Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 LC Simone Weil : L'enracinement

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Bédoulène
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Bédoulène
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MessageSujet: Re: LC Simone Weil : L'enracinement   LC Simone Weil : L'enracinement - Page 4 EmptySam 25 Oct 2014 - 18:17

ben en fait c'était le début de mon brouillon et quand je suis revenue pour compléter, un bon 1/4 d'heure

j'ai cliqué sur publier et une fenêtre s'est ouverte disant vous n'avez pas de brouillon

et fffffffffffffffffffffffffffit tout parti

je vais recommencer sur word sourire
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Bédoulène
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MessageSujet: Re: LC Simone Weil : L'enracinement   LC Simone Weil : L'enracinement - Page 4 EmptySam 25 Oct 2014 - 19:06

Simone Weil connait très bien les Hommes, et la mentalité des paysans et des ouvriers.

à propos des paysans millionnaires : "Il faut qu'un complexe d'infériorité soit très fort pour ne pas être effacé par l'argent."

"Une mesure qui toucherait le coeur des paysans serait celle par laquelle on déciderait de regarder la terre comme un moyen de travail et non comme une richesse dans la répartition des héritages. Ainsi on ne verrait plus le spectacle scandaleux d'un paysan endetté tout au cours de sa vie envers un frère fonctionnaire qui travaille moins et gagne davantage."

Je verrais aussi comme injuste que le paysan conserve toute la terre sans compensation au ou aux autres enfants fonctionnaires (déjà considérés comme privilégiés) ou pas.

Il faudrait que ce premier contact complet du petit paysan  avec le travail, à l'âge de 14 ans, que cette première ivresse soit consacrée par une fête solennelle qui la fasse pénétrer pour toujours au fond de l'âme. Dans les villages les plus chrétiens, une telle fête devrait avoir un caractère religieux."

un baptême de la terre en quelque sorte !

quand S.Weil dit que les maisons de tolérance sont la honte de la France je suppose qu'elle parle de la  morale, personnellement je pense plus moi à l'exploitation de ces femmes

par tous ces concepts S.Weil nous amène lentement mais surement vers l'église, vers Dieu.

"C'est un scandale de voir combien, dans un village français entièrement catholique, la religion peut être absente de la vie quotidienne, réservée à quelques heures le dimanche, quand on songe avec quelle prédilection le Christ a emprunté le thème de ses paraboles à la vie des champs."

« De même que les étoiles et le soleil dont parle l’instituteur habitent les cahiers et les livres et n’ont aucun rapport avec le ciel, de même la vigne, le blé, les brebis dont il est fait mention le dimanche dans l’église n’ont rien de commun avec la vigne, le blé, les brebis qui se trouvent dans les champs et auxquels on donne tous les jours un peu de sa vie. »
Ce sont des images spirituelles  alors que ceux des champs sont des biens terrestres.

La laïcité est une affaire d’état alors que la religion est une affaire privée

« La formation spirituelle d’un enfant n’appartient à personne ; ni à l’enfant, puisqu’il n’est pas en mesure d’en disposer ; ni aux parents ; ni à l’état. »
C’est la raison pour laquelle j’estime que baptiser un enfant c’est lui imposer une religion,  il faut attendre qu’il soit lui-même mature pour choisir la religion qui lui convient.

« Un prêtre qui, ayant une occasion naturelle ( ?) de le faire, s’abstiendrait de parler du Christ à un enfant de famille non chrétienne serait un prêtre qui n’aurait guère de foi. »
Il n’abuserait pas de sa position et j’imagine que de toute façon même les « non-chrétiens » répondent correctement à leur enfants si ceux-ci s’interrogent sur la présence d’un ecclésiastique, d’une église etc………………..

« Tout instituteur ou professeur qui le désirerait et qui aurait les connaissances et le talent pédagogique nécessaires serait libre de parler aux enfants non seulement du christianisme, mais aussi, quoiqu’en insistant beaucoup moins, de n’importe quel autre courant de pensée religieuse authentique. Une pensée religieuse est authentique quand elle est universelle par son orientation. (ce n’est pas le cas du judaïsme, qui est lié à une notion de race)

C’est de la rouerie non  !  et je ne suis pas d’accord, le Judaïsme est une religion (elle n’a pas lu Koestler)

Quels sont les trésors purs des civilisations non chrétiennes et chrétiennes ?

