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| Sabahattin Ali [Turquie] | |
| | Auteur | Message |
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kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Sabahattin Ali [Turquie] Ven 20 Juin 2014 - 7:24 | |
| Né en 1907 dans la région de Gumuldjiné, Sabahattin Ali publie ses premières nouvelles dans les années trente. À la suite d'un écrit satirique critiquant Atatürk, il est accusé de propagande et emprisonné. Il devient la cible des nationalistes turcs après la parution du Diable qui est en nous en 1940. Il est assassiné en 1948 alors qu'il tente de fuir vers la Bulgarie. Source : Editeurplus d'infos (en anglais) | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Sabahattin Ali [Turquie] Ven 20 Juin 2014 - 7:24 | |
| Le diable qui est en nous - Citation :
- Présentation de l’éditeur
Contraint d'accepter un travail de rond-de-cuir pour financer ses études à Istanbul, Ömer garde un regard lucide sur le monde, et la fraîcheur de ses rêves juvéniles, malgré la précarité matérielle qui lui laisse peu d'espoir de réussite. Il s'éprend de Macide dès leur première rencontre. Les deux jeunes amants tentent de construire une vie commune malgré le dénuement. Ömer n'est pas à la hauteur de ses aspirations et supporte mal les sacrifices qu'impose la vie de couple. Ses mauvaises fréquentations le conduisent à commettre des actes que sa conscience condamne et l'amour se désagrège au sein du jeune foyer. Du beau rêve des premiers jours, l'âpreté du quotidien ne laisse que des lambeaux. Ömer n'accuse que lui-même : le coupable, c'est le diable qui est en lui et qui le pousse à céder à ses pulsions. Istanbul dans les années 30. L’histoire entre Ömer et Macide semble couler à la douce à travers ces pages. Mais c’est plus qu’un roman d’une rencontre et une histoire d’amour. Sabahattin Ali montre non seulement le milieu bourgeois de ces temps (la famille de Macide) mais aussi la scène intellectuelle d’Istanbul. Et comme un ami de l’auteur le disait, il y a toujours du réel dans ses romans, on peut conclure qu’un certain pourcentage d’Ömer est l’alter ego de Sabahattin Ali. Ecriture fluide et une histoire qui fait plaisir à suivre. Très bon moment de lecture. J’ai trouvé un avis qui en dit plus et en mieux pour vous donner envie de lire ce livre : iciTout comme pour le livre de Yusuf Atilgan, j’ai opté de le lire en version allemande. La collection concernant la littérature turque de la maison d’édition Unionsverlag est très bien faite en plus d’utiliser des images de peintres turcs pour les couvertures. Dans ce cas c’est Refik Epikman qu’on a choisi | |
| | | silou Agilité postale
Messages : 601 Inscription le : 24/05/2012 Localisation : centre
| Sujet: Re: Sabahattin Ali [Turquie] Sam 28 Juin 2014 - 17:21 | |
| Merci Kena pour ce fil, (est-ce que dans l'index alphabétique on ne devrait pas le trouver à A plutôt qu'à S ?) il y a 3 romans de Sabahattin Ali traduit en français : Youssouf le taciturne, Publications orientalistes de France, 1977. Le serpent à plumes (Motif), 2003. La madone au manteau de fourrure. Le serpent à plumes, 2007. Le diable qui est en nous . Le serpent à plumes, 2008. Je partage tout à fait ton avis sur Le diable qui est en nous , et je trouve que Timour Muhidine donne effectivement une très bonne idée du roman dans sa présentation, merci pour ce lien. Voici quelques extraits donnant un tout petit aperçu de la richesse de l'écriture et de la traduction de Jean Descat : "Regarde, des nuages épars s’approchent. Ce sont des brins de nuages, tout menus, tout serrés, comme une branche de pruniers en fleurs… Dans un instant ils vont flirter avec la lune." "Mais quel avenir lui aurait offert une maîtrise de philosophie, à part un emploi à soixante-dix livres par an dans une bourgade d’Anatolie ? Il ne songeait nullement à quitter Istanbul. Il se sentait lié à cette ville par toutes les fibres de son être et tentait de se l’expliquer ainsi : « Un homme qui a des idées ne peut pas quitter Istanbul avant d’avoirs bien formé son esprit… Or, malheureusement, dans notre pays, cette ville est encore la seule à développer une vie culturelle… Et puis c’est Istanbul… On voit bien comme le cerveau s’étiole lorsqu’on est loin d’ici… Il suffit de regarder les anciens camarades quand on va en vacances… » Quand il était plus sincère, il était forcé de s’avouer qu’il exagérait l’importance de cette vie culturelle. -Allons donc, rétorquait-il à ses camarades qui étaient encore plus épris que lui d’Istanbul, nous ne voulons pas quitter cette ville, mais combien de fois par an entrons-nous dans une bibliothèque ? Que connaissons-nous