Les Combattants [Thomas Cailley]

Comme quoi, les ressentis peuvent être différents en face d'un film. Moi j'ai eu le sentiment de cette souffrance, angoisse, impossibilité de contact avec l'autre, pas par choix. Et la sortie de l'adolescence, période critique entre toutes, où ce qui pouvait être encore contenu et un peu maîtrisé, prend le dessus. Et la conversion de l'angoisse dans cette crainte de la fin du monde, et l'obsession de s'y préparer. Pour extérioriser l'angoisse.

ou alors disons que le le choix est une façon d'essayer de se faciliter l'impossibilité ?

animal a écrit:

ou alors disons que le le choix est une façon d'essayer de se faciliter l'impossibilité ?

animal a écrit:

ou alors disons que le le choix est une façon d'essayer de se faciliter l'impossibilité ?

Je pense beaucoup plus pour cette théorie.

Cette phase où on se sent déphasé et qu'on fait le choix de se déphasé encore plus.

Je comprends mieux la façon dont l'exprime Quennie.

Après, il faut s'entendre ce que l'on entend par choix. Parce que s'il y a déjà déphasage, alors le choix se résume à continuer et à être mal, ou à essayer d'avoir le sentiment de se sentir mieux, dans une sorte de fuite en avant, en déplaçant le problème de son propre mal être sur un élément extérieur (fin du monde), et se donner l'illusion que le fait d'être coupé des autres est choisi. Mais cela peut permettre en effet de se sentir moins angoissé. Mais je crois qu'à la base il y a le déphasage dont parle Queenie. Et encore une fois, je trouve très fine la façon dont dans le film Arnaud arrive à communiquer avec Madeleine, en ne remettant pas en cause son obsession.

Je n'ai pas envisagé ce film sous un angle psychologique. C'est une fantaisie autour de thèmes contemporains sur la menace d'un monde inquiétant et oppressant. Il y a cette idée que nos névroses quotidiennes peuvent se rencontrer et trouver un chemin à travers cet espace menaçant. Ils sont comme des enfants qui s'inventent des jeux pour apprivoiser l'existence.

Je crois que tout adolescent sain d'esprit et avec quelques neurones se sent forcément déphasé : c'est une période de vie où les autres sont soit débiles soit forcenés. Une période où le corps change. Une période où on oblige à regarder loin dans l'avenir (déphasage avec le présent).


Marko, si tu vois dans ce film une idée que nos névroses quotidiennes peuvent se rencontrer (etc) c'est que tu l'envisages tout de même sous un angle psychologique non ?
Les névroses, c'est pas une fantaisie (quoique... !)

Je sais bien que les adolescents d'aujourd'hui commencent très tôt et le restent trèèès longtemps. Mais Madeleine est en Master, cad mini 4 ans après le bac..Le critère qu’elle soit chez ses parents (en fait on n'en sait rien [on ne sait finalement rien de Madeleine] c'est peut-être seulement pour les vacances) ne suffit pas pour l'exclure de quelque chose qui commencerait à entrer dans l'âge adulte.

Queenie a écrit:

Marko, si tu vois dans ce film une idée que nos névroses quotidiennes peuvent se rencontrer (etc) c'est que tu l'envisages tout de même sous un angle psychologique non ?
Les névroses, c'est pas une fantaisie (quoique... !)

Si tu veux. Mais je ne pense pas que le film cherche à faire un portrait sociologique ou psychologique. Ça serait un peu caricatural dans ce domaine. C'est d'abord ludique et gentiment décale. J'ai vu des gamins en train de jouer à faire la guerre pour se battre contre des moulins à vent. Sauf qu'à un moment donné ils sont prêts pour faire face en adultes à un vrai problème. Leur rencontre et leur amour leur donnent cette énergie en tout cas.

Marko a écrit:

Si tu veux. Mais je ne pense pas que le film cherche à faire un portrait sociologique ou psychologique. Ça serait un peu caricatural dans ce domaine. C'est d'abord ludique et gentiment décale. .

Et bien, finalement, nous avons eu le même regard sur ce film, Marko !

Je crois quand même qu'il y a pour Arnaud et Madeleine cette entrée dans l'âge adulte, période qui peut être très anxiogène. Un sujet éternel, par particulièrement lié à notre époque. Et effectivement, leur rencontre les aide, chacun à sa façon. Et évidemment le metteur en scène apporte un côté ludique, pour parler du sujet, qui pourrait être bien plus réaliste ou sombre.