« Il est naturel qu’étant en Europe, si l’on parle de religion, il s’agisse avant tout du christianisme. »

si ce n’est pas subjectif ça

à suivre


Dernière édition par Bédoulène le Dim 26 Oct 2014 - 20:41, édité 1 fois
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GrandGousierGuerin
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MessageSujet: Re: LC Simone Weil : L'enracinement   LC Simone Weil : L'enracinement - Page 4 EmptySam 25 Oct 2014 - 19:17

Merci Bedou ... je vois que tu avances à grand pas !
Et la religion, et surtout le christianisme - catholicisme, tient le haut du pavé !
Et que Weil, d'origine et de culture juive, nie que ce soit une religion à une époque où les droits de ces derniers n'ont été jamais été bafoués à ce point ... J'en reste tout Milo : les bras m'en tombent ...
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MessageSujet: Re: LC Simone Weil : L'enracinement   LC Simone Weil : L'enracinement - Page 4 EmptyDim 26 Oct 2014 - 10:54

S.Weil ne reniait pas ses origines, mais elle reprochait au Judaïsme d'avoir intégré l'Ancien Testament dans leurs textes (à peu près) l'un des écrits de mon livre s'intitule : "l'anti-judaïsme de Simone Weil" ce sont principalement des lettres qu'elle a adressé à des amis ou autres personnages.
La personne qui introduit ses lettres explique que ses parents ne l'ont absolument pas instruit de cette religion, le père étant agnostique et les parents de sa mère étaient des juifs libéraux." Etant donné que L'enseignement catholique ne donnait de l'Histoire sainte qu'une transposition édulcorée, sinon tronquée, souvent réduite à un recueil de belles images. Il n'est pas jusqu'à la liturgie qui ne révélât quelque chose d'un antisémitisme latent qui couvait dans la société d'alors."
De plus, Simone Weil qui embrassa si volontiers, comme tous ses condisciples, les positions de son maître Alain, s'imprégna d'un enseignement qui tenait en mépris ce Dieu de gloire et de toute puissance qu'était selon lui le Jéhovah de la Bible.


L'un de ses amis disait d'elle : "dès 1934 elle avait parfaitement compris qu'il est impossible d'abandonner Marx et de le suivre" ce qui peut expliquer ses nombreuses mentions .

C'est la lecture d' un poème anglais qui l'a, en quelque sorte "convertie". C'est au cours de sa récitation que, selon les termes dont elle use " le Christ est descendu et m'a prise" (cette façon de s'exprimer a d'ailleurs un peu choqué ceux à qui elle le disait)


tout le livre est intéressant car il comprend toutes ses oeuvres, mais il faut du temps car ce n'est pas une lecture qu'on avale, il faut macher tous les mots pour en saisir le goût. (c'est mon avis, et ce même si je ne suis pas toujours d'accord avec ce qu'elle écrit)
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shanidar
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MessageSujet: Re: LC Simone Weil : L'enracinement   LC Simone Weil : L'enracinement - Page 4 EmptyDim 26 Oct 2014 - 17:50

Arff ! je tente maladroitement de vous suivre mais j'ai bien du mal.

Je vous livre juste une réflexion (mais peut-être en avez-vous déjà parlé ?) :

Simone Weil, dans Les besoins de l'âme (oui j'ai pas mal stagné mais vous allez voir) parle de la patrie natale, de la protection contre les armées ennemies et de la liberté. Je ne peux m'empêcher de comparer ce qu'elle dit avec les principes qui expriment les fondements de la république française : liberté, égalité, fraternité. Sachant qu'en 1943, lorsqu'elle écrit son essai, ces 'mots d'ordre' ont été remplacé par Pétain en Travail, famille, patrie...

Je me suis demandée ce que nous, hommes et femmes du XXIème siècle nous posions comme regard sur, à la fois les principes républicains mais également sur ce ux de Pétain... Cette question extrêmement subjective m'a amené à penser qu'aujourd'hui les mots patrie, famille et travail n'ont sans doute plus exactement la même définition (ou en tout cas ne renvoie pas aux mêmes idéaux qu'à l'époque). Que dire de la patrie, de la famille et du travail dans un monde écrasé par la précarité, la mobilité (pour éviter d'employer le terme de mondialisation qui ne veut pas dire grand chose) et l'éclatement de la cellule familiale.

