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| Rabah Ameur-Zaïmeche | |
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+4Avadoro eXPie Queenie coline 8 participants | |
Auteur | Message |
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Avadoro Zen littéraire
Messages : 3501 Inscription le : 03/01/2011 Age : 39 Localisation : Cergy
| Sujet: Re: Rabah Ameur-Zaïmeche Dim 29 Jan 2012 - 12:06 | |
| Arabella, je suis très sensible au cinéma de Rabah Ameur-Zaimeche (particulièrement Bled Number One dont je garde un souvenir marquant) : j'irai donc certainement voir Les chants de Mandrin la semaine prochaine. C'est une mise en scène qui prend beaucoup de risques, à la fois sur la forme et la structure du récit, pas toujours évidente à appréhender mais passionnante dans ses tentatives et audaces. | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Rabah Ameur-Zaïmeche Dim 29 Jan 2012 - 12:46 | |
| - Arabella a écrit:
- Un film dont personne n'a parlé pour le moment (mais que fait donc Traversay ?) Les chants de Mandrin m'a fait une certaine impression. Pas pour l'histoire ni les dialogues, ni pour les acteurs qui ne donnent pas l'impression de l'être, mais la façon de filmer, les mouvements de caméra, des angles, enfin quelque chose qui m'a surpris et par moments vraiment embarquée, ce qui m'arrive vraiment de moins en moins souvent, en fait très très rarement au cinéma. Alors j'aimerais bien un autre avis.
- Avadoro a écrit:
- Arabella, je suis très sensible au cinéma de Rabah Ameur-Zaimeche (particulièrement Bled Number One dont je garde un souvenir marquant) : j'irai donc certainement voir Les chants de Mandrin la semaine prochaine. C'est une mise en scène qui prend beaucoup de risques, à la fois sur la forme et la structure du récit, pas toujours évidente à appréhender mais passionnante dans ses tentatives et audaces.
Quant à moi, Arabella, je garde un si mauvais souvenir de Dernier maquis du même Rabah Ameur-Zaimeche (déplacement à l'infini de palettes rouges au ralenti, vent dans les feuilles des arbres à n'en plus finir et, pour moi, dialogues au ras-des-pâquerettes + comédiens rencontrés pas trop finauds... ) Je l'avais vu en avant-première alors, et la critique l'a encensé lors de sa sortie. Je me suis demandée s'il n'y avait pas là un certain snobisme. Ou si j'étais moi-même complètement à côté de la plaque et larguée... Je ne crois pas tenter l'expérience des Chants de Mandrin...à moins que tous les Parfumés en reviennent enthousiastes... | |
| | | Avadoro Zen littéraire
Messages : 3501 Inscription le : 03/01/2011 Age : 39 Localisation : Cergy
| Sujet: Re: Rabah Ameur-Zaïmeche Dim 29 Jan 2012 - 14:30 | |
| Dernier Maquis est de loin son film le moins accessible, je pense que ce n'était pas forcément le bon choix pour débuter. Ses propositions mêlent une réflexion, une revendication socio-politique et une poésie flottante, toujours en mouvement. On rentre dedans ou non, en tout cas il ne laisse pas indifférent. | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Rabah Ameur-Zaïmeche Dim 29 Jan 2012 - 16:22 | |
| Pour ma part, c'était ma première rencontre avec ce réalisateur, et très sincèrement je suis allée voir ce film tout à fait par hasard, et avec plutôt un préjugé défavorable, suite à la critique de Télérama. J'avais un peu peur d'un film "politique", au message naïf et avec des acteurs amateurs ("Un éloge vibrant de la fraternité, où les bandits du XVIIIe siècle évoquent nos Indignés"). Et je ne peux nier que ces aspects ne soient présents dans le film. Mais voilà, je dirais que c'est comme dans la littérature, pas le sujet qui compte mais la façon dont on le traite. Et j'ai encore une fois été embarquée par les images, magnifiques, mais attention pas de belles images gratuites, mais images faisant sens, finalement le centre du film et sa raison d'être. Mais c'est très difficile pourquoi les images sont si fortes et envoûtantes, parce ce n'est pas un support verbal, cela dit autrement qu'avec les mots. Il y a un travail et une réflexion sur l'image dans ce film qui m'a stupéfaite, entre le mouvement, et les plans très rapprochés et quasiment immobiles, et les plus hypnotiques qui associent la musique et l'image, d'une façon que j'ai rarement le souvenir d'avoir rencontré. Ce n'est certes pas un film pour tout public, mais en même temps je n'ai pas le sentiment que ce soit un film difficile à suivre (la preuve, personne n'est sorti de la salle pendant la projection ), il s'agit d'une histoire de contrebandiers, il y a même des scènes d'action (et c'est d'ailleurs fascinant à quel point cela peut être efficace et impressionnant avec si peu de moyens). Peut être un film plus directement visible que celui que tu as vu Coline. Mais si tu n'as pas envie, ne te force pas Coline. | |
