Anne Le Ny

De Anne Le Ny
Avec : Vincent Lindon, Emmanuelle Devos, Yeelem Jappain, Anne Le Ny…

Bande-Annonce: ici
Un homme, une femme, en couple chacun de leur côté, se croisent régulièrement et se sentent irrésistiblement attirés l'un par l'autre. Ce n’est pas original…C’est une histoire que l’on connaît…C’est la vie…Et c’est le sujet de bien des films…
Mais pour Bertrand (Vincent Lindon) et Lorraine (Emmanuelle Devos), les rencontres quotidiennes vont avoir lieu dans un hôpital où leurs compagnons réciproques sont soignés contre un cancer. Ils sont « ceux qui restent »…et pour qui la vie continue malgré tout…Avec son lot d’angoisses et de tristesse …et le quotidien rythmé par les visites, les trajets en bus, en RER, en voiture…

Bertrand est un prof d’Allemand calme et renfermé. Lorraine, une jeune graphiste légère et extravertie. Leur complicité, puis la relation sentimentale qui s'instaure entre eux va se doubler inévitablement de culpabilité. "On fait quelque chose de mal?" demande Lorraine.

"J'avais envie de parler des 'dommages collatéraux', de ceux qui vivent la maladie en seconde ligne, en accompagnant quelqu'un qui souffre", explique la réalisatrice. "Bien sûr, ce ne sont pas eux les 'combattants', mais c'est une position difficile, avec son lot de culpabilité, d'épuisement, de peur constante. (...) C'est parler de la maladie en n'étant pas du côté des héros -les malades ou les médecins- qui m'intéressait".

Chapeau à Anne Le Ny !
Pour son premier film en tant que réalisatrice, elle a choisi un sujet qui pouvait prêter directement à un dérapage mélodramatique. Eh bien… il n’en est rien ! Elle a évité un à un tous les pièges du pathos dans lesquels elle aurait pu tomber. Déjà en prenant le parti de ne montrer ni les deux conjoints, ni les médecins, ni les infirmiers, et en choisissant comme cadre les lieux les moins médicalisés de l'hôpital: la cafétéria, le kiosque à journaux, le parking, la terrasse sur le toit.

"En général, je suis plus touchée par les gens qui luttent pour contenir leur émotion que par ceux qui s'y abandonnent totalement", dit-elle.

Et si le ton de cette histoire d’amour, grave, est parfois celui de la comédie, le scénario est d’une si grande finesse qu’il se tient aussi très éloigné du vaudeville.
Tout est juste, humain et délicat…Par petites touches, le film nous émeut mais ne cherche pas à nous tirer des larmes.

S’ajoute aux talents de la réalisatrice la performance des deux acteurs principaux.
« J’ai pensé assez vite à Vincent. Comme Bertrand se livre très peu, je voulais un acteur physique, avec beaucoup d'énergie et d'humanité, pour éviter que le personnage devienne trop cérébral. Par contre j'ai dû demander à Vincent de ralentir son rythme naturel. On devait voir l'usure, la fatigue du personnage. (...) À l'inverse de Vincent, Emmanuelle, dans la vie, a un débit assez posé alors que Lorraine est un personnage plutôt "speed", ils ont donc été obligés tous les deux d'aller à l'encontre de leur rythme d'élocution naturel. » (Anne Le Ny )

Mention à la jeune Yeelem Jappain, parfaite elle aussi. Elle tient le rôle de la belle-fille adolescente de Bertrand. Les rapports entre eux sont tendus. La jeune fille a du mal à accepter la maladie de sa mère et à venir lui rendre visite à l'hôpital.
(Anne Le Ny tient elle-même le rôle de la sœur de Bertrand.)

Je suis allée voir hier ce film sur les conseils de Coline et, encore une fois, j'ai bien fait de l'écouter!

Sujet délicat, mais très finement traité et superbement joué par deux acteurs que j'apprécie beaucoup ,Vincent Lindon et Emmanuelle Devos, tous les deux très "vrais"dans des rôles difficiles à tenir sans tomber dans le cliché un peu craignos .Chapeau également à la jeune Yeelem Jappain qui a réussi à me sortir quelques larmes difficiles à contenir, tant elle joue au plus près de l'émotion.

