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| Kazuo Ishiguro | |
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Auteur | Message |
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Invité Invité
| Sujet: Re: Kazuo Ishiguro Jeu 4 Oct 2007 - 17:27 | |
| De l'auteur, j'ai lu Quand nous étions orphelins et j'ai vu l'adaptation cinématographique de son roman Les vestiges du jour.
Quand nous étions orphelins ne m'avait pas enthousiasmée à l'époque : les thèmes effleurés étant intéressants mais l'ensemble manquait de cohérence.
Auprès de moi toujours est lui totalement abouti et cohérent d'un bout à l'autre. Nous retrouvons les thèmes de prédilection de l'auteur : la mémoire, la nostalgie, la recherche des origines… Je me suis sentie très proche des personnages. La plus grande étrangeté qui se dégage de ce roman est l'acceptation complète de l'inéluctabilité du destin, l'absence totale de révoltes, les personnages ne songeant jamais à modifier le cours de leur existence en sortant du cadre prédéfini de leur vie. Cette résignation tranquille m'a beaucoup touchée.
Dernière édition par le Mer 2 Jan 2008 - 18:50, édité 1 fois |
| | | Bédoulène Abeille bibliophile
Messages : 17270 Inscription le : 06/07/2007 Age : 79 Localisation : Provence
| Sujet: Re: Kazuo Ishiguro Lun 31 Déc 2007 - 18:29 | |
| Auprès de moi toujours !
L'histoire se déroule un peu comme un jeu de piste, prenant .
mais contrairement à Sentinelle je n'adhère pas à la résignation des personnages. j'attendais qu'au moins un décide de changer le cours de sa vie et s'évade.
de plus ce clonage totalement amoral m'a rendue mal à l'aise et j'ai mal dormi.
c'est certainement le but de l'auteur de nous faire découvrir l'indiscible, l'impensable, l'incroyable et c'est réussi.
des sentiments très durs de la gardienne principale :
"Moi-même j'ai dû combattre la terreur que vous m'inspiriez tous presque chaque jour à Hailsham. Certaines fois, je vous regardais depuis la fenêtre de mon bureau et j'éprouvais une telle répulsion..."
je compte lire un autre livre tout de même . | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Kazuo Ishiguro Mer 2 Jan 2008 - 18:56 | |
| Bédoulène, je n'ai pas vraiment "adhéré" à la résignation des personnages. Disons que j'ai trouvé cette résignation touchante tout en étant difficilement acceptable mais cela donne à l'ensemble une certaine étrangeté au récit, qui m'a charmée. |
| | | Bédoulène Abeille bibliophile
Messages : 17270 Inscription le : 06/07/2007 Age : 79 Localisation : Provence
| Sujet: Re: Kazuo Ishiguro Mer 2 Jan 2008 - 21:26 | |
| D'accord Sentinelle, j'avais mal compris.
toutefois je l'ai lu très rapidement car écriture agréable.
à tantôt Sentinelle | |
| | | monilet Sage de la littérature
Messages : 2658 Inscription le : 11/02/2007 Age : 75 Localisation : Essonne- France
| Sujet: Re: Kazuo Ishiguro Mer 9 Avr 2008 - 11:51 | |
| Auprès de toi toujours
Je vais decevoir senti. J'ai attendu d'avoir lu un peu plus du livre pour lire vos impressions et donner les miennes. Je n'adhère pas à cette histoire. Certes il y a dès le départ des détails intriguants qui m'ont fait poursuivre, mais on se doute assez vite de quoi il est question. Oui, un certain fatalisme se dégage, qui crée lui aussi une atmosphère surprenante. Pourtant dans l'ensemble et à ce stade de ma lecture (242 pages sur 441) je ressens ce livre comme un ensemble de ratiocinations psychologiques plus ou moins verbeuses, l'intrigue me paraissant assez rebattue ,racoleuse aussi tout comme le thème du sexe, récurrent. L'écriture ne me fascine pas non plus. Bref, je ne sais pas si je vais aller au bout. | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Kazuo Ishiguro Mer 9 Avr 2008 - 11:58 | |
| - monilet a écrit:
- je ressens ce livre comme un ensemble de ratiocinations psychologiques plus ou moins verbeuses, l'intrigue me paraissant assez rebattue ,racoleuse aussi tout comme le thème du sexe, récurrent.
