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| Marta Morazzoni [Italie] | |
| | Auteur | Message |
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kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Marta Morazzoni [Italie] Mer 11 Juin 2008 - 22:31 | |
| - Citation :
- Marta Morazzoni (Milan, 1950) a été révélée au public par son premier livre, La Jeune Fille au turban (1986), traduit en neuf langues. En 1988, L’Invenzione della verità a été récompensé par le prestigieux prix Campiello. Professeur de lettres, critique littéraire, elle est l’auteur de plusieurs romans et recueils de nouvelles. L’Affaire Alphonse Courrier, prix Campiello 1997 en Italie, a reçu en 2001, en Angleterre, l’Independent Foreign Fiction Award.
Source: Maison d'Edition Bibliographie: La jeune fille au turban (1998) Une Leçon de style (2003) L'Affaire Alphonse Courrier (2008) | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Marta Morazzoni [Italie] Mer 11 Juin 2008 - 22:32 | |
| L'Affaire Alphonse Courrier - Citation :
- La présentation de l'éditeur
Toute la vie d'Alphonse Courrier semble guidée par un souci maniaque : ne rien laisser au hasard. A trente ans, il dirige à Orcival une quincaillerie florissante ; il a choisi une épouse dont les vertus domestiques sautent aux yeux de tous et il jouit d'une estime indiscutable. En réalité, derrière la façade du conformisme, bien des passions réprimées couvent : celle qu'il inspire à Germaine, la belle domestique strabique ; mais aussi la guerre larvée que se livrent la vieille Mme Courrier et la jeune, et, surtout, la liaison secrète entre Alphonse et Adèle, la femme la plus laide du village. Rebondissements et chassés-croisés se succèdent, chacun jouant sa partie sous le regard oblique des autres, et sous celui d'un narrateur tantôt docte, tantôt narquois, mais toujours maître en dramaturgie. Jusqu'au jour où, par un tour du destin, le vaudeville se transforme en catastrophe. Et c'est ce même Alphonse Courrier, l'homme apparemment imperturbable, qui, un matin glacial de décembre 1917, accomplira un geste stupéfiant... Coline vient de parler si joliment d’un acte généreux concernant l’échange sur nos avis de lecture. Cet aperçu va vraiment être tout à fait cela. Parce qu’il m’est difficile de parler de ce livre, que je n’ai pas pu ‘saisir’ – à part que j’ai eu un moment intense et joyeux en le lisant. Parfois on se demande pourquoi un livre arrive à nous intéresser plus qu’un autre. Ce livre n’était pas ‘prévu’ – je n’avais jamais lu le nom de l’auteur, aucune idée sur le sujet – et donc le livre m’est tombé dans les mains à cause de Actes Sud et à cause de la couverture (j’adore le Backgammon !!). À partir de ce moment, c’était une découverte comme Aériale en a parlé il y a quelques semaines concernant « L’élégance du hérisson » - des livres qui nous parviennent sans connaissance et qui font de nous en quelque sorte leur ‘premier lecteur’ J’ai adoré la façon dont Marta Morazzoni a mis en scène la vie de son héros – Alphonse Courrier – et de son petit bout du monde. Une écriture qui m’a happé dès les premières lignes. Et contrairement à d’autres livres que je suis pour l’instant en train de lire en parallèle – celui là était une lecture début-fin sans interruption ! Sans vouloir comparer le genre d’écriture – mais point de vue petit village, petit monde dénigrant sur les voisins – je me suis par moment retrouvé dans Le Soleil des Scorta.. bien que Marta Morazzoni n’a pas crée un tel attachement à ses figures que Laurent Gaudé. Mais l’atmosphère y est.. et elle est accueillante. Jusqu’à la fin j’ai attendu en vain l’explication pour le choix de l’image en couverture. Je ne l’ai pas eu. Alphonse ne joue pas au Backgammon, ni à d’autres jeux, à part une courte phase de jeux de cartes – mais trop brève pour justifier la couverture. Mais en recherchant d’autres tableaux de ce peintre – Jean Beraud – j’ai réalisé qu’il a peint beaucoup d’images illustrant la vie des années 1900.. et c’est à cette époque que le roman se déroule.. et en effet – en regardant les tableaux de ce peintre, on peut ressentir un peu de l’atmosphère du livre (bien que pas les images montrant Paris – le roman se joue en Auvergne ) | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Marta Morazzoni [Italie] Mer 11 Juin 2008 - 22:33 | |
| Extrait:L’épouse officielle. Une épouse est nécessaire pour plusieurs raisons ; Courrier les connaissait toutes et les évaluait une à une. Pas une femme belle, mais d’une belle présence – nuance plus complexe et subtile. En bonne santé, pour qu’elle puisse rester à ses côtés toute la vie ; ce n’étaient pas des raisons affectives, on le comprend, vu qu’il les évaluait a priori, mais des raisons pratiques. Il était terrorisé à l’idée du veuvage, de tout recommencer de zéro, de ne pas avoir suffisamment d’affinités avec la personne (il ne lui venant même pas à l’esprit de dire « la femme ») qui aurait partagé sa vieillesse. Il la trouva dans le village voisin, elle s’appelait Agnès et était parfaite.C'est ce que j'appelle un romantique | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| | | | Epi Escargote Zen
