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| Louis Ferdinand Céline | |
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Auteur | Message |
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Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Louis Ferdinand Céline Lun 11 Juin 2012 - 20:36 | |
| Extra ton commentaire et ces bouts de citations | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Louis Ferdinand Céline Mar 12 Juin 2012 - 21:14 | |
| J'aime ce livre. Plus je le relis et plus je l'aime. - Citation :
- Comme le Théâtre était partout il fallait jouer et il avait bien raison Brandelore ; rien aussi n’a l’air plus idiot et n’irrite davantage, c’est vrai, qu’un spectateur inerte monté par hasard sur les planches. Quand on est là-dessus, n’est-ce pas, il faut prendre le ton, s’animer, jouer, se décider ou bien disparaître.
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| | | Esperluette Sage de la littérature
Messages : 1660 Inscription le : 09/04/2012
| | | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Louis Ferdinand Céline Jeu 14 Juin 2012 - 19:40 | |
| Oui ! Finalement, on pourrait le classer du côté des absurdes lui aussi... Disons, on met bien Camus dedans... (hop hop, un autre extrait au passage, je n'y résiste pas !) - Citation :
- Pendant la jeunesse, les plus arides indifférences, les plus cyniques mufleries, on arrive à leur trouver des excuses de lubies passionnelles et puis je ne sais quels signes d’un inexpert romantisme. Mais plus tard, quand la vie vous a bien montré tout ce qu’elle peut exiger de cautèle, de cruauté, de malice pour être seulement entretenue tant bien que mal à 37°, on se rend compte, on est fixé, bien placé pour comprendre toutes les saloperies que contient un passé. Il suffit en tout et pour tout de se contempler scrupuleusement soi-même et ce qu’on est devenu en fait d’immondice. Plus de mystère, plus de niaiserie, on a bouffé toute sa poésie puisqu’on a vécu jusque-là. Des haricots, la vie.
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| | | Esperluette Sage de la littérature
Messages : 1660 Inscription le : 09/04/2012
| Sujet: Re: Louis Ferdinand Céline Jeu 14 Juin 2012 - 22:19 | |
| Ah Colimasson, on dirait que tu trouves un malin plaisir à essayer de nous présenter Céline sous un jour différent avec tes citations. Effectivement, celle-ci semble tout à coup emplie de désenchantement ignominieux et au dernier moment, il s'en tire par une pirouette. Avec ce sens de la formule incongrue, il nous oblige à relire le début et je n'arrive toujours pas à trancher. Merci à toi! Tu en as encore beaucoup en réserve? J'attends demain avec impatience! | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Louis Ferdinand Céline Ven 15 Juin 2012 - 22:10 | |
| Tu rigoles ? J'en ai presque 20 pages Word de citation que j'ai retenues de ce livre. Mais en vérité c'est le livre qu'il faut lire. Bon, si ça t'intéresse, je peux poster un extrait par jour pendant un an J'ai soulé tout le monde avec Gog, il faut bien que je varie un peu, et j'ai choisi Voyage au bout de la nuit cette fois... - Citation :
- « Les idées aussi finissent par avoir leur dimanche ; on est plus ahuri encore que d’habitude. On est là, vide. On en baverait. On est content. On a rien à causer, parce qu’au fond il ne vous arrive plus rien, on est trop pauvre, on a peut-être dégoûté l’existence ? »
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| | | Esperluette Sage de la littérature
Messages : 1660 Inscription le : 09/04/2012
| Sujet: Re: Louis Ferdinand Céline Sam 16 Juin 2012 - 10:04 | |
| - colimasson a écrit:
- Tu rigoles ? J'en ai presque 20 pages Word de citation que j'ai retenues de ce livre. Mais en vérité c'est le livre qu'il faut lire.
Bon, si ça t'intéresse, je peux poster un extrait par jour pendant un an J'ai soulé tout le monde avec Gog, il faut bien que je varie un peu, et j'ai choisi Voyage au bout de la nuit cette fois...