Si j'avais à défendre trois termes, qui me semble devoir être des obligations (tel que l'entend Simone Weil), je garderais volontiers liberté auquel j'associerais respect et solidarité. Respect envers la nature et notre environnement (quel qu'il soit), respect de l'autre, respect de soi ; et solidarité, car dans un monde où l'on ne cesse de nous baratiner sur le 'mieux vivre ensemble', j'ai l'impression que le goût du don, de l'échange ( de ce potlatch expliqué à peu près à la même époque que le livre de Weil par Mauss) pourrait permettre de repenser l'économie de marché basée sur la concurrence (et donc la hausse des prix) et peut-être de déjouer certaines règles de l'économie libérale. Je ne sais pas quel impact sur la consommation ont les nombreuses manières de recycler les objets ou les offres de service à travers bourses d'échanges, vide grenier et autres...

Et vous ?

J'ajoute que finalement elle est assez subtile Weil. En tout cas capable de nuancer ses propos de manière très habile (mais incroyablement rapide, d'où, paradoxalement, la lenteur de la lecture). J'ai beaucoup aimé sa description de l'ordre (qui n'est pas cette chose normée et rigide qui révulse) mais l'idée d'une possible harmonie du monde, d'une possible organisation telle celle qui dirige l'univers et qui serait donc d'un ordre plus cosmique, supra-humain, d'une logique qui dépasse l'entendement mais qui s'impose naturellement par son bien-fondé...
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MessageSujet: Re: LC Simone Weil : L'enracinement   LC Simone Weil : L'enracinement - Page 4 EmptyDim 26 Oct 2014 - 20:40

la devise "Liberté, égalité, fraternité" correspond assez aux valeurs qu'elle prône, mais apparemment pour elle ce n'est pas suffisant.

"Je ne sais pas quel impact sur la consommation ont les nombreuses manières de recycler les objets ou les offres de service à travers bourses d'échanges, vide grenier et autres..."

je pense que cela commence à avoir des effets, car soit c'est un besoin (pour paraphraser S.W. vital si, si) soit c'est un engagement pour la préservation de la Nature.

Simone Weil était fragile depuis son enfance, elle souffrait de maux de tête et a du à plusieurs reprises arrêter, soit les études, soit le travail.

Une anecdote : elle alla trouvé le directeur de l'établissement où elle étudiait pour une quête de bienfaisance, celui-ci lui demanda de garder son don anonyme. Simone continua sa quête en haranguant : faite un don anonyme comme le directeur ! rire

il est dit aussi que le prélude est inachevé
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MessageSujet: Re: LC Simone Weil : L'enracinement   LC Simone Weil : L'enracinement - Page 4 EmptyDim 26 Oct 2014 - 20:45

Je reconnais bien mes réactions de lecture dans ton message Shanidar.
Je pense voir où tu veux en venir en nous demandant si nous pensions que travail, famille, patrie sont encore actuels aujourd'hui... pour ma part, je ne lis pas l'énoncé de ces valeurs dans leur signification actuelle. Je vois ce que ces mots voulaient dire avant, et sans que je ne le fasse explicitement, je les aligne sur des mots ou des valeurs utilisés aujourd'hui et qui font sens et débat dans notre société, ainsi quand tu cites par exemple le respect de l'écologie...

GrandGousierGuerin a écrit:
colimasson a écrit:
Moi aussi, pas d'avant-propos, on fonce droit dans le tas !

Pourquoi dis-tu que je suis sous influence GGG ?

Ta lecture en parallèle a un impact direct sur tes réflexions dans la LC de Weil, non ?
Suite à ce qu'a cité Bédou de l'avant-propos, je vais maintenant tenir beaucoup plus compte de cet aspect mystique et religieux dans ma manière de lire Weil. Par exemple, je ne crois pas que je n'aurai pas débattu sur la connotation religieuse.

Oui, sans doute influencée par mes lectures du moment, orientées sur les mythologies, la foi et la spiritualité. Mais ce ne sont pas mes lectures qui m'orientent, c'est moi qui me tourne vers elles, nuance Wink

Bédoulène, je vois que tu lis à la même vitesse que moi à peu près.
J'ai passé aussi le chapitre sur le déracinement paysan, ce qui m'a beaucoup fait penser à Giono : il a bien oeuvré, lui, pour redonner à ce milieu une dimension qu'il avait peut-être perdu au cours des décennies qui le précédaient. Et c'est un chapitre que je comprends aussi par rapport à mes propres antécédents familiaux.

Les paysans se sentent lésés par rapport aux ouvriers, et ce mouvement se renforce encore avec l'urbanisation.
GGG, j'ai trouvé un passage où Weil fait de l'humour !!

