Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Parfum de livres… parfum d’ailleurs
Littérature, forum littéraire : passion, imaginaire, partage et liberté. Ce forum livre l’émotion littéraire. Parlez d’écrivains, du plaisir livres, de littérature : romans, poèmes…ou d’arts…
Qui est Wu Ming ? Fondé en 2008 sous ce pseudonyme qui signifie “ anonyme” en chinois, un groupe de quatre (ils étaient cinq, Wu Ming 3 a quitté le groupe en 2008) jeunes auteurs creuse un sillon profondément original dans la littérature italienne. Tout en menant une activité multimédia intense, Wu Ming a écrit plusieurs best-sellers aux sujets ambitieux, brassant des dizaines de personnages réels ou imaginaires, embrassant des époques charnières de l’histoire mondiale Ils ont publié, avec succès également, des ouvrages individuels gardant la signature Wu Ming assortie d’un numéro. source: éditeur
Pour savoir plus
Et pour ceux qui lisent en anglais, la page wikipedia en anglais est très informative, surtout qu'on peut y retrouver les noms des différents Wu Ming
Bibliographie
2007 New Thing, 2007 Guerre aux humains, 2009 Manituana, 2012 L’étoile du matin
kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
Sujet: Re: Wu Ming [Italie] Mar 22 Jan 2013 - 13:51
J’ai lu les trois livres de Wu Ming et j’étais contente de découvrir du nouveau, fin de l’année dernière. Je suis en train de le lire et vais revenir sur ce fil dès que je l’ai terminé.
L’étoile du matin
Citation :
Automne 1919. Trois figures légendaires de la littérature anglophone, C. S. Lewis, futur auteur des Chroniques de Narnia, J. R. R. Tolkien, futur auteur du Seigneur des Anneaux, Robert Graves, poète et futur auteur de grands romans historiques, font connaissance à l’université d’Oxford avec le déjà mythique T. E. Lawrence dit “Lawrence d’Arabie” et futur auteur des Sept Piliers de la sagesse. Chacun à leur façon, ces hommes s’efforcent de surmonter le traumatisme de la Première Guerre mondiale. Tandis que les hante le souvenir de ses charniers, la rencontre du flux de récits et de civilisations qu’incarne Lawrence, ce vent du désert qu’il porte avec lui, va les acheminer vers la réalisation de leurs œuvres, sous le regard critique et tendre de la féministe Nancy, épouse de Graves.Ce roman où tout est vrai et tout est inventé alterne avec grâce épisodes cocasses (Lawrence sur les toits de la faculté) et moments bouleversants (Graves cauchemardant les tranchées) en s’appuyant sur une langue à la fois efficace et poétique. À travers la description humoristique des mœurs oxfordiennes et une galerie de personnages pittoresques, cheminant avec nous dans la forêt des légendes d’Occident et d’Orient, guidés par l’étoile du matin qui mène les bédouins au puits mais qui est aussi celle de Lucifer, l’un des membres du collectif Wu Ming repose à sa manière méditative la question que les quatre de Bologne ne cessent de creuser, celle du travail des mythes. Ou comment transformer le monde en le racontant.
Igor Zen littéraire
Messages : 3524 Inscription le : 24/07/2010 Age : 71
Sujet: Re: Wu Ming [Italie] Mar 22 Jan 2013 - 14:03
Tout un univers qui s'ouvre - Merci K
L'archéologie du Wu ming en musique
Marrant, j'écoutais Tuxedomoon mais c'était il y un bon quart de siècle... (clin d’œil)
kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
Sujet: Re: Wu Ming [Italie] Dim 27 Jan 2013 - 9:59
quand un auteur du collectif publie un livre écrit par lui seul, il garde le Wu Ming, mais il y a un chiffre pour l'indiquer, 4 = Federico Guglielmi
L’étoile du matin couverture et 4e de couverture au début du fil
Un de mes mots préférés en anglais est infatuated, ce qui veut dire dans un premier sens s’amouracher, mais il y a aussi envouté et surtout ensorceler. Et c’est tout à fait cela, ce livre devrait porter le signe « infatuating » sur la couverture. En tout cas c’est l’effet qu’il m’a fait.
