Bon courage Sullien, j'espère que le temps te sera clément.
J'ai fini Kwaïdan de Lafcadio Hearn, c'était une très bonne lecture. Je ne connais pas du tout la culture Japonaise, mais d'après les nombreux contes et légendes qui figurent dans ce livre je pense que la puissance des Morts (fantômes ou autres) est reconnue, qu'il s'agisse d'esprits malins (le plus souvent) ou aimables (notamment par Amour).
Le 16ème jour est souvent évoqué, il semble bénéfique ; un extrait
"Après l'enterrement d'O-Sodé, les parents d'O-Tsuyu plantèrent un jeune cerisier, le plus beau qu'ils purent trouver, dans le jardin de Qaihjöji. L'arbre grandit et s'épanouit. Le seizième jour de la deuxième lune de l'année suivante, jour anniversaire de la mort d'O-Sodé, il fleurit de manière miraculeuse.
Et chaque année depuis deux cent cinquante-quatre ans, il continue à fleurir, toujours le seizième jour de la deuxième lune, et ses fleurs, roses et blanches, sont semblables aux mamelons d'une femme où perle une goutte de lait. Les habitants de la région ont appelé cet arbre Ubazakura, le "Cerisier de la Nourrice".
"Le vieil homme pleura désespérement son arbre chéri. Ces bons voisins lui procurèrent un jeune plant de cerisier magnifique et le plantèrent dans son jardin dans l'espoir de le consoler. Il les remercia chaleureusement et feignit d'oublier son chagrin. En réalité, son coeur était gonflé de tristesse, car il avait tant aimé le vieil arbre que rien ne pouvait le consoler de sa perte.
Finalement il lui vint une heureuse idée : il se souvient d'un moyen par lequel l'arbre condamné pourrait reprendre vie. C'était le seizième jour du premier mois.
Il se rendit seul dans son jardin, s'inclina devant l'arbre sec et s'adressa à lui en ces termes :
A présent, daigne refleurir une fois de plus, je t'en conjure, Ô beau cerisier, car je vais mourir à ta place. ..............
Et chaque année, il refleurit encore, le seizième jour du premier mois, à la saison des neiges."
Il y a de la poésie, de la magie, de la morale dans ces contes ; flotte le parfum des cerisiers, le vol des papillons.
En fin de livre l'auteur présente une étude sur certains insectes, notamment les papillons, les fourmis et les moustiques. C'est très intéressant car il y a comparaison sur leur mode de vie, leur évolution par rapport à notre société d'Humains. De quoi réfléchir.
"Le seul fait que notre société s'entoure de commandements religieux et lois morales ne prouve-t-il pas que nous n'en sommes encore qu'à un degré très primitif de l'évolution sociale ?"
mais inquiéter aussi (? !)
"Il ne me paraît donc pas improbable qu'une humanité plus évoluée et plus haute sacrifie avec joie l'essentiel de sa vie sexuelle pour le bien commun, surtout si l'on prend en considération certains avantages que l'on peut y gagner, notamment une prolongation importante de la durée de la vie humaine. Les éléments supérieurs d'une humanité qui contrôlerait la vie sexuelle selon le modèle naturel fourni par les fourmis, pourraient peut-être alors réaliser le rêve ancestral de vivre mille ans!"
Je note que l'auteur n'était pas encore assez évolué car il a eu 4 enfants
C'est un bon choix pour une lecture de Noël !