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Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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Messages : 903 Inscription le : 13/09/2009 Age : 71 Localisation : Syldavie
Sujet: Re: Emir Kusturica Mer 16 Fév 2011 - 0:56
Bédoulène a écrit:
Il est libre Emir, il y en a même qui disent qu'ils l'ont vu voler ! Dans un cinéma de plus en plus formaté et aseptisé, chaque film de Kusturica est comme une bouffée d'oxygène. Certes, Promets-moi ne figurera pas parmi les oeuvres marquantes du réalisateur bipalmé de Cannes, mais on y trouve suffisamment d'ingrédients jubilatoires pour le célébrer. Loufoque, libidineux, grotesque, ce délire "taillé à la Serbe", nous transporte dans un autre univers qui évoque, parfois, celui du maître Fellini. On pourra lui reprocher un ton graveleux, des blagues de potache, un scénario approximatif, qu'importe..., il est libre de créer, Emir, et nous de le suivre dans son delirium très peu mince.
Bon !
J'ai ete ravie par ce film de Kusturica, comme par tous ses films que j'ai suivis et vus. Dans le film "Promets-moi", le jeune heros de Kusturica, lors de son voyage initiatique, croise des bouffons epoustouflants et tout cela - dans un delire permanent comme toujours dans les films de K. qui n'obeit qu'a la logique de son plaisir. Kusturica peint un monde ou les saints des icones se mettent a pleurer devant le chagrin des grands-peres, ou un colosse, droit sorti d'une BD hallucinee, bouffe tout cru un revolver en lui trouvant un excellent gout d'esquimau...brrrrr! On est en plein delire. Brillant et bruyant, Kusturica veut croire au bonheur possible de l'homme, une fois castres les castrateurs. Naif, non?
J'attends avec impatience le film suivant de Kusturica, pour nous, les gens des Balkans, il est incontournable.
Et voila la fameuse musique de "Promets-moi":
kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
Sujet: Re: Emir Kusturica Lun 4 Avr 2011 - 8:49
parution le 06/04
Où suis-je dans cette histoire ?
Citation :
Présentation de l'éditeur Né en 1954 à Sarajevo, Emir Kusturica commence son autobiographie par la restitution – à sa manière hachée, truculente et tendre – de sa jeunesse dans les ruelles des quartiers populaires de la ville. Son éducation est un mélange bigarré entre celle de la rue et des amis de toutes origines et de toutes religions et celle transmise par ses parents, pleine de vie, de polémiques, d’amis, de musique. C’est de là que son sens de l’observation trouvera sa source. Puis de la lecture de Tchékhov et sa profusion de petits personnages jusqu’à ce qu’il découvre Amarcord de Fellini qui sera pour son parcours cinématographique « ce qu’a été le Big Bang pour l’Univers ».
Il suivra ses études à Prague et, dès son premier film, Te souviens-tu de Dolly Bell, obtiendra le Lion d’Or de Venise. Ensuite, Papa est en voyage d’affaires l’oblige à affronter le pouvoir – un jour on le traite de renégat, le lendemain de Tzigane. Avec le succès de Cannes, l’Amérique l’accueille à bras ouverts. Suivront Le Temps des Gitans, Arizona Dream – au cours duquel il fera une dépression profonde –, Underground, Chat noir, chat blanc, La vie est un miracle…
Le récit autobiographique de ce grand cinéaste frappe par la multitude des situations évoquées, le foisonnement des personnages, le brio des scènes toujours visuelles, la véracité des dialogues et, surtout, il révèle derrière l’image un peu « déjanté » du personnage et de ses films, un créateur profondément humain, qui réagit de tout son être aux joies et aux malheurs de son pays.
colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
Sujet: Re: Emir Kusturica Mar 6 Mar 2012 - 10:02
Arizona Dream (1993)
Axel Blackmar vit avec les poissons. A New-York, il recense chaque jour leur population pour le département de la pêche et de la chasse. La nuit, il rêve d’un énorme poisson qui traverse le ciel, prenant son envol depuis l’Alaska.
”Si tu veux connaître l'âme de quelqu'un, demande lui à quoi il rêve… Et tu auras pitié de ceux qui sont dans la merde.”
L’histoire aurait pu s’arrêter là si son oncle Léo, vendeur de voitures en Arizona, ne l’avait pas appelé pour lui demander d’être le témoin de son mariage avec une jeune Polonaise de vingt ans. Par la même occasion, il lui demande de reprendre le commerce de voitures dont il est à la tête. Deuxième rêve : celui d’une gloire commerciale constituée de cabriolets roses et pimpants. Rêve en lutte contre son cauchemar : la mort de son frère.
Pas très convaincu de ses capacités à vendre de la voiture en usant de « Hello » sexys, Axel se soumet toutefois à une semaine d’essai avec son cousin, Paul Léger. Troisième rêve : celui d’un cinéphile averti, acteur en devenir qui s’entraîne à déclamer des tirades entières de Raging Bull, en préparation à une audition au cours de laquelle il effectuera une imitation à hurler de rire d’une scène de la Mort aux trousses.
Au cours de ces quelques jours d’exercice forcé de la profession de commercial, Axel et Paul font la rencontre d’Elaine et de sa belle-fille Grace. Un peu psychopathes et largement dérangées, un dîner totalement surréaliste finira par les souder aux vendeurs de voiture aux techniques commerciales peu orthodoxes. Troisième rêve : celui d’Elaine qui cherche à construire une machine lui permettant de voler jusqu’en Papouasie où « une femme peut baiser avec des garçons ». Deuxième cauchemar : celui de Grace qui se surveille constamment pour ne jamais ressembler à sa mère.