| | | Avadoro Zen littéraire
Messages : 3501 Inscription le : 03/01/2011 Age : 39 Localisation : Cergy
| Sujet: Rabah Ameur-Zaïmeche Mer 1 Fév 2012 - 20:47 | |
| Les chants de Mandrin
Un film inégal mais passionnant, qui marque à la fois une continuité et une rupture chez Ameur-Zaïmeche. C'est en effet la première fois qu'il aborde un sujet historique, et la perspective choisie est assez singulière. Par la clarté d'expression et la rigueur d'un univers évitant l'épique et le romanesque, la mise en scène renvoie par séquences au projet didactique de Rossellini ou aux derniers films de Rohmer. Ameur-Zaïmeche privilégie également la perception des sensations au développement d'un récit : le travail sur le son et l'image crée des blocs captivants, qui révèlent une dimension physique d'une poésie discrète et insistante. J'ai trouvé cette proposition très cohérente, et particulièrement accessible tant elle implique le spectateur, vivant une immersion dans une époque étrangement intemporelle. L'implication des acteurs permet d'enrichir un regard et de souligner des contradictions : le réalisateur, comme pour ses précédents films, est à la fois un premier rôle et un témoin...avec une présence tour à tout inquiétante, oppressante et libératrice. J'ai surtout été séduit par Jacques Nolot, particulièrement impressionnant dans le plan-séquence final où il déclame "La complainte de Mandrin". Tout n'est pas forcément limpide, et certains dialogues apparaissent démonstratifs à l'excès. De même, la représentation des soldats du roi produit une tension indispensable, mais trop vite binaire alors que le film fascine justement par ces ambiguités. Les plus beaux moments sont ces instants de la vie quotidienne des contrebandiers, et alors la notion de troupe, au sens historique, rejoint la vision du cinéma d'Ameur-Zaïmeche. Il confirme en tout cas qu'il est un auteur à suivre, et la relative confidentialité de cette sortie est d'autant plus regrettable. | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Rabah Ameur-Zaïmeche Mer 22 Avr 2015 - 8:59 | |
| hum hum et en salle Histoire de Judas ?
(c'est le genre de fil qui met le doute). | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Rabah Ameur-Zaïmeche Mer 29 Avr 2015 - 11:39 | |
| Histoire de Judas Je ressors de ce film avec des impressions mitigées. Les images sont magnifiques, vraiment splendides. Des critiques font des rapprochements avec des peintres, c'est évidemment possible (Caravage...) mais ce qui m'a le plus impressionné, c'est un côté presque sculpté, en particulier des paysages, comme si le metteur en scène arrivait à donner une dimension, une profondeur, une épaisseur, un volume, ce qui est exceptionnel et magique. C'est en enchantement du début jusqu'à la fin. C'est aussi d'une efficacité redoutable, et alternative aux films historiques, costumés, une autre façon de traiter cela, et qui fait paraître les superproductions plates et banales, laides et pauvres au final. Incontestablement une maîtrise et une réflexion, appliquée à l'image, à la manière de faire un film, d'en faire un art, la démonstration magistrale que ce que l'on voit à l'écran ne dépend pas des moyens mais du talent.
Alors pourquoi pas un franc enthousiasme ? Le jeu (ou non jeu) des acteurs ne m'a pas gêné, sauf celui de Rabah Ameur-Zaïmeche lui même. Là, chaque fois qu'il ouvrait la bouche, j'avais du mal à y croire. Ensuite, le choix du sujet, Jésus, j'ai eu beaucoup de mal à m'y projeter. Une histoire trop connue, qui à force se vide de contenu. Et j'ai trouvé un peu simpliste par moments le propos du réalisateur sur le sujet. Le mal vient de l'écrit, de fixer une parole et de l'ériger en dogme, avec des gens qui se chargent de l'appliquer à la lettre, en la vidant de son esprit. De même les Romains enfermés dans une idéologie, une pensée en apparence rationnelles, mais en réalité stériles et qui les empêchent de suivre leurs élans, leur humanité, qui elle ne se trompe pas. A la limite, on pourrait voir cela comme une sorte de mise en cause d'une approche rationnelle, intellectuelle, et l'opposer à la spontanéité et une sorte de bon sens naturel. La vision "réhabilitée" de Judas s'inscrit aussi dans cette logique, tout ce qui bon est présent dans l'homme, le mal vient de l'extérieur, ne lui est pas propre en quelque sorte, inhérent, ce sont les lois, les dogmes...Comme s'ils n'avaient pas été crées pas les hommes justement. Mais cela vient peut être de moi, de mon pessimisme sur nature humaine, et du mal que j'ai à adhérer à une vision très optimiste et presque solaire de cette nature.