L'écriture ne me fascine pas non plus. Bref, je ne sais pas si je vais aller au bout. ... Plus ou moins verbeuses, oui c'est ce que je lui reproche! J'ai eu du mal aussi avec lui dans Un artiste du monde flottant Je me souviens d'une belle analyse des personnages, très fine, mais aussi d'un ennui profond... Et pourtant j'aime ses thèmes. En fait je préfère, et de loin, les adaptations tirées de ses oeuvres. (Les vestiges du jour, adoré, et La comtesse blanche par exemple) Mais peut-être retenterai-je l'expérience? | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Kazuo Ishiguro Mer 9 Avr 2008 - 12:03 | |
| - monilet a écrit:
- Je vais decevoir senti.
Tu ne me déçois pas Moniletto (d'autant plus que je m'en doutais un peu ), nous avons tous des goûts différents et c'est ce qui fait le richesse de Parfum, pas vrai ?
Dernière édition par sentinelle le Mer 9 Avr 2008 - 12:04, édité 2 fois |
| | | Chatperlipopette Zen littéraire
Messages : 7679 Inscription le : 24/02/2007 Age : 59 Localisation : Bretagne
| Sujet: Re: Kazuo Ishiguro Lun 12 Mai 2008 - 18:45 | |
| J'apporte ma contribution au fil Ishiguro et cela grâce à Sophie qui a cerclé "Les vestiges du jour" Les vestiges du jour Stevens, un majordome, a servi toute sa vie de grandes familles anglaises, notamment celle de Lord Darlington. Le château et les terres de ce dernier ont été rachetés par un riche Américain, Mr Farraday, la vie sociale n'est plus la même qu'auparavant: la guerre et le déclin des grandes familles ont changé le rythme de vie et les coutumes. Mr Farraday a réduit le personnel de service, n'utilise pas toutes les pièces: la vie mondaine est loin d'être fastueuse comme avant-guerre. Stevens reçoit une lettre d'une ancienne gouvernante, Miss Kenton, dans laquelle il perçoit une nostalgie de l'"ancien temps". Comme Mr Farraday part quelques semaines aux Etats-Unis, Stevens décide, après l'obtention de l'accord de Farraday, de se rendre chez Miss Kenton (il ne peut se résoudre à l'appeler de son nom d'épouse) par le chemin des écoliers, au volant de la voiture de son employeur. Commence alors le déroulement des souvenirs d'antan de Stevens sur les routes du voyage concoctées à partir d'un ouvrage, délicieusement désuet, "Les merveilles de l'Angleterre" de Mrs Jane Symons (ouvrage fictif ou réel?), ouvrage à l'image de Stevens, empreint de dignité et de retenue toute britannique. Les souvenirs défilent au rythme de la mémoire du majordome: les réceptions de Darlington Hall, les invités prestigieux, les conversations, les thés, les moments passés au fumoir, la bibliothèque fournie en vieux volumes reliés, les dédales des passages menant aux communs et aux chambres du personnel. Tout un décorum disparu et regretté, nous sommes en 1956, le monde a changé laissant exangues certaines vieilles fortunes. Stevens, aux trente ans de services parfaits, s'interroge sur sa vie qu'auprès de laquelle il est peut-être passé en désirant mettre toujours en avant la qualité absolue du service rendu à son employeur. Le poids de la servitude est tel que rien d'intime ou de personnel doit prendre le pas sur le service: ainsi l'amour envers le père est-il étouffé au même titre de celui éprouvé, en secret (oh, terrible et insupportable silence des émotions!), envers Miss Kenton. Les émotions ne doivent pas empiéter sur la dignité de la fonction de majordome comme sur celle de Lord ou autre pair du royaume: l'homme est prisonnier de son appartenance sociale qu'il soit en bas ou en haut de l'échelle. Certes, le poids ne semble pas être le même mais l'obligation reste identique....le flegme en toute circonstance: " Un majordome d'une certaine qualité doit, aux yeux