Messages : 14255 Inscription le : 05/03/2008 Age : 64 Localisation : à l'ouest
| Sujet: Re: Marta Morazzoni [Italie] Lun 17 Nov 2008 - 14:59 | |
| L'affaire Alphonse CourrierUn petit village insignifiant en Auvergne comme il en existe partout, au début du 20e siècle. On a un peu l'impression qu'il ne se passe pas grand chose dans ce village. Mais, la promesse d'une "affaire Alphonse Courrier" dès le titre, intrigue. Que pourrait-il bien se passer de si extraordinaire ? Cet Alphonse Courrier n'a rien d'un héro sombre et mystérieux, au charme envoûtant, qui mettrait en émoi toute la gente féminine du village. Non, nous ne sommes pas dans un "roman" BC ici. Le "héro" est tout ce qu'il y a d'ordinaire, un quincailler à l'allure quelconque, pétri de principes et de certitudes, dont le plan de vie est tout tracé, tracé par lui-même bien sûr, depuis son plus jeune âge. Alors quoi ? En vérité, Alphonse Courrier est un personnage tragique, seulement, on ne s'en rend pas compte immédiatement. Il croit avoir tout planifié, il pense diriger sa vie d'une main de maître, ne laissant rien au hasard. Et il a tout faux Alphonse. Il avait juste oublié un petit détail qui va bouleverser son joli plan : la passion. Cette passion qui vous ronge et vous laisse démuni devant la vie. Pourtant, elle n'est pas volcanique sa passion, elle est même plutôt froide, d'ailleurs, on a du mal à employer le mot passion pour nommer ce qui l'habite mais c'est bel et bien de cela qu'il s'agit. Une passion qui ne dit pas son nom donc, tenue sous contrôle, ligotée. Ou pire peut-être encore, une passion ignorée parce que tellement loin de lui, de son caractère rangé où chaque chose, chaque sentiment, ont été prévus, rangés à leur place, qu'il n'est pas capable de l'indentifier, de l'imaginer même. Mais la promesse est tenue, il y a bien une "affaire" mais il faudra patienter jusqu'à la toute dernière page pour savoir de quoi il retourne. Il y a un certain suspense, on croit déceler quelques indices semés ici et là de façon trompeuse, mais il y a toujours autre chose derrière, jusqu'à la fin. Les autres personnages sont magnifiquement traités, avec profondeur, avec tendresse aussi. Ce sont des personnages auxquels on s'attachent, qui ne sont pas plus sympathiques ou moins ordinaires qu'Alphonse, leur qualité première serait peut-être justement d'être "quelconques". Ces gens n'ont rien d'exceptionnel et c'est sans doute cela qui fait la force et l'intérêt de leur histoire. La façon dont Morazzoni intervient dans le récit, à titre personnel et la plupart du temps avec ironie, m'a un peu gênée au début, je trouvais que ça ne collait pas. Je me suis vite rendue compte que ce n'était pas du tout superflu, qu'au contraire, cela ajoutait une dimension plus frivole, moins grave à l'histoire qu'elle raconte. Parce que le sujet est grave, bien que banal. On suit le cheminement de toute une vie jusqu'à ce geste inattendu. Une existence faussement médiocre parce qu'en chacun de nous, même de celui qui mène la vie la plus morne, la plus rangée, la plus tranquille, il y a des rêves, des aspirations, des envies, des folies, exprimées ou non, gardés secrets ou dévoilés à tous. En chacun de nous, il y a cette autre vie, la vraie, celle en accord parfait avec ce que nous sommes, celle que nous ne pouvons pas toujours libérer et que nous devons vivre silencieusement. Ne jamais se fier aux apparences, voilà ce que dit en substance l'auteur. Un livre cruel parce que lucide, parce que finalement, Alphonse, c'est toi, c'est moi et on n'y peut rien. Merci à Kenavo qui a ouvert ce fil et m'a donné envie de découvrir ce livre | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| | | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Marta Morazzoni [Italie] Ven 12 Juin 2009 - 17:32 | |
| L’Invention de la vérité - Citation :
- Présentation de l'éditeur
