Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Shinya Tsukamoto

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MessageSujet: Shinya Tsukamoto   Shinya Tsukamoto EmptySam 5 Jan 2008 - 19:50

Shinya Tsukamoto Tsukam10
Shinya Tsukamoto

biographie d'allocine a écrit:
Shinya Tsukamoto se découvre une inclinaison pour l'image lorsque son père lui offre une caméra super-huit pour ses 14 ans. Il se lance aussitôt dans la réalisation de courts métrages et décide d'entamer des études d'arts plastiques au collège puis à l'université. Il travaille ensuite quelques temps dans la publicité, mais l'univers ne lui convient pas, et il crée alors sa propre compagnie théâtrale, le Kaiju Theatre Company ("Le théatre des grands monstres") avec laquelle il monte trois pièces avant de s'orienter définitivement vers le cinéma.

Après deux courts métrages remarqués, Tsukamoto signe enfin Tetsuo en 1988, un moyen métrage tourné dans des conditions précaires mais qui fera le tour du monde des festivals. Rapidement remarqué, le jeune homme réalise ensuite un film de commande pour une grosse compagnie japonaise : Hiruko the Goblin (1990).

Tsukamoto a développé très tôt un univers particulier où la chair et le métal fusionnent en une nouvelle forme organique, où les frustrations et les répressions accumulées de la vie urbaine s'échappent violemment. Après le dyptique Tetsuo/Tetsuo 2: Body Hammer, il s'impose comme une valeur sûre du cinéma indépendant nippon.

Véritable homme-orchestre, il organise autour de lui une authentique famille de cinéma, composée de collaborateurs et de comédiens prêts à le suivre dans l'exploration de ses fantasmes les plus délirants, inspirés par les univers cyberpunk de William Gibson ou Bruce Sterling et les films de David Lynch ou David Cronenberg. Plusieurs cinéastes occidentaux ne cessent de louer son talent. En 1995, le scénariste, réalisateur, comédien (il apparaît dans quelques films de son compatriote Takashi Miike dont Ichi the killer), directeur de la photographie, cadreur, monteur, directeur artistique et producteur détourne le film de boxe pour son sanglant Tokyo Fist, puis reste dans l'univers urbain en 1998 pour Bullet Ballet, tourné en noir et blanc.

Deux ans plus tard, le cinéaste se plonge dans le film en costume sans perdre sa rage pour Gemini, situé dans le Japon des années 1920. En 2002, Shinya Tsukamoto est sélectionné au Festival de Venise pour A Snake of June.

lien

Citation :
Filmographie/Index (Cliquez sur les chiffres pour accéder directement aux pages

1986 : The Phantom of Regular Size
1987 : The Adventure of Denchu Kozo
2005 : Haze
2005 : Female (segment Tamamushi)

Longs métrages
1989 : Tetsuo
1990 : Hiruko the Goblin (Yokai hanta - Hiruko)
1992 : Tetsuo II: Body Hammer (
1995 : Tokyo Fist Page 1
1998 : Bullet Ballet Page 1
1999 : Gemini (Soseiji) Page 1
2002 : A Snake of June (Rokugatsu no hebi)
2004 : Vital
2007 : Nightmare Detective (Akumu Tantei)
2009 : Nightmare Detective II (Akumu Tantei II)
2010 : Tetsuo: The Bullet Man Page 2
2011 : Kotoko

Citation :
arrêté le 13/04/2013 à la page 2





Avis... global, le temps que les souvenirs remontent ou que je revisionne ou que quelqu'un amène ses pierres à l'édifice. Donc avis... pour tenter aussi de convaincre des personnes qui pourraient se dire... bouuuuh intéressant peut être mais pas pour moi !

La découverte de Tsukamoto est venue par la période anime/manga... et oui se sont ces éditeurs qui ont sorti ses films en europe, truc japonais, un peu strange, un peu sf... ça a été Tetsuo, un film qui sent bon le bricolage, qui surprend, qui captive, qui assomme (bande son expérimentale/industrielle)... en fait un film de Tsukamoto c'est une expérience physique, ça peut avoir un côté stressant, inquiétant, dégueux pourquoi pas... mais c'est une expérience physique, c'est charnel. pas seulement parce que la "modification corporelle" tient une place importante dans ses premiers et plus connus films, aussi parce que ce sont des choses cinématographiques avec une intention. Et l'intention qu'elle soit utilisée pour évoquer les frustrations de la vie moderne du salaryman, la perte de contact physique avec une réalité propre ou d'autres choses comme les relations humaines... c'est l'intention qui fait le cinéma. Ce réalisateur est bien plus qu'un roi du bizarre qui en met plein la vue. Que ce l'image soit "extrême" ou non esthétiquement il nous raconte quelque chose et il le fait bien.

