Que sais-je ?

Que sais-je ?


« Que sais-je ? » (QSJ) est une collection des Presses universitaires de France fondée en 1941 par Paul Angoulvent, rassemblant des livres didactiques exposant l'essentiel d'un sujet particulier dans un format court.
Source : wikipedia

Sur Wikipedia, 3935 titres sont répertoriés à ce jour (avril 2014)

Bernard Genetet
Histoire de l'immunologie

Exposé passionnant qui traite de l'histoire et de l'évolution des connaissances et pratiques concernant essentiellement le "moi biologique". On passe ainsi des pionniers tels que Jenner ou Pasteur jusqu'à la mise en pratique de l'immunopathologie et la thérapie cellulaire.

Ce fil tombe bien. J'ai lu un livre de cette collection récemment moi aussi.

Qu'est-ce qui t'a conduit vers un tel titre ?

Très irréguliers, les Que sais-je. Certains sont éclairants et très abordables, d'autres confus et obscurs.

colimasson a écrit:

Ce fil tombe bien. J'ai lu un livre de cette collection récemment moi aussi.

Qu'est-ce qui t'a conduit vers un tel titre ?

J'aime bien comprendre d'où proviennent certains concepts et idées qui paraissent aller de soi pour les initiés. Rien de tel qu'un fascicule de cette collection   
Et l'immunologie, un intérêt professionnel par le passé ...

topocl a écrit:

Très irréguliers, les Que sais-je. Certains sont éclairants et très abordables, d'autres confus et obscurs.

Et si tu nous faisais le plaisir de partager tes lumières sur des cas précis ?   

Impossible, c'est très ancien, le souvenir d'avoir vraiment beaucoup appris de certains, et séduite par leur clarté, m'être dit que c'était une collection géniale.Et ensuite avoir été très déçue sur d'autres. confus , obscurs, pour initiés. Mais impossible de citer des titres.

Super.
J'vais pouvoir passer mon bac cet année.

Une collection liée à de mauvais souvenirs pour moi : toujours promesse de clarté et séduisante par son format et sa concision , j'ai toujours été déçue par un contenu rébarbatif . Mais je suis  peut-être tombée  sur des "mauvais" !

églantine a écrit:

Une collection liée à de mauvais souvenirs pour moi : toujours promesse de clarté et séduisante par son format et sa concision , j'ai toujours été déçue par un contenu rébarbatif . Mais je suis  peut-être tombée  sur des "mauvais" !

C'est très classique et normé. L'impression de lire une dissertation étoffée avec thèse/antithèse/synthèse, ou peu s'en faut.
Mais y a parfois du bon -sans jamais être totalement éblouissant ?

colimasson a écrit:

églantine a écrit:

Une collection liée à de mauvais souvenirs pour moi : toujours promesse de clarté et séduisante par son format et sa concision , j'ai toujours été déçue par un contenu rébarbatif . Mais je suis  peut-être tombée  sur des "mauvais" !

C'est très classique et normé. L'impression de lire une dissertation étoffée avec thèse/antithèse/synthèse, ou peu s'en faut.
Mais y a parfois du bon -sans jamais être totalement éblouissant ?

A te lire, Coli, il me vient à l'idée que les Que sais-je sont une forme archaîque de vulgarisation...  Ils ont toujours une part plus ou moins indigeste, notamment dans la forme avec très peu de schémas, images .... On ne fait pas non plus un résumé succinct après chaque gros chapitre et les points essentiels ne sont pas toujours très bien mis en évidence ...

Ca fait longtemps que je n'en ai pas ouvert un. Ils m'ont été bien utiles pendant mes études et c'en est peut-être la raison (leur ton volontiers universitaire pas très attractif). J'ai gardé, car il est très bon, celui sur le roman policier. Il  pourrait intéresser les amateurs du genre ici, car il en présente bien l'histoire et les conventions, comme le pacte avec le lecteur. Par exemple le fait que l'assassin a forcément été présenté au lecteur au cours du roman (ce qui m'a permis de m'apercevoir que Henning Mankell n'hésitait pas à s'affranchir de cette règle   ).