Citation :
« Au XIVe siècle, les paysans étaient de très loin les plus malheureux. Mais même quand ils sont matériellement plus heureux – et quand c'est le cas, ils ne s'en rendent guère compte, parce que les ouvriers qui viennent passer au village quelques jours de vacances succombent à la tentation des vantardises – ils sont toujours tourmentés par le sentiment que tout se passe dans les villes, et qu'ils sont « out of it ».

Bien entendu, cet état d'esprit est aggravé par l'installation dans les villages de T. S. F., de cinémas, et par la circulation de journaux tels que Confidences et Marie-Claire, auprès desquels la cocaïne est un produit sans danger. »

Comme Nietzsche critiquait la science comme un nouveau culte athée :

Citation :
« Il est certain que la neutralité est un mensonge. Le système laïque n'est pas neutre, il communique aux enfants une philosophie qui est d'une part très supérieure à la religion genre Saint-Sulpice, d'autre part très inférieure au christianisme authentique. Mais celui-ci, aujourd'hui, est très rare. Beaucoup d'instituteurs portent à cette philosophie un attachement d'une ferveur religieuse. »

Et je trouve cette considération très actuelle. Merci Weil de mettre des mots.

Et ce passage-ci est magnifique comme tentative de réenchantement :

Citation :
« Pourquoi, par exemple, un paysan en train de semer n'aurait-il pas présentes au fond de sa pensée, sans paroles même intérieures, d'une part quelques comparaisons du Christ : « Si le grain ne meurt... », « La semence est la parole de Dieu... », « Le grain de sénevé est la plus petite des graines... », d'autre part le double mécanisme de la croissance : celui par lequel la graine, en se consommant elle-même et avec l'aide des bactéries, arrive à la surface du sol ; celui par lequel l'énergie solaire descend dans la lumière, et, captée par le vert de la tige, remonte dans un mouvement ascendant irrésistible. L'analogie qui fait des mécanismes d'ici-bas un miroir des mécanismes surnaturels, si l'on peut employer cette expression, devient alors éclatante, et la fatigue du travail, selon le mot populaire, la fait entrer dans le corps. La peine toujours plus ou moins liée à l'effort du travail devient la douleur qui fait pénétrer au centre même de l'être humain la beauté du monde. »

Weil parle beaucoup de la "honte de juin 1940" comme motif de désamour vis-à-vis de l'état. C'est lié à la déclaration de Charles de Gaulle ? en quoi était-ce humiliant ? je n'ai pas toutes les données historiques pour comprendre...

Et pourquoi est-ce faux de dire que le judaïsme n'est pas une religion universelle ? pourquoi l'était-ce, selon elle ?

Le chapitre sur le déracinement et la nation est très édifiant. On apprend beaucoup de choses sur l'histoire et les frontières... le sentiment d'appartenance...

Citation :
« La Franche-Comté, libre et heureuse sous la suzeraineté très lointaine des Espagnols, se battit au XVIIe siècle pour ne pas devenir française. Les gens de Strasbourg se mirent à pleurer quand ils virent les troupes de Louis XIV entrer dans leur ville en pleine paix, sans aucune déclaration préalable, par une violation de la parole donnée digne d'Hitler. »

Citation :
« Louis XIV avait dégradé l'Église française en l'associant au culte de sa personne et en lui imposant l'obéissance même en matière de religion. Cette servilité de l'Église envers le souverain fut pour beaucoup dans l'anticléricalisme du siècle suivant. »

On explique même les totalitarismes :

Citation :
« L'État est une chose froide qui ne peut pas être aimée mais il tue et abolit tout ce qui pourrait l'être ; ainsi on est forcé de l'aimer, parce qu'il n'y a que lui. Tel est le supplice moral de nos contemporains.

C'est peut-être la vraie cause de ce phénomène du chef qui a surgi partout et surprend tant de gens. Actuellement, dans tous les pays, dans toutes les causes, il y a un homme vers qui vont les fidélités à titre personnel. La nécessité d'embrasser le froid métallique de l'État a rendu les gens, par contraste, affamés d'aimer quelque chose qui soit fait de chair et de sang. Ce phénomène n'est pas près de prendre fin, et, si désastreuses qu'en aient été jusqu'ici les conséquences, il peut nous réserver encore des surprises très pénibles ; car l'art, bien connu à Hollywood, de fabriquer des vedettes avec n'importe quel matériel humain permet à n'importe qui de s'offrir à l'adoration des masses. »

