| Parfum de livres… parfum d’ailleurs Littérature, forum littéraire : passion, imaginaire, partage et liberté. Ce forum livre l’émotion littéraire. Parlez d’écrivains, du plaisir livres, de littérature : romans, poèmes…ou d’arts… |
|
| José Maria Eça de Queiros [Portugal] | |
| | |
Auteur | Message |
---|
Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: José Maria Eça de Queiros [Portugal] Lun 17 Nov 2008 - 20:59 | |
| José Maria Eça de Queiros (1845-1900) Né de parent non mariés, il fait des études de droit à l’université de Coïmbre, puis il s’installe à Lisbonne fréquentant les milieux de la bohème et de la littérature, il se consacre au journaliste et d’abord politique, ses premiers textes sont marqué par un certain anarchisme, leur réalisme, et un grand talent d’observation poussé à l’extrême. En 1871 il entreprend la publication d’une revue qui lui permet d’exercer son amère ironie. Il s’en lasse et rentre dans les services diplomatiques de son pays en 1872, il réside ainsi à Cuba, en Angleterre et enfin à Paris de 1888 à sa mort. Il fait partie des écrivains portugais qui se sont dressés contre l’establishment et la tradition entre 1865 et 1885. Ils étaient internationalistes, républicains, socialistes, anticléricaux, voire même athées ; on les regroupe sous le nom de génération de soixante-dix. Ensuite ils modérèrent leurs attaques, se rangeant en quelque sorte comme Eça de Queiros devenu diplomate. Ce dernier est considéré par un certain nombre de spécialistes comme le plus grand romancier portugais, l’un des grands romanciers européens de son époque. Inspirés par le romantisme, ses premiers écrits sont baroques, extravagants et exhibitionniste, mais sous l’influence des écrivains réalistes, en particulier français, il abandonne ces différentes poses. Il définit le réalisme comme « refus du conventionnel, de l’emphase, de la mièvrerie. Ses écrits sont également empreints d’ironie, il fustige l’hypocrisie et met à nue les réalités de la société portugaise de son temps. Parmi ses œuvres les plus importantes on peut citer Le crime du padre Amaro, Le cousin Basilio, L’illustre maison de Ramires, 202, Champs Elysées et surtout Les Maias, son incontestable chef d’œuvre. | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: José Maria Eça de Queiros [Portugal] Lun 17 Nov 2008 - 21:00 | |
| Contes et nouvelles / Edition intégrale / traduit par Marie-Hélène Piwnik / La différence Eça de Queiros pratiqua la forme de la nouvelle pendant toute sa carrière d’écrivain, signant dès 1965, à vingt ans sa première nouvelle, son dernier texte court date de 1898, soit deux ans avant sa mort. Même si cet intérêt a une source artistique, la production de formes courtes a aussi une origine plus matérielle, la publication de ces textes par les journaux et revues s’avérant un apport financier appréciable, et les relations de Eça de Queiros avec ont toujours été étroits. Compte tenu que ces textes ont été écrits régulièrement pendant toute la carrière littéraire de leur auteur, ils fournissent un panorama de l’évolution de son art. Du récit romantique et baroque, à la satire réaliste de la société, jusqu’au conte d’inspiration religieuse de sa fin de carrière. C’est forcement inégal, et moins intéressant que ses grands romans, c’est toutefois brillant, surprenant, toujours merveilleusement écrit. Les plus étonnants sont pour moi les contes, ces histoires avec la présence du diable et du fantastique, bien loin des romans réalistes ; mais les nouvelles contemporaines sont marquées par une subtile ironie, une vision désenchantée du monde et des petitesses humaines qui font tout leur intérêt. Une lecture délectable. | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: José Maria Eça de Queiros [Portugal] Lun 17 Nov 2008 - 21:31 | |
| Et une nouvelle découverte... Tant mieux | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: José Maria Eça de Queiros [Portugal] Mar 18 Nov 2008 - 7:43 | |
| Les Maias sont un roman fabuleux, véneneux et réaliste à la fois, malheureusement ma lecture date de trop loin pour en parler. | |
| | | Amapola Agilité postale
