Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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  Franz Michael Felder [Autriche]

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silou
Bédoulène
tom léo
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tom léo
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MessageSujet: Franz Michael Felder [Autriche]     Franz Michael Felder [Autriche]  EmptyVen 17 Avr 2015 - 7:25

 Franz Michael Felder [Autriche]  Csm_po10

Franz Michael Felder

est un écrivain et paysan autrichien né le 13 mai 1839 à Schoppernau, Vorarlberg, mort le 26 avril 1869. Il est né dans une pauvre famille de paysans dont il n'a pas voulu se séparer par solidarité. Autodidacte, il a découvert seul la grande littérature allemande et est devenu écrivain. Il a continué à s'occuper de la ferme familiale. Il a créé une coopérative agricole et ouvrière ainsi qu'une bibliothèque. Dans le contexte de son époque il fut accusé comme étant « franc-maçon », un Rouge etc. Il publia après son mariage avec sa femme Nanni en 1861plusieurs ouvrages et gagna du respect jusqu'à Leipzig ouù il devenait membre d'honneur du club des germanistes. Amour du terroir et volonté du renouveau marquaient son œuvre. Après la mort de sa femme, et juste un mois avant sa propre mort il termina la première partie de son livre le plus connu, son autobiographie, « Scènes de ma vie ».

Il est mort d'épuisement à 29 ans.

OEUVRES:

   Nümmamüllers und das Schwarzokaspale. Lindau: Stettner 1863
   Sonderlinge, 2 Bände. Leipzig: Hirzel 1867
   Reich und arm. Leipzig: Hirzel 1868
   Aus meinem Leben, 1869 (veröff. 1904)/Scènes de ma vie


Dernière édition par tom léo le Ven 17 Avr 2015 - 7:40, édité 1 fois
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tom léo
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MessageSujet: Scènes de ma vie     Franz Michael Felder [Autriche]  EmptyVen 17 Avr 2015 - 7:37

Scènes de ma vie

avec, dans l'édition française, un postface de Jean-Yves Masson et une préface de Peter Handke

Originale : Aus meinem Leben (Allemand, 1869)

CONTENU :
Rien ne destinait Franz Michael Felder à laisser une trace de sa brève existence. Paysan pauvre du Vorarlberg, région en ce temps-là très déshéritée de l'Autriche occidentale, il eut à vaincre mille obstacles, à commencer par les préjugés de son milieu, pour accéder à la littérature et à la poésie, objets de toute son ambition dès l'adolescence. Auteur de deux romans, de nouvelles, de poèmes, d'essais et d'une vaste correspondance, il laisse surtout un chef-d'oeuvre : Scènes de ma vie, récit autobiographique achevé juste avant sa mort, publié seulement en 1904 mais constamment réédité depuis. S'il faut lire ce livre, ce n'est pas simplement parce qu'il s'agit sans doute de la toute première fois où s'éleva, dans l'Empire autrichien (et même en Europe), une voix venue des profondeurs du monde rural : ne voir dans les Scènes de ma vie qu'un document sur la paysannerie, ce serait passer à côté de l'authentique écrivain qu'est Felder. Ce qui sidère le lecteur d'aujourd'hui, c'est l'évidence de son don littéraire. Dans une langue exceptionnellement riche et dense que rend fidèlement la traduction d'Olivier Le Lay, Felder parvient à rendre intensément présentes toutes les situations qu'il décrit. Dès les premières lignes du livre, il est là, en chair et en os, qui entreprend de raconter les "vies minuscules" de ses compatriotes et la sienne, sans apitoiement : simplement pour en dégager la vérité universelle. (Source : Editeur)

REMARQUES :
En 25 chapitres Felder retrace « des scènes de sa vie » jusqu'à son mariage en 1861, donc l'âge de 21 ans ! Il achèva son récit juste quelques semaines avant sa mort. Il part de son enfance difficile, marquée assez tôt par la mort du père et une responsabilité accrue pour la petite ferme familiale. Aussi fut-il atteint par un problème de cécité partielle, un enfant plutôt pas prévu pour des travaux difficiles sur une ferme. Mais il garda un œil sur ses vaches, se réconciliant cette vie rurale, et la mettant ensemble avec sa passion de lecture et d'écriture.