Moi j'aime beaucoup ce Shynia Tsukamoto. Avant de me lancer brièvement sur des films en particulier. Pour celles et ceux qui voudraient avancer à petits pas je conseille : Gemini (film de commande, un peu épeurant comme disent nos amis mais... arf... ce n'est ni moche ni bête) ou Snake Of June (ne pas se laisser freiner par le sujet) ou Vital (un poil morbide de mémoire m'enfin pas que). Les "derniers" je constate. il y a de la nuance dans sa démesure et il ne manque pas de sensibilité.

images en vrac :

Shinya Tsukamoto Bullet10
Bullet Ballet

Shinya Tsukamoto Gemini10
Gemini

Shinya Tsukamoto Tokyo10
A Snake of June

Shinya Tsukamoto 86139810
Tetsuo


site officiel avec galleries par film : http://shinyatsukamoto.info/Home.php

oubliés : ces apparitions en tant qu'acteur, ses personnages féminins forts (par exemple dans Tokyo Fist mais vous en dirait plus ultérieurement)
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MessageSujet: Re: Shinya Tsukamoto   Shinya Tsukamoto EmptySam 5 Jan 2008 - 21:45

Je ne suis pas fan de Tetsuo (ni de Tetsuo II), mais on ne peut pas lui dénier un certain... punch ?

C'est le côté bricolage qui fait tout l'intérêt de ces deux films : tout y est bricolé : l'image, la bande-son, et même le scénario.

Par contre, quand il se met à adapter Edogawa Ranpo ([i]Gemini[/i], 1999), il adopte un style très lisse, complètement à l'opposé de ce qu'il sait faire... et également complètement à l'opposé de ce qu'écrivait Edogawa Ranpo.
Et ça fait un film vraiment pas terrible.
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MessageSujet: Re: Shinya Tsukamoto   Shinya Tsukamoto EmptySam 5 Jan 2008 - 22:17

lisse je ne sais pas, plus classique (tout en étant dans une certaine tendance) certainement, le rythme, l'impression de ses films après les Tetsuo et Tokyo Fist est moins chaotique (Snake Of June, Bullet Ballet, Vital et Gemini donc)... je crois qu'il sait faire aussi... bricolage et aspect "punky" ça compte, c'est ce qui l'a lancé aussi... je pense qu'il a plus cat

le fait que Gemini soit un film de commande joue sans doute aussi (c'est dommage fait un bail que je l'ai vu !)

envie de lire la nouvelle maintenant alien

une BA de Gemini

une petite interview en français (avec extraits)
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MessageSujet: Re: Shinya Tsukamoto   Shinya Tsukamoto EmptyDim 21 Déc 2008 - 21:00

à défaut d'avoir enfin vu la nouvelle, j'ai revu le film

Gemini

Citation :
Japon, années 20. Médecin, Yukio vit entouré de ses parents et de sa femme, amnésique depuis un mystérieux incendie. Alors qu'une présence mystérieuse hante la maison, son père puis sa mère meurent dans des circonstances inexpliquées. Puis, Yukio est précipité au fond du puits du jardin par une "apparition" qui prend ensuite sa place...

Yukio est médecin et revient de la guerre pendant laquelle il a soigné de nombreux blessés. Son père est médecin aussi (mais sans doute moins à l'occidental), ça marche plutôt bien pour la famille "aisée" du coup. C'est sa femme qui amène l'étrangeté... ou pas... un secret de famille de polichinelle... Yukio a un jumeau... méchant ? venu des "taudis" là où s'entassent des pauvres malades, voleurs, saltimbanques bouh pas beaux... mais très colorés et non sans un côté festif et vivant qui les différencient de la famille.