Messages : 792 Inscription le : 18/08/2007
| Sujet: Re: José Maria Eça de Queiros [Portugal] Mer 26 Nov 2008 - 17:37 | |
| Eça de Queirós, ou Queiroz, les deux graphies sont correctes, naquit en 1845, au Portugal. Celui-là et autres détails sur son œuvre et biographie, se trouvent dans la Wikipedia (http://fr.wikipedia.org/wiki/E%C3%A7a_de_queiroz), en français, et aussi une photo de lui. Et dans le texte de Arabella que je n'avais encore vu. A quoi bon ré-inventer la roue ? Puisque les carrosses marchent bien avec celles qui y sont ? Cependant je ne surestimerais pas l’influence de Flaubert sur Eça, dit comme on le dit dans la Wiki, si la personne n’a jamais lu ni l’un ni l’autre, ça fait l’un peu simplet mimétisme. Je n’approche Eça de Flaubert que pour donner une vague idée du premier au lecteur de langue française. Eça fut un de plus importants écrivains de langue portugaise, un absolument incontournable. Son œuvre, malgré sa mort prématurée, fut abondante et d’une grande qualité, permanente. Il n’y a de faiblesse, point d’écrit méprisable, de roman mal achevé. Chaque livre nous dévoile le Portugal, l’Europe, les hommes de son siècle et le siècle lui-même. L’ambassadeur, l’homme qui tant voyagea, écrivit une œuvre portugaise, avant tout. Si ancrée dans son pays, dans ses multiples visages, dans ses incohérences, qu’elle devint universelle, la vraie universalité de l’art ne résidant jamais loin d'une prégnante vraisemblance et celle-ci ne se présentant jamais si l’auteur ne suit le vieux principe : il ne faut jamais parler de ce qu’on ignore. Dans la liste d’œuvres qui nous présente la Wiki, je recommande 202 Champs-Elysées, tout en soulignant que le titre en portugais n’est nullement pas 202 Campos Elísios, mais « La ville et la montagne ». Même car les adresses en portugais s’écrivent différemment, nom de la rue et ensuite le numéro de la maison. Et j’ajoute le roman qui lui valut presque l’excomunion, La relique. Et je tiens a dire qu’il y a une bonne raison de vous mettre tous à l’étude du portugais, car « A correspondência de Fradique Mendes » ne rencontra traducteur ni maison d’édition en France. | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: José Maria Eça de Queiros [Portugal] Mar 6 Juil 2010 - 23:24 | |
| Tout d'abord, un élément de plus (mais très important pour son oeuvre) sur la vie d'Eça de Queiroz : - Citation :
- "Son père était magistrat, et sa mère orpheline de bonne famille... mais ses parents ne se marièrent que quatre ans plus tard, Eça de Queiroz ayant été bâtard (et élevé par ses grands-parents paternels) pendant tout ce temps. "Bien que ses parents, maintenant mariés, habitassent cette ville, ils n'avaient pas voulu garder à leur foyer ce témoin fâcheux d'un péché de jeunesse propreà nuire à la carrière du digne magistrat. Et c'est seulement en 1885 qu'Eça de Queiroz fut enfin légitimé par son père ! On imagine sans peine quelle marque ineffaçable, quelle blessure profonde cette demi-bâtardise put laisser dans l'âme d'un jeune garçon sensible." (page 7 de l'introduction des Maia).
En 1885... Eça avait donc quarante ans ! Et une petite citation : "L'art est tout, car lui seul dure, et tout le reste est néant". (extrait d'une de ses Notes contemporaines, cité page 18 de l'introduction aux Maia).
Dernière édition par eXPie le Mar 6 Juil 2010 - 23:51, édité 1 fois | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: José Maria Eça de Queiros [Portugal] Mar 6 Juil 2010 - 23:33 | |
| Photographié à Coimbra, dans le cloître du Sé Veilha, le 01/06/2010.Les Maia, épisodes de la vie romantique (Os Maias, 1888, Editions Chandeigne, première édition 1996, traduit par Paul Teyssier). 797 pages. On est dans le dernière quart du XIX ° siècle. - Citation :
- "Les Maia étaient une vieille maison de la Beira qui avait toujours été peu nombreuse, sans collatéraux, sans parentèle, et se réduisait alors à deux mâles : le chef de la famille, Afonso da Maia, un vieillard déjà, presque un ancêtre, né avant le siècle, et son petit-fils Carlos, qui faisait ses éudes de médecine à Coimbra." (page 22).