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MessageSujet: Re: LC Simone Weil : L'enracinement   LC Simone Weil : L'enracinement - Page 4 EmptyLun 27 Oct 2014 - 11:32

colimasson a écrit:
Je reconnais bien mes réactions de lecture dans ton message Shanidar.
Je pense voir où tu veux en venir en nous demandant si nous pensions que travail, famille, patrie sont encore actuels aujourd'hui... pour ma part, je ne lis pas l'énoncé de ces valeurs dans leur signification actuelle. Je vois ce que ces mots voulaient dire avant, et sans que je ne le fasse explicitement, je les aligne sur des mots ou des valeurs utilisés aujourd'hui et qui font sens et débat dans notre société, ainsi quand tu cites par exemple le respect de l'écologie...

GrandGousierGuerin a écrit:
colimasson a écrit:
Moi aussi, pas d'avant-propos, on fonce droit dans le tas !

Pourquoi dis-tu que je suis sous influence GGG ?

Ta lecture en parallèle a un impact direct sur tes réflexions dans la LC de Weil, non ?
Suite à ce qu'a cité Bédou de l'avant-propos, je vais maintenant tenir beaucoup plus compte de cet aspect mystique et religieux dans ma manière de lire Weil. Par exemple, je ne crois pas que je n'aurai pas débattu sur la connotation religieuse.

Oui, sans doute influencée par mes lectures du moment, orientées sur les mythologies, la foi et la spiritualité. Mais ce ne sont pas mes lectures qui m'orientent, c'est moi qui me tourne vers elles, nuance Wink

Bédoulène, je vois que tu lis à la même vitesse que moi à peu près.
J'ai passé aussi le chapitre sur le déracinement paysan, ce qui m'a beaucoup fait penser à Giono : il a bien oeuvré, lui, pour redonner à ce milieu une dimension qu'il avait peut-être perdu au cours des décennies qui le précédaient. Et c'est un chapitre que je comprends aussi par rapport à mes propres antécédents familiaux.

Les paysans se sentent lésés par rapport aux ouvriers, et ce mouvement se renforce encore avec l'urbanisation.
GGG, j'ai trouvé un passage où Weil fait de l'humour !!

Citation :
« Au XIVe siècle, les paysans étaient de très loin les plus malheureux. Mais même quand ils sont matériellement plus heureux – et quand c'est le cas, ils ne s'en rendent guère compte, parce que les ouvriers qui viennent passer au village quelques jours de vacances succombent à la tentation des vantardises – ils sont toujours tourmentés par le sentiment que tout se passe dans les villes, et qu'ils sont « out of it ».

Bien entendu, cet état d'esprit est aggravé par l'installation dans les villages de T. S. F., de cinémas, et par la circulation de journaux tels que Confidences et Marie-Claire, auprès desquels la cocaïne est un produit sans danger. »

Confidences et Marie claire dentsblanches

Comme Nietzsche critiquait la science comme un nouveau culte athée :

Citation :
« Il est certain que la neutralité est un mensonge. Le système laïque n'est pas neutre, il communique aux enfants une philosophie qui est d'une part très supérieure à la religion genre Saint-Sulpice, d'autre part très inférieure au christianisme authentique. Mais celui-ci, aujourd'hui, est très rare. Beaucoup d'instituteurs portent à cette philosophie un attachement d'une ferveur religieuse. »

Et je trouve cette considération très actuelle. Merci Weil de mettre des mots.

Et ce passage-ci est magnifique comme tentative de réenchantement :

Citation :
« Pourquoi, par exemple, un paysan en train de semer n'aurait-il pas présentes au fond de sa pensée, sans paroles même intérieures, d'une part quelques comparaisons du Christ : « Si le grain ne meurt... », « La semence est la parole de Dieu... », « Le grain de sénevé est la plus petite des graines... », d'autre part le double mécanisme de la croissance : celui par lequel la graine, en se consommant elle-même et avec l'aide des bactéries, arrive à la surface du sol ; celui par lequel l'énergie solaire descend dans la lumière, et, captée par le vert de la tige, remonte dans un mouvement ascendant irrésistible. L'analogie qui fait des mécanismes d'ici-bas un miroir des mécanismes surnaturels, si l'on peut employer cette expression, devient alors éclatante, et la fatigue du travail, selon le mot populaire, la fait entrer dans le corps. La peine toujours plus ou moins liée à l'effort du travail devient la douleur qui fait pénétrer au centre même de l'être humain la beauté du monde. »

Weil parle beaucoup de la "honte de juin 1940" comme motif de désamour vis-à-vis de l'état. C'est lié à la déclaration de Charles de Gaulle ? en quoi était-ce humiliant ? je n'ai pas toutes les données historiques pour comprendre...

