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 Amos Gitaï

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mimi
Sage de la littérature
mimi


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MessageSujet: Amos Gitaï   Amos Gitaï EmptyJeu 27 Sep 2007 - 0:53

Un petit mot sur Kedma de Amos Gitaï (cerclé par Marie).

Amos Gitaï Kedma_10


L'histoire :

Amos Gitaï nous raconte l'histoire d'un groupe d'immigrants rescapés de la Shoa en partance vers la Palestine. Nous sommes donc en 1948 tout juste après la partition de la Palestine mais le contexte historique n'est pas expliqué au spectateur qui est censé le connaître dirais-je.

Ces immigrants de tous âges sont sur bateau, le Kedma. On comprend très vite qu'ils sont des rescapés, des survivants car Gitaï après s'être un attardé sur la vision très forte d'un couple qui s'aime nous laisse entendre l'histoire de ces gens qui se racontent les uns aux autres. Chaque histoire est unique et tous sont des êtres épuisés et brisés qui veulent essayer de se reconstruire.

Le débarquement sur la côte palestinienne est clandestin, risqué, brutal car ils sont attendus par les soldats britanniques qui veulent les arrêter. Ceux qui peuvent fuir le font, guidés par des membres de l'armée secrète israélienne (on est censé le comprendre). C'est l'éparpillement, l'errance confuse et une longue marche qui commence pour les groupes séparés jusqu'à un campement Israélien.

Il n'y a pas de répit dans ce film pour les rescapés qui sont pris dans une sorte d'engrenage de la fatalité, fuir, survivre, s'éparpiller, se retrouver, être de nouveau séparés. Ces civils hébétés se retrouvent une arme à la main, 5 mn pour apprendre à s'en servir avant d'être pris pour cible et de devenir eux-mêmes des combattants dans l'urgence. Mourir ou survivre.

Les civils rescapés qui fuient les Anglais croisent des Arabes qui fuient les soldats Juifs. Quelle abbération que la guerre ! C'est ce qu'à voulu nous montrer Amos Gitaï, j'imagine (ces processions de gens perdus me font penser au Tableau Noir). Gitaï s'attarde peu sur les raisons du conflit au fond mais tente de nous montrer par des images troubles, sombres, bousculées, des personnes emportées par un destin qu'ils ne maîtrisent pas.

L'interminable monologue de la fin est insupportable. Un rescapé (l'homme du couple du début) part dans un délire de fatigue, de désespérance et renie longuement ses racines juives, son peuple. Son délire proche de folie est trop théâtreux à mon goût. Hors de lui, baveux et en transe, il fustige son peuple et l'humanité condamnés à une destinée absurde.

Je n'ai pas aimé ce film. La manière dont il a été filmé. Je ne suis pas une spécialiste du cadrage, des scénarios mais en tant que spectatrice, j'ai trouvé long, ennuyeux, pénible à regarder. Je ne sais trop ce qu'à voulu nous démontrer Gitaï, peut-être a-t-il voulu tout simplement nous rendre pesante cette histoire. Il a réussi !
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Marie
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MessageSujet: Re: Amos Gitaï   Amos Gitaï EmptyJeu 27 Sep 2007 - 1:58

Citation :
peut-être a-t-il voulu tout simplement nous rendre pesante cette histoire. Il a réussi !
Je l'ai vu il y a trop longtemps pour en parler correctement...mais je me souviens d'un plan, qui résumait tout. Les arrivants juifs, sortis de l'enfer, croisaient les regards de ceux qui partaient de chez eux, les Palestiniens. Et dans ces regards, on lisait qu'il n'y avait pas de solution...
A ce propos, je vous recommande la lecture du récit autobiographique d'Amos Oz, Une histoire d'amour et de ténèbres , pour mieux comprendre la construction de l'Etat d'Israël.
André Clavel en parle ici
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Babelle
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MessageSujet: Re: Amos Gitaï   Amos Gitaï EmptySam 29 Sep 2007 - 22:59

