Raymond Depardon

Raymond Depardon a déjà un fil sur le forum en photographie.



Réalisateur, Acteur, Scénariste, Directeur de la photographie, Ingénieur du son, Scripte français
Né le 6 Juillet 1942 à Villefranche-sur-Saône, Rhône (France)

LA VIE MODERNE



La Vie moderne a été présenté au Festival de Cannes en 2008, dans le cadre de la section Un Certain Regard.

PRIX LOUIS - DELLUC 2008

Raymond Depardon, depuis dix ans, filme des paysans ("L'Approche », « Le Quotidien » et le dernier film, « La Vie moderne ».)
D’origine paysanne Raymond Depardon rend hommage à un monde qu’il connaît bien et qu’il a quitté.

"J'ai passé mon enfance dans une ferme et j'ai mis du temps à prendre conscience de cette réalité même si j'ai quitté cette ferme très tôt, à l'âge de 16 ans", se souvient-il. "Comme beaucoup de gens dans les années 60, j'ai un peu fui ce milieu par complexe, quelquefois même par honte. Ensuite, s'est installé tout doucement un phénomène inverse : j'étais fier d'être né dans une ferme. Mais je n'arrivais pas à faire un film sur ce sujet-là. Il a fallu que je fasse un grand détour, le tour du monde en quelque sorte, pour oser filmer les paysans. A défaut de l'avoir fait avec mes parents. A la fin des années 80, j'ai d'abord travaillé pour le magazine Le Pèlerin et ensuite pour le journal Libération sur la disparition des paysans. A cette occasion, j'avais été surpris de voir que ce monde rural, celui de mon enfance, n'avait pas beaucoup bougé finalement. Et je me suis dit qu'il fallait que je poursuive ce travail en le filmant."

Il revient dans La vie moderne vers des familles qu’il a déjà filmées. Le documentaire les montre dans leur cadre de vie et dans leurs travaux. Puis les paysans s’installent devant la table, la caméra tourne de longs plans séquences et Depardon essaie de dialoguer avec ces taiseux.
Avec respect et délicatesse, il les filme. Dans leur intimité, avec beaucoup de tendresse. Dans la confiance, durement gagnée sans doute, qu’il ne trahira pas.

Mais ce titre ? J’avoue qu’il me laisse perplexe, en dépit des explications données par le réalisateur.
"Sur bien des aspects, notamment écologiques, ils sont en avance sur les gens de la ville. Eux, ils préservent la planète mais on ne le sait pas parce que l'on ne s'intéresse plus à eux... Et sans doute qu'ils tiendront plus longtemps que nous. Ce film est résolument tourné vers l'avenir. Il y a une séquence dont je suis très fier où l'on voit un petit garçon dire qu'il veut faire le métier de son papa. Qu'il ne veut pas aller en ville..."

Le constat, d’une force incroyable, est pathétique…On sourit plus d’une fois à cause du décalage qu’il y a entre leur façon de vivre, leur regard et le nôtre…Mais l’émotion nous prend à la gorge et le film terminé on a envie de pleurer sur ce monde rural, nos racines, et ces fermiers sans avenir en train de disparaître.
Un film magnifique !

bande-annonce et extraits

"Délits flagrants" et "10ème chambre" sont deux documentaires absolument édifiants sur le fonctionnement de la justice. Les accusés sont tour à tour touchants, truqueurs, désemparés, hautains. On rit, on pleure, on s'interroge surtout...

Le bilan d'une vie en quelque sorte. Deux fil conducteurs s'entremêlent : d'une part Raymond Depardon, en camping car, sillonne la France, celles des petits villages perdus, dans lesquels subsistent des boutiques comme hors du temps, des petites routes presque sans voitures, une campagne qui se désertifie et qui meurt, sans même sans rendre compte. D'autre part, la carrière professionnelle de Depardon, illustré par des extraits de ses films, et surtout des chutes jamais utilisées.

C'est fascinant. Fascinant d'observer ce vieil homme avec cet appareil photo hors d'âge, se déplacer dans ces villages, sur ces routes, parler de sa technique, du choix de la photo, parler avec les gens qu'il photographie. Et par ailleurs de se rappeler la carrière de l'artiste, de revoir des extraits, des moments inédits. De voir à quel point l'image peut avoir un style, comme en littérature, et que ce n'est vraiment pas donné à tout le monde, qu'il ne suffit pas d'avoir à sa disposition tous les moyens techniques, que l'essentiel est ailleurs.

Certains ont reproché au film d'être disparate, que les deux thématiques sont rassemblée d'une façon artificielle. Je ne trouve pas, j'ai eu la sensation que ces voyages actuelles, cette façon tellement artisanale et en même temps si impliquée, parce que passer des jours et des jours dans ces coins perdus, dormir dans le camping car, attendre des heures la bonne lumière pour la photo, rien que le temps nécessaire pour la photo, expliquent la carrière, la façon de concevoir le métier, les choix, l'implication totale, dans laquelle il n'y a plus de différence entre l'oeuvre, le métier et la vie. Même si je reconnais quelques longueurs vers la fin, c'est un film qui m'a fait plaisir, mais vraiment plaisir. Et donner envie de revenir vers Depardon.

-Les habitants-



Un reportage docu réalisé par Depardon qui, après avoir sillonné les routes de France, a demandé à des inconnus rencontrés au hasard des rues et dont il a capté les échanges, de venir terminer leur conversation dans sa caravane d'où ils sont filmés. Il nous montre une France pauvre, assez déprimante, dont les soucis immédiats sont le manque d'argent et les rêves de s'enrichir de quelques jeunes qui n'ont jamais pas fini de déchanter. Des grossesses non voulues, des mères célibataires, des femmes prêtes à tout pour ne pas rester seules, ou des jeunes de banlieue qui roulent des mécaniques et blaguent sur leurs conquêtes. Oui c'est triste, sinistre même, et j'avoue que leurs conversations ne m'ont rien appris de nouveau, ni ouvert mon horizon. C'est un peu comme si on avait posé une caméra dans un salon de coiffure ou dans un bar de village. Les propos qu'ils échangent sont parfois peu audibles ou même compréhensibles. Mais c'est une réalité que l'on peut côtoyer nous aussi dans certains milieux. Une réalité qui dérange, qui agace ou qui fait tache, mais avec laquelle on doit faire . Et on n'a pas de solutions. Oui, bon. Je trouve qu'il ne s'est pas foulé le père Depardon.