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| Jafar Panahi | |
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+5Aeriale Chamaco eXPie Marko traversay 9 participants | |
Auteur | Message |
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traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Jafar Panahi Mer 26 Mai 2010 - 14:18 | |
| - Citation :
- Jafar Panahi est né le 11 juillet 1960 à Miyaneh. Il a grandi dans les quartiers déshérités de Téhéran. Après avoir étudié la réalisation de films, à la faculté de Cinéma et de Télévision à Téhéran, Panahi fait plusieurs films pour la télévision iranienne et est assistant réalisateur d'Abbas Kiarostami sur Au travers des oliviers. Son premier long métrage de cinéma, Le Ballon blanc, est récompensé par la Caméra d'or au Festival de Cannes 1995.
Ses deux films à charge sur les inégalités et l'absence de liberté dans la société iranienne : Le Cercle (Dayereh, Lion d'or à Venise en 2000) et Sang et or (Talāye sorkh, Prix du jury Un certain regard en 2003), ont été interdits par le gouvernement de la République islamique d'Iran. Le régime a également mal accueilli Hors jeu (Offside, Ours d'argent à Berlin en 2006) qui dénonce la place réservée aux femmes dans son pays.
Alors que les œuvres de Panahi sont systématiquement primées dans les grands festivals internationaux, elles sont aujourd'hui interdites dans son propre pays, même si elles sont distribuées sous forme de DVD, vendus en secret au marché noir. Il inspire toute une nouvelle génération de cinéastes iraniens. Tournant ses films en secret, il a inventé la technique de la double équipe de tournage. La première est un leurre qui prend en cas de danger la place de la deuxième, la vrai, qui tourne en secret.
En juin 2009, il participe dans la rue à de nombreuses manifestations suite à la victoire controversée d'Ahmadinejad. Fin juillet, il est arrêté quelques jours pour avoir assisté à une cérémonie organisée à la mémoire de la jeune manifestante tuée, Neda Agha Soltan. Libéré, il arbore au festival de Montréal une écharpe verte, couleur de l'opposition.
En février 2010, le pouvoir islamique lui interdit de se rendre au festival de Berlin alors qu'il était l'invité d'honneur.
Arrêté le 1er mars 2010 avec sa femme, sa fille et 15 autres personnes, il est retenu dans la prison d'Evin par les autorités iraniennes pendant le Festival de Cannes 2010 alors qu'il était invité à faire partie du jury officiel. Le 18 mai 2010, lors du Festival, une journaliste iranienne révèle que le cinéaste a entamé une grève de la faim pour protester contre les mauvais traitements qu'il subit en prison. Il est libéré sous caution le 25 mai 2010. | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Jafar Panahi Mer 26 Mai 2010 - 14:31 | |
| Filmographie : 4 courts-métrages de 1988 à 1992. 1995 : Le Ballon blanc (Bādkonake Sefid). Caméra d'or au festival de Cannes. 1997 : Le Miroir (Ayneh) 2000 : Le Cercle (Dayereh). Lion d'or à Venise. 2003 : Sang et or (Talāye sorkh). 2006 : Hors Jeu (Offside). Ours d'argent à Berlin. La jeune Razieh obéit à la coutume de son pays : comme chaque premier jour de printemps, elle s'en va acheter un poisson rouge. Pas vu, hélas. Mina est perdue : sa mère n'est pas venue la chercher à la sortie de l'école, et elle ne connaît pas le chemin du retour... Pas sorti sur les écrans français. Voir le post de Marko ci-dessous. L'idée est excellente : Jafar Panahi prend un match de foot (auquel les femmes ne peuvent assister) pour symbole de la société iranienne aujourd'hui. "Hors jeu" en dit long sur ses interdits et l'énergie des iraniennes pour les contourner. Un excellent film semi-documentaire, impeccablement scénarisé et interprété. Le film, distribué sous le manteau dans les bazars iraniens, est devenu culte dans son pays. A Téhéran, Hussein abat le propriétaire d'une bijouterie d'un coup de revolver avant de retourner l'arme contre lui. Quelques jours plus tôt... Ce modeste livreur de pizzas s'extasie devant un sac rempli de billets de banque trouvé par son ami Ali. L'espace d'une nuit, Hussein va connaître la vie de luxe que son salaire de misère ne pourrait jamais le laisser entrevoir. Au matin, il retourne à la bijouterie. Des trois que j'ai vus, celui qui m'a le moins plu. | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Jafar Panahi Sam 29 Mai 2010 - 20:19 | |
| Il faut voir Le cercle qui a eu le Lion d'or à Venise en 2000 et qui est très intense. La bande annonce parle d'elle-même. On comprend qu'il soit maudit par les intégristes iraniens. - Citation :
- Le destin de 6 femmes iraniennes dont les crimes sont indéfinis: leur culpabilité ou leur innocence n'est pas en cause. Leurs itinéraires vont se croiser dans une ambiance de plus en plus dramatique. Le début d'une histoire et la fin d'une autre se renvoient parfois de tragiques échos. Dans ce monde,les femmes sont surveillées en permanence,soumises à une pesante bureaucratie,à des discriminations qui remontent à la nuit des temps. Mais ces pressions étouffantes ne peuvent juguler l'énergie,le force et le courage du cercle des femmes.
