Karen Russell

Intrigant ce livre de marais et de KröKö !

Tous vos avis m'intéressent.
Queenie, il me semble que ça te plairait, Animal, j'ai quelque doute mais vu le nombre de thèmes brassés dans ce livre il y en a au moins un qui devrait t'intéresser.

Je vois moi aussi plus Queenie que le Panda sur le coup.

Darkanny, ce que j'ai vraiment apprécié, c'est justement cette richesse, cette abondance de thèmes, quelque chose qui n'est pas univoque. Le drainage des marais, c'est aussi une façon de complexifier la critique et le rejet du monde actuel, oui, bien sûr, tout ce que représente Le monde de l'obscur est répulsif, mais en même temps, à d'autres époques, les choses n'allaient pas mieux, loin de là.

On a l'impression quand même d'un véritable gâchis en ce qui concerne cette politique de drainage, tous ces gens qui ont été obligés de quitter leur maison si modeste soit elle, et finalement ce drainage qui n'a rien donné, rien de rien si ce n'est l'invasion de niaoulis...et finalement qui a été obligé de quitter ces terres, toujours les mêmes, des indiens ou des esclaves affranchis....

Alors oui avant ce n'était pas rose, mais j'ai quand même l'impression qu'on a massacré écologiquement cette région au profit d'entreprises comme ces parcs etc...c'est un véritable débat, ce n'est pas la première fois que je vois évoqué dans un livre l'histoire de ces marais.
Il faudrait peut-être en savoir plus long sur la question.

Oui, le massacre de ces marais, semble une sorte de constante. Mais quelque part, si la famille d'Ava a pu s'installer sur les lieux, c'est aussi parce que les anciens habitants ont été chassé d'une façon ou d'une autre. Et maintenant, ce sont eux qui sont obligé de partir...C'est sans fin.

Foyer Sainte-Lucie pour jeunes filles élevées par les loups


8 nouvelles essentiellement centrées sur des adolescents, et flirtant plus ou moins avec le fantastiques, et dans certaines franchissant carrément le pas. C'est cruel, triste, un peu tendre aussi parfois. Plutôt pas mal écrit. Mais je vois quand même ce livre comme une sorte de galop d'essai, d'un écrivain qui s'exerce avant de se lancer dans quelque chose de plus achevé, qui sera pour Karen Russell Swamplandia. On retrouve ici certains éléments qu'elle va reprendre dans son premier roman à venir, les adolescents mal dans leur peau, les relations frères-soeur, l'imagination de quelque chose d'autre que le réel qui pourrait exister (et qui ici existe parfois vraiment), les difficultés d'être un parent pas dépassé, même certains noms ou l'idée d'un parc d'attraction. Mais tout cela est encore épars, et chaque nouvelle ne joue que sur une dimension, ce qui donne par moment un aspect simpliste aux textes. Et un peu le gout d'inachevé, l'auteur ne faisant pas à mon sens la démonstration dans ce livre, qu'elle possède vraiment l'art de poser une nouvelle, qui doit être un monde à elle toute seule et se suffire à l'intérieur de sa propre logique, tout en donnant la sensation de contenir tout dans sa longueur limitée. Là on en reste un peu à une idée par texte, et les fins ne sont pas assez mordantes à mon sens. Ou trop à sens unique.