Emir Kusturica

Je suis une grande admiratrice d' Emir Kusturica.
Mon ame balkanique palpite, tout est presque comme dans la tete d'un bulgare et le parcours historique est assez semblable. "Papa est en voyage d'affaire", c'est la realite bulgare des annees 50-60 du XXeme siecle.
Je crois ne pas avoir vu sur le fil parler du film de Kusturica(avant-dernier, je crois) - "La vie est un miracle"Prix Education Nationale, Cannes 2004
Films Alain Sarde/Mars Distribution
http://www.lavieestunmiracle.com/

Une tres bonne analyse sur http://www.cadrage.net/films/kusturica2004.htm

Romeo et Juliette des Balkans - un chretien et une musulmane, tout dans le contexte de la guerre avec le tendre humour baroque du realisateur, c'etait un des films sur la guerre en ex Yougoslavie avoir avec rire a travers des larmes, et finalement, rire jusqu'aux larmes. Et penser que la vie continue apres toutes les horreur de la guerre, comme un long fleuve pas toujours tranquille.

Tu as raison Orientale, Kusturica agace certains par excès de slavitude mais tant pis s'il y a souvent trop de monde aux Balkans, moi je le trouve euphorisant Emir au volant. Comme dans Promets-moi, son dernier film en date.



Il est libre Emir, il y en a même qui disent qu'ils l'ont vu voler ! Dans un cinéma de plus en plus formaté et aseptisé, chaque film de Kusturica est comme une bouffée d'oxygène. Certes, Promets-moi ne figurera pas parmi les oeuvres marquantes du réalisateur bipalmé de Cannes, mais on y trouve suffisamment d'ingrédients jubilatoires pour le célébrer. Loufoque, libidineux, grotesque, ce délire "taillé à la Serbe", nous transporte dans un autre univers qui évoque, parfois, celui du maître Fellini. On pourra lui reprocher un ton graveleux, des blagues de potache, un scénario approximatif, qu'importe..., il est libre de créer, Emir, et nous de le suivre dans son delirium très peu mince.

traversay a écrit:

Tu as raison Orientale, Kusturica agace certains par excès de slavitude mais tant pis s'il y a souvent trop de monde aux Balkans...

Trav!
A propos de slavitude, j'aimerais savoir oui Orientale comment K est perçu par chez vous, si cet excès n'est pas tout d'abord plutôt destiné à nous à l'ouest?

Babelle, je ne sais pas quelles etaient les idees secretes de Kusturica en faisant ses films "balkaniques", avec trop de "slavitude". C'est un bosniaque qui sait "diffuser" son oeuvre "taille" a la Serbe", comme dit Traversay.
Chez nous, il est toujours tres bien percu, tres appaludi. Il fait des films avec beaucoup d'entrain, surtout avec beaucoup de maitrise, ici on le considere comme une fierte locale placee depuis longtemps parmi les talents du cinema mondial.
A l'Ouest, je crois qu'il est egalement apprecie pour plusieurs qualites de ses films.
Moi, personnellement, je commence a trouver qu'il se repete deja, "Promets-moi" ne m'a pas fait beaucoup rire. Et vous, avez-vous ri en regardant "Promets-moi"?
A ce propos, les bulgares ont beaucoup aime "Les Chti's" et moi, je pensais qu'il ne ferait rire que les francophones.
Tu vois, Babelle, tout est a apprecier partout si c'est vraiment bien fait.

Il faudrait que je revoie La vie est un miracle. C'est par ce film que j'ai découvert K mais avant "le flash" ça m'avait semblé glauque et "déplacé".
J'ai cru rencontrer un petit frère de Kusturica en la personne de Horatiu Malaele qui a réalisé le déchirant "Au diable Staline, vive les mariés!". Mais non : Malaele nous donne une noce silencieuse qui, si elle démarre dans une identique fanfare et malgré les fous rires, tend vers un tragique plus classique -ce qui n'ôte rien à la qualité de sa noce.

traversay a écrit:

Il est libre Emir, il y en a même qui disent qu'ils l'ont vu voler ! (...) Le réalisateur bipalmé de Cannes (...) ce délire "taillé à la Serbe" nous transporte dans un autre univers qui évoque, parfois, celui du maître Fellini

Trav! Tu exagères!
Ah pour l'excès Fellini oui ! Comment ne pas juxtaposer la fanfare de Nino Rota...