du monde, habiter son rôle, pleinement, absolument; on ne peut le voir s'en dépouiller à un moment donné pour le revêtir à nouveau l'instant d'après, comme si c'était qu'un costume d'opérette." Stevens est un homme de devoir, loyal, fidèle et digne: il voue un amour sans borne à feu Lord Darlington malgré les égarements politiques de ce dernier dont il n'a pas pu le sauver. Mais était-ce à lui, Stevens, de sauver Lord Darlington? Ce dernier qui, dans l'entre deux guerre, voulut sortir l'Allemagne vaincue de l'enfer économique de la défaite et se fit manipuler par les nazis et une faction extrémiste de la bonne société britannique. D'ailleurs, il limogera deux servantes en raison de leur judéité, ordre exécuté sans discuter par Stevens (malgré la révolte orale de Miss Kenton), geste que Darlington regrettera, un peu mollement, quelques années plus tard. Le carcan de la fidélité et de la dignité du travail exemplaire montre ses limites: celles d'une humanité mise en sourdine, sacrifiée sur l'autel d'un idéal, celui de ne vivre que pour l'employeur et d'oublier sa propre vie. Miss Kenton souffrira de ce manque d'humanité qui la poussera à se marier à un homme qu'elle n'aime pas réellement. "Les vestiges du jour" est un roman délicieux à lire, à déguster tant la langue est belle, l'écriture soignée, recherchée et amenant le lecteur dans une atmosphère inoubliable: celle d'une Angleterre nostalgique de sa grandeur passée, de ses usages maîtrisés et immuables. Il est certainement difficile de traduire avec exactitude le rendu de la langue châtiée et des expressions langagières typiques des classes supérieures britanniques, cependant, le lecteur embarque avec ravissement dans ce roman dont le héros, un butler haut de gamme, est d'une absolue dignité même s'il a laissé courir sa vie au service des autres. On pourrait croire que Kazuo Ishiguro a passé sa vie au coeur des usages de la haute société anglaise et côtoyé assidûment les majordomes des grandes maisons! Me voilà conquise, tout simplement! merci Sophie pour ces beaux moments de lecture | |
| | | Marie Zen littéraire
Messages : 9564 Inscription le : 26/02/2007 Localisation : Moorea
| Sujet: Re: Kazuo Ishiguro Mar 13 Mai 2008 - 1:03 | |
| - Citation :
- On pourrait croire que Kazuo Ishiguro a passé sa vie au coeur des usages de la haute société anglaise et côtoyé assidûment les majordomes des grandes maisons!
Mais il a fait, Chatp! je l'ai dit, je crois, il a travaillé pour la reine, rabatteur de grouses! Je me suis demandée s'il y avait un rabatteur différent pour chaque espèce d'oiseau ? enfin bon, je m'égare ( je m'égare tellement que tapant rabatteur de grouses sur Google, on me suggère d'essayer plutôt rabatteur de grosses....et que ce n'est pas triste! ) Est ce que les spécialistes de littérature japonaise ont lu les romans "japonais" d'Ishiguro? J'aimerais un avis... | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| | | | Chatperlipopette Zen littéraire
Messages : 7679 Inscription le : 24/02/2007 Age : 59 Localisation : Bretagne
| | | | Eve Lyne Sage de la littérature
Messages : 1936 Inscription le : 08/08/2008
| Sujet: Re: Kazuo Ishiguro Sam 16 Aoû 2008 - 17:57 | |
| J'ai lu uniquement "Auprès de moi toujours".
Tout comme Coline, j'ai trouvé le livre un peu long, ça traîne et ça en devient oppressant. On sent que quelque chose ne va pas pour ces enfants, qu'un destin peu ordinaire les attend. Quand j'ai découvert ce qui les attendait, j'ai été nauséeuse, déconcertée, révoltée ensuite de voir que tous ces enfants devenus adultes acceptaient leur sort. Un roman assez kafkaïen, qui m'a plongée dans l'angoisse et m'a valu quelques nuits perturbées.