Marie a écrit:
Citation :
peut-être a-t-il voulu tout simplement nous rendre pesante cette histoire. Il a réussi !
je me souviens d'un plan, qui résumait tout. Les arrivants juifs, sortis de l'enfer, croisaient les regards de ceux qui partaient de chez eux, les Palestiniens. Et dans ces regards, on lisait qu'il n'y avait pas de solution...
Cette scène m'a touchée aussi Marie. Pas seulement les regards mais la parole. Lorsque les colons installés croisent les palestiniens en fuite, il semble que tous se tutoient car ils viennent du même village où ils cohabitaient depuis longtemps. C'est un moment clef je pense.
Cependant ce n'est pas un coup de coeur pour moi non plus Mimi. Trop lent, contemplatif, évocateur et facile. Un sujet grave qui aurait mérité d'être traité avec plus de densité.
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MessageSujet: Kedma - [Amos Gitaï]   Amos Gitaï EmptyDim 2 Déc 2007 - 12:56

Amos Gitaï Affich11

Kedma d'Amos Gitaï

Extrait synopsis :
Mai 1948, à deux semaines de la fin du mandat des Britanniques en Palestine, un vieux cargo rouillé, le Kedma, s'apprête à déverser de nouveaux immigrants juifs rescapés de la Shoah, sur le territoire palestinien.
Mais les Britanniques s'opposent à leur venue, et tentent de les arrêter. Les combattants d'une unité du Palmach, l'armée secrète juive, s'interposent. Le groupe se disperse, une partie s'échappe accompagnée des soldats du Palmach. Contraints de prendre les armes pour prêter main forte aux combattants juifs, les immigrants engagent une bataille sanglante contre les habitants d'un village arabe fortifié.


Un film qui a valeur historique, et l'avantage de représenter une vision impartiale du conflit israelo-arabe.
Il ressemble plus cependant à un documentaire qu'à une oeuvre de fiction, la réalisation est très lente, il ne se passe pas grand chose, on s'ennuie un peu...
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MessageSujet: Re: Amos Gitaï   Amos Gitaï EmptyDim 2 Déc 2007 - 14:10

Une critique de Kedma parue dans Libération :

"Le nationalisme n'étant pas le genre de la maison, Amos Gita nous met les yeux en face de quelques trous noirs où le Proche-Orient n'en finit pas de tomber. Pour nous dire que, dès la fondation d'Israël en mai 1948, effort sidérant pour transformer la fatalité d'un peuple en destin, un réel nettement plus délirant était au rendez-vous. ¨
Et Gitai, au feu de son impressionnante mélancolie, ne ménage personne : ni les soldats du mandat britannique (...) ni les combattants du Palmach, l'armée clandestine juive. (...)
Il aurait fallu faire une nation inouïe et pas un État comme un autre.
Car Gitai dit ça aussi : que la question d'Israël n'est pas la question juive. Et que toute utopie finit mal en général.
Quant aux Arabes, les autres grands déplacés du film, Gitai ne leur confère pas un surcroît d'héroïsme, un supplément de martyre.
Youssouf, un vieux paysan tracassé par les soldats juifs, se met à vociférer (...). Plus tard, Janusz le juif, déboussolé par les combats se met à hurler (...).
Nous en sommes toujours là, dans ce cauchemar, soliloque contre soliloque."
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MessageSujet: Re: Amos Gitaï   Amos Gitaï EmptyVen 14 Mar 2008 - 21:06

J'ignorais qu'Amos Gitaï (vous prononcez Guitè?) avait aussi réalisé des documentaires. J'ai vu aujourd'hui "La Maison", réalisée en 1978.
House / La Maison (Bait)
Amos Gitaï Osnodfyx