Tous ces personnages, complètement obnubilés par le petit monde qui s’agite au fond d’eux-mêmes, se cognent les uns aux autres. Leurs rêves ne sont pas forcément compatibles et leurs cauchemars les obscurcissent encore davantage au regard des autres. Pourtant, ils espèrent trouver en leur prochain la matérialisation de leurs espoirs et c’est pourquoi ils s’évertuent à vivre ensemble malgré les tensions insurmontables engendrées par cette cohabitation forcée.
Le film en lui-même est construit comme un rêve. Il use de motifs récurrents qui constituent des pauses oniriques dans le rythme un peu frénétique de la vie des personnages. Cette vie est une fresque surréaliste que traversent des fulgurances et des joutes verbales hallucinantes. Emir Kusturica se fiche de la vraisemblance mais touche pourtant à des vérités psychologiques pertinentes. Les réactions des personnages sont caricaturales et prennent des dimensions grotesques, mais traduisent un mal-être qui se fonde sur un vide existentiel que chacun peut ressentir. Finalement, leur comportement, souvent absurde et grossier, les rend familiers et émouvants.
Cette réalité des êtres pourrait être décourageante mais Kusturica use en parallèle d’un humour ravageur et totalement original. Les moments les plus anodins prennent des proportions qui en font des monuments à l’honneur de l’absurde. Les repas voient se succéder des phases de galanterie effrontées avant de tourner au tragique d’une tentative de suicide ratée. Ca bouffe des spaghettis bolognaise pendant qu’on essaie de se pendre à une poutre avec une corde élastique… Les tortues se baladent tranquillement sur la table avant que la nappe de celle-ci ne devienne l’objet d’une lutte sans merci entre la mère et la belle-fille. Lors du petit-déjeuner, le lait termine majoritairement sur les visages plutôt que dans les bols, et à l’heure du goûter, on sort les flingues pour mieux s’expliquer. On se demande presque pourquoi les personnages d’Arizona Dream rêvent autant… La vie que leur a donnée Kusturica est déjà un songe merveilleux…
Igor Zen littéraire
Messages : 3524 Inscription le : 24/07/2010 Age : 71
Sujet: Re: Emir Kusturica Mar 6 Mar 2012 - 10:13
J'étais pourtant sûr de l'avoir vu ce film! Mais en lisant ce résumé, c'est le grand doute. En tous cas, ça me file une furieuse envie de le (re?) voir. Merci pour ce rappel à la mémoire (complètement défaillante pour le coup).
coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
Sujet: Re: Emir Kusturica Mar 6 Mar 2012 - 13:26
colimasson a écrit:
Arizona Dream (1993)
Pour moi, Arizona Dream, c'est aussi cette chanson d'Iggy Pop: In the death car
Igor a écrit:
J'étais pourtant sûr de l'avoir vu ce film! Mais en lisant ce résumé, c'est le grand doute.
Je ne crois pas que tu aurais pu l'oublier...
Igor Zen littéraire
Messages : 3524 Inscription le : 24/07/2010 Age : 71
Sujet: Re: Emir Kusturica Mar 6 Mar 2012 - 13:47
coline a écrit:
Je ne crois pas que tu aurais pu l'oublier...
Je viens de regarder le clip et je m'incline. Aucun souvenir de ces images. Soit ma mémoire se dissout, soit à force d'avoir vu l'affiche, j'ai fini par me persuader de l'avoir vu. En tous cas, ça fait peur sur ma perception de la réalité... D'un autre coté le plaisir à venir de voir ce film qui me semble prometteur dans le délire cinématographique.
colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
Sujet: Re: Emir Kusturica Mar 6 Mar 2012 - 20:08
coline a écrit:
Pour moi, Arizona Dream, c'est aussi cette chanson d'Iggy Pop: In the death car
Évidemment ! Retrouver Iggy Pop dans ce superbe film, c'est le bonheur... D'ailleurs je vais me faire plaisir avec la BO du film que j'ai empruntée...
Et contente Igor de t'avoir donné envie de (re ?)regarder ce film !
Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
Sujet: Re: Emir Kusturica Mar 6 Mar 2012 - 22:30
Arizona Dream... Un film dont je n'arrive jamais à me souvenir. Tu vois, Igor, tout est possible. Faudra que je le revois encore. Peut-être que c'est comme un rêve, tu le vois, et dès que tu te "réveilles" de ta vision, tu en oublies plein, voir tout...
colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
Sujet: Re: Emir Kusturica Mer 7 Mar 2012 - 21:44
Queenie a écrit:
Peut-être que c'est comme un rêve, tu le vois, et dès que tu te "réveilles" de ta vision, tu en oublies plein, voir tout...
Peut-être oui. C'est vrai que j'étais un peu vaporeuse en sortant de ce film. Faut dire aussi qu'il prend son temps. 2h15 d'immersion dans un univers aussi intense, ça laisse pas indemne, le cerveau est un peu chamboulé.
Chamaco Zen littéraire
Messages : 4366 Inscription le : 10/03/2013 Age : 78 Localisation : là haut, vers Aix...
Sujet: Re: Emir Kusturica Jeu 15 Jan 2015 - 12:37
Kusturica, voilà une personne qui me fait aimer la vie... J'ai adoré ses films en tant que realisateur, il fait aussi l'acteur, ainsi dans "7 jours à La Havane" où il est bouleversant, un extrait :
Et je vais decouvrir ses écrits, je laisserai un petit commentaire dans la rubrique adéquate....
shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
Sujet: Re: Emir Kusturica Jeu 15 Jan 2015 - 12:49
Eclectique, Kusturica, il tourne aussi pas mal avec son groupe de musique : The no smoking orchestra (une amie les a vus en concert et Kusturica est arrivé par les airs déguisé en super héros, impayable apparemment !!). Lien vers leur site : ici.