J'ai aussi beaucoup apprécié le fait que la cinéaste nous évite des couloirs sinistres, des perf', et des malades y déambulant l'air livide ...Rien de tout celà mais l'autre partie de la vie, la fraîcheur enjouée de E.Devos, face à laquelle le regard en détresse de Lindon s'accroche comme aimanté par sa lumière...
Le décalage entre deux univers, le besoin vital de réconfort, l'attraction coupable et les remords: Toutes les nuances de cette douloureuse situation de "ceux qui restent" déclinées avec délicatesse et pudeur dans ce (premier?) film de la réalisatrice-actrice Anne Le Ny...A voir !

J'ai trouvé également que ce film sonnait très juste...
Dans le bonus du DVD, les deux acteurs expliquent que la réalisatrice leur a demandé à chacun une sorte de contre emploi, Emmanuelle Devos plutôt introvertie devant se laisser aller, contrairement à Lindon. Elle en était ravie, et racontait que ce tournage l'avait aidée à vivre, lui faisant comprendre qu'il y avait des choses plus graves que de blesser une susceptibilité en donnant son avis! J'aime beaucoup Emmanuelle Devos...

Marie a écrit:

J'ai trouvé également que ce film sonnait très juste...
Dans le bonus du DVD, les deux acteurs expliquent que la réalisatrice leur a demandé à chacun une sorte de contre emploi, Emmanuelle Devos plutôt introvertie devant se laisser aller, contrairement à Lindon. Elle en était ravie, et racontait que ce tournage l'avait aidée à vivre, lui faisant comprendre qu'il y avait des choses plus graves que de blesser une susceptibilité en donnant son avis! J'aime beaucoup Emmanuelle Devos...

Moi aussi j'aime beaucoup l'actrice Emmanuelle Drvos...Et depuis longtemps...
Ce film est en effet très juste...Anne Le Ny a réalisé un film très fin...

Sorti mercredi d'un film français, remarquablement écrit mais filmé façon France 3 Poitou-Charentes. C'est vous qui voyez ...



Les invités de mon père d'Anne Le Ny

Citation :

Lucien Paumelle a toujours eu des convictions fortes. Médecin retraité, il reste un homme d'action, réputé pour son implication dans de nombreuses causes humanitaires.
Son engagement le conduit jusqu'au mariage blanc avec une jeune femme moldave, Tatiana, pour lui éviter l'expulsion.
Mais ses enfants, Babette et Arnaud, s'aperçoivent rapidement que le comportement de leur père n'a plus grand-chose à voir avec les principes qu'il a toujours prônés : malgré ses 80 ans, Lucien aurait-il succombé au charme de sa flamboyante épouse ?

Un excellent scénario fait souvent les très bons films, mais pas toujours. Les invités de mon père de Anne Le Ny est un bon exemple en la matière. L'histoire est brillante, d'une écriture dense et resserrée à la fois, concentrée sur les relations d'un frère et d'une soeur, face à un père sans tâche qui, d'un coup, se met à dérailler (ou pas, il reste une part d'ombre dans son mariage blanc avec une jeune femme sans papiers, bien trop jeune pour lui). L'histoire ne nous est montrée que du point de vue de ces deux bobos, la quarantaine confortable (Luchini et Viard, tout en nuances, eh oui), aux idées moins larges qu'il n'y semble de prime abord. Tout est subtil et délicieusement caustique dans le portrait de ces deux personnages dont tous les repères s'estompent devant "l'inconscience" de la figure paternelle (Aumont, superbe), jusqu'alors respectée faute d'être aimée. Le film, avec ses répliques vachardes, son ton politiquement incorrect, aurait tout plaire sauf que ... la mise en scène est amorphe de bout en bout et désole par son manque d'imagination. Filmé en charentaises, Les invités de mon père, avec son rythme pépère, n'exploite pas le quart de son potentiel. Trop bête !


Luchini et Viard n'ont plus de (re)père.

traversay a écrit:

Sorti mercredi d'un film français, remarquablement écrit mais filmé façon France 3 Poitou-Charentes. C'est vous qui voyez ...



Les invités de mon père d'Anne Le Ny

J'ai très envie de le voir...J'avais beaucoup aimé le premier film de Anne Le Ny, Ceux qui restent...Film plein de finesse et réussi sur un sujet carrément casse-gu...e...

Les invités de mon père.

J'ai passé un vrai bon moment à voir cette comédie fine, drôle et aussi touchante. Second long-métrage d' Anne Le Ny qui avait déjà bien réussi son premier, Ceux qui restent.



Les dialogues font mouche.
Michel Aumont, Fabrice Lucchini et Karin Viard sont parfaits.