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| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Jafar Panahi Lun 20 Déc 2010 - 21:49 | |
| Le cinéaste iranien Jafar Panahi condamné à 6 ans de prison. - Citation :
- Le cinéaste iranien Jafar Panahi a été condamné à six ans de prison a annoncé son avocate lundi 20 décembre. "Il est frappé d'une interdiction de réaliser des films, d'écrire des scénarios, de voyager à l'étranger ou de donner des interviews à des médias locaux ou étrangers durant les vingt prochaines années", a poursuivi l'avocate, précisant qu'elle allait interjeter appel.
Un autre jeune réalisateur, Mohammad Rasoulof, qui travaillait sur un film avec M. Panahi avant son arrestation, a aussi écopé de six ans de prison, pour des faits similaires, a indiqué son avocat, Iman Mirzadeh, à l'agence ISNA. [...] Peu après son arrestation, le ministère de la culture iranien avait affirmé que cette dernière était liée au fait que le metteur en scène "préparait un film contre le régime portant sur les événements post-électoraux" – en référence aux manifestations qui avaient suivi la réélection contestée de M. Ahmadinejad en juin 2009 –, ce que M. Panahi a démenti.
Pendant son séjour en prison, M. Panahi avait entamé une grève de la faim pour protester contre ses conditions de détention et réclamer une libération sous caution dans l'attente de son procès. [...] De nombreuses voix s'étaient élevées à l'étranger comme en Iran pour protester contre son arrestation, notamment celles de Steven Spielberg, Martin Scorcese, Ang Lee, Oliver Stone. La totalité de l'article ici | |
| | | Chamaco Zen littéraire
Messages : 4366 Inscription le : 10/03/2013 Age : 78 Localisation : là haut, vers Aix...
| Sujet: Re: Jafar Panahi Lun 13 Avr 2015 - 7:33 | |
| le nouveau film de Jafar Panahi voir ici ce film : "Taxi Téhéran" a obtenu l'Ours d'Or à Berlin...Je vais courir le voir au ciné, cela promet d'être un beau diamant, situations comiques et peinture d'une société assurées... "Un taxi jaune roule dans les rues animées de Téhéran. Divers passagers y expriment leur point de vue et discutent avec le chauffeur, qui n'est autre que le réalisateur Jafar Panahi lui-même. Sa caméra placée sur le tableau de bord capture l'esprit de la société iranienne à travers des épisodes tantôt comiques, tantôt dramatiques." Source | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Jafar Panahi Lun 13 Avr 2015 - 14:48 | |
| C'est un peu le même dispositif que dans "Ten" d'Abbas Kiarostami. | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Panahi Mer 29 Avr 2015 - 15:42 | |
| - Marko a écrit:
- Arabella a écrit:
- Et Taxi Téhéran, personne non plus ?
