moi-même sans doute, je n'aurais jamais quitté Brest pour habiter Paris. Mais le vrai problème est encore ailleurs, quand il a fallu revenir des années plus tard et faire le trajet dans l'autre sens, de Paris vers Brest. Il m’est difficile de parler de ce livre. J’ai bien aimé, parce que j’aime lire Tanguy Viel, parce que je j’aime son écriture et en fond de l’histoire je peux voir la mer de ma Bretagne bien aimée. Mais voilà qui ne va pas suffire comme commentaire pour présenter à ceux qui ne connaissent pas... Mais faute de mieux, je m’abstiens de trop en dire, sinon – si vous voulez faire connaissance avec cet auteur – je recommanderai un autre titre, si vous aimez lire Tanguy Viel je ne peux que vous dire – ce livre vaut le détour pour continuer le chemin avec cet auteur… Selon Le Monde des Livres, le nouveau roman de Tanguy Viel fait partie des 25 livres incontournables de la rentrée en janvier : C'est à nouveau à Brest que Tanguy Viel a planté le décor de son roman. Dans l'air confiné et vicié d'un appartement où une vieille dame couve son argent, aidé en cela de son petit fils. Ou presque. Sur fond d'héritage usurpé, d'identités mal assumées, de lutte des classes, le romancier entretient le suspens jusqu'au bout de ce récit au dénouement des plus étonnant. Sinon libérateur | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Tanguy Viel Ven 6 Fév 2009 - 21:34 | |
| "Paris-Brest", de Tanguy Viel : Tanguy Viel et ses humeurs contradictoires
Le Monde des Livres | 05.02.09 Vincent Roy
Et si la famille était, non pas le lieu de l'amour le plus virginal mais, à l'inverse, celui où l'on se hait le plus cordialement, où l'on s'écorche vif ? Le siège de toutes les trahisons, le foyer aussi de tous les refoulements ? L'hypocentre d'une affection sévère ? Une cellule souche dont le noyau serait, par nature, infecté ?
A l'évidence, et sa bibliographie l'atteste, Tanguy Viel s'est toujours intéressé à ce groupuscule domestique. Mais pour la première fois, dans Paris-Brest, il le traite sur un mode "réaliste" alors que, dans ses romans précédents, il était "vitrifié", "déplacé" par les codes liés au cinéma (L'Absolue Perfection du crime, 2001) ou au polar (Insoupçonnable, 2006). Ici, en somme, il resserre l'étau des relations archaïques qu'on peut entretenir en premier lieu avec son père et sa mère - c'est-à-dire avec le passé, la mémoire, la nostalgie -, puis avec sa fratrie - donc avec le présent. Une fratrie avec laquelle on entretient, mêlées, des relations d'égalité et de concurrence. Bref, la famille qu'il "déplore", même si l'utopie couve dans ce roman drôlement cruel, est un "lieu de densité des questions humaines". Une microsociété enragée, dont il s'agit, par tous les moyens, de se libérer, si l'on en croit Louis, le narrateur, qui va écrire son "roman familial" pour se construire une identité.
"FABRIQUER DES PETITES BOMBES"
Louis est une cause et un effet de l'intrigue de Paris-Brest. Car c'est en cambriolant, à Brest où il est né, l'appartement de sa grand-mère devenue riche sur le tard - 18 millions d'actif -, qu'il trouvera les ressources pour partir à Paris ; ce cambriolage est à l'origine du retour, dans le Finistère, de ses parents ruinés - 14 millions de passif -, lesquels étaient partis fuir leur réputation à Palavas-les-Flots. L'ascension sociale de la grand-mère de Louis est proportionnelle à la "descente" de ses parents. L'argent est le moteur de l'action, et "c'est un moteur ouvert car on peut vouloir de l'argent pour toutes les raisons : ça ne hiérarchise pas le désir des gens, ça les met en marche".
