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| Claude Arnaud | |
| | Auteur | Message |
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Marie Zen littéraire
Messages : 9564 Inscription le : 26/02/2007 Localisation : Moorea
| Sujet: Claude Arnaud Lun 30 Déc 2013 - 18:53 | |
| Claude Arnaud est un écrivain, essayiste et biographe français né à Paris le 24 avril 1955 Tout jeune, dans l'orbite idéologique de mai 1968 et, particulièrement, de l'activisme gauchiste du début des années 1970, Claude Arnaud s'implique dans le militantisme. Il travaille comme offsettiste dans une imprimerie militante et participe aux actions de Lutte Ouvrière puis de groupements maoïstes. De 1977 à 1983 il collabore à "Cinématographe", mensuel dirigé par Jacques Fieschi. Il suit des études de lettres à l’Université de Vincennes et obtient un maîtrise sur Vautrin, héros. balzacien.. La suite sur Wikipedia | |
| | | Marie Zen littéraire
Messages : 9564 Inscription le : 26/02/2007 Localisation : Moorea
| Sujet: Re: Claude Arnaud Lun 30 Déc 2013 - 18:56 | |
| Qu'as-tu fait de tes frères? Grasset
Pour des raisons personnelles, ce titre avait attiré mon attention quand j'ai découvert cet écrivain dans une émission télévisée. C'est un récit d'inspiration auto-biographique, celui d'une quête d'identité.
Famille de la petite bourgeoisie parisienne, père ancien militaire qui a connu des guerres et porte des secrets dont il ne parle jamais, assez peu sympathique tel que décrit, et autoritaire, mère pas très présente, et très vite malade ( elle est morte d'une leucémie). Quatre garçons, les deux aînés très brillants, Claude, donc, et un petit frère. Il en reste deux. Claude Arnaud est dans la période de préadolescence quand survient mai 68 , période qui a engendré tant de remises en cause à tous niveaux pour les jeunes. Les trois garçons vont s'engouffrer dans tout ce qui leur est désormais offert, dans une liberté dont ils poussent les bornes autant qu'ils le peuvent. Le père est très vite dépassé dans ses tentatives de reprise de l'éducation de ses trois aînés.. On sent toutefois, au cours du récit, à quel point il a pu nuire, avant, à la construction des aînés.
Il y a en fait, pour moi, deux parties dans ce livre.
Cette quête identitaire ( politique, sexuelle , addictions diverses etc), très, très longue, et là j'ai éprouvé la même impression qu'en lisant le livre de Mathieu Lindon, Ce qu'aimer veut dire, un beau titre aussi. Un ennui profond. Qui il rencontre, avec qui il couche, etc, je m'en contrefous. Je crois vraiment que c'est moi qui ai vraiment du mal à compatir aux états d'âmes des soixante-huitards. Juste une remarque, l'auteur, dans des entretiens lus depuis, proclame une certaine mixité sociale. Et bien.. j'ai quand même retrouvé dans les deux livres les mêmes noms, la même bande. Mixité sociale peut-être dans les ébats, la drogue, et les aventures. Mais après.. pas vraiment. On reste quand même cantonné à un certain milieu, et l'auteur reconnait aussi que s'ils ont pu se permettre tout cela, c'est qu'ils n'avaient aucune inquiétude financière, ni d'avenir. L'époque n'était pas la même.. Didier Eribon dans le magnifique Retour à Reims racontait très bien d'ailleurs que ce qui lui avait posé le plus de problèmes en quittant la province , ce n'était pas du tout ses préférences sexuelles, mais bien ses origines sociales.
La deuxième partie est beaucoup plus intéressante, c'est l'analyse , en quelque sorte. Et les constats. Car il manque à l'arrivée deux frères à l'appel. Un suicide après de nombreux séjours en hôpital psychiatrique pour l'aîné, une mort soi-disant accidentelle mais très suspecte de suicide pour le deuxième. Il a l'honnêteté de ne pas tirer de conclusions , ce n'est pas possible, il y a eu bien sûr combinaison de facteurs à l'origine de ces drames. Et il a aussi l'intelligence dans sa réflexion sur lui-même, de retenir ce que d'avoir vécu ce qu'il a vécu lui a apporté dans sa propre construction.
