[BD] Alain Bujak

Alain Bujak



Il est né en juillet 1965

Le photographe Alain Bujak est né en juillet 1965. Il débute en tant que tireur de photos au sein de l'Etablissement cinématographique et photographique des armées, à la galerie Camera Oscura puis à l'atelier Demi-Teinte à Paris. Il travaille régulièrement pour des entreprises et des collectivités, notamment pour la ville de Dreux où il réside. En 2008, lors d'un reportage photo dans un foyer social de Dreux, il fait la connaissance d'Abdesslem, Marocain octogénaire et ancien tirailleur. Cette rencontre lui inspire une série de photographies exposées en 2012 à la Maison des Arts de Dreux et un texte, Un Berger sous les drapeaux, adapté au théâtre par Marc Béziau sous le titre Abdesslem l'oublié. De leurs discussions naît ensuite Le Tirailleur, un émouvant roman graphique illustré par Piero Macola

Bibliographie sélective

Photo
   Résidence sociale Bellevue, Dreux : la Maison du possible (2008)
   Sapeurs-pompiers : le secours au quotidien (2007)
   La Loire, un fleuve vivant (2007)
   Dreux, une ville, un élan (2006)

BD
   Le Tirailleur (illustré par Piero Macola, 2014)


Aime passer du temps avec les gens. L’écoute et l’investigation sont un préalable immuable. Après, il peut écrire et photographier des histoires simples, sans grands décors, ni exotisme. Donner au quotidien de chacun sa richesse. Des rencontres pour faire des livres et des expositions.

Source =son site

Il irait peut-être mieux dans la catégorie photo, mais je l'ai découvert par sa BD (les modérateurs feront ce qu'ils voudront de ce fil déplaçable)

Le tirailleur.
Texte Alain Bujak ; illustration Piero Macola.



En 2008 lors d'une résidence à Dreux au foyer Sonacotra, Alain Bujak fait la connaissance d'un octogénaire,Abdesslem. Ils se lient d'une espèce d'amitié, et peu à peu, au fil des visites au foyer, Abdesslem lui raconte son histoire, qu'il n'a même encore jamais transmise à ses propres enfants.

Abdesslem est né à Taza, au Maroc, dans une campagne magnifique où il est berger pour son père.



Lors d'une visite à la  ville (40 km à piedAR) il est enrôlé sans qu'on lui demande son avis dans l'armée française .



Plutôt fier et curieux au début...

... il déchante vite. Drôle de guerre, combats meurtriers vers Lunéville, camp de prisonnier allemand dédié aux prisonniers « de couleur »,  puis travail forcé dans une ferme auvergnate. Il est rapatrié au Maroc...

...d'où il repart pour l'Italie (bataille de Garigliano).
Les engagements forcés s’enchaînant, il se retrouve en Indochine.



Il a trouvé le moyen de fonder une famille au pays, mais qu'il ne voit guère, puisque le paiement d'une pension de guerre de misère l'oblige à séjourner 9 mois par an en France dans une situation de misère pécuniaire, affective et sociale.






Le récit se partage, et c'est ce qui est particulièrement touchant, entre des images d' Abdesslem qui raconte, des vues de son lieu de vie en France, si l'on peut appeler cela un lieu de vie...

 

....celles de ses souvenirs, les paysages de l'enfance, ....



...les situations de guerre.




Le dessin crayonné aux couleurs à la fois douces et sombre, qui sait se servir de la page blanche...

...donne une force poignante et sobre à ce récit d'une humble vie qu'on ne peut lire qu'avec une compassion mêlée de honte horrifiée.

Dans la dernière partie, l'envie de revivre et mourir au pays entouré des siens a fait renoncer Abdesslem à sa pension. Alain Bujak le retrouve au Maroc,  pour l’aider à faire valoir ses droits, pendant  quelques jours d'amitié partagée avec lui et sa famille. Il s'y passe  des moments d'une force et d'une intensité bouleversant. Il en ramène de superbes photos en noir et blanc, intimes et discrètes à la fois.

ah mais oui, j'ai entendu Alain Bujak à la radio racontant l'histoire de cette bédé et surtout de sa rencontre, tellement particulière, avec Abdesslem. C'était un très beau moment radiophonique mais je n'avais pas trouvé le temps de chercher cette bédé. Merci topocl ! c'est noté !

ce livre se trouve depuis quelques semaines sur ma PAL, merci pour ta belle présentation, je sens que je vais aimer autant que toi!