- Citation :
- « Les idées aussi finissent par avoir leur dimanche ; on est plus ahuri encore que d’habitude. On est là, vide. On en baverait. On est content. On a rien à causer, parce qu’au fond il ne vous arrive plus rien, on est trop pauvre, on a peut-être dégoûté l’existence ? »
Coli! Dans mes bras! Cela ne me dérange absolument pas! Et, ne t'inquiète pas, ce livre, j'ai bien l'intention de le relire ... et effectivement je comprends que tu me presses un peu (ta lecture est fraîche ... la mienne est ... aourrffff ... préhistorique! ) Tu ne me saoules pas avec tes citations ... Et dans la mesure du possible, j'essaierai de te répondre.!! MAis j'aimerais ton avis aussin c'est plus sympa, non? Il y a un échange véritable .. mais c'est comme tu veux, hein! - Citation :
- on a peut-être dégoûté l’existence
Je n'aurais qu'un mot : GRANDIOSE! Cette trouvaille est fabuleuse de néologisme. Et l'idée exprimée est tellement vraiment. On a l'impression parfois que le monde nous renvoie notre propre insignifiance. Merci | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Louis Ferdinand Céline Dim 17 Juin 2012 - 21:41 | |
| Contente que cette expression te plaise aussi ! C'est vrai, je ne commente pas beaucoup ces extraits mais je ne vois pas ce que je pourrais ajouter de plus... J'aurais au contraire l'impression d'enlever du sens à ces extraits de Voyage si j'essayais d'en dire quelque chose... En général, ils traduisent, tout simplement et avec exactitude, ce que je pense. Je remarque que jusqu'à présent, les extraits que j'ai relevés montrent les pensées les plus sombres qui assaillent Bardamu dans le livre. Mais le Voyage est aussi drôle (à l'humour noir qui donne envie de rire jaune) et souvent grâce aux personnages secondaires qui constituent des contrepoints à Bardamu. Leur manière de dire les choses crûment sont délectables : - Citation :
- - […] Dites-moi, Docteur, pendant qu’on est là, vous pourriez pas lui faire un sirop pour l’empêcher de se toucher ?...
- Citation :
- L’avenir, je vois comment qu’y sera… Ca sera comme une partouze qui n’en finira plus… Et avec du cinéma entre… Y a qu’à voir comment que c’est déjà… - Citation :
- - Ah ! je t’aime Julien, tellement que je te boufferais ta merde, même si tu faisais des étrons grands comme ça…
- Citation :
- - Entre le pénis et les mathématiques monsieur Baryton, il n’existe rien ! Rien ! c’est le vide !
Et il y en a des tout aussi désespérés voire davantage que Bardamu ! - Citation :
- - La terre est morte ! […] On est rien que des vers dessus nous autres, es vers sur son dégueulasse de gros cadavre, à lui bouffer tout le temps les tripes et rien que ses poisons… Rien à faire avec nous autres. On est tout pourris de naissance… Et puis voilà !
- Citation :
- - […] Dix mille francs ? Hein ? Voilà de quoi me payer un voyage à Venise… J’y fus savez-vous à Venise dans ma jeunesse, mon jeune ami… Mais oui ! On y dépérit aussi bien de faim qu’ailleurs… Mais on y respire une odeur de mort somptueuse qu’il n’est pas facile d’oublier par la suite…
- Citation :
- - Moi, tu sais, je m’en passe des femmes, qu’il disait, avec leurs beaux derrières, leurs grosses cuisses, leurs bouches en cœur et leurs ventres dans lesquels il y a toujours quelque chose qui pousse, tantôt des mômes, tantôt des maladies…
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| | | Esperluette Sage de la littérature
Messages : 1660 Inscription le : 09/04/2012
| Sujet: Re: Louis Ferdinand Céline Dim 17 Juin 2012 - 22:01 | |
| - colimasson a écrit:
- Contente que cette expression te plaise aussi !
C'est vrai, je ne commente pas beaucoup ces extraits mais je ne vois pas ce que je pourrais ajouter de plus... J'aurais au contraire l'impression d'enlever du sens à ces extraits de Voyage si j'essayais d'en dire quelque chose... En général, ils traduisent, tout simplement et avec exactitude, ce que je pense.