J'aimerais bien un autre avis, pour peut être un échange sur le sujet. | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Rabah Ameur-Zaïmeche Mer 29 Avr 2015 - 12:54 | |
| il n'est plus à l'affiche ici. | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Rabah Ameur-Zaïmeche Mer 29 Avr 2015 - 13:55 | |
| Dommage, j'aurais aimé avoir ton avis. Problème technique : lorsqu'on clique à partir de l'index de réalisateurs sur Rabah Ameur-Zaïmeche, on aboutit nulle part. | |
| | | shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
| Sujet: Re: Rabah Ameur-Zaïmeche Mer 29 Avr 2015 - 17:42 | |
| - Arabella a écrit:
- Dommage, j'aurais aimé avoir ton avis.
Problème technique : lorsqu'on clique à partir de l'index de réalisateurs sur Rabah Ameur-Zaïmeche, on aboutit nulle part. C'est réparé, merci Arabella de l'avoir signalé ! | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Rabah Ameur-Zaïmeche Mer 29 Avr 2015 - 18:40 | |
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| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Rabah Ameur-Zaïmeche Mer 29 Avr 2015 - 19:01 | |
| Pas gagné pour le voir à Lille (je crois qu'il est déjà sorti de l'affiche). Peut être un rattrapage à la FAC de Villeneuve d'Ascq ou au Melies. À suivre... | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Rabah Ameur-Zaïmeche Mer 29 Avr 2015 - 19:16 | |
| J'ai tendance à les voir un peu après les sorties officielles, et donc les films ne sont plus forcément visibles dans les circuits classiques, mais dans les salles que tu cites, cela devrait pouvoir encore se faire. | |
| | | Avadoro Zen littéraire
Messages : 3501 Inscription le : 03/01/2011 Age : 39 Localisation : Cergy
| Sujet: Re: Rabah Ameur-Zaïmeche Jeu 30 Avr 2015 - 23:43 | |
| Histoire de Judas
J'ai aussi été très touché par l'image, tant Rabah Ameur-Zaïmeche intègre les protagonistes du film parmi des paysages (à l'image de la première séquence, presque fantomatique dans un désert aride). Le manque de moyens apparent permet la recherche d'une épure, d'une simplicité évitant les maladresses des reconstitutions historiques pour saisir la fragilité d'émotions passagères et violentes.
De cette manière, je trouve qu'Ameur-Zaïmeche parvient à offrir une vision personnelle du matériau biblique, même si je rejoins Arabella dans ses réticences par rapport à son jeu d'acteur (avec un excès d'outrances et d'intentions). Si la figure de Judas est réhabilitée dans ce projet, l'opposition entre l'homme d'action et le portrait d'un Jésus presque absent à lui-même, n'existant que par le poids écrasant de son propre discours ne me semble pas complètement optimiste. La création du personnage de Carabas révèle également une amertume, une angoisse à travers ses illuminations inaccessibles.
La focalisation du discours sur la postérité des écrits est peut-être un peu forcée mais la mise en scène, qui oscille entre sécheresse abrupte et douceur passagère, apparait plus nuancée jusque dans l'expression de doutes et de contradictions. | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Rabah Ameur-Zaïmeche Ven 1 Mai 2015 - 8:18 | |
| Tu as raison de rappeler le personnage de Carabas, qui est une sorte de double de Jésus, un double dérisoire et touchant, là il y a vraiment une idée originale et intéressante.
Pour l'absence de Jésus de lui-même, on pourrait dire que cela laisse plus de places aux autres, mais cette place même laissée, est une interrogation, d'autant plus que même absent et murmurant, il écrase Ponce Pilate dans leur confrontation. Et ce qu'il dit, ces phrases archi connues, ont un côté écrasant en elles-mêmes, tant par leur contenu, que surtout pas l'image qu'elles sont dans l'histoire et la mémoire collective. S'il en faisait plus, il en ferait trop. Cela laisse plus de place au contenu du discours justement, le personnage s'efface devant le message. | |
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| Sujet: Re: Rabah Ameur-Zaïmeche | |
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