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 Joseph Delteil

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Constance
Zen littéraire
Constance


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MessageSujet: Joseph Delteil   Joseph Delteil EmptyMar 11 Mai 2010 - 18:51

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Joseph Delteil, né à Villar-en-Val (Aude), le 20 avril 1894 et mort le 16 avril 1978 à La Tuilerie de Massane (Hérault), écrivain et poète français.

Né dans la ferme de La Pradeille, d’un père bûcheron-charbonnier et d’une mère illettrée, Joseph Delteil vit les quatre premières années de son enfance à la Borie (construction de pierres sèches) de Guillaman, à 30 kilomètres au sud de Carcassonne, dans le Val de Dagne. De cette masure, il ne reste aujourd’hui que des moignons de murs, que l'on peut toujours voir en randonnant sur le "sentier en poésie" créé par Magalie Arnaud et ses amis, maire de Villar-en-Val pour honorer la mémoire du poète.
En 1898, son père achète une parcelle de vignes à Pieusse (30 kilomètres plus loin). C’est là, dira Delteil, son "village natal", au cœur des Corbières, "où le paysage s’élargit, où l’on passe de la forêt au soleil, de l’occitan au français". Il y demeure jusqu’à son certificat d’étude (1907), puis il intégre l’école Saint-Louis à Limoux. Il est ensuite élève au collège Saint-Stanislas (petit séminaire) de Carcassonne.
La parution, en 1922, de son premier roman Sur le fleuve Amour attire l'attention de Louis Aragon et André Breton pour qui cette oeuvre "dédommageait de tant de diables au corps. Delteil collabore à la revue "Littérature" et participe à la rédaction du pamphlet « Un cadavre » écrit en réaction aux funérailles nationales faites à Anatole France (octobre 1924). Breton le cite dans son « Manifeste du surréalisme » comme l'un de ceux qui ont fait "acte de surréalisme absolu".
La publication, en 1925, de Jeanne d'Arc, ouvrage récompensé par le Prix Femina, suscite le rejet des surréalistes et de Breton en particulier, malgré le scandale déclenché par ailleurs en raison de la vision anticonformiste de la Pucelle d'Orléans. Cette oeuvre est, pour Breton, une "vaste saloperie". Delteil participe au premier numéro de "La Révolution surréaliste", mais après un entretien dans lequel il déclara qu'il ne rêvait jamais, il reçut de Breton une lettre de rupture.
En 1931, il tombe gravement malade et quitte la littérature et la vie parisienne pour le sud de la France. En 1937, il s'installe à la Tuilerie de Massane, (à Grabels près de Montpellier) où il mène jusqu'à sa mort une vie de paysan-écrivain, en compagnie de sa femme, Caroline Dudley, qui fut la créatrice de la Revue nègre.
Dans sa retraite occitane, il entretient de solides amitiés avec les écrivains (Henry Miller), les poètes (Frédéric Jacques Temple), les chanteurs (Charles Trenet, Georges Brassens), les peintres (Pierre Soulages), les comédiens (Jean-Claude Drouot). En publiant en 1968 La Deltheillerie, il retrouve un peu de la notoriété des années 1920, soutenu par des personnalités comme Jacques Chancel, Jean-Louis Bory, Michel Polac, Jean-Marie Drot.(Wiki)






Au premier plan, Max Morise. Au volant de la voiture, Max Ernst, puis Simone Breton avec Paul Eluard, Joseph Delteil avec sa moustache, Gala, Robert Desnos et André Breton

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Citation :
L'HOMME DES BOIS (Extrait de Lire le pays, balades littéraires, Le passeur Editeur)