Pendant ce temps, les affaires sont bien gérées par un régisseur. Un jour, le grand-père décide de revenir au Ramalhete, leur maison de Lisbonne, actuellement située rua do Presidente Arriaga (non, la voiture n'est pas d'époque) : (eh oui, j'ai fait un détour spécial pour la photographier cette rue... bon, c'était quasiment sur le chemin d'un musée, mais quand même...) - Citation :
- "Et si Afonso, à son âge, aimait la paix de Santa Olavia, son petit-fils, jeune homme de goût et de luxe, qui passait ses vacances à Paris et à Londres, ne voudrait certainement pas, à la fin de ses études, aller s'enterrer dans les rochers du Douro. " (page 23).
Des dépenses sont engagées. Le régisseur n'est pas très chaud, il rappelle que "les murs du Ramalhete avaient toujours été fatals aux Maia, « quoique j'aie presque honte, ajoutait-il en une phrase méditée, de mentionner de telles fariboles au siècle des Voltaire, des Guizot et autres philosophes libéraux... ». " (page 23). Afonso en rit : "Quant aux légendes et aux présages, il suffirait d'ouvrir toutes grandes les fenêtres et de laisser entrer le soleil." (page 23). Afonso est un vieil homme sage, honnête, un homme de principes. Son petit-fils, Carlos, est un dilettante sympathique, cultivé, riche. Il va faire de la médecine en dilettante, il va aborder toute sa vie, ou presque, en dilettante. Il a quelques ambitions dans les domaine de la littérature et des idées. Son ami João da Ega est le représentant de la modernité littéraire, le naturalisme ; le romantisme est incarné par un vieux poète, Alencar. On assiste à des discussions de snobs parfois très amusantes sur la politique, la littérature, la musique. Il y a ceux qui donnent le "ton", et les suiveurs qui veulent être "chics". Il y a les hommes politique, notamment un Ministre de Finlande dont les analyses politiques prudentes sont d'une remarquable acuité. Mais revenons à Carlos, ou plutôt à son père. Qu'est-il devenu ? On l'apprendra vers le début du roman, qui commence rudement bien, et qui marque le reste du roman. Parlons maintenant un peu de celle qui devait devenir sa mère : - Citation :
- "Quand elle traversait le foyer, les épaules se courbaient devant l'éblouissante auréole émanant de cette magnifique créature, qui laissait traîner d'un pas de déesse la queue de sa robe de cour, toujours décolletée comme pour une soirée de gala et, quoiqu'elle ne fût pas mariée, resplendissante de bijoux. Son père ne lui donnait jamais le bras : il suivait derrière, engoncé dans une cravate blanche de majordome, paraissant encore plus hâlé, encore plus homme de mer dans la clarté blonde dégagée par sa fille, l'air timide et presque apeuré, tenant dans ses mains la lorgnette, le livret d'opéra, le sac de bonbons, l'éventail et son propre parapluie." (pages 40-41).
Etrange personnage que ce père... Il aurait fait fortune grâce à la traite des esclaves, une honte ! Il y a une galerie de personnages bien typés, vivants. João da Ega est particulièrement réussi, comique, provocateur ; il brille en société. - Citation :
- "- Allons, allons, John, tu ne respectes rien...
- L'insolence est la condition du progrès, monsieur Afonso da Maia. Le respect, c'est la décadence. On commence par adrmire un Gouvarinho, puis, par distraction, on en arrive à respecter le Monarque et on finit, au moment où l'on s'y attend le moins, par rendre hommage au Tout-Puissant !... Il faut prendre garde ! - Hors d'ici, John, hors d'ici ! Tu es l'Antéchrist en personne... " (page 232). Il y a aussi Dâmaso Salcede, personnage grotesque, vulgaire, d'une grande importance, un peu malgré lui. Les joutes verbales, les projets de rénover la société, tout cela c'est bien, mais il ne faut pas oublier les amours... Carlos est beau, chic, distingué, intelligent, riche... il a tout pour plaire, notamment aux femmes mal mariées ! Il y a parfois de bien jolies descriptions : - Citation :
- "La mer formait au fond une ligne continue, estompée dans la ténuité diffuse de la brume bleutée. Au-dessus se déployait un grand azur lustré comme un bel émail, avec seulement, là-haut, un petit nuage oublié comme un chiffon, qui dormait pelotonné et suspendu dans la lumière..." (page 273).