Le français ne nous est pas échu par malheur. Dès la fin du Moyen Age, nos semblables de langue se sont interrogés sur son origine et sur ses affiliations possibles avec le latin. Une chose est sûre : l’origine du français est antérieure à ces interrogations.


Bernard Cerglini s’aide de la linguistique historique pour affirmer que l’origine du français est liée aux Serments de Strasbourg. Prononcés en 843, ces serments signent l’alliance militaire entre Charles le Chauve et Louis le Germanique contre leur frère Lothaire afin de se partager l’immense royaume hérité de Louis le Pieux, fils de Charlemagne.
Auparavant déjà, d’autres documents nous attestent les balbutiements du français tel que nous le connaissons : le vase de Soisson, les Gloses de Reichenau ou le Sermon sur Jonas prennent leurs libertés face au latin classique encore fréquemment utilisé pour les écrits. Qu’est-ce qui différencie ces témoins des Serments de Strasbourg ? Pour Bernard Cerquiglini, un élément est déterminant : la dimension politique et unificatrice de ces derniers face aux enjeux principalement littéraires des premiers. Qu’il soit seulement permis de s’amuser avec le langage, lorsque cela n’implique pas une communauté politique, ne permet pas de conclure à la naissance d’une nouvelle langue ; il lui faut aussi une dimension universale.


« Depuis quand le français existe-t-il ? Depuis le jour où son altérité et sa spécificité, dues à son développement interne, sont reconnues et désignées. Du jour que celles-ci sont utilisées consciemment, dans un but de communication, dans une relation de pouvoir, et que cet emploi prend la forme du savoir, c’est-à-dire l’écriture. Depuis quand parle-t-on français ? Depuis qu’on l’écrit. »


Sous forme d’un développement clair décomposé en cinq chapitres, Bernard Cerquiglini déroule une démonstration brillamment illustrée et contextuellement ancrée qui ne nous laisse pas douter que la grammaire historique reconnaît aux Serments de Strasbourg la paternité de notre français. Si les descendants de Charlemagne ne s’étaient pas querellés lors de la répartition du territoire, notre français n’aurait peut-être été attesté que des siècles plus tard, à la manière de l’italien qui ne commença à être unifié que sous la vaste influence littéraire de Dante. On remercie Bernard Cerquiglini pour cette réponse claire et définitive qui n’est seulement –il faut le rappeler- que la réponse de la linguistique historique.

Citation :

« Polyglotte, le territoire de Lothaire est neutre, « non marqué » dirait un linguiste, dans l’opposition qui, de façon univoque, distingue les domaines de Louis et de Charles. Réduit, au plan politique, à quelques symboles, au plan de la langue, il n’existe pas. Car c’est bien l’appartenance homogène aux parlers roman et germanique qui discrimine les territoires des vainqueurs, et qui réalise leur projet, le partage de l’empire, instituant durablement hégémonies territoriales et zones d’influence. Dès 843, l’Europe est d’abord un fait linguistique. »

Les serments de Strasbourg sont cités en général comme le premier texte qui ne soit plus du latin, mais du roman, qui après une certaine évolution, allait devenir le français. La thèse n'a donc rien de révolutionnaire.
Est-ce que livre ne fait qu'argumenter cette assertion, parce que le titre m'avait laissé supposer autre chose, une histoire de la naissance progressive du français, qui m'aurait d'avantage intéressée ?

La thèse n'a rien de révolutionnaire mais il revient sur la démarche qui a permis de l'avancer comme thèse principale.
Il cite vaguement les autres textes qui ont servi de base à la réflexion sur l'émergence du français, mais il ne s'y attarde pas. Je ne pense pas que ce livre t'apprendrait grand-chose, et il ne t'intéresserait certainement pas...