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Parfum de livres… parfum d’ailleurs
Littérature, forum littéraire : passion, imaginaire, partage et liberté. Ce forum livre l’émotion littéraire. Parlez d’écrivains, du plaisir livres, de littérature : romans, poèmes…ou d’arts…
Né en 1945, Claude Eveno a travaillé comme cinéaste documentariste de 1971 à 1983. Il a enseigné au département d’urbanisme de l’université de Paris VIII Vincennes de 1978 à 1981. De 1985 à 1990, il a été le rédacteur en chef des Cahiers du CCI et éditeur du Centre de Création Industrielle au Centre Georges Pompidou. Conseiller pour la programmation à France Culture de 1991 à 1999, il a également été éditorialiste à la revue L’Architecture d’Aujourd’hui de 1994 à 1998. De 2000 à 2004, il a été rédacteur en chef de Monumental, revue scientifique et technique des monuments historiques. Directeur des études à l’École nationale supérieure de Création Industrielle, de 2002 à 2008, et membre du Conseil de la recherche de la Délégation aux Arts Plastiques au ministère de la Culture, de 2004 à 2008, il a enseigné à l’École nationale supérieure de la Nature et du Paysage de 2000 à 2013. Il est l’auteur de cinq ouvrages consacrés au paysage, à l’espace et à l’urbanisme, et a supervisé la rédaction et la conception d’ouvrages collectifs, notamment parus aux éditions du Centre Pompidou. Il est également l’auteur d’une vingtaine de courts et moyens métrages.
Source : Editeur
kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
Sujet: Re: Claude Eveno Sam 24 Jan 2015 - 12:35
L’humeur paysagère
Citation :
Présentation de l’éditeur Quatre-vingt-dix jardins visités ou revisités, à Paris et en Ile-de-France, précédés de la remémoration d'une douzaine de paysages fondateurs ! Ceux-ci formant comme un voyage dans le passé depuis les jardins potagers d'une enfance ballottée entre la ville et la Bretagne, jusqu'aux grands paysages de l'Himalaya et du Japon en passant par les jardins italiens. L'ensemble est très éclectique. Les divers genres de jardins conçus depuis la Renaissance s'y trouvent tous présents, dans un choix personnel mais permettant de dresser un panorama des styles comme des idées. On peut suivre, dans un va-et-vient constant entre des lieux d'époques différentes, la relation changeante des hommes à la nature, pendant un peu plus de cinq siècles. Des parcs de châteaux, "classiques" ou "paysagers", à Fontainebleau, Chantilly, Versailles, Meudon, Sceaux, Saint-Cloud, Bagatelle, Ferrières, Boulogne..., des lieux uniques laissés par des hommes uniques, Chateaubriand ou Albert Kahn..., arpentés ou associés à des hommes aussi divers que Louis Franchet d'Espèrey et Karl Marx, Ingmar Bergman et Gaspar David Friedrich, Casanova et Sacha Guitry, des parcs et squares de Paris créés au XIXe siècle et tout le bazar du XXe, élégants jardins des années trente et cités-jardins, potagers de banlieue et "espaces verts" de grands ensembles..., jusqu'aux territoires végétaux les plus actuels, friches et coulées vertes dans les interstices ou jardins "partagés" dans les dents creuses de la ville. Aujourd'hui, on jardine à tout va pour se rassurer face à l'angoisse écologique. On fait semblant de sauver la planète en cultivant des carottes au pied de son immeuble. On programme de grands parcs urbains pour essayer d'être ensemble malgré une société du chacun pour soi. On fabrique des zones "naturelles" pour préserver des essences ou faire des classes de biologie pour citoyens ignorants. Ça part dans tous les sens, toutes les fonctions, toutes les formes. On s'y perd à coup sûr en essayant de résumer les cent dernières années sous une étiquette, comme on avait pu le faire pour les siècles précédents. Mais en mélangeant les époques, on fait de belles promenades, le corps et l'esprit surpris sans cesse par le côtoiement de l'héritage et de l'inclassable, et par la possibilité de penser notre époque en pensant ce qu'on a sous les yeux, que le constat soit tour à tour celui de la jubilation ou de l'accablement.
Je ne saurais même pas par où commencer pour parler de ce livre.
C’est d’un foisonnement extraordinaire, plein de jardins, parcs, de l’art de la musique, des rencontres et idées autour de la nature.
Un livre érudit avec lequel j’ai fait autant de recherches que de lecture. Tout au long du texte, Claude Eveno glisse des noms de créateurs de jardins, des endroits qu’il a visité. Pour moi c’était tout à fait jouissif de l’accompagner au cours de ses promenades.
Faut pas s’imaginer que j’ai le doigt vert, mais j’adore le travail des paysagistes et ce m’a passionné du début à la fin.
Tout au long du livre il y a des reproductions de photos et images, p.ex.
Est-ce son « pictorialisme » qui qualifie tout le charme un peu désuet de cette photographie au sujet si familier : une route, un chemin, comme on en a tant contemplé dans la peinture du XIXe siècle ? Ou bien la présence de l’enfant, qui donne à cette image une intensité rare, au-delà du paysage pourtant chargé de l’émouvante mémoire de tous les chemins de campagne élus par les peintres paysagistes ? Quelque chose d’inédit se manifeste ici, propre à la photographie, et que nulle peinture n’aura su saisir,…