Et voilà qu'on me demande de faire le professeur ! Moi, l'homme des bois. Né dans une cabane en pleine forêt, en avril, au chant du Loriot. De quoi s'agit-il donc? de votre cité ? Mais d'abord fallait pas la faire cette cité de 3 millions, de 10 millions, de 28 millions d'habitants. Chez nous ça n'existe pas, nous sommes des nomades, le long des saisons, par les garrigues, les déserts et les nuages. Moi je suis naïf, idéaliste. Une espèce d'analphabète. Je n'ai jamais rien appris, j'invente. Ça s'appelle l'instinct. Les savants savent tout, c'est évident, mais l'analphabète sait le reste.
D'ailleurs il paraît que le savant type, Einstein, quand il monte au tableau, personne, sauf deux ou trois ouistitis de son espèce, n'est capable de le comprendre. Amen !
Le moindre professeur évidemment vous produira un cours d'épistémologie, ou un traité de thermodynamique. Moi, l'homme des bois, je ne sais que vous montrer le soleil, la plante de mes pieds, et mon cœur, et mon cul. Je n'ai pas de préjugés, et pour moi conscience c'est science de cons.
Et d'ailleurs qu'en faites-vous de vos savants ? Il vous suffirait d'en prendre quelques-uns, et drôles, par les oreilles, un Laborit, un Ionesco, un Drot, et de les laisser pondre.
Pondre non pas ce qu'on vient de lire, à grosses prunelles, dans les livres, mais ce qu'ils ont dans le ventre, au fond des tripes. Allez-y mes agneaux ! Mais vous préférez les copistes, une belle écriture. Ceux qui vous chantent vêpres et de l'abstraction à tout rompre. "L'expansion", disent-ils, toujours à mieux, comme les sardines. Ils triomphent avec du poids, des volumes, des formats.
On ne me montre que des spectacles, des événements, des phénomènes, les pyramides, les cathédrales (qui donc sinon moi a écrit : "un homme c'est plus qu'une cathédrale ! ").
Moi, je cherche le plaisir, le bonheur. C'est l'ouvrier qui m'intéresse, et non l'œuvre. L'ouvrier des pyramides, l'ouvrier des cathédrales, était-il heureux ?
Bon ! Mais il paraît qu'il s'agit des provinces, et nommément de ma province. Le Languedoc, ou Occitanie. Vous savez qu'autrefois les rois de France ont joué des provinces comme un jeu de quilles, à coups de mariages, à coups de guerres, il s'agissait d'agrandir le patrimoine.
La province ! Nonobstant que ça vousa un petit air provincial, en réalité on peut faire partie d'un vaste empire, mais votre province reste le Vivarais, ou le Yorkshire ou l'Andalousie.
Au sens latin votre province c'est votre terre.
Là règne le paysan. Le commerçant, le guerrier sont des vagabonds. Un jour ils font leur travail, ils étalent leur bazar ou livrent bataille, puis décampent. Reste le paysan, l'homme du pays. Le paysan est la partie stable de l'histoire. Après le choc, il change de patron, mais sa sueur reste la même.
Le soldat a toujours été le cadet, le cagonis. Le paysan c'est l'aîné.
Moi, l'homme des bois, je me frotte les yeux, c'est étrange comme on naît à l'état civil espagnol, anglais ou russe, alors que je ne vois qu'un petit homme tout nu ! Qui va communier avec son environnement, son milieu, se nourrir de son soleil et de ses forêts, se rouler dans la montagne et la mer, assimiler les herbes, les bêtes et les fruits. Bref prendre province.
Et moi, l'homme des bois, terre à terre, je demande: quels avantages, quels inconvénients ?
Assurément je ne veux pas être prisonnier de l'histoire. L'histoire n'est qu'une source de problèmes, de ressentiments, de revanches, un vrai poison. Troie, Azincourt, Waterloo, vous voulez rire. Abolissons l'histoire!
Moi je suis né pour être heureux, ici, aujourd'hui, comme un hippopotame ou une libellule. Je demande à parler ma langue, à boire mon vin, à baiser ma femme. Je réclame ma province comme un agneau réclame sa mère."
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Joseph Delteil
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