Coli S.Weil ne parle pas de l'appel de De Gaulle mais de L’armistice du 22 juin 1940 est une convention signée en forêt de Compiègne entre le représentant du Troisième Reich allemand et celui du gouvernement français de Philippe Pétain.


Et pourquoi est-ce faux de dire que le judaïsme n'est pas une religion universelle ? pourquoi l'était-ce, selon elle ?

S.W ne considère pas le Judaïsme comme une religion, parce que, d'après elle rattaché à une race (le terme même de race me gêne dans sa phrase, je vais voir si dans ses lettres je trouve des explications )

Le chapitre sur le déracinement et la nation est très édifiant. On apprend beaucoup de choses sur l'histoire et les frontières... le sentiment d'appartenance...

Citation :
« La Franche-Comté, libre et heureuse sous la suzeraineté très lointaine des Espagnols, se battit au XVIIe siècle pour ne pas devenir française. Les gens de Strasbourg se mirent à pleurer quand ils virent les troupes de Louis XIV entrer dans leur ville en pleine paix, sans aucune déclaration préalable, par une violation de la parole donnée digne d'Hitler. »

Citation :
« Louis XIV avait dégradé l'Église française en l'associant au culte de sa personne et en lui imposant l'obéissance même en matière de religion. Cette servilité de l'Église envers le souverain fut pour beaucoup dans l'anticléricalisme du siècle suivant. »

On explique même les totalitarismes :

Citation :
« L'État est une chose froide qui ne peut pas être aimée mais il tue et abolit tout ce qui pourrait l'être ; ainsi on est forcé de l'aimer, parce qu'il n'y a que lui. Tel est le supplice moral de nos contemporains.

C'est peut-être la vraie cause de ce phénomène du chef qui a surgi partout et surprend tant de gens. Actuellement, dans tous les pays, dans toutes les causes, il y a un homme vers qui vont les fidélités à titre personnel. La nécessité d'embrasser le froid métallique de l'État a rendu les gens, par contraste, affamés d'aimer quelque chose qui soit fait de chair et de sang. Ce phénomène n'est pas près de prendre fin, et, si désastreuses qu'en aient été jusqu'ici les conséquences, il peut nous réserver encore des surprises très pénibles ; car l'art, bien connu à Hollywood, de fabriquer des vedettes avec n'importe quel matériel humain permet à n'importe qui de s'offrir à l'adoration des masses. »

C'est très compréhensible ! Peut être peut on retrouver dans cette cause, (un homme vers qui vont les fidélités à titre personnel) les besoins d'ordre, d'obéissance, la hiérarchie, cependant le choix du chef n'est pas toujours judicieux.

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MessageSujet: Re: LC Simone Weil : L'enracinement   LC Simone Weil : L'enracinement - Page 4 EmptyLun 27 Oct 2014 - 15:59

Merci Bédoulène pour les informations ! il faut dire que c'est vague de citer seulement "juin 1940"... pour moi, cette date a toujours été reliée à l'appel du Général de Gaulle. En passant, S. Weil semble bien l'aimer :

Citation :
« Et par-dessus le reste le général de Gaulle, entouré de ceux qui l'ont suivi, est un symbole. Le symbole de la fidélité de la France à elle-même, concentrée un moment en lui presque seul ; et surtout le symbole de tout ce qui dans l'homme refuse la basse adoration de la force. »

S. Weil est donc opposée à une conception de l'état animé par un besoin de grandeur et de destruction, caractéristique dans l'empire romain par exemple, et véhiculé à travers les conceptions d'hommes tels que Richelieu ou Corneille.

Je commence à percevoir son originalité... Le discours chrétien de l'amour est réactualisé : l'amour à autrui doit désormais s'étendre dans l'amour vers la patrie, puis peut-être, si cela réussit, dans l'amour universel. Elle considère encore que les humains ont soif d'amour et de spiritualité. Il faut quelqu'un pour leur en donner. Peut-être aimerait-elle être un nouveau genre de prophète moderne ? redonner, par ses paroles, l'amour et la confiance qui manquent aux gens ?

