Rachi de TroyesPour donner un bon résumé, le quatrième de couverture m’apparaît être tout à fait correct.
" Et que dit Rachi ? " Cette question rituelle rythme aujourd'hui encore l'étude traditionnelle de la Bible et du Talmud. Rachi est l'acronyme de Rabbi Salomon ben Isaac de Troyes (1040-1105), maître champenois qui, le premier, écrivit un commentaire exhaustif sur l'ensemble des textes sacrés du judaïsme. Après lui, plus personne n'entreprit une telle tâche, tant son œuvre semblait parfaite. Il fut le professeur direct ou indirect de presque tous les sages d'Europe du Nord et son génie fut même reconnu dans le monde chrétien. A ce jour, des centaines de commentaires ont été écrits sur son œuvre et les linguistes trouvent chez lui un témoin précieux de l'ancien français. L'auteur nous expose ici la vie, l'œuvre et l'influence de Rachi tout en dressant un portrait vivant de la vie juive dans la France du Moyen Age.
En effet, ce livre est une biographie d’un des plus grands exégètes de la bible hébraïque ainsi que du Talmud. Pour avoir une idée de son importance, je vous livre les termes trouvés dans Wikipedia qui sont fidèles à ce que j’ai lu :
« Rachi n’est pas le premier commentateur, mais il est le Parshandata, le « Commentateur de la Loi ». Ses commentaires sont considérés comme d'une inspiration divine. Il se dit que le Talmud sans son commentaire serait comme un livre scellé. Il est le premier livre juif à être imprimé en hébreu (Calabre 1475). Son commentaire édité en marge du texte est typographié à partir d'une semi-cursive italienne, pour différencier le commentaire du corpus du texte biblique, et qui ne tardera pas à être connue sous le nom d’« écriture Rachi ».
Ecriture RachiDes théologiens chrétiens, dont Nicolas de Lyre ou Martin Luther, le lisent et s’en inspirent. »
Ce texte de 130 pages à peine se décompose en 8 chapitres :
- La culture juive occidentale avant Rachi. J’y ai appris des notions sur les communautés juives de l’époque, leurs liens et rapports. Outre les communautés séfarades et ashkénazes, on distingue les communautés baignant dans la langue d’oil et la langue d’oc.
- La vie de Rachi. Elle est celle d’un homme simple qui vit de ses vignes. En effet, à l’époque, un maître créait son école, suivi par des disciples mais ne se faisait pas payer … C’était plutôt à eux de subvenir aux besoins de leurs disciples. De plus ils devaient savoir s’organiser entre leur mission de transmission de la connaissance et leurs activités professionnelles. Des métiers liés à la banque étaient assez recherchés car ils laissaient du temps pour l’étude.
- Le Troyes de Rachi où on expose les relations entre chrétiens et juifs, l’impôt, les foires et l’organisation communautaire
- Le commentaire biblique
- Le commentaire du Talmud.
- Le décisionnaire, notamment pour donner des réponses aux problèmes rencontrés dans la vie quotidienne.
- Le poète liturgique, notamment au travers de piyouts.
- L’influence de Rachi sur les commentateurs de la Bible, du Talmud et même de certains chrétiens.
En conclusion, ce livre permet de découvrir rapidement pour des non-initiés Rachi et ses contributions au judaïsme. Il lève surtout le voile sur des pans d’une culture, d’une histoire et d’une communauté que je ne connaissais pas et d’en connaitre plus. Belle découverte !
Portrait de Rachi, Lyon, 1539