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 José Eduardo Agualusa [Angola]

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MessageSujet: José Eduardo Agualusa [Angola]   José Eduardo Agualusa [Angola] EmptyMer 25 Avr 2007 - 18:57

José Eduardo Agualusa [Angola] Agualu10
José Eduardo Agualusa est né en 1960 à Huambo, dans une région affamée de l’Angola. Après des études d’agronomie et de sylviculture à Lisbonne, il s’est très vite engagé dans l’écriture et le journalisme. Il vit aujourd’hui entre Rio de Janeiro et Lisbonne. Il a commencé sa carrière d’écrivain en 1989 avec son premier roman A Conjura. Il ouvre ainsi le chemin d’une nouvelle génération d’auteurs africains et revitalise la langue portugaise en s’emparant de l’histoire coloniale.
Il est l’auteur de nombreux romans, poèmes, reportages et nouvelles, tous couronnés de succès et traduits en espagnol, catalan, italien, anglais et allemand, mais malheureusement pas toujours en français.

"Le Marchand de Passés"

Félix Ventura est bouquiniste à Luanda, capitale de l'Angola. Albinos, enfant trouvé dans un carton de livres, il exerce une bien curieuse activité en ce pays ravagé par tant de guerres civiles : il invente des passés à ses riches clients. Ceux-ci, hommes politiques et nouveaux riches, généraux et chefs d'industries, pour la plupart surgis du néant, cherchent à se créer un passé fait d'ancêtres prestigieux et de souvenirs glorieux.

Pour cela, Félix Ventura, à l'aide de photos et de documents anciens récupérés lors de ventes à l'étranger, construit habilement des généalogies crédibles et flatteuses pour ses commanditaires.
L'arrivée d'un nouveau client, un étranger au mystérieux passé qui souhaite obtenir une identité angolaise, va bouleverser la lucrative activité de félix Ventura.

L'homme, que Ventura baptisera José Buchmann, est un blanc et se dit reporter-photographe. Ses clichés ont essentiellement pour sujets les scènes de guerre, de catastrophes naturelles et tous ces évenements tragiques qui font la une des journaux.
Ventura, dont l'imagination est rarement à court, imaginera des origines sud-africaines et américaines à José Buchmann.

Félix Ventura fera en même temps la connaissance d' Angela Lùcia, une jeune femme troublante, photographe elle aussi, mais dont les clichés sont, à l'opposé de ceux de Buchmann, consacrés à la beauté, aux variations de la lumière dans différentes parties du monde :

« Elle a dit qu'elle était capable de reconnaître certains endroits du monde simplement à leur lumière. A Lisbonne, la lumière, à la fin du printemps, se penche, hallucinée, sur les maisons, elle est blanche et humide, un peu salée. A Rio de Janeiro, en cette saison que les Cariocas appellent intuitivement automne et dont les européens affirment avec dédain qu'elle est purement imaginaire, la lumière se fait plus douce, comme un chatoiement de soie, accompagnée quelquefois d'une cendre humide qui recouvre les rues et descend ensuite lentement, tristement, sur les places et les jardins. Dans les champs inondés du Pantanal du Mato Grosso, le matin très tôt, les aras bleus traversent le ciel en secouant de leurs ailes une radieuse lumière alanguie, qui se pose peuà peu sur les eaux, augmente et se propage, semble chanter. Dans la forêt de Taman Negara, en Malaisie, la lumière est une matière fluide, qui colle à la peau et à un goût et une odeur. A Goa, elle est bruyante et râpeuse. A Berlin le soleil rit sans cesse, du moins dès qu'il parvient à percer les nuages comme sur ces autocollants écologistes contre l'énergie nucléaire. Même sous les cieux les plus improbables, Angela Lùcia avait découvert des luminosités qui méritaient d'être sauvées de l'oubli; avant d'avoir visité les pays scandinaves elle pensait que là-bas, pendant les mois éternels de l'hiver, la lumière était pure conjecture. Mais non, les nuages s'embrasaient parfois de larges clartés d'espoir. »

Entre Félix Ventura, José Buchmann et Angela Lùcia, des liens vont peu à peu se créer. Leurs passés respectifs, qu'ils soient réels ou inventés de toutes pièces, vont bientôt s'entremêler et les entraîner vers un destin commun qui réveillera les vieux démons de la guerre civile et de l'histoire tourmentée de l'Angola d'après l'indépendance.

Sous les yeux d'Eulàlio, le gecko domestique qui rêve au plafond et se remémore ses vies antérieures va s'enfler et éclater le drame qui couve entre les trois protagonistes du récit. Narrateur imprévu, Eulàlio le lézard se fera le conteur et le témoin de ces personnages en quête de mémoire.