Présentation : "(...)House retrace les changements de propriétaires et d'occupants d'une maison de Jérusalem-Ouest. Après le départ de son propriétaire, un médecin palestinien, en 1948, elle a été réquisitionnée par le gouvernement en vertu d'une loi sur les "absents", louée à un couple de Juifs algériens, puis rachetée par un professeur d'université israélien qui entreprend de la transformer... Sur le chantier se succèdent les anciens habitants, les ouvriers, le nouveau propriétaire, les voisins. Le film fut censuré par la télévision israélienne."
Les personnages se succèdent devant une caméra dont ils se méfient : très belle interview du tailleur de pierre palestinien qui, il y a 25 ans, a travaillé sur les lieux 10 heures par jour (parce qu'il faut bien gagner son pain) en faisant chaque jour le chemin qui le mène depuis la Palestine palestinienne à cette partie de Jérusalem où il n'a plus le droit de vivre depuis 1948.
L'entrepreneur (rénovation puis agrandissement de la maison pour les propriétaires suivants), partait en camionnette au matin sillonnant les villages (de l'autre côté) à la recherche d'ouvriers qui n'osaient plus, ou ne voulaient plus, remettre les pieds sur ce sol qu'ils avaient dû quitter.
Un vieux couple d'immigrés juifs algériens : ils ont loué la maison en 1956
"Nous ne sommes surtout pas marocains ni tinisiens..."
Le professeur d'université qui y a fait faire des travaux, en 1980.
Second volet :
25 ans après le tournage, Amos Gitaï fait revenir sur les lieux le premier propriétaire, puis les habitants qui s'y sont succédés... Le propriétaire d'origine n'est donc pas israélien. Vivant à Jérusalem Est, il n'est pas Palestinien. Il n'a pas le droit de visiter sa famille vivant à Amman. Sans nationalité et d'un patrimoine mémoriel aussi confus que les rescapés juifs de la 1ère, seconde ou troisième génération, il a obtenu la nationalité scandinave... histoire d'avoir quelques papiers officiels!
Un extrait ICI sur Artevod
A aucun moment une haine, une violence, ne se font ressentir : elles sont sans doute sousjacentes. Car comment ne pas en vouloir à ceux qui nous ont chassé du lieu originel habité depuis des générations...
Un lieu qu'on a habité, un lieu qui nous habite.
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MessageSujet: Re: Amos Gitaï   Amos Gitaï EmptyMer 19 Aoû 2009 - 21:03

Amos Gitaï Daseng10

Désengagement
Avec Juliette Binoche, Liron Levo, Jeanne Moreau, Barbara Hendricks ,Hiam Abbass
Un film assez troublant, porté par une Juliette Binoche lumineuse..
Plusieurs parties,la première étant assez savoureuse, la rencontre dans un train d'un Israélien et d'une Palestinienne, une reflexion sur les frontières, les nationalités, les brassages , et Hiam Abbass toujours aussi excellente.
La deuxième partie est plus étrange encore. Dans une immense demeure du XVIIIe siècle, un cadavre est allongé sur une table. Juliette Binoche glisse d'une pièce à l'autre pendant que Barbara Hendricks chante Le Chant de la terre, de Gustav Mahler...
Puis le retour en Israël, avec la violence de cette société israélienne qui se retourne ( on est en 2005 lors de la destruction des colonies à Gaza )contre les siens , le chaos complet..
Je trouve Gitai encore une fois très doué pour faire toucher du doigt avec juste un plan,quelquefois, à quel point tout est d'une complexité infinie .
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MessageSujet: Re: Amos Gitaï   Amos Gitaï EmptyVen 21 Aoû 2009 - 18:18

Je n'ai pas spécialement apprécié ce film Marie, je l'ai trouvé pauvre en image et en émotion. Même le tournage de cette rencontre amoureuse dans le train entre un Israélien et une Palestinienne me semblait surjoué. Comme si Gitaï nous disait les choses d'une manière trop "pédagogique".
Il en a été de même pour l'adaptation tv qu'il a faite cette année à travers Plus tard tu comprendras (avec Jeanne Moreau, Hippolyte Girardot) : trop caricaturé, voir simpliste. A faire dans la pédagogie ne prend-il pas le risque de se situer hors cinéma? -Ces derniers tournages me déçoivent.
Désengagement reste cependant une peinture des évènements tels qu'ils eurent lieu lorsque les colons durent quitter les zones occupées sous la force de leur jeune contingent. Quoiqu'on aurait aimé connaître la suite (je crois que le mur n'est pas évoqué) et je n'ai pas bien compris ce que Binoche venait faire ici...
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