Citation :
« Mais seule la compassion pour la patrie, la préoccupation anxieuse et tendre de lui éviter le malheur, peut donner à la paix, et notamment à la paix civile, ce que la guerre civile ou étrangère possède malheureusement d'elle-même ; quelque chose d'exaltant, de touchant, de poétique, de sacré. »

D'ailleurs, je trouve cette conception de l'amour d'une beauté et d'une force incroyables:

Citation :
« On peut aimer la France pour la gloire qui semble lui assurer une existence étendue au loin dans le temps et l'espace. Ou bien on peut l'aimer comme une chose qui, étant terrestre, peut-être détruite, et dont le prix est d'autant plus sensible.

Ce sont deux amours distincts ; peut-être, probablement, incompatibles, quoique le langage les mélange. Ceux dont le cœur est fait pour éprouver le second peuvent, par la force de l'habitude, employer le langage qui ne convient qu'au premier.

Le second seul est légitime pour un chrétien, car seul il a la couleur de l'humilité chrétienne. Il appartient seul à l'espèce d'amour qui peut recevoir le nom de charité. Qu'on ne croie pas que cet amour puisse seulement avoir pour objet un pays malheureux. »

S. Weil est aimante. Elle conçoit que chaque homme dispose également d'une capacité à aimer et à se dévouer pour un idéal supérieur. Il lui faut simplement la possibilité de laisser s'épanouir ses dispositions. Et les guider vers le bien (dans le sens absolu, qui est bon et qui engendre du bon, ce qui ne nuit à personne). Et elle voit, même dans ce qu'on considère habituellement comme du vice ou de mauvais penchants, l'invitation à se dévouer pour des causes absolues. Il manque seulement un guide...

Citation :
« Un avare n'est pas un avare quand il commence à amasser. Il est stimulé d'abord, sans doute, par la pensée des jouissances qu'on se procure avec de l'argent. Mais les efforts et les privations qu'il s'impose chaque jour produisent un entraînement. Quand le sacrifice dépasse de loin l'impulsion initiale, le trésor, objet du sacrifice, devient pour lui une fin en soi, et il y subordonne sa propre personne. La manie du collectionneur repose sur un mécanisme analogue. On pourrait citer quantité d'autres exemples. »

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MessageSujet: Re: LC Simone Weil : L'enracinement   LC Simone Weil : L'enracinement - Page 4 EmptyLun 27 Oct 2014 - 18:48

shanidar a écrit:


Et vous ?

Boulot, sexe et rock'n roll !
Et vu que je suis un garçon qui aime faire les choses dans l'ordre, je focalise mon attention sur le premier point de la devise dentsblanches
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Bédoulène
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MessageSujet: Re: LC Simone Weil : L'enracinement   LC Simone Weil : L'enracinement - Page 4 EmptyMar 28 Oct 2014 - 7:31

Coli S.W. a reproché au mouvement gaulliste ses prétentions à l'hégémonie !

je reviens ce soir
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MessageSujet: Re: LC Simone Weil : L'enracinement   LC Simone Weil : L'enracinement - Page 4 EmptyMar 28 Oct 2014 - 11:17

Elle était décidément compliquée... jemetate mais il faut dire également que je connais très mal l'histoire.
Il me semble quand même qu'elle considérait que le Gaullisme était une politique moins décadente que le socialisme (en général), le totalitarisme ou le désordre...
elle-même prenait le risque de devenir totalitaire en imposant son idéal d'amour et de sacrifice individuel pour un idéal supérieur.
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MessageSujet: Re: LC Simone Weil : L'enracinement   LC Simone Weil : L'enracinement - Page 4 EmptyMar 28 Oct 2014 - 18:48

Je vous rejoins sur l'aspect complexe de l'écriture et du personnage de Weil. Elle semble être toujours plus ou moins à la recherche de l'équilibre parfait et tendre parfois vers des absolus (c'est du moins ce que j'ai cru comprendre de sa vie) qui dépassent ces équilibres.

Je suis toujours bloquée sur Les besoins de l'âme qui mettent justement en relief cette recherche de l'équilibre entre, par exemple, obéissance et initiative (c'est une question qui me paraît essentielle pour comprendre les rapports humains au travail)...