Conte moderne, satire de la société angolaise, oeuvre poétique, réflexion sur la mémoire et l'identité, hommage à la littérature aussi, et au pouvoir des mots, « Le Marchand de passés » est un roman qui, par certains aspects rappellera les oeuvres de Garcia Marquez, et qui, par son propos nous offre, sous le voile de la poésie et de l'irrationnel, le portrait d'un pays qui n'en a pas encore terminé avec un passé sombre, tourmenté et douloureux.
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MessageSujet: Re: José Eduardo Agualusa [Angola]   José Eduardo Agualusa [Angola] EmptyMer 25 Avr 2007 - 21:56

Roman riche dans ses thèmes en tout cas, et le court extrait est réellement lumineux!Wink
Tu précises toutefois que cet auteur n'est pas traduit en français..
Tu l'as traduit toi-même ...Shocked ?

Bibliomane, tu m'impressiones de plus en plus...:farao: !
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MessageSujet: Re: José Eduardo Agualusa [Angola]   José Eduardo Agualusa [Angola] EmptyJeu 26 Avr 2007 - 7:54

Laughing Je te rassure Aerial, "Le Marchand de Passés" est traduit en français et disponible aux Editions Métailié.
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MessageSujet: Re: José Eduardo Agualusa [Angola]   José Eduardo Agualusa [Angola] EmptyDim 29 Avr 2007 - 18:46

Oh là là qu'il est beau l'auteur! Je craque cyclops
J'ai lu aussi "Marchand de passés" et je vous envoie mes impressions de lectures:

Félix Ventura vit à Luanda, en Angola. Il est bouquiniste et...albinos, un noir albinos. Nous sommes à la fin de la guerre révolutionnaire, l'Angola s'est émancipé du Portugal.
Félix vit seul dans sa grande maison, un jardin clos d'un mur où poussent des manguiers, il adore la soupe et boit une tisane à la menthe chaque soir après son repas. Il a une autre activité, presque ludique: généalogiste. Il réécrit le passé des gens qui le lui demandent, il leur trouve de glorieux ancêtres, de fabuleuses lignées, de hauts lignages. En effet, les hommes de pouvoir, des pays neufs, ont souvent besoin d'appartenir à de vieilles familles pour assurer leur crédibilité. Félix Ventura est un aventurier du passé, des passés.

Le roman s'ouvre sous le regard d'un tiers: « Je suis né dans cette maison et j'y ai grandi. Je n'en suis jamais sorti. Lorsque vient le soir j'appuie mon corps contre le cristal des fenêtres et je contemple le ciel. J'aime voir les flammes hautes, les nuages au galop et, au-dessus, les anges, des légions d'anges, quis ecouent les étincelles de leur chevelure, en agitant leurs grandes ailes en flammes. C'est toujours le même spectacle. Tous les soirs, pourtant, je viens jusqu'ici, et je m'amuse et je m'émeus comme si je le voyais pour la première fois. La semaine dernière Félix Ventura est arrivé plus tôt et m'a surpris à rire pendant que là dehors, dans l'azur agité, un énorme nuage courait en rond, comme un chien, tentant d'éteindre le feu qui lui embrasait la queue. » (p 9)

Qui est-il, ce tiers, ce personnage invisible? Est-il le lien invisible du passé, des passés? Ce personnage qui semble aussi casanier que Ventura est aventurier, observe ce dernier et ses clients. Les mémoires défilent, se délitent pour mieux se recréer.
Un jour, Ventura rencontre Angela Lucia, une photographe obsédée par la recherche de la lumière et sa photographie. Comme Félix, elle porte un nom sur mesure. Angela est la seule à ne pas avoir un geste de recul devant la particularité physique de Félix. Elle cherche la lumière, il crée des mémoires, des passés, ils sont complémentaires: l'ombre et la lumière, le clair-obscur de la vie.
Félix reçoit un étrange personnage, José Buchmann, désirant une identité angolaise, désirant un passé mais un passé ordinaire sans gloire ni hauts faits. Un passé pour se fondre dans la masse.