Je me trouve depuis un bon moment avec une série télé anglaise dans la belle ville d’Oxford et le roman se déroule pour la majeure partie à Oxford, entre l’automne 1919 et l’automne 1920. Ainsi je me retrouvais sur « terrain connu » lors de la lecture.
Le fait qu’il s’agit d’une biographie romancée, genre que j’adore, a probablement aussi joué un rôle pour me faire aimer autant ce livre.
L’auteur met plus d’une personne connue en évidence. Sur la couverture il y a T.E. Lawrence, et bien qu’il soit au centre, le roman parle de tout un groupe de gens qui se sont retrouvé pendant ces mois à Oxford et ont rencontré ou effleuré le va et vient de Lawrence dans cette ville. Le plus connu devrait être J.R.R. Tolkien, mais il y a aussi Clive Staples Lewis et le poète Robert Ranke Graves.
Divisé en 47 chapitres, qui met à chaque fois un de ces personnes au centre, on rencontre une « génération » qui essaie de sortir de leur tête les souvenirs de la première guerre mondiale. Ou dans le cas de T.E. on est témoin de sa transformation en Lawrence d’Arabie, la star ! Concernant ses exploits, il y a en plus 11 chapitres avec lesquels on quitte la tranche de temps (1909-1918) et la ville d’Oxford.
« C’était une question ancestrale, viscérale, nichée dans l’esprit viril depuis la chasse primitive sous les étoiles du paléolithique. Une affection masculine gluante, des hommes qui avancent côte à côte, qui se laissent bercer par l’idée que la belle mort est un destin aussi désirable que l’amour. »
Je ne pourrais pas vous dire exactement comment la « magie » de ce livre a opéré sur moi. Mais en tout cas j’en ressors tout à fait enthousiaste. J’ai adoré partager cette année en compagnie de ses personnes, pour la plupart troublées et pas trop bien dans leur peau. Entrer dans leur tête avec l’imagination de l’auteur qui leur a donné un second souffle était extra. Et je dois avouer que je suis aussi admirative devant le travail de recherche qu’il a dû faire avant d’écrire la première ligne de ce livre. Autant que c’est difficile de se procurer d’un personnage connue pour en faire une ‘biographie romancée’, autant je m’imagine le nombre de livres qu’il a dû lire pour pouvoir donner autant de détails sur tout un groupe de gens. J’ai l’impression d’avoir vécu avec eux ces mois à Oxford.
L’année commence avec un grand coup de cœur !
Invité Invité
Sujet: Re: Wu Ming [Italie] Dim 27 Jan 2013 - 11:41
Ca fait bien envie, ce livre a l'air intrigant et ton enthousiame est communicatif!
Epi Escargote Zen
Messages : 14255 Inscription le : 05/03/2008 Age : 64 Localisation : à l'ouest
Sujet: Re: Wu Ming [Italie] Dim 27 Jan 2013 - 12:38
Ah voilà le fameux coup de coeur ! Ca donne envie d'en savoir plus et en plus j'aime bien les romans qui se situent à Oxford.
kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
Sujet: Re: Wu Ming [Italie] Dim 27 Jan 2013 - 15:17
n'hésitez pas de prendre votre ticket pour faire le voyage à Oxford
je remets l'extrait que j'avais posé sur le fil "au cours de nos lectures"
La ligne d'horizon, nette comme l'entaille d'une épée, sépare la terre du bleu visqueux qui la surplombe. À perte de vue, pure absence. De choses, de plantes, d'animaux. Un néant uniforme, sans obstacle pour le regard. Être mouvant ou immobile ne semble pas faire de différence. Pourtant les ombres très courtes précèdent les dromadaires dont le pas foule inexorablement la surface lactée. Les êtres humains se balancent, ils flottent, leur visages sont bandés pour que la réverbération ne brûle pas leurs yeux. Ils avancent en file indienne, muets et aveugles, se fiant à l'instinct de la route, le même depuis mile ans, depuis que le premier pèlerin traversa cette étendue, en découvrant ses propres limites et la souffrance physique qui le rapprochait de Dieu, clément et miséricordieux.