L'extérieur d'une cathédrale, a écrit John Ruskin dans La Bible d'Amiens, est semblable à "l'envers d'une étoffe qui vous aide à comprendre comment les fils produisent le dessin tissé ou brodé du dessus". C'est sans doute le fil d'Ariane qui sous-tend le roman de Marta Morazzoni. Alternant, dans les chapitres impairs, la création, par une reine et trois cents brodeuses, de la tapisserie de Bayeux, chef-d'oeuvre anonyme du Moyen Age et, dans les chapitres pairs, la visite - sans doute la dernière - de John Ruskin à la cathédrale d'Amiens, l'auteur construit une trame faite de subtiles correspondances. A côté de la reine et du critique, deux personnages secondaires, silencieux et pourtant essentiels, veillent et agissent : George, le domestique de Ruskin, et Anne Elisabeth, une Amiénoise, brodeuse de talent. L'Histoire devient ici roman car, si l'"on peut imaginer des choses fausses, (...) seule la vérité peut être inventée". Réflexion sur l'exigence de beauté, métaphore de la création, ce roman de Marta Morazzoni, qui évoque les mythes de Pénélope et d'Arachné, nous invite à pénétrer une langue secrète et enchanteresse, limpide et mystérieuse, à l'image de celle de la célèbre broderie. On peut imaginer des choses fausses, et composer des choses fausse ; mais seule la vérité peut être inventée.John RuskinEt puisque vous connaissez ma prédilection pour les romans qui "inventent la vérité", c’était inévitable que ce livre me tombe dans les mains ! En plus de retrouver Marta Morazzoni dont j’aimais déjà bien l’écriture dans L’Affaire Alphonse Courrier, c’était un vrai régal de lire ce qu’elle s’est imaginée sur la tapisserie de Bayeux. Les chapitres avec John Ruskin me sont restés un peu plus fermé – mais dans l’ensemble j’ai bien aimé. Surtout quand elle parle de la création de la tapisserie, de l’idée derrière cet œuvre d’art.. L’orgueil a d’innombrables visages et n’est pas moins grand chez qui renonce volontiers à son propre nom, en le cachant dans la magnificence d’un projet et dans sa réalisation, choisissant de disparaître dans celui-ci. Tel était l’orgueil de la reine.Lecture enchantée pour faire un voyage hors du temps .. moment très agréable. Contente d’avoir retrouvé cette auteure et toujours envie de poursuivre avec elle. La couverture montre un tableau de Joseph Mallord William Turner, son fil est ici | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Marta Morazzoni [Italie] Ven 12 Juin 2009 - 17:33 | |
| Extrait :
L’aiguillée de bleu ciel était pour le bout de mer qui s’estompait dans la blancheur du sable, où les navires abordaient. Anne Elisabeth recueillait, sur son morceau de broderie, le dernier filet d’eau sur lequel, en revanche, la reine arpégeait en représentant la mer et les vaisseaux qui la sillonnaient à pleines voiles. Voilà pourquoi la fête à la compagne ne l’avait guère attirée, pas plus que la cour d’un beau Normand : l’Amiénoise aussi aimait danser et être courtisée, mais quelque chose, à ce moment-là, l’avait davantage attirée vers la mer. Elle y était allée seule et sans que personne l’encourageait à prendre le chemin peu fréquenté qui menait aux dunes ; aussi avait-elle eu tout le temps de penser, de se représenter immergée et enveloppée d’eau, chose qu’elle n’avait jamais fait auparavant, car la Somme était limoneuse et les étangs, autour d’Amiens, lui faisaient peur. Du haut des dunes elle avait glissé, enfonçant les talons dans le sable puis courant maladroitement, comme si elle trébuchait à chaque pas, jusqu’au sable mouillé, lisse frontière entre terre et mer. Regardant à ses pieds, elle se voyait reflétée sur la fine plaque de sable, dans une épaisseur fluide, toujours changeante, que les derniers mouvements du ressac polissaient. | |
| | | Epi Escargote Zen
Messages : 14255 Inscription le : 05/03/2008 Age : 64 Localisation : à l'ouest
| Sujet: Re: Marta Morazzoni [Italie] Ven 12 Juin 2009 - 17:38 | |
| J'avais bien aimé L'Affaire Alphonse Courrier, je poursuivrais bien avec celui-ci, le titre et la couverture sont (le résumé aussi quand même ) | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Marta Morazzoni [Italie] Ven 12 Juin 2009 - 17:44 | |
| - Epi a écrit:
- J'avais bien aimé L'Affaire Alphonse Courrier, je poursuivrais bien avec celui-ci, le titre et la couverture sont (le résumé aussi quand même )
Contente que tu as aussi envie de poursuivre.. tu vas trouver une toute autre voix, je me rappelle bien son roman sur Alphonse Courrier.. rien de tel ici.. beaucoup plus.. 'intime'.. plus "empreint de sagesse" je dirais qu'elle a choisi ses mots comme on fait de la broderie - avec plus d'attention et finesse.. vraiment très joli | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Marta Morazzoni [Italie] Ven 12 Juin 2009 - 17:51 | |
| L' invention de la vérité. Ca y est : noté. | |
| | | Epi Escargote Zen
Messages : 14255 Inscription le : 05/03/2008 Age : 64 Localisation : à l'ouest
| Sujet: Re: Marta Morazzoni [Italie] Ven 12 Juin 2009 - 21:06 | |
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| Sujet: Re: Marta Morazzoni [Italie] | |
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| | | | Marta Morazzoni [Italie] | |
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