Breathless [Yang Ik-june]

Breathless de Yang Ik-june

Citation :

Leader impitoyable d'une bande de voyous, Sang-hoon met toute sa rage dans son métier de recouvreur de dettes. Sa vie et son quotidien sont une histoire de violence, à tel point qu'il semble incapable d'exprimer son attachement. Mais le hasard met sur son chemin Yeon-hee, une jeune lycéenne, au passé étrangement similaire au sien et qui va lui tenir tête.

Un premier film comme un direct au plexus. Breathless de Yang Ik-june (également acteur principal) est d'une agressivité permanente, émaillé de tabassages réguliers et d'insultes en tous genres. On en apprécie d'autant plus les moments de pause, superbes, qui laissent à penser que derrière cette histoire (d'amour ?, d'amitié ?) entre une brute et une lycéenne, se cache un coeur saignant. En s'attaquant à la violence de la société coréenne, et notamment à celle, souvent dissimulée, faite aux femmes dans le cadre domestique, Yang fait passer son message en force. Malgré un caractère parfois répétitif, le film ne peut que laisser sonné et saoulé de coups. Breathless gagne sans discussion le combat aux poings. Ca fait mal mais c'est bien.

traversay a écrit:

Breathless de Yang Ik-june

Citation :

Leader impitoyable d'une bande de voyous, Sang-hoon met toute sa rage dans son métier de recouvreur de dettes. Sa vie et son quotidien sont une histoire de violence, à tel point qu'il semble incapable d'exprimer son attachement. Mais le hasard met sur son chemin Yeon-hee, une jeune lycéenne, au passé étrangement similaire au sien et qui va lui tenir tête.

Un premier film comme un direct au plexus. Breathless de Yang Ik-june (également acteur principal) est d'une agressivité permanente, émaillé de tabassages réguliers et d'insultes en tous genres. On en apprécie d'autant plus les moments de pause, superbes, qui laissent à penser que derrière cette histoire (d'amour ?, d'amitié ?) entre une brute et une lycéenne, se cache un cœur saignant. En s'attaquant à la violence de la société coréenne, et notamment à celle, souvent dissimulée, faite aux femmes dans le cadre domestique, Yang fait passer son message en force. Malgré un caractère parfois répétitif, le film ne peut que laisser sonné et saoulé de coups. Breathless gagne sans discussion le combat aux poings. Ça fait mal mais c'est bien.

Ah !
Faut que j'en parle un peu de ce Breathless !
Longtemps qu'un film ne m'avait pas maintenue en tension pendant toute sa durée, on s'accroche au fauteuil, parce que ça fait pas du bien de voir ses personnages se foutre en l'air, et parce qu'on sait qu'ils sont mauvais de partout, mais bons au fond, et on ne peut s'empêcher de les aimer.

Ce film étouffe, et ne fait pas du bien au moral (et la fin... évidemment est horrible... sinon, hein, c'est pas "rigolo" quoi).
C'est très très très violent, autant psychologiquement que visuellement, mais en même temps, comme le dit Traversay, y'a des bouffées de tendresse qui sont ahurissantes.

L'histoire d'un type qui va cogner les débiteurs de son patron pour récupérer l'argent. L'histoire d'un père qui tue sa femme devant ses enfants. L'histoire d'une adolescente humiliée par son père frapadingue et son frère paumé. L'histoire d'un petit gamin qui voudrait un père, qui a peur de la violence.

Des gens perdus, qui se trouvent. Ça fait des rencontres improbables, qu'on sent explosives, mais qui les fait avancer petit à petit, chacun son chemin, pas forcément le meilleur d'ailleurs.

Queenie a écrit:

Longtemps qu'un film ne m'avait pas maintenue en tension pendant toute sa durée, on s'accroche au fauteuil, parce que ça fait pas du bien de voir ses personnages se foutre en l'air, et parce qu'on sait qu'ils sont mauvais de partout, mais bons au fond, et on ne peut s'empêcher de les aimer.

Ce film étouffe, et ne fait pas du bien au moral (et la fin... évidemment est horrible... sinon, hein, c'est pas "rigolo" quoi).
C'est très très très violent, autant psychologiquement que visuellement, mais en même temps, comme le dit Traversay, y'a des bouffées de tendresse qui sont ahurissantes.

Breathless



Shiba! (pas sûr de l'orthographe mais c'est l'équivalent coréen du "Fuck" des films américains et le mot qu'on entend le plus tout le long de cette histoire). Quelle force ce film! On en prend plein la gueule, ça fait mal mais ça fait du bien! Alors je passe sur les quelques défauts du film, à savoir le caractère un peu systématique et démonstratif de cet héritage de la violence, qui contamine chaque cellule familiale, et le trait mélodramatique un chouilla appuyé même si j'ai adoré ça et que j'ai très copieusement larmoyé sur mon fauteuil.

Cet acteur/metteur en scène stupéfiant a créé un des plus beaux personnages du cinéma et je ne suis pas prêt de l'oublier. Un bloc de colère et de souffrance qui finira par se fissurer au contact de cet enfant et de cette jeune fille qui partagent, chacun de son côté, une part équivalente de son malheur et de son histoire. Et quand cette masse brutale devient aérienne et remplie d'une affection qui s'exprime avec un tact et une humanité d'une justesse totales, on reste vraiment le souffle coupé. Il y a un côté conte moral pas moralisateur. La fin est cruelle mais un peu inévitable dans le projet du film et j'ai mis quelques minutes à attérir et à sortir de la salle. Quelle émotion!