"Gamines "de Sylvie Testud.

De Sylvie Testud , d'après "Gamines"(Editions Fayard 2006)
Avec: Aure Atika , Nathalie Beyer, Elodie Bouchez et Albert Delply

"L’écriture de Sylvie Testud est décalée, inventive, drôle mais sans concession. Après "Il n’y a pas beaucoup d’étoiles ce soir" et " Le Ciel t’aidera" , après avoir évoqué, tourné en dérision, ses angoisses de femme, de comédienne, ses désillusions et ses coups de folie, elle continue de livrer un peu (beaucoup) d’elle même et se concentre sur l’univers de l’enfance. «Comment pourrais-je vous expliquer ce que je connais de l’intérieur ? Comment pourrais-je vous expliquer qu’il vaut mieux en rire ? ».
Gamines, c’est l’histoire de trois fillettes seules avec leur mère, dans un monde d’adultes qui les isole, trois têtues, tenues éloignées d’un « il » mystérieux, un père qu’il ne faut pas nommer et qui vient un jour frapper à la porte... Trois voix d’enfants relayées par trois femmes, trois comédiennes singulières, charismatiques, fragiles. « À douze ans, elle a une tête à sérieux, pire qu’un adulte ! », jette Sibille, comme une illustration savoureuse du bagout, de la gouaille tendre orchestrée par le texte de Testud. Mais si l’humour traverse Gamines, le regard de la jeune auteure pointe aussi, surtout, l'isolement et la détresse... Comme un bonbon qui serait doux mais très acidulé…"



J'ai bien aimé cette comédie inventive sur un sujet assez vu cependant,
mais où Sylvie Testud parvient à nous surprendre par une mise en scène originale et décalée.

La scène est représentée comme un échiquier, mi blanc mi noir, tout comme la vie . Les portes sont immenses, à la portée des adultes seulement, et nos trois gamines sont des femmes empruntant le langage à la fois naîf et cruel des enfants à la recherche de leur père...
Un père personnifié par l'acteur censé jouer à la fois la mère, le prêtre et la tante ! Sans doute une façon de symboliser l'image unique de l'autorité parentale chez elles et peut-être aussi celle du reste du monde lorsqu'on est soudé ainsi dans une solitude contre laquelle on se défend ?

Personnellement ,même si l'idée est originale, c'est ce qui m'a le plus dérangée de façon pratique car impossible de tout capter (acoustique mauvaise?) tellement les cris sont perçants, et surprise par ce choix unique ,j'ai perdu quelques répliques durant les premières minutes...
J'en suis sortie cependant avec l'envie de découvrir le livre, car le ton est très sincère, l'auteur décrit parfaitement l'univers de l'enfance , et l'humour cotoie toujours la gravité .
Une belle approche en tout cas de l'imaginaire des enfants lorsqu'ils s'inventent leur propre monde et de l'insouciance qui se réveille brutalement quand la réalité la rattrape: A voir ou à lire...