Cordwainer Smith

Cordwainer Smith [1913 - 1966] - Science fiction



Cordwainer Smith n'est pas à la base un écrivain. Après un diplôme en science politique, il travaille lors de la seconde guerre mondiale dans les renseignements américain et sera sollicité dans la guerre de corée. Un de ses ouvrages, qui selon wiki est un classique de ce domaine d'étude est : Psychological Warfare (1948). Peut être bien que c'est pas de tout repos comme taf car il est mort d'un arrêt cardiaque à l'age de 53 ans, laissant sont œuvre littéraire en suspens.
(merci wiki)

Son œuvre littéraire est celle des seigneurs de l'instrumentalité. Un ouvrage de 27 nouvelles et un unique roman qui, pour les amateurs de littérature de l'imaginaire, est une vraie pépite, pas trop connue, mais reconnue. De l'imaginaire, car ici la science fiction se veut plus fiction que science. On pourrait même parler de fable, d'une vision fabuleuse du futur, fabuleuse comme charmante, cruelle, scintillante et colorée.



A mille lieu de l'excellent monde métallique et froid d'Asimov, peuplé de robot au cerveau positronique, de ses complots machiavéliques et de sa construction rigoureuse, solide, Smith nous offre ici une vision complètement saturée de couleurs et éclatée aux travers de courtes nouvelles formant un grand tout. Ce n'est plus le bleu du métal, mais celui de la profondeur de l'espace, ce n'est pas le rouge du laser, mais le rouge du feu qui brulera, sur la place publique,  les sous-humains comme D-jeanne, la femme chien. Ici les vaisseau ne se propulsent pas avec des moteurs atomiques mais à l'aide de grandes voiles tendues pour capter l’énergie lumineuse venue du cœur des étoiles, là on ne se sert pas des ordinateur et des IA pour piloter les voyages interstellaires, mais c'est à l'aide des instinct et de l’acuité des chats que l'on détecte les dangers (il se tissera parfois d'étrange relation amicale entre les félins et les sondeurs). Et l'espace n'est pas un vague champ de bataille pour une guerre galactique, mais c'est une nouvelle géographie où les sondeurs ressentent le premier effet :

Citation :

Et qu'est-ce que le Premier Effet ?
— Personne ne le sait. Personne ne le sait, dit le choeur du bout des lèvres
- Personne ne le saura jamais. Trop nombreuses sont les variables. -Comment connaissons-nous le Premier Effet ?
— Par la Grande Douleur de l'Espace, dit le choeur.
— Et par quel autre signe ?
— Par la nostalgie, ô la nostalgie de la mort !"

Allant au delà et ailleurs que la seule projection du futur, c'est une fable sur la mort de l'homme et sa redécouverte, la douleurs de l'existence d'une humanité face au néant et sa vulnérabilité.

(dans sa langue originale le cycle se nomme "The rediscovery of Man")

Illustration du cylce par Pierre Lacombe :