c'est vrai que c'est lisse par rapport aux Tetsuo ou Tokyo Fist... n'empêche derrière de petites excentricités stylistiques (Tsukamoto grossabotte un peu pour planter l'ambiance bizarre et tordue... mais il le fait bien et c'est efficace, pourquoi se priver ?) et une couleur innatendue, un peu magie, rêve, lyrisme... danse et chorégraphie (pour une idée de l'impression vous pouvez penser aux rêves dans l'été de kikujiro de kitano). Donc derrière tout ça, je reprends un peu le fil de ma pensée, on a aussi un bel exemple de ce que sait faire (au fond Tsukamoto)... dans le désordre et mélangé : une évidente atmosphère d'intimité, filmer de bons acteurs de façon plus vivante qu'ils n'en n'on l'air (vivants)... le sens du détail "vivant" qui fait qu'on aime regarder l'image et en apprécier sa beauté plastique parfois étrange mais bizarrement smooth... oui oui sens du détail et sentiment de chose organique.

c'est souvent très explicite comme film (trop ?) mais le détail apporte la profondeur pour que les retournements de situations et d'apparences glissent tout seuls.

pas de trucs horribles horribles mais un peu d'angoisse vaguement morbide et des gros thèmes : les apparences dans la vie, l'amour point de vue couple et amour de son prochain... gentils, méchants... une forme de poids social aussi, un brin de méchanceté "vraie"... et des belles choses. En simplifiant la formule on retrouve du Tsukamoto post film d'acharné : son côté smooth au milieu du bazar, sa chaleur, son intérêt pour ses personnages et leur douleur et comme toujours, ça m'apparait là tout de suite, mais son thème principal à ce bonhomme c'est un peu le soin de ces douleurs... version punky ou plus tranquille... il est moins simple qu'il n'y parait ce Tsukamoto et il assure bien en jouant entre des images modernes et traditionnelles, en cherchant des échos un peu à part, assez francs, il ne se cache pas derrière un second degré pour parler de choses simples.

et oui j'aime bien et ça m'a fait beaucoup de bien de revoir ce film... je reviens avec des images !
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MessageSujet: Re: Shinya Tsukamoto   Shinya Tsukamoto EmptyDim 21 Déc 2008 - 22:23

images :

Shinya Tsukamoto Vlcsna33 - Shinya Tsukamoto Vlcsna34 - Shinya Tsukamoto Vlcsna35

et une superbe scène de dialogue (une vraie celle là) entre la mère et le fils où la raideur des apparences s'efface à travers un superbe jeu des acteurs (la mère est vraiment géniale) et des distances, du touché... (presque ambigu maybe mais c'est beau cette scène).

Shinya Tsukamoto Vlcsna36 - Shinya Tsukamoto Vlcsna37

(des transitions tsukamotesque qui alterne le claustrophobique et le dégagé)

Shinya Tsukamoto Vlcsna38 - Shinya Tsukamoto Vlcsna40 - Shinya Tsukamoto Vlcsna39

il aime bien les personnages en "bête blessée"... l'expression d'une souffrance profonde.

Shinya Tsukamoto Vlcsna41 - Shinya Tsukamoto Vlcsna42 - Shinya Tsukamoto Vlcsna43 - Shinya Tsukamoto Vlcsna44


c'est un peu bête mais ça oublie un peu le personnage central de la femme, qui fait un peu peur de fantômatique impression mais est mise en valeur.
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MessageSujet: Re: Shinya Tsukamoto   Shinya Tsukamoto EmptyJeu 25 Déc 2008 - 20:12

Tokyo Fist

Citation :
Tsuda est un simple homme d'affaires, un peu stressé, un peu fatigué, et dont la vie de couple se limite à quelques séances de télévision à deux... Un peu par hasard, Tsuda va croiser le chemin d'un ami, qu'il n'a pas vu depuis longtemps. Une émulation ainsi qu'une violente concurrence va naître entre les deux hommes, qui vont bientôt partager deux choses : une fascination pour la femme de Tsuda, et la pratique de la boxe comme exutoire à leur vie inerte.
wikipedia

Dernier volet de la trilogie tokyoite acharnée qui a pour sujet la réappropriation de son existence dans un monde moderne bleu, bétonné et écrasant... les hommes choisissent la violence un peu primaire et pas vraiment sportive de leur pratique de la boxe pour se retrouver dans leur douleur physique et morale et l'affirmation d'une identité (masculine) primaire... et fragile ! La femme, personnage central, se partage entre les deux hommes et choisit la "modification corporelle" : piercing maison et tatouage, pour dévoiler sa nature (féminine) et guider nos deux paumés enragés de service hors de leurs limites (mauvaises... c'est elle la plus forte !)... sur fond de musique industrielle expérimentale de l'incontournable comparse de Tsukamoto, Chu Ishikawa (coooool !).

