Lars Saabye Christensen [Norvège]

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Originaire d'Oslo, Lars Saabye Christensen s'est d'abord fait connaître par un recueil de poèmes 'Histoire de Gly' en 1976. Puis, c'est avec le roman 'Beatles', publié en 1984 qu'il s'impose comme un auteur norvégien majeur. Fort de ce succès, il écrit de nombreux romans, certains adaptés au cinéma, des scénarios, des nouvelles, des livres de jeunesse... Ces ouvrages sont souvent primés (Prix pour débutants, Prix des critiques, prix Riverton - policiers norvégiens).
Lars Saabye Christensen est poète, romancier, critique, scénariste, dramaturge, traducteur et parolier. Son grand roman 'Le Demi-frère', lui a demandé près de dix ans d'écriture. En retour, il lui a permis de recevoir le Prix du Conseil Nordique, prestigieuse récompense décernée annuellement par la Norvège, l'Islande, la Finlande, la Suède et le Danemark pour promouvoir la littérature nordique. Son roman 'Herman', sorti en Norvège en 1988, et récompensé par le Prix de la critique, est disponible en français depuis novembre 2005.

LE DEMI FRERE de Lars Sabye CHRISTENSEN
ed JC Lattès/884p
Trad (Norvégien) Jean Baptiste Coursaud

Disons qu'il y a Barnum et Fred deux frères qui n'ont pas le même père, un triumvirat féminin (l'arrière grand-mère, la grand-mère, la mère), une série de pères pas toujours recommandables, Peder et Vivian (le meilleur ami et la petite amie), des scénarios de films, de la boxe, du cirque, bref une vie remplie.

Ce roman explore tant de pistes, soulève des tas de questions (le papa de Barnum pourrait-il être le papa de Fred finalement, rapport au doigt manquant ?) qu'il existe encore dans votre tête une fois la dernière page lue et le livre refermé. Et finalement, qui est le héros de ce roman Barnum le narrateur ou Fred le frère qui apparaît et disparaît mystérieusement et semble avoir une influence occulte dans la vie de son demi-frère ? Chaque personnage a son mystère, son excentricité particulière et semble lié aux autres d'une façon ou d'une autre. Et l'une des grandes forces du récit c'est que cela n'est quasiment jamais explicitement dit.
Ce livre est tellement énorme que tout aborder m'est impossible. Ce qui est sûr c'est que si vous vous sentez capable de plonger dans une énorme saga familiale qui se passe en Norvège avec des tas de personnages et des thèmes forts, ce roman est fait pour vous.

Je l'ai dans ma bibliothèque;c 'est effectivement un gros pavé que je compte bien lire parce que j'en lis et entends beaucoup de bien.

Je viens de terminer "le Modèle"

l'histoire : un peintre célèbre en sevrage d'alcool, marié avec une jeune enfant, heureux en ménage apprend qu'atteint d'une maladie incurable il va devenir aveugle.
Un ancien camarade de classe devenu ophtalmologue lui propose "un traitement". Le peintre accepte et revient guéri.
le traitement proposé il n'ose l'avouer à sa famille, mais le visage d'une enfant sacrifiée le hante.
L'ophtalmologue lui résume l'intervention en ces termes : la facture morale est équilibrée !
Le peintre repoussé par sa Femme attérée par sa lâcheté et sa Filleà qui il fait peur, finira par payer "la facture"

Des mots justes pour nous livrer les sentiments des uns et des autres(Epouse, enfant, ami) après l'annonce de la perte de ce sens qui pour cet artiste signifie la fin de sa carrière.
L'ignominie et la lâcheté sont révélées sans bruit, comme étouffées par le froid et la faim sous la simple lueur d'une bougie.
J'aurais voulu mettre des passages qui m'ont marquée(nombreux) mais j'ai du rendre le livre à la bibliothèque (c'est là que je regrette que le livre ne m'appartienne pas)

Beatles

Le roman qui a fait connaître Lars Saabye Christensen en Norvège, Beatles, a attendu 25 ans sa traduction française. Surprenant, car ce livre séminal, qui décrit la vie de quatre garçons d'Oslo est (presque) aussi bon que Le demi frère, l'ouvrage qui a révélé Christensen en France. Les premiers chapitres, ceux de l'adolescence insouciante, sont plutôt anodins. Le ton se fait ensuite plus âpre à mesure que l'alcool, les drogues diverses, la rébellion contre une société conservatrice et le mal de vivre emplissent l'existence de la bande des quatre. Rythmé par les sorties d'albums d'un célèbre quatuor de Liverpool, Beatles est le roman d'une Norvège qui s'embourgeoise et ne jure que par la société de consommation. Tandis que l'Amérique napalme le Vietnam et que Paris soulève des pavés, nos pieds nickelés s'engagent, manifestent, protestent et se prennent les pieds dans leurs idéaux de jeunesse bafoués. L'écriture de Christensen, par mimétisme, d'un classicisme absolu pendant 300 pages, devient heurtée, cacophonique dans la deuxième partie de cette saga qui court de 1965 à 1972. Un excellent roman sur la perte de l'innocence qui débute en mode "Come together", enchaîne avec une "Revolution" et se termine par "Help !