Le père, médecin à la retraite, s'est toujours impliqué dans des causes humanitaires.
Son dernier engagement l'amène à conclure un mariage blanc une jeune femme moldave, Tatiana (une bombe) afin de lui éviter d'être expulsée avec sa fille.
Oui mais voilà, le père tombe amoureux de la jolie moldave et perd sérieusement la tête et ses principes pour elle.
Babette et Arnaud, les enfants (Karin Viard et Fabrice Lucchini font un magnifique duo) s'en aperçoivent rapidement. Mais que faire?
Toutes les relations familiales vont en être bouleversées.

Bande-annonce: ici!

Marie a écrit:

Apport du DVD? Pas grand chose non plus, mais Anne Le Ny , qui parle de son film, est quelqu'un de décidément sympathique!

Vraiment...Et je puis le confirmer!...

Cornouaille d'Anne Le Ny

Citation :

Odile est une jeune femme indépendante et rationnelle à l'existence bien réglée. Pourtant, alors qu'elle prend possession de la maison de sa tante dont elle vient d'hériter en Bretagne, la réalité, petit à petit, commence à lui échapper… Est-ce l'endroit qui est hanté ? La mémoire d'Odile qui, en se réveillant, lui joue des tours ? Ou bien Loïc, son prétendu "ami d'enfance retrouvé", qui l'entraîne vers d'étranges chemins ? Dans les brouillards de cette Cornouaille mystérieuse, rien ne se passe comme Odile l'attendait...

Louable tentative que celle d'Anne Le Ny, dans Cornouaille, de mêler légendes bretonnes et quotidien de l'existence d'une femme d'entreprise, aussi efficace dans sa vie publique que maladroite et dépassionnée dans sa vie privée. La baie d'Audierne, superbe, sert d'écrin dans ce film aux odeurs d'iode et au climat évanescent (paradis). C'est par bouffées qu'une atmosphère fantastique s'installe quand les morts et les vivants dialoguent naturellement, sans chichis inutiles. L'entreprise d'Anne Le Ny n'est pas totalement maîtrisée, loin s'en faut, mais son film a du charme et une vraie personnalité. Il a la chance, outre Samuel Le Bihan et Jonathan Zaccaï, impeccables tous les deux, d'être défendu par une Vanessa Paradis aérienne et éthérée, dont l'humeur changeante s'accorde bien à la météo bretonne. Elle est magnifique (Vanessa, pas la météo).

Cornouaille

Malgré un titre évocateur, Anne Le Ny ne valorise guère des paysages bretons qui me sont chers sur un plan affectif. Les scènes d'extérieur apparaissent étonnamment quelconques à cause d'une mise en scène timide et anodine.
Le récit apporte heureusement une ambiance, à travers des personnages intenses, confrontés à leurs failles et à leurs fragilités. Le recours aux fantômes peut tout de même lasser à force d'être prévisible et éclipse presque certains rebondissements. Vanessa Paradis s'en sort en effet avec les honneurs, portant l'héritage de traumatismes familiaux avec la volonté de repartir vers l'avant, affrontant une lassitude et une solitude avec fierté. Au final, le projet est très inégal même si l'ensemble tient debout de justesse.

Vu Cornouaille...
D'accord avec Avadoro pour dire que le procédé est un peu long et répétitif.
Mais Vanessa Paradis campe un très beau personnage, et il y a de beaux moments, dans ce film.
Dans le bonus, Anne Le Ny est toujours aussi sympathique.
Ce qui m'a fait un peu rire, c'est de penser à ceux qui me disent toujours qu'il fait tous les jours beau en Bretagne...voui, voui, voui!!
On les voit , les pauvres, attendre désespérément un brin de soleil pour pouvoir tourner 5 minutes, pas intérêt à le rater!

Mon premier film de vacances (comprendre: peu de choix sur place) et ça commence mal. Je l'ai trouvé très mauvais. Surligné, surjoué, ennuyeux. La direction d'acteurs est calamiteuse alors qu'elle avait une belle brochette à sa disposition. Emmanuelle Devos arrive quand même à tirer son épingle du jeu en étant plus naturelle et touchante. Karian Viard cabotine tellement qu'elle perd son potentiel comique. Même en essayant de le regarder comme un divertissement léger c'est pas possible...

Moi qui hésitais, c'est réglé.

darkanny a écrit:

Moi qui hésitais, c'est réglé.

Idem.