Il est fascinant de lire ce récit aussi pour la raison que Felder est un observateur très fin sur ces passages et développements dans une vie : il décrit les changements pas seulement d'un point de vue extérieure par des événements clés, mais leur influence sur une vie intérieure, un état d'esprit. Points de départs pour de telles moments de changements étaient souvent des événements extérieurs, des rencontres : comme justement la mort du père, faire connaissance de certaines personnes dans les environs (un médecin, un prêtre…), une famille amie, un presque accident mortel etc.

En tout cela il s'est mis « à part » dans une societé où la lecture et l'écrit n'était presque pas bienvenue ou reservés pour une autre couche sociale. Ainsi il est considéré comme un « Sonderling », un homme particulier, spécial, à la limite de la societé. Cela crée, malgré quelques amitiés splendides, un sentiment de solitude. Néanmoins – c'est mon opinion – on pourrait bien se demander à quel point ce sentiment de solitude n'est pas donné d'une forme ou d'une autre à chacun… Déjà comme enfant il se perdait dans des histoires, apprenait avec facilité des versets. Tout faisait une impression profonde sur lui, donc un enfant, un jeune gar sensible, ouvert. De là la question si un tel garçon était vraiment fait pour vivre ainsi, entre ferme familiale et littérature. Et il fut alors le premier de réconcilier une vie si pratique (il était aussi tisserand et producteur de tuiles) avec l'écriture ! Cela fut une marche sur la crête...

Lors de son mariage en 1861 il brulait tout ce qu'il avait produit jusqu'à là, mais sa femme l'encouragea et l'oeuvre publiée s'est faite à partir de ce moment-là.

De point de vue de langue ce récit autobiographique est classique, on remarque l'influence de ses lectures des grands de son époque. Beaucoup de remarques sont pertinents et beaux. Donc je n'arrive pas à analyser pourquoi j'ai pris du temps pour pouvoir terminer ce livre…, mais beaucoup ici avec un penchant sur le 19ème, des autobiographies et éventuellement un œuvre dans le dialogue entre vie pratique et littéraire, pourrait y trouver une bonne lecture !

Celui qui s'intéresse, trouvera aussi un article dans le Télérama à l'occasion de la publication de ce livre: http://www.telerama.fr/livres/scenes-de-ma-vie,113496.php

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Bédoulène
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MessageSujet: Re: Franz Michael Felder [Autriche]     Franz Michael Felder [Autriche]  EmptyVen 17 Avr 2015 - 8:56

merci pour ton commentaire Tom Léo, il m'apparait intéressant cet Homme qui crée une bibliothèque dans ce milieu rural.
Il est mort bien jeune.
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silou
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MessageSujet: Re: Franz Michael Felder [Autriche]     Franz Michael Felder [Autriche]  EmptyVen 17 Avr 2015 - 22:18

Merci pour ton commentaire Tom Léo,
c'est un des plus beaux livres que j'ai lus cette année, il m'a vraiment touché, je crois qu'on a la chance d'avoir une belle traduction.
je pense qu'il devrait te plaire Bédou.


Dernière édition par silou le Sam 18 Avr 2015 - 9:20, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Franz Michael Felder [Autriche]     Franz Michael Felder [Autriche]  EmptyVen 17 Avr 2015 - 23:21

Je me le note aussi...
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MessageSujet: Re: Franz Michael Felder [Autriche]     Franz Michael Felder [Autriche]  EmptySam 22 Aoû 2015 - 17:01

Scènes de ma vie


 Franz Michael Felder [Autriche]  31c4hi10

Au milieu du 19e siècle, au fin fond de la campagne autrichienne, Franz Michael Felder découvre contre toute attente le plaisir de la lecture, de la poésie et de l’écriture. De nos jours, ce brave petit gars aurait été encouragé à développer ses penchants intellectuels mais, autres temps et autres mœurs obligent, Franz Michael Felder est né dans un contexte où quiconque manifeste des ambitions intellectuelles supérieures à celles de sa classe sociale est considéré comme un individu suspect. Il sera d’abord découragé dans son enfance par un prêtre selon qui l’étude  « détourne l’âme de Dieu », plus tard par ses proches qui croient que cet engouement exprime le mépris pour la classe paysanne à laquelle il appartient.  

