Tim Flannery

j'en suis à la moitié, j'avance bien...

Au plus secret des îles

C'est sûr que le récit de ces vingt et quelques années de recherches et d'expéditions est dépaysant à souhaits et s'avère est aussi concret que merveilleux.

Le plus souvent en marge du monde moderne, reprenant pour son sujet d'études, les mammifères dans ces contrées mal connues, là où l'histoire à arrêter la science, Tim Flannery décrit avec enthousiasme ses découvertes et les péripéties de ces voyages entre la Nouvelle Guinée et les Îles Fidji.

Les histoires des bêbêtes et de leurs biotopes (comme la mirimiri - chauve souris à face de singe des fidjis en haut du post) ça fait déjà beaucoup de curiosité et d'interrogations... et de défis à l'imagination. En effet nous sommes bien loin de tout ça, paysages ou conditions de vie et plus encore toutes ces bestioles et pratiques, sauf si on va chercher sur internet (et encore) nous sont inconnues. Nos facultés de représentations tournent à plein mystère alors qu'il n'y a rien de plus factuel que ce dont il s'agit, magie de la science et magie de ces cas particuliers de recherche où le bonhomme, scientifique, ne sait pas ce qu'il trouvera ou non un siècle ou plus après une première collecte d'un animal qui aura fini empaillé dans une réserve de musée.

L'autre point fort du bouquin est de ne pas couper ces mêmes bêbêtes de leur monde. Les locaux sont une source de savoir pour identifier une espèce ou déterminer où il serait possible de la rencontrer... ou quand on a vu les derniers spécimens. Les modes de vie "primitifs" mais influencés par l'histoire des guerres civiles modernes au premiers peuplements en passant par les premiers européens et la seconde guerre mondiale, tout à un impact sur le milieu. Réchauffement climatique, déforestation, exploitation minières ou plus simplement chats, rats ou cochons et chasse, les menaces sont nombreuses pour des espèces dont le territoire n'est parfois que de quelques kilomètres carrés sur une (seule) île au bout du monde.

Cette diversité des écosystèmes aux histoires géologiques différentes est impressionnante aussi : truc poussé au milieu de la mer ou truc détaché d'un plus gros truc ou encore même truc mais séparé maintenant par les eaux, les possibilités sont multiples les distances, courants et déplacements (humains, animaux ou végétaux) faisant le reste.

Un peu répétitif au fil des pages certes mais là encore nos possibilités de représentation atteignent leurs limites. Mais cette histoire des îles est aussi l'occasion de s'arrêter sur le courant de fond qui se cache dans tout ça : l'évolution et la sélection naturelle, la survie de l'adapté, le darwinisme appliqué à des conditions insulaires particulières. Plein de choses intéressantes encore de ce côté là bien que ça reste assez nébuleux, j'aurais aimé une présentation plus théorique avant de la voir confrontée aux observations, surtout que la vision affichée apparaît très sélective (les bestioles ont une faible marge d'erreur).

C'est ma réserve sur le livre (réserve teintée par les souvenirs de fac de bio c'est vrai) qui évite souvent d'un peu trop loin sa facette scientifique à proprement parler ?

Surtout c'est un chouette moment d'une lecture intéressante, fluide et très étonnante qui fait voir plus grand et rappelle tout ce qu'on ne sait pas ou n'imagine même pas !

C'est gentil d'en avoir parlé.

J'ai moi aussi été, avec un peu de recul, un peu frustrée d'une partie à proprement parlé scientifique qui aurait pu donner un plus au livre. D'ailleurs quand je l'ai acheté, il était classé dans le rayon Voyages.

dans un registre un peu différent je peux quand même suggérer Edward O. Wilson.

pas besoin de prérequis non plus, quelques points communs mais des sujets et une approche un peu différente.

C'est noté.

---Cela me rappelle que j'ai fini le bouquin et que je n'ai toujours pas fait de commentaire...

Chamaco a écrit:

---Cela me rappelle que j'ai fini le bouquin et que je n'ai toujours pas fait de commentaire...

Nous attendons.

Des îles il va en être question  tout au long de ce livre, mais est-ce les mêmes que celles de Cook ou de Lapérouse.. ?
Flannery s’est rendu aux Salomon, il n’a pas poussé jusqu’aux Santa Cruz, banlieue orientale des Salomon, et donc pas à Vanikoro. Mais sa description des Salomon, de sa faune, de sa flore est édifiante, elle nous apprend que beaucoup de choses sont encore à decouvrir alors qu’une course contre la montre s’est engagée contre les extractions minières et la déforestation, tandis qu’existent encore des regions inexplorées…
Mais c’est surtout Cook et ses voyages qu’a côtoyé Flannery, son ouvrage est une mise en condition confortable de l’amoureux des voyages d’exploration, un partage de la vision du monde scientifique de terrain passionnant et jubilatoire.
Malheureusement ,( à mon sens, et ce n’est pas un reproche, ce livre nous apportant tant) il y manque un lexique des noms et surtout des photographies des animaux dont il parle. Ce dernier manque représentant un obstacle pour un non scientifique.

Les photos auraient été les bienvenues, d'autant plus qu'il est difficile de trouver ces animaux rares en faisant une recherche Internet.

on trouve des petites choses comme le couscous de Woodlark :




(une liste aurait facilité une recherche plus intense... ou quelques références web en complément ?)

En 2009 la decouverte d'un rat géant, peut être celui que recherchait Flannery..
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