Peu à peu, Félix, le personnage tiers, Angela, José mêlent leurs diverses réalités. Le roman prend des allures de conte, de conte cruel parfois. Le passé devient présent jusqu'à l'envahir. Qui est qui? Qui vient d'où? Les rêves deviennent réalités, les vies antérieures refont surface: pourquoi sommes-nous à cet endroit, à ce moment? Avons-nous quelque chose à achever avant que notre âme connaisse le vrai repos? Nos identités diverses ne sont-elles qu'un moyen de se retrouver et de s'assembler? La folie ordinaire d'un pays secoué par les guerres meurtrit-elle les mémoires et les âmes? Celles-ci se sont-elles égarées dans les sombres méandres des non-dits, des tabous, des manquements? Pouvons-nous être un et multiple à la fois, connaître ce qui a été, ce qui est voire ce qui sera?
Félix Ventura, marchand de passés, est-il le pont entre rédemption et réincarnation? L'aventure intérieure de la mémoire réinventée produit l'impossible et fait tout basculer. Le personnage tiers, Eulalio, se découvre un peu, il a été humain dans une autre vie:
« J'étudie depuis des semaines José Buchmann. J'observe les changements qui se produisent en lui. Ce n'est plus l'homme qui est entré dans cette maison il y a six ou sept mois. Quelque chose, qui relève de la nature puissante des métamorphoses, opère dans son for intérieur. C'est peut-être, comme dans les chrysalides, la secrète précipitation des enzymes dissolvant les organes. On peut objecter que nous sommes tous en constante mutation. Certes, moi non plus je ne suis plus le même qu'hier. La seule chose qui ne change pas en moi, c'est mon passé: le souvenir de mon passé humain. Le passé est généralement stable, il est toujours là, beau ou terrible, et il sera toujours là.
(C'est ce que je croyais avant de connaître Félix Ventura.)»
(p 45)

Ce roman original, amusant et triste à la fois, où le nom des personnages sont empreints de signification symbolique, nous fait voyager dans nos mondes intérieurs, dans nos rapports ambigus avec la mémoire: les impressions de déjà vu ne sont-elles pas tout simplement des créations, des inventions de nos sens devenues vraies? Nos constructions intérieures peuvent être complexes et étonnantes....jusqu'à l'imagination, de la lumière aveuglante au clair-obscur mystérieux, gamme colorée du monde que l'on voit.
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MessageSujet: Re: José Eduardo Agualusa [Angola]   José Eduardo Agualusa [Angola] EmptyDim 26 Juil 2009 - 16:17

José Eduardo Agualusa [Angola] Arton12121-d11d5

Les femmes de mon père.
Citation :
A sa mort, le célèbre compositeur angolais Faustino Manso a laissé derrière lui sept veuves et dix-huit enfants. Sa plus jeune fille, Laurentina, metteur en scène de cinéma et documentariste, essaie de reconstituer la vie agitée du musicien.Dans ce roman, la réalité et la fiction se côtoient et marchent d’un même pas, la première nourrissant la seconde. Sur les terres que parcourt Agualusa, la réalité est presque toujours plus invraisemblable que la fiction. L’auteur et les quatre personnages de son roman voyagent ensemble de Luanda, capitale de l’Angola, aux étendues désertiques de Namibie, semées de villages fantômes, jusqu’au Cap, en Afrique du Sud. Puis ils remontent vers Maputo, au Mozambique, vers la petite île magique où est mort le poète Tomas Antonio Gonzaga. Dans leur périple, ils parcourent des paysages à la frontière des rêves dont émergent des personnages extraordinaires.

Agualusa écrit un roman sur les femmes, la musique et la magie, dont les pages annoncent la renaissance de ce continent africain, détruit par les guerres mais béni par la musique, la force toujours renouvelée de ses femmes et le pouvoir secret de très anciens dieux.

Il faut une attention de tous les instants pour ne pas se perdre dans les méandres de Les femmes de mon père de José Eduardo Agualusa. Ce roman à voix multiples (dont celle de l'auteur lui-même) a parfois des allures cahotiques, bousculant son lecteur dans un "road-movie"africain, de l'Angola au Mozambique, en passant par l'Afrique du sud, à la poursuite d'un musicien de jazz insaisissable et largement fantasmé. A condition de parvenir à suivre le fil(m), la récompense est au bout : un portrait drôle, chamarré et nullement désespéré d'un bout de continent qui se remet peu à peu de ses blessures récentes (guerres civiles, apartheid...). Et des personnages hauts en couleur (il n'est pas interdit de penser à Mabanckou) qui considèrent les tragédies de leur destin personnel comme autant d'avatars à reconsidérer à l'aune d'une philosophie vaguement fataliste. Les femmes de mon père est un roman flottant, camaïeu de sensations suspendues dans le vent, dont les ruptures de ton et le mélange de réalisme et de magie poétique font mouche.
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MessageSujet: Re: José Eduardo Agualusa [Angola]   José Eduardo Agualusa [Angola] EmptyDim 26 Juil 2009 - 18:29

