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 Monterroso Augusto [Guatemala]

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eXPie
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MessageSujet: Monterroso Augusto [Guatemala]   Monterroso Augusto [Guatemala] EmptyLun 3 Mar 2008 - 22:41

Monterroso Augusto [Guatemala] Monter10

Monterroso Augusto
(Tegucigalpa, Honduras, 1921- Mexico, 07/02/2003)

Ecrivain guatémaltèque né au Honduras en 1921 d'une mère hondurienne et d'un père guatémaltèque.
Sous la dictature de Jorge Ubico (Guatemala), il commença à publier clandestinement des oeuvres et des nouvelles. Il fit de la prison et dut s'exiler à Mexico en 1944. Puis, la révolution aidant, il eut un poste à l'ambassade du Guatemala à Mexico, après quoi il fut nommé consul à La Paz. Mais vint le coup d'état, organisé par la CIA, contre Jacobo Arbenz Guzmán, le président du Guatemala. Monterroso s'exile alors à Santiago du Chili (où il écrit "Mister Taylor"), puis regagne Mexico.

Il a écrit un roman et nombre de nouvelles, essais, etc. de formes variées.
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MessageSujet: Re: Monterroso Augusto [Guatemala]   Monterroso Augusto [Guatemala] EmptyLun 3 Mar 2008 - 22:42

Oeuvres complètes (et autres contes). Traduit de l'espagnol (Guatemala) par Claude Couffon, Patino, 141 pages.

Il s'agit d'un recueil de 13 "contes" de qualités inégales.

Parmi les bonnes nouvelles, Mister Taylor.
Mister Percy Taylor est un Américain qui part, sans un sou en poche, en Amazonie, "vivant parmi les indigènes d'une tribu dont il n'est pas utile de rappeler le nom" (page 5). Il est très pauvre.
Un jour, un indigène lui barre la route et, dans un mauvais anglais, lui demande s'il veut acheter la tête réduite qu'il brandit.
Citation :
"Il semble inutile de préciser que Mr Taylor n'était pas en état de débourser le moindre sou ; mais comme il feignait de ne pas comprendre, l'Indien, qui se sentit terriblement humilé de ne pas parler correctement l'anglais, la lui offrit en se confondant en excuses." (page 6).
Mister Taylor décide de l'offrir à son oncle Américain, qui "depuis sa plus tendre enfance avait révélé un fort penchant pour les manifestations culturelles des peuples hispano-américains" (page 7).
C'est le début d'un phénoménal succès commercial. Le problème consiste à fournir, car la demande est immense...


Un sur trois propose un moyen rationnel et scientifique de satisfaire ceux qui "trouvent dans la commisération d'autrui un lénitif à leur douleur". 8 pages, mais un peu long quand même.


Dans Symphonie Achevée, constituée d'une seule phrase qui s'étale sur trois pages, les deux derniers mouvements de la Symphonie Inachevée de Schubert sont retrouvés au Guatemala... Mais ne vaut-il pas mieux imaginer comment seraient les troisième et quatrième mouvements, plutôt que de les écouter ?


Dans l'Eclipse, comme dans Tintin, Frère Bartolomé Arazola tente d'échapper à la mort en persuadant les Indigènes qui se préparent à le sacrifier :
Citation :
"- Si vous me tuez, je peux faire en sorte que le soleil ne brille plus dans le ciel, leur lança-t-il." (page 54).
En effet, homme de grande culture et grand connaisseur d'Aristote, il se souvient qu'il doit y avoir une éclipse ce jour-là...
La chute est vraiment très amusante.


D'autres nouvelles, comme Le Centenaire, ou bien encore Je ne veux pas vous tromper, sont nettement plus faibles.
Dans la catégorie "nouvelle ultra-courte", on citera la très célèbre nouvelle Le Dinosaure, qui fait une phrase :
Citation :
"Quand il se réveilla, le dinosaure était toujours là." (page 77).

Généralement, les nouvelles sont basées sur une idée qui est exploitée en allant jusqu'au bout de la logique, les personnages étant le plus souvent caricaturaux, au service de la bonne idée, de la plaisanterie. Dans Leopoldo (ses travaux), un écrivain veut écrire une nouvelle banale, le combat d'un chien contre un porc-épic. Mais peut-on mettre en scène un chien sans tout savoir de lui ? L'écrivain pense que non... et, là encore, l'idée est poussée à l'extrême...

Plus rarement, Monterroso met en scène des personnages plus profonds, comme dans Le Concert, conte dans lequel un homme d'affaires est au concert : il écoute jouer sa fille, pianiste.
Citation :
"Je n'ai jamais beaucoup prisé l'art. Si ma fille n'avait pas eu l'idée d'être pianiste, je n'affronterais pas aujourd'hui ce problème. Mais je suis son père, je connais mon devoir et je dois l'écouter et l'encourager. Je suis un homme d'affaires qui ne se sent heureux que lorsqu'il jongle avec les finances. Je le répète, je ne suis pas un artiste. Mais s'il y a quelque art à accumuler une fortune, à écraser la concurrence et à dominer le marché mondial, alors je revendique la première place dans cet art." (pages 108-109).
Ceux qui applaudissent sa fille sont-il sincères ? Cherchent-ils à se mettre dans les bonnes grâces du père ?


Un recueil globalement intéressant, dont les nouvelles réussies - et les moins réussies aussi, d'ailleurs - ont un ton original, souvent décalé. Mais parfois, à force de se décaler, on tombe dans un trou qu'on n'avait pas vu.
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