Encore une fois, ce témoignage nous rappelle que la littérature n’est pas une activité sociale et si aujourd’hui, nous pouvons éventuellement nous en tirer grâce à la légitimité dont elle s’est parée, ce n’était pas le cas pour Franz Michael Felder. Toute sa jeunesse, il s’est torturé pour savoir qui, de sa personnalité sociable et terrestre ou de sa personnalité solitaire et imaginative, devait remporter le combat du bien et de la moralité.


« Il devait être possible de réconcilier malgré tout la lecture et la vie, la pensée et l’action. »


Comme l’exprime Jean-Yves Masson dans la postface, « sa condition sociale n’est pas celle d’un marginal. Au contraire, c’est sa volonté de se hausser au-dessus de cette condition qui le marginalise au sein même de la classe à laquelle il appartient ». Franz Michael Felder est-il un joyeux qui s’est laissé contaminer par l’étrangeté qu’il découvre dans le livre, ou est-il un authentique intellectuel qui se persuade de ne pas l’être parce qu’il a compris que le sel de la vie, c’est de partager des expériences de vie concrète avec les autres ?


On ne peut pas être insensible à l’histoire de cette lutte intérieure et à la confession sincère de cet homme. L’inconfort dans lequel l’a jeté la littérature aura finalement décuplé ses forces vitales. Il œuvra ensuite toue sa vie contre les injustices sociales dont les paysans étaient alors victimes dans sa région. Mais la menace du prêtre ne disparaît jamais vraiment totalement, et le témoignage de ces « Scènes de vie » se justifie trop souvent, voire principalement, sur la trame exclusive de la moralité judéo-chrétienne.


 Franz Michael Felder [Autriche]  Edward10
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« Ah, mon Dieu, tant de choses en moi étaient encore floues et désordonnées [...] Je voyais tous les autres, même les plus faibles d'esprit, contents et repus comme après le plus copieux des banquets ; moi seul je quittais l'école affamé et les yeux mouillés de larmes. »


« Si le destin semble parfois s’acharner sur l’homme, ce n’est que pour qu’il se défasse un peu du fardeau qui l’oppressait et se dirige d’un pas d’autant plus rapide et assuré vers un but qui soit digne de lui. »


« Je n'étais pas à ma place dans le monde, voilà tout, je n'avais rien à me reprocher, quand bien même je ne me comporterais pas comme les gens l'attendaient de moi. »


« Depuis que je ne vivais plus, ne lisais plus, ne méditais plus pour moi seul, je me sentais élargi. »
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MessageSujet: Re: Franz Michael Felder [Autriche]     Franz Michael Felder [Autriche]  EmptySam 22 Aoû 2015 - 17:08

Merci, Coli ! Je l' avais déjà noté et ce tu en dis confirme.
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tom léo
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MessageSujet: Re: Franz Michael Felder [Autriche]     Franz Michael Felder [Autriche]  EmptyDim 23 Aoû 2015 - 8:16

colimasson a écrit:

On ne peut pas être insensible à l’histoire de cette lutte intérieure et à la confession sincère de cet homme. L’inconfort dans lequel l’a jeté la littérature aura finalement décuplé ses forces vitales. Il œuvra ensuite toue sa vie contre les injustices sociales dont les paysans étaient alors victimes dans sa région. Mais la menace du prêtre ne disparaît jamais vraiment totalement, et le témoignage de ces « Scènes de vie » se justifie trop souvent, voire principalement, sur la trame exclusive de la moralité judéo-chrétienne.

Je sais bien qu'on pourrait réduire la vue sur sa vie sur cet aspect là, et réduire toute contribution du judéo-christianisme à la moralité (quelle petitesse!) mais ce serait vraiment une reduction. Il y a d'autres personnages dans le roman, et des beautés de la présence de la foi, et il faut certainement pas taire que Felder parle dans ce livre souvent avec une foi profonde.

D'où donc ce soulignement, encore et encore, de la moralité écrasante etc, des chrétiens? J'y vois un unilatéralisme qui m'atttriste personnellement beaucoup. Mais on ose même plus en parler car c'est devenu tellement monnaie courante de parler ainsi. Si un homme/une femme d'aujourd'hui réduit la foi chrétienne à ces aspects, j'y vois malgré tout une certaine immaturité. Il y a quand même autre chose!