Enfin bref, il va falloir que je m'active pour vous rejoindre un jour !

et merci GGG pour ta définition des grands principes de l'homme (je pourrais presque souscrire à l'un d'entre eux...), ainsi que coli de nous avoir fait part de tes propres références.
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MessageSujet: Re: LC Simone Weil : L'enracinement   LC Simone Weil : L'enracinement - Page 4 EmptyMar 28 Oct 2014 - 21:17

J'ai lâché la bride ... mais pas le mors !
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MessageSujet: Re: LC Simone Weil : L'enracinement   LC Simone Weil : L'enracinement - Page 4 EmptyMar 28 Oct 2014 - 21:30

Shanidar, j' avance doucement aussi, et entre parenthèses je comprends ton hésitation pour les livres "Quarto", S.Weil pèse lourd, à 2 grs près 1 kg sourire

j'ai encore eu un souci, je pense que cela vient de l'ordi chez ma fille, encore tout effacé, c'est toujours au moment de l'envoi pffffffffffffffffffffffffffff

"Il faut aussi que le crime d'improbité envers l'état chez les hommes publics soit effectivement puni plus sévèrement que le vol à main armée."

Il y a beaucoup de "candidats" à l'heure d'aujourd'hui !

Mais oui S. Weil a de l'humour ; assimiler l'Etat à une gouvernante médiocre si ce n'est de l'humour ça y ressemble sourire

"Au reste, toutes les fois que l'on n'est pas rigoureusement obligé de désobéir (cela préfigurerait d'une obligation impérative), on est rigoureusement obligé d'obéir."

S.Weil dresse le constat de la situation de la France et fait des propositions pour corriger ou empêcher ce qui, à son sens, est déficient.

"... il a toujours été universellement reconnu qu'il y a une méthode dans les choses spirituelles et dans tout ce qui a rapport au bien de l'âme."
"Tout dans la création est soumis à la méthode, y compris les points d'intersection entre ce monde et l'autre."

Il serait bien étrange que l'ordre des choses matérielles reflétât davantage de sagesse divine que l'ordre des choses de l'âme.

davantage de sagesse divine, non mais sagesse pourquoi pas ?

J'apprécie sa critique sur la colonisation, des mots bien choisis "chairs jaunes et chairs noires" pour ces peuples que la France a "dévoré" (je pense à cette époque à l'Indochine et au Congo)

S.Weil est terrible, elle dit que des personnes qui se croient non-croyantes, sont des croyants qui s'ignorent. !!

je crois qu'elle aurait étonné même Dieu ! sourire

"Au contraire, si par patriotisme on est poussé à des actions qui font germer et croître l'amour d'un bien supérieur à la patrie, l'âme acquiert cette trempe qui fait les martyrs et la patrie en profite."

je crois qu'elle aurait été prête à se sacrifier, c'est d'ailleurs ce que plusieurs personnes de son entourage pensaient en disant "qu'elle s'immolait"

"La foi est plus réaliste que la politique réaliste. Qui n'en a pas la certitude n'a pas de foi."

La je répondrai avec comme Brassens dans une de ses chansons "
.. je n'ai jamais tué, jamais violé non plus,
il y a déjà quelque temps que je ne vole plus (non non)
Si l'Éternel existe, en fin de compte, il voit
Que je me conduis guère plus mal que si j'avais la foi. !

"Il faut que la France soit de nouveau pleinement présente à la guerre, participe au prix de son sang à la victoire ; mais cela ne saurait suffire. Il faut de plus que l'aliment de son énergie guerrière ne soit pas autre chose que son véritable génie, retrouvé dans les profondeurs du malheur, bien qu'avec un degré de conscience inévitablement faible d'abord après une pareille nuit."

encore l'idée de sacrifice. Son amour pour la Patrie suinte de toute son âme !

"Notre conception de la grandeur est celle même qui a inspiré la vie tout entière d'Hitler. Quand nous la dénonçons sans la moindre trace de retour sur nous-mêmes, les anges doivent pleurer ou rire, s'il y a des anges qui s'intéressent à notre propagande. "

Je gage que les anges s'intéressent à elle, elle a certainement raison.

Il n'y a pas ici-bas d'autre force que la force. Quant à la force qui n'est pas d'ici-bas, le contact avec elle ne peut pas être acheté à un prix moindre que le passage à travers une sorte de mort."

Quelle sorte de mort ?

Il n'y a pas ici-bas d'autre force que la force, et c'est elle qui communique de la force aux sentiments, y compris la compassion."

pas très clair intense reflexion mais il semble que pour qu'il y ait compassion il faut que les vaincus aient une espérance de revanche.

"Platon disait que la capacité de discerner le bien n'existe que chez les âmes prédestinées qui ont reçu une éducation directe de la part de Dieu."

ce serait triste si c'était vrai, mais je pense que même les âmes qui n'ont pas reçu "l'éducation" de Dieu savent discerner et exercer le Bien.




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