Nous croyions avoir l'éternité devant nous, dans les années 70. Nous étions convaincus d'être nés jeunes et joyeux, comme nos parents étaient nés vieux et soumis. Notre âge était notre essence, notre désinvolture allait nous préserver contre toute dégradation. "On n'est pas contre les vieux, mais contre ce qui les a fait vieillir!"criions-nous, certains que cette honte nous serait épargnée. Le temps s'est plu à prouver que nous appartenions à la même espèce que nos " vieux". Certains d'entre nous ont trois fois quatorze ans, d'autres deux fois vingt-sept ans, les derniers ont beaucoup plus que leur âge, plus personne n'est jeune. Ma génération s'est pensée en bloc, il n'y avait de place que pour les collectifs, les communes et les groupes. La solidarité était censée faire taire les intérêts privés, l'ambition, la jalousie. Qui aurait osé dire que le nuage stupéfiant où nous voguions n'était pas la " vraie vie"? Comment deviner que notre sentiment d'irréalité devait aussi aux privilèges que nous avions reçus en naissant, dans un pays que l'histoire et la géographie avaient gâté, dans une ville partout enviée? Comme les héros de Voleurs de Mishima, nous avions perdu " la mesure propre à évaluer le réel". Le destin s'est chargé de dissoudre ce noyau d'âge. Projetant les individus à des années -lumière l'un de l'autre, il a creusé les distances entre ces particules autrefois soudées. Il a couvert de succès et d'or les plus doués ou les plus âpres, a relégué dans l'obscurité et la routine la plupart. Il n'a accordé le bonheur qu'à quelques élus, condamnant les autres à des vies de famille bancales ou à un célibat perpétuel. Nous disions en toute occasion " nous": il n'est plus resté que des monades disant "je". | |
| | | Allumette Main aguerrie
Messages : 558 Inscription le : 31/12/2007 Age : 49
| Sujet: Re: Claude Arnaud Sam 16 Mai 2015 - 21:31 | |
| Le jeu des quatre coins
Ce livre, entre Paris et la Corse, nous emmène dans les sentiments amoureux et surtout le désir qui circulent entre 4 personnages. On suit, avec un narrateur mouvant, leurs épopées sentimentales et sexuelles qui iront jusqu'à la mort de l'un d'eux.... Jalousie, homosexualité, fidélité, tels sont les thématiques que Claude Arnaud nous présente.
Ce livre n'est pas un coup de coeur pour moi mais j'ai fini par apprécier le monde que j'ai découvert, même si j'ai trouvé que tout n'était presque que sexe et désir. J'ai fini malgré tout par m'attacher aux personnages et j'ai trouvé que Claude Arnaud savait bien décrire les émotions, au point qu'elles sont profondément ressenties par le lecteur. Je ne dirais pas non pour lire un autre livre de cet auteur mais pas tout de suite.
Bonne découverte grâce aux Parfumés et les auteurs du mois de mai 2015. | |
| | | pia Zen littéraire
Messages : 6473 Inscription le : 04/08/2013 Age : 56 Localisation : Entre Paris et Utrecht
| Sujet: Re: Claude Arnaud Mar 19 Mai 2015 - 19:22 | |
| Brèves saisons au paradis
Les années 80. Claude vit avec deux hommes. Jacques, dont il est amoureux et Bernard le « vieil » amant de celui-ci qui accepte sa présence.
Claude a commencé des études de lettres et vit avec eux dans ce monde d’artistes qui foisonnent et se croisent. Ils sont doués pour le bonheur, vivent une éternelle adolescence, refusent la banalité, révèrent l’excentrisme et les esprits corrosifs. Ils l’accueillent, le reconnaissent, le révèlent à lui-même.
Il vit comme dans une bulle, qui menace d’éclater un jour, ces moments qui échappent à la morosité. Il se définit grâce à eux et restitue, par le biais des lettres, qui sont sa vie, ce qu’il voit.