Ca me donne tellement l'impression d'être comme Ten de Kiarostami (ou le goût de la cerise qui se passait aussi essentiellement dans une voiture) en moins bien que je suis moyen motivé. Mais les critiques sont bonnes. Pas vu Ten de Kiarostami, et tant mieux pour mon manque de références car j'ai beaucoup aimé! Ni un documentaire, ni un film donc: un entre deux réalisé IRL, en real life, comme on dit dans le jargon du oueb, et qui épate par son culot, sa verve, ajouté à ce petit brin d'inconscience et de pertinence que peuvent se permettre ceux qui n'ont plus grand chose à perdre. Vous connaissez aussi le topo: Une caméra planquée dans un faux taxi et Jafar Panahi au volant, l'air bonasse que donne parfois le désabusé, assigné à résidence, et dont le seul outil disponible reste cet habitacle restreint où repose la caméra. Tout Téhéran défile sous nos yeux. L'institutrice respectueuse des droits, le plus malin qui les brave pour survivre, les petites vieilles parties rejeter leurs poissons rouges à la source pour contrer le mauvais sort, l'avocate apportant l'espoir aux prisonniers, le vendeur de vidéos interdites, etc....Et au milieu, le regard à la fois naïf et malicieux de sa petite nièce. Un mélange de tranches de vie, chaque personnage interprétant son propre rôle et apportant une vision de son quotidien, parfois surréaliste, parfois drôle ou plus simplement terrible si l'humour et le fantasque ne venaient masquer la noirceur de l'ensemble. Ne le ratez pas, ceux qui ne connaissent pas le grand Kiarostami en tout cas . | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Jafar Panahi Jeu 30 Avr 2015 - 9:53 | |
| Taxi Téhéran
J'aurai un jugement un peu plus réservé qu'Aériale.
Évidemment on peut le regarder en se disant que c'est un film tourné en dépit de la censure, dans des conditions extrêmement contraignantes, interdit en Iran, et que par conséquent, ne serait-ce que pour ça, il faut y aller. D'autre part compte tenu de ces contraintes,on peut décider que les quelques défauts ont droit à notre indulgence. On peut aussi lui faire honneur de le regarder comme un « vrai » film et je ne pense pas que Panahi souhaite bénéficier de notre « pitié ».
Oui, c'est vrai, ce film est plein de scènes pétillantes (l'essentiel est dans la bande-annonce), et la combinaison et l'entremêlement de celles-ci trace assez astucieusement un portrait de l'Iran d'aujourd'hui, et interroge la création, notamment cinématographique. Il n'en demeure pas moins que, en le regardant, je l'ai trouvé un peu en creux, comme manquant de souffle. C'est sans doute lié aux conditions de tournage, je le redis, mais je m'imaginais allant voir ce film sans connaissance du contexte, je l'aurais trouvé sympathique, et peut-être même un peu plus, mais pas le grand film bouleversant que j'attendais. Je l'ai finalement plus apprécié après-coup (je me rends compte que c'est finalement souvent comme cela que je réagis au cinéma, contrairement à la lecture) en me réappropriant les meilleures scènes, mettant de côté des moments de surplace, rétablissant le lien entre chaque épisode, retissant le film en une perspective plus nourrissante.
Mais peut-être est-ce cela, le vrai sens de ce film, la différence entre le film que Panahi aurait pu faire et celui qu'il a fait. | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Jafar Panahi Jeu 30 Avr 2015 - 11:01 | |
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Disons Topocl que du souffle, confiné dans un habitacle de voiture, ça ne prédispose pas vraiment. Si tu en cherches il vaut mieux voir autre chose. Ce que j'ai aimé c'est sans doute ce que tu regrettes. Ce côté intimiste, la simple vision d'un témoin dépendant d'un système aliénant, qui se contente de nous livrer presque dans l'instant des tranches de vie, à nous d'en tirer des réflexions, une sensation difficile à transmettre autrement.
Je n'ai pas ressenti de souffle, mais justement l' enfermement, et c'est cela que je retiens. L'oppression derrière les sourires de connivence, cette solidarité qui les unit tous au delà de l'obscurantisme institutionnalisé. J'avais l'impression de les connaître, de partager quelque chose le temps de cette virée dans Téhéran avant de retrouver le confort de mes idées, de mon ordi et d'en parler ici, sur un domaine public.
Après il a peut être piqué l'idée de la balade en auto à Kiarostami (il n'avait pas le choix faut dire) il n'est pas sur la même lignée, et ce film n'est pas à proprement parlé bouleversant. Mais pour moi qui ne connais pas le maître du genre, et qui n'avais pas d'attentes particulières, j'ai été intriguée, surprise, souvent amusée et c'est sûr, charmée par ce film. Je vais d'ailleurs me pencher sur ses autres, si j'en ai l'occasion!