En ce qui me concerne cela me consterne de trouver ces préjugés et jugements constants si souvent chez ceux qui prétendent être si libres, tolérants etc. Cela fait du mal. Donc, autre exemple, je n'ai même plus envie de poster dans l'Houellebecq ou Malick. On a l'impression que cela sert à rien. Ce sont pas des raisonnements faits souvent, mais des opinions, des expériences personnelles basées sur des préjugés.

En adaptant ce message je pourrais le mettre dans beaucoup d'autres fils..., mais je suis fatigué. Souvent on n'a plus envie. Et le plus grave c'est qu'en voulant tout le temps rabaisser la foi, l'église etc, vous vous rabaissez vous-mêmes: vous faîtes ce que vous critiquez. Donc, pas un iota de mieux. Et pas de possibilité de grandir.

Bien sûr vous pouvez voir dans ce commentaire ému une stupidité, mais laissez-vous reveiller un peu. Cela ferait du bien!
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MessageSujet: Re: Franz Michael Felder [Autriche]     Franz Michael Felder [Autriche]  EmptyDim 23 Aoû 2015 - 10:47

la version courte : merci de râler. Wink

singe

(on va essayer de se réveiller... pas facile pour un panda)
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MessageSujet: Re: Franz Michael Felder [Autriche]     Franz Michael Felder [Autriche]  EmptyMer 26 Aoû 2015 - 21:04

tom léo a écrit:
colimasson a écrit:

On ne peut pas être insensible à l’histoire de cette lutte intérieure et à la confession sincère de cet homme. L’inconfort dans lequel l’a jeté la littérature aura finalement décuplé ses forces vitales. Il œuvra ensuite toue sa vie contre les injustices sociales dont les paysans étaient alors victimes dans sa région. Mais la menace du prêtre ne disparaît jamais vraiment totalement, et le témoignage de ces « Scènes de vie » se justifie trop souvent, voire principalement, sur la trame exclusive de la moralité judéo-chrétienne.

Je sais bien qu'on pourrait réduire la vue sur sa vie sur cet aspect là, et réduire toute contribution du judéo-christianisme à la moralité (quelle petitesse!) mais ce serait vraiment une reduction. Il y a d'autres personnages dans le roman, et des beautés de la présence de la foi, et il faut certainement pas taire que Felder parle dans ce livre souvent avec une foi profonde.

D'où donc ce soulignement, encore et encore, de la moralité écrasante etc, des chrétiens? J'y vois un unilatéralisme qui m'atttriste personnellement beaucoup. Mais on ose même plus en parler car c'est devenu tellement monnaie courante de parler ainsi. Si un homme/une femme d'aujourd'hui réduit la foi chrétienne à ces aspects, j'y vois malgré tout une certaine immaturité. Il y a quand même autre chose!

En ce qui me concerne cela me consterne de trouver ces préjugés et jugements constants si souvent chez ceux qui prétendent être si libres, tolérants etc. Cela fait du mal. Donc, autre exemple, je n'ai même plus envie de poster dans l'Houellebecq ou Malick. On a l'impression que cela sert à rien. Ce sont pas des raisonnements faits souvent, mais des opinions, des expériences personnelles basées sur des préjugés.

En adaptant ce message je pourrais le mettre dans beaucoup d'autres fils..., mais je suis fatigué. Souvent on n'a plus envie. Et le plus grave c'est qu'en voulant tout le temps rabaisser la foi, l'église etc, vous vous rabaissez vous-mêmes: vous faîtes ce que vous critiquez. Donc, pas un iota de mieux. Et pas de possibilité de grandir.

Bien sûr vous pouvez voir dans ce commentaire ému une stupidité, mais laissez-vous reveiller un peu. Cela ferait du bien!

Ouais, c'est mal venu. J'aurais plutôt dû écrire : une conception formatée de la morale ?

J'ai voulu faire rapide. Tu sais pourtant que je ne rejette pas l'héritage judéo-chrétien, je crois que ça se sent assez dans mes autres lectures et gribouillis (je crois que je ne vais plus jamais oser utiliser ce mot à présent).
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