Merci de faire remonter ce fil et de parler de cet auteur
Découverte par hasard il y a des années, je le suis de livre en livre et j'adore toujours retrouver sa 'voix'
qui est d'ailleurs très agréable, l'ayant rencontré au Festival Etonnants Voyageurs en 2007 drunken
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MessageSujet: Re: José Eduardo Agualusa [Angola]   José Eduardo Agualusa [Angola] EmptyMer 17 Mar 2010 - 18:06

et si on reparlait de cet auteur Very Happy

va paraître demain en poche:


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Le Marchand de passés
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MessageSujet: Re: José Eduardo Agualusa [Angola]   José Eduardo Agualusa [Angola] EmptyVen 17 Déc 2010 - 12:13

Les femmes de mon père

Roman polyphonique qui me laisse un sentiment contrasté. Je commence par évacuer les rares déplaisirs : le roman est dense, peut-être trop, trop bavard, pas assez tendu, cohérent, ramassé, ce qui est regrettable car les thèmes qui le lient auraient pu prendre une puissance, des contours encore plus intenses si le récit avait été un peu plus condensé.

La construction du livre est particulièrement intéressante et réussie. Tout commence par la rencontre d'une femme (Karen) saxophoniste et documentariste spécialiste de l'Afrique et le narrateur (écrivain). Ils se retrouvent à intervalles irréguliers à prendre la parole dans le livre pour devancer la narration, nous expliquer ce que nous allons lire, nous donner des indices (des personnages passent d'une narration à l'autre créant des liens, des surprises, une attente très agréable).
L'histoire est celle de Laurentina (portuguaise et documentariste)) qui à la mort de sa mère découvre qu'elle a été adoptée. Elle décide donc de partir sur les traces de son géniteur, un musicien angolais (qui vient de rendre l'âme). La quête de cet homme la mènera de Luanda à Maputo en passant par le Cap, à la rencontre de toutes les femmes et de tous les enfants de son père présumé. De ce voyage à la rencontre d'elle-même, elle compte revenir avec un documentaire.

Chaque chapitre est pris en charge par des personnages différents (Karen, le narrateur, Laurentina, Mandume son compagnon, Bartolomeu son neveu, Pas de chance le chauffeur...), on ne sait jamais qui va parler, et la forme très courte de chaque chapitre permet de rendre le récit particulièrement vivant, efficace, énergique.

Chaque personnage déploie son histoire personnelle en sus de celle de l'Afrique noire et de cette quête du père improbable.

L'auteur n'hésite jamais à souligner les problèmes liés au racisme, à l'identité (Mandume est né au portugal de parents angolais et ne se reconnait pas africain alors qu'en Angola tout le monde le considère comme un frère...). La narration est aussi un prétexte pour rappeler au lecteur tout ce que l'Europe coloniale et post coloniale doit à l'Afrique, tout ce que les artistes inconnus ou méconnus du continent ont offert aux blancs d'exotisme, de couleurs, d'odeurs, de sensations de cette terre aricaine dont la beauté égale la laideur. Car, Agualusa montre aussi l'Afrique nue, grouillante de misérables, amputée par le sida, asphyxiée par les règlements de compte, les trafics, les drogues, la prostitution et la folie.

Quelques fils conducteurs reviennent fréquemment tout au long du récit pour structurer la narration : le thème de la sirène, de la magie africaine (ses contes, ses esprits, ses légendes), la musique (omniprésente dans le roman), les odeurs, les femmes...

Agualusa n'hésite pas non plus à pousser son récit au-delà de ses possibilités : "L'idée vient de me traverser l'esprit que les coïncidences excluent Dieu et Dieu les coïncidences." et "Une de ces coïncidences qu'un écrivain renierait, de peur qe sa fiction ne perde en vraisemblance, à l'exception de Paul Auster qui (...) aime bien les coïncidences". Le lecteur est prévenu, aucune voie ne sera laissée sans issue, au risque parfois de perdre en crédibilité, mais cette esthétique apporte un brin d'audace, une matière originale, qui une fois acceptée, donne une saveur et une signature au roman.

