Pauline et François [Renaud Fely]

Pauline et François de Renaud Fely

C'est le genre de films où tous les personnages chuchotent alors qu'ils devraient crier. A commencer par Pauline et François, deux solitaires de la confrérie de ceux qui ont beaucoup souffert, et qui survivent tant bien que mal. Le film de Renaud Fely est à l'avenant, pudique et nu, dans un paysage rural aussi apaisant qu'étouffant par son silence.

Toute l'action (un bien grand mot) de Pauline et François se déroule dans un coin perdu de la Creuse. Le film est très précis, socialement parlant, et ce n'est pas si courant dans le cinéma français. Il y a un vieux fond de tristesse qui nimbe cette histoire, renforcée par deux chansons de JL Murat, joyeux drille s'il en est. Oui, c'est lent mais, bizarrement, pas si ennuyeux que cela, à condition d'aimer le brame du cerf la nuit au fond des bois et le détail des opérations bancaires dans une petite agence.

Mine de rien, on y parle aussi de gens qui n'arrivent pas à joindre les deux bouts et de la difficulté de faire le deuil des personnes aimées. Un film grave, que l'on aimerait voir plus chaleureux parfois, mais dont la petite musique mélancolique mérite d'être écoutée avec une oreille attentive.

Ah, j'oubliais : c'est le meilleur rôle de la jeune carrière de Laura Smet.

Pauline et François... je prends!

Marko a écrit:

Pauline et François... je prends!

Ah bon ? Tu aimes les brames de cerf ?

traversay a écrit:

Marko a écrit:

Pauline et François... je prends!

Ah bon ? Tu aimes les brames de cerf ?

A moins que ça ne soit le détail des opérations bancaires dans une petite agence

traversay a écrit:

Marko a écrit:

Pauline et François... je prends!

Ah bon ? Tu aimes les brames de cerf ?

Ben non tu dis qu'ils chuchotent au lieu de crier. ça va me reposer après "Oasis"

traversay a écrit:

Pauline et François de Renaud Fely

C'est le genre de films où tous les personnages chuchotent alors qu'ils devraient crier. A commencer par Pauline et François, deux solitaires de la confrérie de ceux qui ont beaucoup souffert, et qui survivent tant bien que mal. Le film de Renaud Fely est à l'avenant, pudique et nu, dans un paysage rural aussi apaisant qu'étouffant par son silence.

Tu as résumé la marque de fabrique de ce film, en tout cas ce qui fait son charme pour moi. Coline disait sur un autre fil (Rosa Candida) que parfois on a besoin de douceur, c'était mon cas hier soir, et j'ai aimé ce petit film lent et pudique, qui laisse parler ses acteurs en laissant les évènements venir d'eux mêmes, exactement comme dans la vie réelle en fait.

C'est clair qu'il ne se passe pas grand chose mais Renaud Fely aime ces paysages, cette langueur propre à la vie dans la Creuse, et le rend bien. On se laisse charmer comme le joueur de flutes et son serpent, alanguis et en tout cas en phase avec ce rythme tout en douceur où la moindre action colle au réel.

Ceux qui s'intéressent à la réfection des toitures seront ravis, quant au cerf avant de l'entendre il faut patienter quelques instants dans le noir complet, mais ces petits détails renforcent la fraîcheur de ce film dont le mérite est surtout de nous apporter un regard plein d'empathie sur la vie rurale et le mode de pensée de ses habitants un peu à l'écart du monde, partagés entre la méfiance et une sorte de tendresse qui ne dit pas son nom.

Beaucoup de non dits, des secrets planent bien sûr, et le jeu des acteurs est parfait (Merveilleuse Laura Smet!)tout se lit sur leur visage: duplicité, lâcheté -chez Léa Drucker, impeccable aussi- abandon ou désespoir autant que complicité et bonheur retouvés, peu de mots mais une délicatesse omniprésente font de ce film une petite oeuvre intimiste, tendre et très touchante.

A voir, mais pas au moment de la digestion ça risque de vous être fatal

J’ai trouvé, comme Aériale et Traversay, ce petit film français réussi…A quoi cela tient-il ? Au charme qu’il dégage : charme venu de ses personnages principaux, interprétés finement par Laura Smet et Yannick Rénier, attachants, fragiles et beaux, très bien dirigés dans leurs silences et leur intériorité par le réalisateur Renaud Fély.
Une histoire toute simple, qui se donne du temps, dans un milieu campagnard tout simple aussi...et beau! (Oui c’est magnifique le spectacle du brame du cerf !…et cela vaut le déplacement un tel chant puissant dans le décor des grandes forêts à l’automne !...).