Je remarque que jusqu'à présent, les extraits que j'ai relevés montrent les pensées les plus sombres qui assaillent Bardamu dans le livre. Mais le Voyage est aussi drôle (à l'humour noir qui donne envie de rire jaune) et souvent grâce aux personnages secondaires qui constituent des contrepoints à Bardamu. Leur manière de dire les choses crûment sont délectables :
- Citation :
- - […] Dites-moi, Docteur, pendant qu’on est là, vous pourriez pas lui faire un sirop pour l’empêcher de se toucher ?...
- Citation :
- L’avenir, je vois comment qu’y sera… Ca sera comme une partouze qui n’en finira plus… Et avec du cinéma entre… Y a qu’à voir comment que c’est déjà… - Citation :
- - Ah ! je t’aime Julien, tellement que je te boufferais ta merde, même si tu faisais des étrons grands comme ça…
- Citation :
- - Entre le pénis et les mathématiques monsieur Baryton, il n’existe rien ! Rien ! c’est le vide !
Et il y en a des tout aussi désespérés voire davantage que Bardamu !
- Citation :
- - La terre est morte ! […] On est rien que des vers dessus nous autres, es vers sur son dégueulasse de gros cadavre, à lui bouffer tout le temps les tripes et rien que ses poisons… Rien à faire avec nous autres. On est tout pourris de naissance… Et puis voilà !
- Citation :
- - […] Dix mille francs ? Hein ? Voilà de quoi me payer un voyage à Venise… J’y fus savez-vous à Venise dans ma jeunesse, mon jeune ami… Mais oui ! On y dépérit aussi bien de faim qu’ailleurs… Mais on y respire une odeur de mort somptueuse qu’il n’est pas facile d’oublier par la suite…
- Citation :
- - Moi, tu sais, je m’en passe des femmes, qu’il disait, avec leurs beaux derrières, leurs grosses cuisses, leurs bouches en cœur et leurs ventres dans lesquels il y a toujours quelque chose qui pousse, tantôt des mômes, tantôt des maladies…
Ah ben voilà, tu me dis ce que tu en penses là! Oui, je suis sensible également à l'humour noir, désespéré qui illustre une réalité crue, lucide, sans plus aucune espoir pour l'humanité. Bon , c'est décidé, je relis Le Voyage cet été! Tu m'as convaincue! Ces citations retentissent comme des répliques de cinéma. - Citation :
- - La terre est morte ! […] On est rien que des vers dessus nous autres, des vers sur son dégueulasse de gros cadavre, à lui bouffer tout le temps les tripes et rien que ses poisons… Rien à faire avec nous autres. On est tout pourris de naissance… Et puis voilà !
Elle est sublime, celle-ci! Toujours la formule presque "enfantine" : "Et puis voilà" comme pour faire glisser les vâcheries de la décomposition! Merci | |
| | | odrey Sage de la littérature
Messages : 1958 Inscription le : 27/01/2009 Age : 46
| Sujet: Re: Louis Ferdinand Céline Dim 17 Juin 2012 - 22:15 | |
| Faut que je le relise aussi. Il faudrait que je me fasses une PAR (pile à relire) pour bien faire. | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Louis Ferdinand Céline Dim 17 Juin 2012 - 22:54 | |
| - odrey a écrit:
- Faut que je le relise aussi. Il faudrait que je me fasses une PAR (pile à relire) pour bien faire.