J'ajoute pour finir que j'ai été enthousiasmée par les descriptions de l'Afrique australe proposée par l'auteur qui, à travers un road movie plein de fantômes et de rencontres surprenantes, nous convie à une célébration envoûtante de la terre africaine.
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MessageSujet: Re: José Eduardo Agualusa [Angola]   José Eduardo Agualusa [Angola] EmptySam 3 Sep 2011 - 22:12

- José Eduardo Agualusa : Barroco tropical. - Métailié

"Une femme tombe du ciel et s' écrase sur la route devant Bartolomeu au moment où éclate une tempete tropicale et où sa maitresse annonce qu' elle le quitte." La Quinzaine
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MessageSujet: Re: José Eduardo Agualusa [Angola]   José Eduardo Agualusa [Angola] EmptyDim 4 Sep 2011 - 9:43

bix229 a écrit:
- José Eduardo Agualusa : Barroco tropical. - Métailié

"Une femme tombe du ciel et s' écrase sur la route devant Bartolomeu au moment où éclate une tempete tropicale et où sa maitresse annonce qu' elle le quitte." La Quinzaine
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Une phrase qu'il faut relire 3 fois pour la comprendre, ça donne pas envie de s'attaquer au bouquin. Le mec qui a pondu ce résumé devrait réviser sa méthode.
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MessageSujet: Re: José Eduardo Agualusa [Angola]   José Eduardo Agualusa [Angola] EmptyDim 4 Sep 2011 - 15:25

C' est clair ! A moins qu' il ne fasse dans l' ironie pour souligner toutes ces coincidences un peu bizarres ?
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MessageSujet: Re: José Eduardo Agualusa [Angola]   José Eduardo Agualusa [Angola] EmptySam 1 Oct 2011 - 16:09

José Eduardo Agualusa [Angola] Arton26336-88866

Barroco tropical
Citation :
Une femme tombe du ciel et s’écrase sur la route devant Bartolomeu au moment où éclate une tempête tropicale et où sa maîtresse lui annonce qu’elle le quitte. Il décide de percer ce mystère et, alors que tout change autour de lui, il découvre que la morte, mannequin et ex-miss, avait fréquenté le lit d’hommes politiques et d’entrepreneurs, devenant ainsi gênante pour certains, et il comprend qu’il sera la prochaine victime.

Barroco tropical. C'est le titre du dernier roman de l'angolais José Eduardo Agualusa et, également, le nom du style en vogue chez les écrivains lusophones d'Afrique, comme un écho au réalisme magique d'Amérique latine et à la luxuriance brésilienne. Le livre d'Agualusa est une jungle narrative, un récit picaresque et foisonnant qui est fait de tours et de détours et qui, à moins de posséder un bon GPS, s'ingénie à perdre le lecteur. De temps en temps, une clairière apparait et l'on apprécie que le romancier dépose les armes et s'attache à décrire avec affection et désolation Luanda, capitale d'un pays rongé par la corruption, imprévisible, dangereuse et éruptive. Ce ne sont que de brèves accalmies au sein d'un livre convulsif où les personnages multiples parasitent une intrigue mi-policière, mi-fantastique, totalement barrée, de laquelle émerge avec peine un narrateur journaliste/écrivain et une chanteuse charismatique. Barroco tropical est sans l'ombre d'un doute plus audacieux et plus brillant que les précédents romans de l'auteur (Le marchand de passés, La guerre des anges, Les femmes de mon père). Mais il est aussi le plus chaotique et le moins "lisible" de tous.
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MessageSujet: Re: José Eduardo Agualusa [Angola]   José Eduardo Agualusa [Angola] EmptyLun 6 Avr 2015 - 14:19

Théorie générale de l'oubli

Le roman est censé partir d'un fait réel : en 1975, à la veille de l'indépendance de l'Angola et de la guerre civile, une femme mure l'accès à son appartement, transforme son immense terrasse en potager et survit ainsi pendant 20 ans. Nous suivons donc Ludovica, un peu avant et pendant sa réclusion volontaire. Et en même temps, nous suivons la destinée de quelques personnages, voisins ou qui de manière plus ou moins lâche s'intéressent à elle.

Autant le dire de suite : à aucun moment je ne suis entrée dans ce récit. Qui m'a paru artificiel, très fabriqué, bien qu'il soit basé sur un fait divers. Ludovica est prédestinée à la réclusion, nous apprendrons même à la fin du livre pourquoi (d'une manière aussi invraisemblable qui possible). Sa descente aux enfers pendant son enfermement n'est à aucun moment convaincante. Les personnages qui frôlent son chemin sont censés résumer un peu l'histoire de l'Angola, les choix faits par les uns et les autres. Au niveau psychologiques, ils sont inconsistants. Et le happy end et l'optimisme de rigueur de la fin du livre, m'ont paru des plus forcés. Je n'ai pas eu le sentiment d'apprendre quoi que ce soir sur l'Angola et en particulier sur cette période troublée de son histoire.

Peut être que les autres livres de l'auteur sont plus intéressants, mais je ne crois pas que je referai une autre tentative...
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