A Sintra, Carlos parle avec un pianiste de ses amis, Cruges : - Citation :
- "Les artistes, d'après lui, n'aiment dans la nature que les effets de lignes et de couleurs. Pour s'intéresser au bien-être d'une tulipe, pour veiller à ce qu'un oeillet n'ait pas soif, pour se sentir malheureux parce que la gelée a grillé les première pousses des acacias, il faut être un bourgeois, un de ces bourgeois qui descendent tous les matins dans leur jardin, avec un vieux chapeau et un arrosoir, qui voient dans les arbres et dans les plantes une autre famille silencieuse dont ils sont également responsables..." (pages 267-268).
Ah la la, que dirait Adalbert Stifter, l'auteur de l'Arrière-Saison... Mais le grand sujet de discussion, c'est la société où tout est en décadence, et puis la littérature, les nouveaux courants... Le poète romantique, Alancar, s'emporte : - Citation :
- "Toutes ces histoires de réalisme et de romantisme, c'est des bêtises !... Un lis est aussi naturel qu'une punaise... Il y en a qui préfèrent la puanteur des égouts... Fort bien, faites déboucher le caniveau ! Moi, j'aime mieux de la poudre à la maréchale sur un sein blanc. A moi le sein." (pages 283-284).
Et toujours du dilettantisme de la part de nos amis, Carlos et Ega. - Citation :
- "Quel esprit original ne s'étiolerait en voyant autour de lui cette épaisse masse de bourgeois somnolents et obtus, pleins de mépris pour l'intelligence, incapables de s'intéresser à une idée noble, à une phrase bien faite ?
- Cela ne vaut pas la peine, monsieur Afonso da Maia. Dans ce pays, au milieu de la prodigieuse imbécillité nationale, l'homme de bon sens et de goût doit se borner à planter consciencieusement ses choux." (pages 428-429). Et l'on parlait déjà d'une menace bien contemporaine, celle de l'uniformisation : - Citation :
- "Avec la manie française et bourgeoise de réduire toutes les régions et toutes les races au même type de civilisation, le monde va devenir d'une monotonie abominable. Bientôt un touriste fera d'énormes sacrifices, des dépenses sans fin, pour aller à Tombouctou? Et pourquoi ? Pour y trouver des nègres en chapeau haut-de-forme en train de lire le Journal des Débats !"(page 436).
On trouve quelques petites fautes, surtout dans la deuxième moitié du roman ("Dis-mois", page 430, "bien sût", page 505), et phrase rigolote : on parle d'une couturière : "Et de fil en aiguille,..." Ha ha. Il a de l'humour, le traducteur ! Bien sûr, il y a quelques conventions romanesques, notamment vers la fin, lorsque nos amis font le bilan de qui est devenu quoi, comme s'ils ne pouvaient pas se l'être écrit plus tôt... Et il y a le drame que l'on pressent... Mais les Maia, c'est un chef-d'oeuvre de la littérature, plein de personnages typés, vivants, un roman puissant, vaste, drôle et tragique, avec un arrière-goût amer et nostalgique... la fin d'une civilisation, la confrontation des ambitions de la jeunesse avec la réalité de la vie... | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: José Maria Eça de Queiros [Portugal] Mar 6 Juil 2010 - 23:55 | |
| Merci de ton commenataire eXPie.
Je trouve cet auteur et ce roman en particulier pas suffisamment connu, je trouve aussi que c'est vraiment une oeuvre de très grand qualité, réalisme, humour, un côté vénéneux aussi. Il y a des défauts, des choses un peu énormes parfois, mais cela ne me gêne pas plus que chez Balzac, Huysmans ou Musil, cela fait presque partie du charme du livre. | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: José Maria Eça de Queiros [Portugal] Mer 7 Juil 2010 - 0:16 | |
| - Arabella a écrit:
- Merci de ton commenataire eXPie.