Horatiu Malaele :
ici
et là

Nino Rota
Alexandru Andries, comp.

Traversay a ecrit:

Citation :

...nous transporte dans un autre univers qui évoque, parfois, celui du maître Fellini.

Je pense que Trav a en vue plutot "Amarcord" - la les types hors du temps et de l'espace, c'etaient comme ceux de Kusturica.

Mais, merci, Babelle pour la musqiue de 8 1/2, c'est toujours delicieux.
Sue le film romain, je ne saurais rien dire, s'il vient un jour ici, je le verrai avec joie, il est "des notres".

Orientale a écrit:

Traversay a ecrit:

Citation :

...nous transporte dans un autre univers qui évoque, parfois, celui du maître Fellini.

Je ne pense pas que Trav a en vue plutot "Amarcord" - la les types hors du temps et de l'espace, c'etaient comme ceux de Kusturica.

Mais, merci, Babelle pour la musqiue de 8 1/2, c'est toujours delicieux.
Sue le film romain, je ne saurais rien dire, s'il vient un jour ici, je le verrai avec joie, il est "des notres".

Un peu hors sujet, pour Orientale : une amie m'a passé un DVD de Zift, le film qui a représenté la Bulgarie aux Oscar de l'année passée. Pas sorti en France, hélas. Je l'ai trouvé sidérant de maîtrise (je crois qu'on peut le voir, tronçonné, avec sous-titres anglais sur youtube).

Petite correction de mon post precedent:
Je pense que Trav a en vue plutot "Amarcord...
---
Traversay a ecrit:

Citation :

Un peu hors sujet, pour Orientale : une amie m'a passé un DVD de Zift, le film qui a représenté la Bulgarie aux Oscar de l'année passée. Pas sorti en France, hélas. Je l'ai trouvé sidérant de maîtrise (je crois qu'on peut le voir, tronçonné, avec sous-titres anglais sur youtube).

Je connais bien Zift un des derniers films super reussis du nouveau cinema bulgare. Tu as raison que c'est un film fait avec beaucoup de maitrise de la part du realisateur. Et le scenario est bouleversant.
Je vais mettre un fil - merci, Trav.

J'ai eu l'inforamtion trop tard, mais jeudi soir, Emir Kusturica et son The No Smoking Orchestra sera en concert chez nous..
plus de places disponibles.. je serais allée sinon

Il s'en passe de belles par chez vous Kenavo!
Kusturica est donc musicien? The No Smoking Orchestra existait avant qu'il ne le rejoigne? C'est eux qui font la musique de tous ses films?

Citation :

"Le garage rock, rock garage, ou musique garage, quelquefois dénommé « punk sixties », est un genre de rock apparu au cours de la première moitié des années 1960."

Dans quels pays?

Babelle a écrit:

Kusturica est donc musicien? The No Smoking Orchestra existait avant qu'il ne le rejoigne? C'est eux qui font la musique de tous ses films?

tu trouveras les réponses à -presque- toutes tes questions ici

Code:

http://fr.wikipedia.org/wiki/Emir_Kusturica_%26_The_No_Smoking_Orchestra

et concernant les débuts du groupe, c'est ici:

Code:

http://fr.wikipedia.org/wiki/Zabranjeno_Pušenje

Je viens de voir Le temps des gitans et ouf ! Je souffle, récupère, perçoit encore la musique de Goran Bregovic.