Expérience de vision physique, rythme nerveux et visages tuméfiés, obsessions et frustrations profondes, les enjeux sont simples et bien amenés, avec savoir faire et un peu d'humour, on s'en prend plein la tronche (mais moins que nos boxeurs) et ce n'est qu'après qu'on digère pleinement les personnages, la femme, et les lieux vieillots et miteux ou au contraire quasi stérile, et une certaine recherche de l'air et de la lumière. Bordélique mais moins qu'il n'y parait.

Teigneux, saignant et boursouflant ça reste un beau film dans son genre.

ça a un aspect de petit film, un peu garage et très coloré des 90's, on pourra reprocher des effets simples (ça bouge beaucoup !) ... ou prendre ce qu'on nous donne avec des visions hallucinantes d'urbanisme bétonné et des humanités perdues... et des petites nuances.

plus barge et moins tape à l'oeil (ou dans l'oeil) que Fight Club (que Tokyo Fist à défaut d'avoir inspiré le fil aurait pu inspirer le livre... d'après la présentation de JP Dionnet sur le dvd).

autres bon points et remarques : le rival Kojima boxeur promo, frustré et effrayé à l'idée de monter sur le ring et n'osant pas finir ses adversaires est joué par le frère du réalisateur. Et on retrouve (comme toujours) avec plaisir l'acteur (et réalisateur aussi... mais pourquoi on a pas le droit de voir ses films chez nous ????) Naoto Takenaka.

Extrême mais moins.... surnaturel que les Tetsuo, une possible bonne piste pour mettre une patte dans cet univers singulier ?

bande annonce
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MessageSujet: Re: Shinya Tsukamoto   Shinya Tsukamoto EmptyJeu 25 Déc 2008 - 21:11

(Faudra que je m'attarde sur ce fil un de ces jours, lire tout ça à tête reposée...)
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MessageSujet: Re: Shinya Tsukamoto   Shinya Tsukamoto EmptyLun 29 Déc 2008 - 21:22

Shinya Tsukamoto 048710

Bullet Ballet

allocine a écrit:
Jeune cadre falot, Goda apprend un jour en rentrant de son travail que son amie s'est suicidée à l'aide d'un revolver. Errant ivre mort dans un quartier mal famé de Tokyo, il rencontre Chistato, jeune femme énigmatique attirée par la mort. Elle est membre d'un gang qui humilie Goda et le passe à tabac. Pour lui, l'obtention d'un revolver devient alors une véritable obsession. Mais ses tentatives maladroites ne lui apportent qu'humiliations et coups, jusqu'au jour où le hasard met entre ses mains un revolver.

mouais, il y a de ça.

un des "plus anciens" que j'avais le moins vu, qu'une fois d'ailleurs il me semble. Donc je l'ai revu hier. Huhu.

Shinya Tsukamoto, toujours à Tokyo et retour au Noir et Blanc.

je vais essayer de faire court. Après les films "je me démolis pour revivre" le film : "je n'arrive plus à me sentir vivant". Ce qui manque à Goda (Tsukamoto himself) et à tous ces jeunes qui se droguent et cognent les salarymen ce n'est plus les points de repère d'une vie régulière, c'est des points d'accroche. Il sont vides dans leur mal de vivre, dans leur violence et dans leur connerie (aussi). Ils sont comme insensibles... seulement la violence ce n'est pas gratuit. L'arme à feu, symbole du pouvoir de destruction c'est aussi le moyen du choix et d'empêcher (la violence). (évidemment l'idée de suicide est aussi dans l'air).

Shinya Tsukamoto Bullet11

Le film clin d'oeilise vers Taxi Driver et des films français aussi il me semble, mais surtout, plus que dans les précédents films (ce qui ne veut pas dire qu'ils ne sont pas maitrisés loin de là), c'est extrêmement fini, léché, le noir et blanc, les temps, l'atmosphère... les blancs très blancs... la musique toujours de Chu Ishikawa et ses silences... le sentiment de creux d'un certain désespoir est palpable... tout comme des pulsions vitales simples (se détachant de cette vie régulière d'ailleurs) ... et c'est beau.