à part quatre ou cinq rues et autant de cafés ? Nous répétons : la vie intellectuelle, la vie intellectuelle, mais avec toutes nos prétentions nous ne sommes capables que de verbiages stériles. […] Nous avons réussi à nous persuader que c’était une affaire importante de traîner ici, sans aucun but, notre doux désoeuvrement . C’est à cela que nous tenons … Ici, il n’y a pas besoin de se creuser la tête pour se convaincre soi même et faire croire aux autres qu’on est un intellectuel… Le voilà, le charme envoûtant d’Istanbul." "Il tapota la tête d'Omer : - Cette tête là peut mieux faire... Tu te fais du tort et tu n'en as pas le droit ! Tu n'es pas comme tout le monde, tu es intelligent, supérieur aux autres, tu as le droit de les prendre en mains, c'est même ton devoir. Il suffit que tu le veuilles. Tu dois être absolument résolu et prêt à tout sacrifier pour atteindre ce but: diriger les autre, les commander. Il n'y a rien de tel pour gâter un homme que de vivre dans les rêves, d'entretenir les sentiments dignes d'un enfant, ou plutôt d'une femme. Je me demande comment tu as pu lier ta vie à une de ces créatures. Elles ne sont rien de plus que des jouets. Sois un homme digne de ce nom, un être ferme, dur et impitoyable, qui n'a de culte que pour la force. Les gens de notre espèce doivent modeler le monde selon leurs conceptions et le troupeau n'a qu'à se soumettre. Omer le regarda du coin de l'oeil. Jamais Nihat n'avait déliré à ce point-là : - Tu es malade mon vieux demanda-t-il ? Nihat leva la main comme pour le saisir à la gorge et marmonna : - Imbécile... J'essaie seulement de te parler comme à un homme. Tu ne veux pas te joindre à nous ?"
Je ne suis pas sure que ce roman soit si facile à trouver mais il est dans ma bibli et je peux facilement le cercler pour les amateurs d' un très bon moment de lecture . | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Sabahattin Ali [Turquie] Sam 28 Juin 2014 - 17:29 | |
| Je viens de commander quelques écrivains turcs... Etrange, non ? | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Sabahattin Ali [Turquie] Sam 28 Juin 2014 - 18:12 | |
| - silou a écrit:
- Merci Kena pour ce fil, (est-ce que dans l'index alphabétique on ne devrait pas le trouver à A plutôt qu'à S ?)
en effet, je vais informer nos abeilles travailleuses de le changer j'ai aussi beaucoup aimé ce roman et je suis sûre de revenir vers cet auteur | |
| | | silou Agilité postale
Messages : 601 Inscription le : 24/05/2012 Localisation : centre
| Sujet: Re: Sabahattin Ali [Turquie] Sam 28 Juin 2014 - 19:09 | |
| - kenavo a écrit:
j'ai aussi beaucoup aimé ce roman et je suis sûre de revenir vers cet auteur Je pourrai mettre quelques mots sur les autres romans traduits en français. Est-ce que tu aurais la chance de trouver certains de ses poèmes traduits en allemand ? | |
| | | silou Agilité postale
Messages : 601 Inscription le : 24/05/2012 Localisation : centre
| | | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Sabahattin Ali [Turquie] Sam 28 Juin 2014 - 22:00 | |
| - silou a écrit:
- Je pourrai mettre quelques mots sur les autres romans traduits en français.
ah mais oui, bonne idée - silou a écrit:
- Est-ce que tu aurais la chance de trouver certains de ses poèmes traduits en allemand ?
non, à part les trois romans qui existent en traduction française, il n'y a rien d'autre de lui en allemand mais cela pourrait changer dans un futur proche, puisque le dernier livre qui a été traduit ( Youssouf le taciturne) date de mars 2014 ( La madone au manteau de fourrure a été publié en 2013) ... donc, il me semble qu'ils ont 'redécouvert' cet auteur ( Le diable qui est en nous a été publié en 2007) je vais en tout cas garder un oeil sur des prochaines parutions | |
| | | silou Agilité postale
Messages : 601 Inscription le : 24/05/2012 Localisation : centre
| Sujet: Re: Sabahattin Ali [Turquie] Lun 7 Juil 2014 - 20:05 | |
| La Madone au manteau de fourrurePublié en Turquie en 1943, traduit par Jean Descat aux Editions du Rocher - Le serpent à plumes en 2007 (214 p.) C'est le troisième roman publié en France de Sabahattin Ali. La toile de fond n’est plus Istanbul et la Turquie des années 1930 mais une histoire d’amour est à nouveau au centre du récit. Présentation de l'éditeur : A la fin de la Première Guerre mondiale, le père de Raif Efendi, producteur de savon, l'envoie à Berlin pour y apprendre le métier. Le jeune Turc s'éprend de l'image d'une femme, celle d'une certaine Maria Puder dont il admire l'autoportrait au cours d'une exposition, un tableau intitulé La Madone au manteau de fourrure en raison de la ressemblance avec la Madonna d'Andrea del Sarto.