Pauvres et riches, autodidactes et diplômés sont donc les bienvenus chez nous, dès lors qu’ils suscitent le désir, l’intelligence ou le rire, savent chasser l’ennui et combattre le spleen…[…]
Débarrassé de la sensibilité en excès qui aura meurtri mon adolescence, j’assimile la gentillesse ordinaire à de la niaiserie et la pondération au manque de personnalité ; abondant quand j’admire, sec quand je méprise, je n’aime que les êtres aptes à nager dans le fleuve des mots et à affronter les orages de la vie, me détourne de tous ceux qui ne s’autorisent pas à vivre.
Il revient sur les différentes époques qu’il a vécues, 68 comme jeune adolescent, communiste, révolté, puis les années 80. Ses engagements, ses désengagements, ces mues successives qui le font passer d’un extrême à l’autre et qu’il analyse avec intransigeance et lucidité. Ses petites trahisons qui le culpabilisent et qu’il essaye d’accepter. Son besoin d’appartenir, d’être un initié.
Le passé parait toujours plus insouciant et rieur qu’il ne fut : il n’angoisse plus pour déjà avoir été vécu. Ces temps si favorables aux travailleurs, aux prisonniers et aux fous témoignaient pourtant d’une avidité intellectuelle qui détonne avec la soif délirante d’objets que la société célèbre désormais, ou son obsession de l’image et de la réussite qu’entretiennent des films publicitaires projetés jusque dans les cinémas, durant ces nuits blanches où des milliers de fans viennent voir briller la marchandise.
Et puis sa recherche pour comprendre l'ambivalence de ses désirs pour les hommes comme pour les femmes.
Ecriture foisonnante qui trouve le mot juste pour traduire les pensées. Introspection d’un homme qui voit dans tout ce qui l’entoure la beauté et qui nous fait partager sa grande érudition et son amour de l’Art sous toutes ses formes.
Je m’exerce à résumer les années que je viens de vivre en à peine plus de mots : « du tous à l’usine au tout-à- l’égo ». | |
| | | shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
| Sujet: Re: Claude Arnaud Mar 19 Mai 2015 - 20:46 | |
| Ah, je ne sais pas pourquoi j'avais dans l'idée qu'il s'agissait d'un philosophe... n'importe quoi. Ce que tu écris, pia, me fait un peu penser à l'univers d'Yves Navarre et l'écriture a l'air intéressante. Je vais regarder de plus près cet auteur ! merci pour ton commentaire ! | |
| | | Bédoulène Abeille bibliophile
Messages : 17270 Inscription le : 06/07/2007 Age : 79 Localisation : Provence
| Sujet: Re: Claude Arnaud Mar 19 Mai 2015 - 21:37 | |
| Ah c'est donc autobiographique Pia ?
merci pour ton commentaire ma médiathèque n'a pas celui-ci mais "Proust contre Cocteau" et Qu'as tu fait à tes frères" | |
| | | pia Zen littéraire
Messages : 6473 Inscription le : 04/08/2013 Age : 56 Localisation : Entre Paris et Utrecht
| Sujet: Re: Claude Arnaud Dim 24 Mai 2015 - 10:16 | |
| Shanidar....Ah bon je ne sais pas. Je ne l’ai pas lu. Je vais regarder ça. Je ne sais pas que dire de la philosophie. Et je ne sais pas vraiment définir ce que c’est. Est-ce que broder et se faire des réflexions sur les expériences qu’on a vécues peut être assimilé à de la philosophie ? Alors il philosophe sur sa vie passée donc.
Bédou....c’est un livre autobiographique. Et Topocl me disait que Brèves saisons au paradis succède à Qu'as-tu fais de tes frères. Donc si tu as envie de lire Arnaud, tu devrais peut-être commencer par. Mais ça se lit tout de même très bien indépendamment. | |
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| Sujet: Re: Claude Arnaud | |
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| | | | Claude Arnaud | |
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