Sinon, c'est bien écrit. Malgré le malaise, j'ai terminé le livre. Rien à dire sur les qualités littéraires. Juste le thème trop sensible. Selon moi, roman à déconseiller en première lecture de l'auteur car pour dissiper le malaise il faut du temps et pour l'instant je n'ai pas envie du tout de poursuivre l'exploration. | |
| | | Héri Envolée postale
Messages : 193 Inscription le : 16/04/2008 Age : 32 Localisation : Yvelines
| Sujet: Re: Kazuo Ishiguro Dim 17 Aoû 2008 - 19:14 | |
| Cela fait quelque temps déjà, mais j'ai tout de même envie d'apporter ma modeste contribution à ce fil. J'ai en effet réussi à mettre la main sur Les Vestiges du Jour et je me suis donc plongé dans la vie de Stevens un majordome anglais. Ce dernier décide de partir retrouver une ancienne gouvernante avec qui il a travaillé pour Lord Darlington. Il voudrait la convaincre de travailler avec son actuel employeur Mr. Farraday. C'est donc sur la route que Stevens va nous raconté sa vie, enfin ses années de service chez Lord Darlington. Ce roman emprunt de nostalgie a été pour moi un vrai plaisir, j'ai savouré doucement les multiples anecdotes que nous raconte le majordome. Une très jolie découverte que je dois encore aux Parfumés Merci | |
| | | Bellonzo Sage de la littérature
Messages : 1775 Inscription le : 22/07/2008 Age : 75 Localisation : Picardie
| Sujet: Re: Kazuo Ishiguro Dim 17 Aoû 2008 - 19:58 | |
| Je n'ai guère aimé Auprès de moi toujours que j'ai trouvé glacial,lointain.Par contre j'ai adoré Les vestiges du jour et Quand nous étions orphelins à propos duquel j'avais écrit ce qui suit.
Un Japonais à la City
Kazuo Ishiguro,Japonais écrivant en anglais et vivant à Londres est l'auteur des Vestiges du jour,dont James Ivory tira un film magnifique sur l'aristocratie anglaise et certains des siens tentés par la dictature dans les années trente,mais surtout sur le corsetage de cette société,qui touchait maîtres et valets.
Mais aujourd'hui je vous présente Quand nous étions orphelins(Calmann-Lévy et 10/18). Kazuo Ishiguro,homme de deux cultures,écartelé pour le meilleur de la littérature entre Extrême-Orient et Royaume-Uni,nous emmène en voyage dans le Shanghaï cosmopolite des années trente.On se croirait un peu dans un film de Sternberg,aussi fascinant et intrigant que l'enquête menée par Christopher Banks,élevé à Shanghaï dans ce qu'on appelait la Concession Internationale jusqu'à la disparition de ses parents.Rapatrié en Angleterre il n'aura cesse de les retrouver;mais à l'orée du grand conflit mondial,cette portion de Chine est le repère d'espions,de seigneurs de la guerre,de partisans de Mao et de Tchang Kaï Tchek tout aussi sanguinaires.C'est aussi la guerre sino-japonaise.
Kazuo Ishiguro sait à merveille allier le souffle de l'aventure à une profonde réflexion sur la mémoire,sur l'enfance et les déchirements qui nous rendent cette enfance comme une terre étrangère.Je trouve extraordinaires ces écrivains capables de s'immerger dans un pays nouveau tout en restant totalement fidèles à leurs racines.Il y a d'autres exemples,Kundera,Nabokov,etc..Ce sont en général des très très grands. | |
| | | soliman Envolée postale
Messages : 124 Inscription le : 17/02/2008 Age : 56
| Sujet: Re: Kazuo Ishiguro Lun 18 Aoû 2008 - 23:31 | |
| C'est marrant mais mes impressions sont strictement inverses.
Auprès de moi toujours est effectivement un livre glacial car c'est au fond une tragédie. Dès le début du livre elle est présente sans qu'on en saisisse la nature et donc la finalité. Les personnages,distants et visiblement dénués de sentiments, conservent en eux une lueur d'humanité que seule l'approche de la mort fait ressurgir. " ça fout les chocottes".
Quand nous étions orphelins m'a donné l'impression d'une histoire qui ne décolle jamais. j'étais content de partir à shangai ,mais je n'ai pas trouvé mon bonheur. Les personnages vivent en vase clos et l'introspection permanente prend le pas sur l'enquête attendue. A la fin je me suis dit bof. J'ai jamais été dans le bon timing du livre. | |
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| Sujet: Re: Kazuo Ishiguro | |
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| | | | Kazuo Ishiguro | |
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