Je trouve cet auteur et ce roman en particulier pas suffisamment connu, je trouve aussi que c'est vraiment une oeuvre de très grand qualité, réalisme, humour, un côté vénéneux aussi. Il y a des défauts, des choses un peu énormes parfois, mais cela ne me gêne pas plus que chez Balzac, Huysmans ou Musil, cela fait presque partie du charme du livre. Oui ! Disons que la littérature portugaise, ça a peut-être tendance à moins intéresser les gens que la littérature anglo-saxonne ou la littérature Sud-Américaine... et puis 797 pages... grand format... C'est un roman qui se lit facilement (pas de phrases compliquées, alambiquées), et pourtant il nécessite d'avoir du temps devant ça... mais il vaut vraiment le coup, oui ! Les énormités ne m'ont pas gênées non plus. On est dans le romanesque, les passions. Dès le début ou presque, le ton est donné. Pour l'auteur en général, on aurait pu penser que le film (le Crime du Père Amaro) aurait pu relancer l'auteur... Il a manqué une campagne de marketing, avec l'affiche du film en couverture. Quel manque d'opportunisme ! | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: José Maria Eça de Queiros [Portugal] Mer 7 Juil 2010 - 7:48 | |
| Et pourtant Le crime du père Amaro est un excellent livre...;
Cela dit, je trouve déplorable que les livres ne puissent vraiment toucher les gens qu'à condition qu'il y ait des films, certains livres ne peuvent pas vraiment être mis en images, et puis il me semble que la littérature et le cinéma sont tout de même des arts différents, avec des moyens d'expression qui ne sont pas les mêmes, alors conditionner le succès d'un livre à l'existence d'un film me gêne. | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: José Maria Eça de Queiros [Portugal] Mer 7 Juil 2010 - 8:09 | |
| - Arabella a écrit:
- Et pourtant Le crime du père Amaro est un excellent livre...;
Cela dit, je trouve déplorable que les livres ne puissent vraiment toucher les gens qu'à condition qu'il y ait des films, certains livres ne peuvent pas vraiment être mis en images, et puis il me semble que la littérature et le cinéma sont tout de même des arts différents, avec des moyens d'expression qui ne sont pas les mêmes, alors conditionner le succès d'un livre à l'existence d'un film me gêne. Ce que je voulais dire, c'est qu'il existe tellement de livres, une offre pléthorique... Il faut qu'il y ait quelque chose qui indique aux gens, dans la masse, quel est le "bon" livre à acheter. Il suffit que Daniel Pennac (ou Parfums de Livres ?), par exemple, dise du bien d'un livre, et hop, il se vend tout aussitôt. Si on a apprécié un film, généralement le livre est encore meilleur, ce qu'il a à dire est différent, quasiment toujours plus complexe. | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: José Maria Eça de Queiros [Portugal] Mer 7 Juil 2010 - 9:12 | |
| C'est vrai que les gens manquent souvent de repères pour choisir les livres dans toute la masse de ce qui existe, je dirais que c'est un peu malheureusement le constat de la faillite de la critique littéraire professionnelle, sans parler de la faillite des émissions littéraires à la télé ou à la radio, dont le rôle devrait être de faire le tri, alors que tout cela quand cela existe est noyé dans le complaisance et la facilité. Alors forcement, on cherche ailleurs, pour le meilleur (Parfum) ou pour le pire, parce que se baser sur l'existence d'un film pour avoir envie de lire un livre, cela ne me paraît vraiment pas la plus judicieux.
Peut être tout simplement parce que je déteste lire un livre après avoir vu le film qui en est tiré, il faut que cela soit dans l'ordre inverse. Et là si j'ai aimé le livre, je suis la plupart du temps très déçue par le film. Godard disait très méchamment que l'on ne peut pas faire un grand film à partir d'un grand livre (il était en train de tourner Le Mépris d'après Moravia), mais je crains qu'il n'a vraiment tort, à part quelques rares exceptions. | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: José Maria Eça de Queiros [Portugal] Mer 7 Juil 2010 - 9:13 | |
| | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: José Maria Eça de Queiros [Portugal] Mer 7 Juil 2010 - 9:51 | |
| - Arabella a écrit:
- Godard disait très méchamment que l'on ne peut pas faire un grand film à partir d'un grand livre (il était en train de tourner Le Mépris d'après Moravia)
Mais qu'on peut faire de grands films avec des livres moyens... C'est d'ailleurs assez évident. Pratiquement aucun film ne peut restituer la puissance d'un grand texte littéraire alors qu'il peut sublimer un roman dont le style n'est pas l'atout principal. En retour le cinéma tel que je l'aime ne peut avoir d'équivalent littéraire parce qu'il provoque des sensations dont aucune écriture ne peut restituer la magie. Ce sont 2 langages différents et malheureusement les 3/4 de la production cinématographique n'est qu'illustrative donc forcément inférieure au texte que le film ne fait que dessiner. | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: José Maria Eça de Queiros [Portugal] Mer 7 Juil 2010 - 15:30 | |
| A mon avis, Le Guépard, le roman de Lampedusa et son adaptation par Visconti sont de valeur proche... Il faut éviter les généralités... | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: José Maria Eça de Queiros [Portugal] | |
| |
| | | | José Maria Eça de Queiros [Portugal] | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|