Citation :

La dramatique vie de Perhan, fils naturel d'un soldat et d'une Tzigane, qui rêve d'un avenir riche et heureux. Elevé par sa grand-mère qui l'adore, il est bientôt arraché à elle et part en Italie travailler pour un trafiquant d'enfants. Il reviendra au pays mais ne réussira pas à réaliser son rêve.

Le personnage de Perhan, personnage lunaire, avide de réussir pour sa soeur et sa grand-mère est particulièrement réussi. Kusturica s'affranchit de toute narration et offre une série de tableaux, où l'onirique se dispute au réalisme social. Le film ne bascule jamais franchement d'un côté ou de l'autre. Le réalisateur réussit l'alchimie et crée un univers poétique, insolite et violent. Il n'oublie pas cependant la cohérence de son film, ce qui fait qu'en suivant les tableaux qui se succèdent, le spectateur n'est jamais perdu.
J'ai aimé certaines scènes, celles du fils menaçant sa mère pour récupérer de l'argent et qui "suspend sa maison", celle de la naissance du fils de Perhan, poétique, forte et sordide à la fois.
Je ne vois pas beaucoup de film, mais celui-là me marquera. J'aimais beaucoup Kusturica depuis Underground, ce film confirme à mes yeux tout le talent de ce réalisateur.

Citation :

Quid de Wild Roses, Tender Roses, le biopic farfelu sur Pancho Villa, et dont le premier coup de manivelle devait être donné à partir de la mi-février (voir l’article La révolution mexicaine selon l’Emir) ? Et de Cool Water, comédie noire sur une fratrie palestinienne devant convoyer leur père décédé de Jérusalem à Ramallah, et qui devait être tourné avant ? Il faut croire que les deux projets ont été remisés au placard, puisque l’on annonce désormais que le prochain long-métrage d’Emir Kusturica sera l’adaptation du “Pont sur la Drina”, le plus fameux roman de son auteur et Prix Nobel de littérature, le Yougoslave Ivo Andric.
Récit de quatre siècles d’histoire de la Serbie et de la Bosnie-Herzégovine, dont les rives sont reliées par le pont du titre, voici un matériel idéal pour Kusturica, qui va pouvoir dresser un portrait historique de son pays, sans cesse déchiré par les siècles et les événements. Pour mener à bien son projet, le réalisateur d’Arizona Dream a demandé - et obtenu - le soutien de la Serbie, ainsi que celui de la République serbe de Bosnie, afin de financer la construction de la ville historique de Kamengrad, au bord de la Drina.
“Pour que ce projet culturel grandiose soit mis en œuvre, l’Etat doit le soutenir“, a déclaré le cinéaste lors d’un entretien accordé à un quotidien bosnien, en ajoutant que le décor pourrait ensuite être utilisé comme attraction touristique. Enfin, toujours selon lui, les travaux devraient commencer cet été.

Source : TCM

traversay a écrit:

Tu as raison Orientale, Kusturica agace certains par excès de slavitude mais tant pis s'il y a souvent trop de monde aux Balkans, moi je le trouve euphorisant Emir au volant. Comme dans Promets-moi, son dernier film en date.



Il est libre Emir, il y en a même qui disent qu'ils l'ont vu voler ! Dans un cinéma de plus en plus formaté et aseptisé, chaque film de Kusturica est comme une bouffée d'oxygène. Certes, Promets-moi ne figurera pas parmi les oeuvres marquantes du réalisateur bipalmé de Cannes, mais on y trouve suffisamment d'ingrédients jubilatoires pour le célébrer. Loufoque, libidineux, grotesque, ce délire "taillé à la Serbe", nous transporte dans un autre univers qui évoque, parfois, celui du maître Fellini. On pourra lui reprocher un ton graveleux, des blagues de potache, un scénario approximatif, qu'importe..., il est libre de créer, Emir, et nous de le suivre dans son delirium très peu mince.

Bon !


suite à l'info sur le futur film de K Une bonne raison pour moi de lire avant le livre d'Ivo Andric (j'étais dans l'ambiance avec le livre Le Soldat et le gramophone - Sasa Stanisic)