Ça devient dangereux toutes ces piles ! | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Louis Ferdinand Céline Lun 18 Juin 2012 - 21:07 | |
| Je suis ravie que tous ces extraits vous aient donné envie de relire ce livre ! Ah, vous allez kiffer ça c'est sûr ! Mais trêve de bavardage, comme dit Céline : - Citation :
- « Quand on s’arrête à la façon par exemple dont sont formés et proférés les mots, elles ne résistent guère nos phrases au désastre de leur décor baveux. C’est plus compliqué et plus pénible que la défécation notre effort mécanique de la conversation. Cette corolle de chair bouffie, la bouche, qui se convulse à siffler, aspirer et se démène, pousse toutes espèces de sons visqueux à travers le barrage puant de la carie dentaire, quelle punition ! »
Tant pis pour les piles : plus il y a de piles plus on rit ! | |
| | | Esperluette Sage de la littérature
Messages : 1660 Inscription le : 09/04/2012
| Sujet: Re: Louis Ferdinand Céline Mar 19 Juin 2012 - 21:58 | |
| - colimasson a écrit:
- Je suis ravie que tous ces extraits vous aient donné envie de relire ce livre ! Ah, vous allez kiffer ça c'est sûr ! Mais trêve de bavardage, comme dit Céline :
- Citation :
- « Quand on s’arrête à la façon par exemple dont sont formés et proférés les mots, elles ne résistent guère nos phrases au désastre de leur décor baveux. C’est plus compliqué et plus pénible que la défécation notre effort mécanique de la conversation. Cette corolle de chair bouffie, la bouche, qui se convulse à siffler, aspirer et se démène, pousse toutes espèces de sons visqueux à travers le barrage puant de la carie dentaire, quelle punition ! »
Tant pis pour les piles : plus il y a de piles plus on rit ! Ah oui, elle est fameuse celle-ci! Je suis toujours émerveillée (sic!) de constater une certaine jubilation à inventer des images choc : comparer "la bouche" à "une corolle de chair bouffie" ! Céline c'est du grand art : la richesse du son, les images antithétiques qui donnent une dimension poétique à la nausée qui peut nous saisir lors de certaines conversation! Merci Coli, je me régale encore ce soir et je ris toute seule devant mon ordi .... que je dois brancher de toute urgence!! A plus tard! | |
| | | Jeny Espoir postal
Messages : 42 Inscription le : 07/03/2013 Age : 77 Localisation : HONFLEUR
| Sujet: céline encore... Ven 8 Mar 2013 - 12:01 | |
| Bonjour Je suis fraîchement inscrite sur ce forum , et n'étant pas littéraire j'aimerais avoir quelques avis sur ce bonhomme .J'ai du mal à m'y retrouver . Il y a quelques années j'ai lu "voyage"et "mort à crédit".Des ouvrages très longs que je n'ai pas eu le temps de lire à fond (j'envisage d'ailleurs de les reprendre).J'avais ressenti une émotion particulière,un choc , qui me rappelait la découverte de "Rimbaud" à mon adolescence , à cause du langage,du choix des mots . Je suis en train de lire une biographie très complète écrite par Frédérique Vitoux . Je suis déçue par l'homme ,son comportement ,qui par moments vous pousserait à le maudire à renier tout d'un bloc (l'homme et son oeuvre). Pour faire abstraction de l'homme , j'assimile son oeuvre à une peinture , une fresque (un peu comme Guernica) ou les mots ne seraient que des traits et des touches de couleurs. | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Louis Ferdinand Céline Ven 8 Mar 2013 - 19:47 | |
| Ah c'est un problème que l'on croise souvent. Comment dissocier un auteur de son œuvre, et le faut-il ? Prendre le temps d'en découvrir plus sur Céline pourrait t'amener à vouloir le lire de moins en moins. Je préfère toujours ne pas trop me mêler de l'intimité, des idées, des partis pris d'un artiste lorsque je m'intéresse à ses oeuvres. Tant que tout cela ne transpire pas dans la création et ne me saute pas à la gorge. Mais, il m'arrive aussi de ne pas m'intéresser à un artiste à cause de ce que je perçois de lui. Je crois que ça reste entièrement un positionnement subjectif.
Alors, pour parler du "bonhomme", je ne pourrais pas t'aider. J'ai tellement aimé les livres de Céline que j'ai lu, que sitôt que j'ai entendu le sale type qu'il avait pu être, j'ai préféré ne pas creuser. | |
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| Sujet: Re: Louis Ferdinand Céline | |
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| | | | Louis Ferdinand Céline | |
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