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| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Jafar Panahi Jeu 30 Avr 2015 - 11:17 | |
| Taxi Téhéran
J'avoue, j'ai hésité à le voir. J'accorde beaucoup d'importance à la façon de filmer, au style d'un cinéaste (comme le style d'un écrivain) et là forcément les limites étaient fortes, je ne suis pas non plus tellement portée sur les saynètes sympathiques et anecdotiques, j'avais un peu peur que le prix à Berlin ait été plus donné comme soutien et alibi bonne conscience que comme reconnaissance d'une oeuvre de grande qualité.
Et c'est vrai que les images ne sont pas l'atout du film, et font qu'à certains moments j'ai un peu flotté. De même au départ, j'ai eu du mal à m'accrocher à tous ces personnages qui passent, parfois un peu amusants, parfois un peu inquiétants, mais sans plus. Et c'est peu à peu que les choses ont pris forme. En fait, rien n'est là au hasard, Panahi a construit son film avec une intelligence rare, le puzzle se met peu à peu en place, l'image de la société de son pays qu'il dresse est au final noire et désespérée. Même si les gens sourient. J'ai trouvé la fin bouleversante (et pourtant je ne suis pas facile à émouvoir) la dame aux fleurs, et puis la toute fin que je ne dévoile pas pour ceux qui voudraient le voir.
Là où je rejoins topocl, c'est que ce film donne à penser après la sortie de la salle, les choses s'éclairent, j'ai mieux compris le sens des épisodes épars, et la façon dont l'auteur les utilise pour dire sans avoir l'air, ce qui fait une grande force, pas un discours théorique et conceptuel, mais des petits riens du quotidien, mais qui sont aussi significatifs au final. Et on a besoin d'un peu de temps pour reconstituer l'ensemble.
Avec d'autres moyens, Panahi aurait sans doute fait un autre film, probablement plus agréable et gratifiant à suivre pour le spectateur, faisant sens plus immédiatement. Mais je ne suis pas sûre qu'il aurait ainsi poussé à bout les possibilités de construction, d'agencement, comme il l'a fait ici. Et je ne suis pas sûre que cela aurait été si poignant au final.
Merci à Aeriale de m'avoir décidée à le voir. | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Jafar Panahi Jeu 30 Avr 2015 - 12:46 | |
| - Aeriale a écrit:
- j'ai été intriguée, surprise, souvent amusée
Je vais d'ailleurs me pencher sur ses autres, si j'en ai l'occasion!
. Là, on se rejoint Aériale. Si tu as compris que je dénigrais le film, je me suis mal exprimée. J'ai émis des réserves sur un film inventif que j'aurais aimé plus aimer. - Arabella a écrit:
- 'à certains moments j'ai un peu flotté. De même au départ, j'ai eu du mal à m'accrocher à tous ces personnages qui passent, parfois un peu amusants, parfois un peu inquiétants, mais sans plus.
Voilà, tu exprimes très bien ce que j'ai ressenti. - Arabella a écrit:
- Et c'est peu à peu que les choses ont pris forme. En fait, rien n'est là au hasard, Panahi a construit son film avec une intelligence rare, le puzzle se met peu à peu en place, l'image de la société de son pays qu'il dresse est au final noire et désespérée. Même si les gens sourient. J'ai trouvé la fin bouleversante (et pourtant je ne suis pas facile à émouvoir) la dame aux fleurs, et puis la toute fin que je ne dévoile pas pour ceux qui voudraient le voir.
Là où je rejoins topocl, c'est que ce film donne à penser après la sortie de la salle, les choses s'éclairent, j'ai mieux compris le sens des épisodes épars, et la façon dont l'auteur les utilise pour dire sans avoir l'air, ce qui fait une grande force, pas un discours théorique et conceptuel, mais des petits riens du quotidien, mais qui sont aussi significatifs au final. Et on a besoin d'un peu de temps pour reconstituer l'ensemble.
. Et plus je m'éloigne du moment où je l'ai vu, plus tout cela se met en place. Oui, le plaisir a été léger dans l'instant, je ne peux le nier, même si je n'ai absolument pas regretté de l'avoir vu. La sauce a plutôt pris après, pour moi. Le côté très malin de l'affaire. | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Jafar Panahi Jeu 30 Avr 2015 - 18:04 | |
| - topocl a écrit:
- Si tu as compris que je dénigrais le film, je me suis mal exprimée. J'ai émis des réserves sur un film inventif que j'aurais aimé plus aimer.