Alors Tanguy Viel les observe et les croque. Ses personnages se dessinent lentement au fur et à mesure de l'écriture : "Au départ, ils peuvent n'avoir qu'une fonction : être père, mère. Puis, à l'intérieur même de l'écriture, ils deviennent bientôt des embrayeurs de la fiction ; alors je vais les charger, c'est-à-dire augmenter leurs caractéristiques. C'est une manière de nuancer, de préciser. Par exemple, au début du roman, la mère de Louis est simplement une Mère fouettarde, puis elle fait des crises de spasmophilie, elle devient plus folle. Je tente de fabriquer des petites bombes alors je les charge."
Le romancier exagère des situations "superlatives" pour en pointer le ridicule : "Je me force à hypertrophier ma fiction. Du coup, j'emploie une langue de répétition pour arriver à m'autoconvaincre de la vertu romanesque de ce que j'écris. Il y a des moments (et j'aime bien les intégrer au dispositif de l'écriture), qui sont presque des résumés de ce qui s'est produit. Je pourrais les garder dans un carnet de notes. Mais comme j'essaie de faire en sorte que le narrateur soit en train d'écrire, ou du moins qu'il donne l'impression d'écrire au présent pour que le lecteur soit dans cette énergie, je reprends les morceaux de résumé et je les réintègre. C'est l'idée selon laquelle le lecteur participe à l'aventure de l'écriture, que le narrateur n'a pas d'avance sur lui du point de vue de l'intrigue."
C'est en agrégeant des scènes ou des débuts d'actions qui sont, en fait, autant de fragments indépendants écrits parfois à des années d'intervalle, que Tanguy Viel a composé Paris-Brest. Le travail est de ramener ces "blocs" épars dans le même champ, de les organiser : au début, ils sont très étanches, il faut donc créer des porosités afin de trouver une homogénéité : "Je veux lier ce qui ne l'était pas dans mon cerveau au départ. J'écris pour trouver du sens. Jusqu'à la fin du livre, tout peut bouger. Les blocs sont écrits assez rapidement. Ce qui compte, et c'est le plus long, c'est la transition. C'est du montage. Je travaille à différentes versions, à différents montages donc. Et puis j'adapte. Ce qui me captive, c'est de coller ensemble des choses qui ne viennent pas de la même zone du cerveau. Mon livre est la synthèse de plusieurs humeurs contradictoires. C'est moi, au fond, que je recompose en écrivant. Ecrire, c'est recoller les morceaux, me composer une identité. Je suis comme le narrateur de Paris-Brest."
source: ICI | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Tanguy Viel Ven 6 Fév 2009 - 22:43 | |
| Je me suis dit que j'étais peut-être passée à côté de quelque chose la première fois que j'ai feuilleté un livre de Tanguy Viel ; j'ai donc récidivé lundi dernier mais mon avis n'a pas varié, cet auteur n'est pas pour moi. Je me suis quand même posé une petite question : à votre avis, de combien de pages serait diminué un ouvrage de Tanguy Viel si on enlevait les innombrables "j'ai dit" qui parsèment les pages ? |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Tanguy Viel Ven 6 Fév 2009 - 22:51 | |
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| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Tanguy Viel Ven 6 Fév 2009 - 22:56 | |
| - Armor-Argoat a écrit:
- Je me suis dit que j'étais peut-être passée à côté de quelque chose la première fois que j'ai feuilleté un livre de Tanguy Viel ; j'ai donc récidivé lundi dernier mais mon avis n'a pas varié, cet auteur n'est pas pour moi.
Je me suis quand même posé une petite question : à votre avis, de combien de pages serait diminué un ouvrage de Tanguy Viel si on enlevait les innombrables "j'ai dit" qui parsèment les pages ? Je n'ai jamais lu de Tanguy Viel, à part un extrait de Cinéma que Pierre Jourde, dans la Littérature sans estomac, introduit ainsi : - Citation :
- Les livres de Christian Oster ou de Tanguy Viel ne manquent pas d'intelligence, ils manquent d'intérêt. Ils sentent la littérature morte, le sous-Beckett exténué.
J'aime bien les vacheries, alors ça m'a fait rire. | |
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| | | | Tanguy Viel | |
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