Shinya Tsukamoto Bullet10

très particulier de le revoir. ni convenu dans son genre ni simpliste, le noir et blanc moderne mais granuleux est là comme un vrai sens d'image de film à lui tout seul.

Shinya Tsukamoto Bullet12 - Shinya Tsukamoto 04403310

Complaisant ni envers les jeunes ni envers la violence, le film est émouvant.

des extraits sur une autre musique

bande annonce (fr)

bande annonce (en)

rem : ce n'est pas un type avec un flingue contre les jeunes mais alors pas du tout du tout du tout du tout...

Shinya Tsukamoto Pic110 - Shinya Tsukamoto Pic510
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MessageSujet: Re: Shinya Tsukamoto   Shinya Tsukamoto EmptyLun 29 Déc 2008 - 22:38

ce que tu donnes envie !
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MessageSujet: Re: Shinya Tsukamoto   Shinya Tsukamoto EmptyJeu 6 Aoû 2009 - 16:36

Enfin vu Bullet Ballet ! (parce que j'avais déjà essayé, celui là et Tokyo Fist, mais c'était tellement oppressant et définitivement pas le moment que je repoussais sans cesse le moment du crunch de dvd)

Une fois que j'ai trouvé le bon jour, le bon moment, le bon état, la bonne lumière, c'est passé "tout seul".

Sauf que ça passe pas "tout seul" : c'est étouffant, c'est dingue que le Vide ça peut être oppressant. Tous ses gens qui se sentent perdus, creux, qui semblent chercher à se donner des sensations, du sens. Et ça passe par la violence, avec la Mort qui rôde partout (et finalement plus sous forme de suicide que sous forme de meurtre).

Même réflexion qu'Animal sur l'aspect étrangement très "français" ou en tout cas européen de la réalisation, avec cette caméra à l'épaule qui suit, poursuit les personnages, les perd les retrouve. ça fait un peu documentaire aussi. ça fait un peu plus subjectif, un peu plus "on est tous dedans, et personne ne sait comment on va en sortir".

Le noir et blanc est impec, à aucun moment je n'ai réellement eu le truc du "wa ça aurait été tellement mieux avec des couleurs". ça colle tellement bien à l'histoire, à le noir de la violence, le blanc de la mort, de l'espoir, de la délivrance, au gris où tout se mélange.

Ambiance sonore à tomber (c'est ce qui m'empêche encore de regarder Tokyo Fist je crois), avec des effets de réalisation qui collent à la bande son et qui rendent le film parfois hypnotique (Lynch - Lars Von Trier - Gus Van Sant auraient pu créditer une telle plongée dans le glauque).

Beaucoup aimé cette sorte de quête obsessionnel de l'arme à feu, qui passe de main en main, fascine, fait peur, ne rend pas forcement plus fort. (ça me rappelle une autre quête d'objet symbolique, mais j'arrive pas à remettre le doigt dessus...)

J'ai adoré les dégaines des jeunes punk gang : ce mélange années 60 (coupe de cheveux), années 80 (les cuirs), années 2000 (le mélange et leur façon d'être). Et un plus plus à celui qui joue Goto.
Shinya Tsukamoto Pic510


ça m'encourage sérieusement à regarder Tokyo Fist tout ça ! (merci Panda de ta patience!)
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MessageSujet: Re: Shinya Tsukamoto   Shinya Tsukamoto EmptyJeu 6 Aoû 2009 - 17:12

Merci Pastèque de trouver les bons moments et de mettre des commentaires qui gratouilleront peut être les curiosités parfumées panda

(la coopération musicale avec Chu Ishikawa c'est tout un bazar !)
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MessageSujet: Re: Shinya Tsukamoto   Shinya Tsukamoto EmptyLun 24 Aoû 2009 - 11:33

Tokyo Fist.
Ou comment j'ai dû m'accrocher pour le voir ce film.

C'est violent, dès les premières images le ton est donné avec des images saccadés, une "musique" brutale, urbaine, du bleu et du blanc froids, aveuglants, oppressants, et de la chair qui éclate, du rouge qui dégouline et des cris. Voilà, en 2 minutes, juste avant le titre, comme un générique de début, une sorte de condensé ultime de ce qu'on va voir pendant 1h30.