Non,non, je n'ai pas compris que tu le dénigrais, juste que tu espérais autre chose de plus construit, sur le coup en tout cas. - Arabella a écrit:
- à certains moments j'ai un peu flotté. De même au départ, j'ai eu du mal à m'accrocher à tous ces personnages qui passent, parfois un peu amusants, parfois un peu inquiétants, mais sans plus.
Et c'est peu à peu que les choses ont pris forme. En fait, rien n'est là au hasard, Panahi a construit son film avec une intelligence rare, le puzzle se met peu à peu en place, l'image de la société de son pays qu'il dresse est au final noire et désespérée. Même si les gens sourient. J'ai trouvé la fin bouleversante (et pourtant je ne suis pas facile à émouvoir) la dame aux fleurs, et puis la toute fin que je ne dévoile pas pour ceux qui voudraient le voir. Là où je rejoins topocl, c'est que ce film donne à penser après la sortie de la salle, les choses s'éclairent, j'ai mieux compris le sens des épisodes épars, et la façon dont l'auteur les utilise pour dire sans avoir l'air, ce qui fait une grande force, pas un discours théorique et conceptuel, mais des petits riens du quotidien, mais qui sont aussi significatifs au final. Et on a besoin d'un peu de temps pour reconstituer l'ensemble Je pense qu'on est bien d'accord sur le fond, toutes les trois. La seule petite nuance c'est que j'y suis allée l'esprit plus libre, sans attentes ou appréhensions particulières, ce qui fait que j'ai été embarquée d'emblée. Je me suis laissée porter par ce ton badin, voire léger ou fantaisiste, mais qui reflète bien toute la noirceur du sujet. Ces gens là n'ont plus grand chose à espérer, ils sont contraints de subir la déréliction d'une société piégée, où tout le monde cherche à assurer sa survie, renonçant parfois à dénoncer un agresseur pour lui éviter des châtiments extrêmes, et la fin très cynique le résume. Un vrai bon film qui laisse le spectateur libre d'en tirer sa propre réflexion, sans besoin de grands discours comme le dit Arabella. Pour moi, rien à redire :-) | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Jafar Panahi Jeu 30 Avr 2015 - 19:35 | |
| Je m'attendais justement à un ton badin, et je ne l'ai pas trouvé. Parce que quand même, dès le début, les premiers "clients" du taxi, de quoi il discutent ? De la peine de mort, et il ne s'agit pas de théorie. Et j'ai trouvé le type franchement désagréable voire inquiétant. Et c'est un jalon, puisque cela va faire écho avec l'histoire du voisin, qui n'ose pas dénoncer ses agresseurs, justement à cause du risque d'une sanction disproportionnée. Tout le suite est abordée la question de l'état islamique, plus criminel que les délinquants. | |
| | | Chamaco Zen littéraire
Messages : 4366 Inscription le : 10/03/2013 Age : 78 Localisation : là haut, vers Aix...
| Sujet: Re: Jafar Panahi Jeu 30 Avr 2015 - 20:11 | |
| - Arabella a écrit:
. Et c'est peu à peu que les choses ont pris forme. En fait, rien n'est là au hasard, Panahi a construit son film avec une intelligence rare, le puzzle se met peu à peu en place, l'image de la société de son pays qu'il dresse est au final noire et désespérée. Même si les gens sourient. J'ai trouvé la fin bouleversante (et pourtant je ne suis pas facile à émouvoir) la dame aux fleurs, et puis la toute fin que je ne dévoile pas pour ceux qui voudraient le voir.
je te suis dans tes raisonnements, c'est bien vu . J'ai eu l'occasion de noter (et c'est surement un point de vue personnel) que dans les pays où règne une quelconque dictature, quelle soit confessionnelle ou politique ou culturelle, le cinéaste qui suggère plutôt qu'il ne commente explicitement possède une arme redoutable (voir le film cubain "guantanamera" ou le film iranien "le tableau noir").... | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Jafar Panahi Jeu 30 Avr 2015 - 20:19 | |
| Oui, c'est un peu obligé de seulement suggérer, voir cela devient un réflexe dont on ne se rend plus compte. Mais je dirais qu'il y a dans ce film une façon de ne pas s'apitoyer sur soi, alors qu'il y aurait de quoi, mais de réagir avec dignité et pudeur, qui justement au final provoque une émotion forte. | |
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| Sujet: Re: Jafar Panahi | |
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| | | | Jafar Panahi | |
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