Raif Efendi est un jeune turc, introverti, trop souvent blessé en raison d’une très grande sensibilité. Depuis bien longtemps il lui devenu impossible d’exprimer ce qu’il ressent et il ne trouve plus de sens à sa vie que dans les rêves qu’il imagine et la lecture. Maria Puder elle n’a pas peur de s’exprimer, elle a décidé de tenir à distance tous les hommes car elle ne croît pas qu’un sentiment désintéressé puisse les animer. " Savez-vous pourquoi je hais tous les hommes ? Eh bien, c’est parce qu’ils croient avoir des droits sur nous… Comprenez-moi bien, sans même ouvrir la bouche ils ont des ces regards, de ces sourires, de ces gestes, de ces façons d’agir, surtout avec les femmes. Il faudrait être aveugle pour ne pas voir leur sotte prétention : il n’y a qu’à regarder leur stupeur quand ils essuient un refus. Ils ne peuvent pas s’empêcher de se prendre pour des chasseurs de gibier. Nous ne sommes bonnes qu’à nous soumettre, à obéir, à leur donner ce qu’ils demandent. Je suis écoeurée par leur stupide arrogance. Comprenez-vous cela ? c’est pour cette raison que je pense que nous pouvons être amis. Parce que vous n’avez pas cette fatuité… Mais on ne sait jamais. J’ai vu parfois de petits agneaux montrer des crocs de loup. "
C'est résumer un peu rapidement le livre car on n'entre pas tout de même si simplement dans cette histoire, mais il faut laisser quelques découvertes au futur lecteur... On retrouve dans ce troisième roman une grande finesse dans l’analyse des comportements humains. Une réflexion sur la solitude, le sens de l’existence et des sentiments. Sabahattin Ali est un homme épris de justice et de tolérance, qui cherche à comprendre . - Ainsi, vous êtes juive ? - Oui…Pourquoi, vous n’aimez pas les Juifs ? - Quelle drôle d’idée… Ces choses n’existent pas chez nous. « Tout ce que je voulais moi, c’est tâcher d’analyser ce qui se passait dans la tête d’un autre, dans la clarté ou la confusion de son esprit. Car l’homme le plus simple, le plus misérable, voire le plus sot du monde possède une âme dont la complexité m’étonnera toujours. Pourquoi refusons nous de l’admettre, et qu’est-ce qui peut nous faire croire que rien n’est plus facile que de comprendre les autres et les juger ? Pourquoi sommes-nous ainsi ? Nous nous gardons bien de nous prononcer sur les qualités d’un fromage que nous goûtons pour la première fois, mais dès la première rencontre , nous portons sur les autres un jugement catégorique dont nous faisons état sans le moindre scrupule. » | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Sabahattin Ali [Turquie] Lun 7 Juil 2014 - 21:26 | |
| Merci pour cette présentation... je suis certaine de continuer avec cet auteur... et je présume que Sabahattin Ali avait des connaissances d'allemand parce que donner le nom de 'Puder' à une femme dont le futur producteur de savon va tomber amoureux est drôle... Puder est le mot allemand pour poudre | |
| | | silou Agilité postale
Messages : 601 Inscription le : 24/05/2012 Localisation : centre
| Sujet: Re: Sabahattin Ali [Turquie] Lun 7 Juil 2014 - 21:48 | |
| - kenavo a écrit:
- je présume que avait des connaissances d'allemand parce que donner le nom de 'Puder' à une femme dont le futur producteur de savon va tomber amoureux est drôle...
Puder est le mot allemand pour poudre Merci pour cette précision, cette pointe d'humour est bonne à noter. Sabahattin Ali était professeur d'allemand, il a reçu une bourse d'étude pour aller étudier la langue en Allemagne, il y a passé deux ans je crois. | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Sabahattin Ali [Turquie] Mar 8 Juil 2014 - 6:36 | |
| - silou a écrit:
- Sabahattin Ali était professeur d'allemand, il a reçu une bourse d'étude pour aller étudier la langue en Allemagne, il y a passé deux ans je crois.
ah mais oui, j'avais lu cela sur sa page Wikipédia anglais... et puis oublié à nouveau | |
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