Ce film montre avec une acuité ahurissante et sans concession, l'oppression d'une ville aux bâtiments immenses, au béton angoissant, aux structures éreintantes qui tuent à petit feu toute sensation, toute émotion, toute envie. Un salaryman qui transpire, qui a perdu tout humanité (ou presque) et qui va sombrer brutalement dans le monde violent de la boxe.

Tous les personnages se font du mal, la chair se déchire, s'éclate, le sang éclabousse, et tout ça, pour retrouver des sensations, de la vie. La douleur comme échappatoire désespéré au néant d'une ville trop grande trop déshumanisée.

Et c'est pas évident à regarder, ça secoue les tripes. A la fin je m'accrochais à mon coussin et j'ai failli me planquer les yeux.
La caméra qui bouge, qui happe la souffrance, qui colle aux corps en sueur, en sang, qui fait ressortir l'animalité, la bestialité.

Un match de boxe final comme un combat de gladiateurs cathartique. Le besoin de choses vraiment fortes comme des électrochocs, pour se sortir de la mélasse apathique.

ça fait peur.
C'est intense et très troublant.

Rudement bien fait avec les couleurs, les plans de la ville avec ce petit homme au milieu, le sang qui gicle et les corps qui se déforment sous les coups (ça rappelle un peu du Cronenberg des débuts je trouve - la chair qui est la seule qui soit Vraie et montre le Vrai : la souffrance, la solitude, l'enfermement, l'oppression).
Et la musique est horrible (dans le bon sens du terme).

C'est rare de voir un film aussi proche dans sa forme du discours qu'il véhicule, y'a même pas trop de fausses notes, et on permet pas trop au spectateur de penser. On s'en plein les yeux.

Alors évidemment c'est pas évident à regarder "comme ça", mais si c'était le cas ce serait nettement moins bon.
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MessageSujet: Re: Shinya Tsukamoto   Shinya Tsukamoto EmptyVen 25 Fév 2011 - 23:13

back from la page 5 avec un trailer pour son self remake sequel : Tetsuo 3 : The Bullet Man
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MessageSujet: Re: Shinya Tsukamoto   Shinya Tsukamoto EmptySam 26 Fév 2011 - 10:37

Et musique de Trent Reznor!


Je finirais peut-être bien par m'offrir quelques dvd de Tsukamoto. C'est quand même excellent de souvenirs !

Et d'envies :

Tetsuo - Introduction
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MessageSujet: Re: Shinya Tsukamoto   Shinya Tsukamoto EmptyDim 18 Sep 2011 - 13:50

pas trouvé d'interview de Tsukamomoto dans lesquelles il en parlerait mais en voyant (deux pour l'instant) films de Hiroshi Teshigahara j'ai immanquablement pensé à Tsukamoto. Il faut dire que bien que plus remuant et plus sauvage des ressemblances sont flagrantes : plans de matières qui occupent la totalité de l'écran, visages ou portions de visages, de peau qui expriment une perméabilité sensitive (sueur, sable ou métal). Lieux marginaux ou marginalisés, textures.... tout ça serait déjà pas mal du tout parce que même maintenant, après la découverte du prédécesseur, je ne me dis pas : "il a tout pompé", ou que la référence est pénible en fait ce qui arrive souvent avec pas mal de cinéastes (des noms ? de palma et lars von trier, pourquoi pas ?). Ce qui est très... plaisant en plus de la continuité esthétique c'est la continuité d'esprit. Beaucoup de choses restent mal ou non définies dans les films de Tsukamoto et il y a un trouble des sens qui va prendre le pas sur l'ébauche même de toute réflexion. Si Tsukamoto a l'air plus violent il n'en garde pas moins en plus de la préservation d'une esthétique 'punk' épurée (celle que j'ai vue dans Le traquenard et La femme des sables) l'élan d'un progrès, d'une libération (il faudrait revoir Snake of June).

Il y a finalement peu réalisateurs qui jouent aussi bien de la saturation, à l'image aussi des musiques de Chu Ishikawa, particulièrement bruyantes et complexes, stratifiées et mélangées qui à l'écoute révèlent quelques surprenantes douceurs et subtilités. ça me conforte dans mon idée/impression qu'il est réellement très bon et pas seulement trash/garage/branché ou autre qualificatif expéditif dont bénéficient plusieurs réalisateurs orientaux.
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