Zbigniew Mentzel est né le 20 Avril 1951 à Varsovie. Il étudia la philologie polonaise et était assistant à l’université de la capitale jusqu’à l’instauration de la loi martiale en Décembre 1981. Il avait écrit pour «Polityka» et ensuite pour l’éditeur en exile « Puls ». Ses revenus principaux viennent de la spéculation boursière…
Toutes les langues du monde Original: Wszystkie jezyki swiata (Polonais, Janvier 2005)
Le livre : Zbigniew (alter ego de l’auteur ?!) est encore assis avec ses 46 ans dans sa minuscule chambre de Varsovie, pleine de livres , observant ses voisins, spéculant à la bourse. Sans résultat il réfléchit sur la confusion des langues à la suite de la construction de la tour de Babel. Son père avait été un soldat héroïque, puis un simple employé, toujours fidèle et ponctuel à l’extrême, jamais manquant un jour de service à l’hôpital. Sa mère avait bien voulu devenir pianiste ou poétesse : puis elle projetait tous ses espoirs sur son fils, attendant pour un jour proche son succès et sa gloire.
Le roman se joue sur une journée, y=une dizaine d’années après la fin du communisme. Le 17 Janvier est le jour de la libération de Varsovie par l’Armée Rouge, le jour de mariage de ses parents et, aujourd’hui, le dernier jour de travail du père. En attendant un rendez-vous avec son père, Zbigniew fait défiler des événements clés de sa vie. Ce jour va devenir très important pour lui aussi…
Ce roman se laisse lire avec un sourire, car certaines scènes emblent si drôles. Et puis, souvent, à voir de plus près, on devine des petits et grands drames dans la vie de ces personnages, liés avec et marqués par le déroulement de la grande Histoire.
On peut se demander pourquoi Mentzel utilise l’image de la confusion des langues de Babel pour introduire son roman, certainement très influencé par des éléments autobiographiques. Peu à peu on verra qu’il s’agit dans les descriptions des rapports entre des personnages : mère-fils, mari-femme, fils – avenir (maîtrise de langues) etc, souvent de la difficulté de communiquer, de DIRE sa vraie peine ou de ne pas s’enfermer. Aussi Zbigniew, rêvant d’écrire un « grand roman », bute à des limites de se dire. Est-ce qu’il va vivre une libération?
Au même titre l’insertion de cette histoire dans le cadre historique n’est pas à perdre de vue. L’individu fait partie d’une société qu’il n’a pas forcement choisi et qu’il subit même des fois. Chacun reste un enfant de son temps.
Je dois avouer que pendant certains moments je ne comprenais pas grande chose à ce roman. J’ai même voulu déjà interrompre la lecture. Et puis, quand même, j’ai senti qu’il y avait quelque chose. Surtout vers la fin, j’ai été saisi par quelques allusions très fines et délicates qui font comprendre des peines de certains et des petites ouvertures. Avec la distance envers la ecture j’aime ce livre de plus en plus.