Merci pour ton commentaire.. ce qui me donne presque envie de re-tenter avec cet auteur..
J'ai essayé un livre de lui (j'ai cherché, il n'est pas traduit en français) il y a bien des années.. mais je n'avais pas du tout accroché, que je ne veux pas toujours mettre sur les épaules de l'auteur.. alors.. je note ce titre

Le demi-frère - Lars Saabye Christensen
Vu l'épaisseur du bouquin, j'ai attaqué sans tarder. J'en ai lu un bon tiers, c'est pas mal, quoique!
Il s'agit d'une saga familiale bien dans le sujet LC Nordique puisque c'est à la base l'histoire de trois femmes (la vieille, sa fille Boletta et sa petite fille Vera) immigrées du Danemark et vivant en Norvège (Oslo). Le promis de la Vieille a disparu lors d'une expédition au Groenland. C'est raconté par Barnum, le second fils de Vera, dont la petite taille et le prénom ne lui rendent pas la vie très facile. Son "Demi-frère" né quelques années avant lui a été conçu dans des circonstances tragiques et est de père inconnu. C'est un garçon à problèmes plein de violence et de ressenti.
A travers cette famille, on découvre la société Norvégienne de l'après guerre, une société conservatrice où le pasteur a beaucoup de pouvoir et où le quand dira-t-on a beaucoup d'importance.
Lars Saabye Christensen est un bon conteur, il sait organiser le suspense et mettre en scène le mystère. Et c'est là que je suis un peu gêné, il n'hésite pas à intégrer au récit des éléments fantastiques qui brouillent les pistes. La perception de certains personnages reste opaque. On sent que l'auteur a pour modèle Gabriel Garcia Marquez. Ce qui est n'est pas pour me déplaire mais qui ne doit pas devenir une recette...
Bref, une lecture qui pique ma curiosité et que je continue encore même j'ai la crainte que ça tourne un peu en rond et si j'ai ma petite idée quand aux mystères qui sont à l'origine de cette histoire.

Six cent pages plus tard et les derniers mots du livre lus, mes réserves se sont envolées.
L'histoire qui nous y est racontée est une gigantesque fresque. Resserré autour de quelques personnages évoluant dans un microcosme qui a souvent des dimensions cosmique le récit, parfois comique, souvent tragique, crée au fil des page une trame subtile et complexe. Ce livre est comme un tissus à maille fine, tout y est imbriqué, chaque fil a sa part de mystère et à chaque page le puzzle s'assemble pour se disloquer et laisser place au doute à la suivante.
Un livre où le thème de la disparition et de l'absence est au centre. Ses derniers mots sont une invitation à tout reprendre dans sa tête depuis le début... Excellent !
Je ne suis pas doué pour les commentaires mais je suis sûr que les amateurs de Marquez, Irving, Coe, Auster ou encore Toltz y trouverons un grand plaisir de lecture!

Igor a écrit:

Je ne suis pas doué pour les commentaires mais je suis sûr que les amateurs de Marquez, Irving, Coe, Auster ou encore Toltz y trouverons un grand plaisir de lecture!

tu donnes envie de découvrir.. et je note cet auteur dont j'avais pensé ne plus y revenir après une première expérience pas trop réussie

Igor a écrit:

Je ne suis pas doué pour les commentaires mais je suis sûr que les amateurs de Marquez, Irving, Coe, Auster ou encore Toltz y trouverons un grand plaisir de lecture!

Comment ne pas noter ce roman après ces références

Beatles
Avalé en 5/7, ce gros roman est une chronique linéaire de l'éveil adolescent de quatre potes. Nés au début des années cinquante, ils ont donc une quinzaine d'année en 65, année où ils découvrent le groupe anglais... Dés lors, leur vie est rythmé par la sortie des tubes ou albums du groupe. On les accompagne jusqu'en 72.
C'est bien foutu, l'explosion culturelle qu'a connu toute cette époque est parfaitement bien évoquée. Les filles, le Viet-Nam, l'alcool, la drogue, la politique et bien sur la musique ! Sans oublier le doute.

Plus jeune de seulement quelques années, je me suis bien retrouvé dans tous ces errements et ce son si diversifié.
Un bouquin qui m'a fait un bien fou.

Arrivée à la page 250 de Le demi-frère, je me demande si je continue… Je trouve Christensen très bavard, je m'ennuie un peu, le suspense n'a pas commencé. Et 900 pages… ça fait réfléchir !
Mais je lis ton avis, Igor, et celui de Chimère et je vais essayer de continuer au moins 100 ou 200 pages.