LC Philip Roth - Parlons travail

Oui, ça me va. je passe le prendre à la médiathèque cet aprèm. Je vais chez mes parents demain et après demain, donc pas très pratique car connexion internet partagée. Donc, le week end, très bien!

Un petit w-e avec P. Roth, j'achète!

Je suis désolée mais je vais vous abandonner. Parlons Travail est disponible au catalogue, mais introuvable dans la médiathèque   .  Je suivrai votre lecture par contre!

Décidément! Pas facile tout ça. Je t'envoie mon exemplaire après lecture si tu veux?

C'est très gentil, mais vu le prix, le plus simple est sans doute que je l'achète si votre lecture me fait envie (tu vois, si c'est le genre Laisser courir, je laisserai courir...)
(et en plus je suis finalement invitée ce week-end, tout se ligue contre moi. Dde toute façon, je crois que je n'aurais pas osé dire "non, c'est gentil, mais j'ai une LC à faire...!)!)

Ok, oui je comprends bien!

Je m'y mets ce soir. Bonne lecture Bédoulène!

merci j'ai commencé hier soir car aujourdhui et demain peut être moins dispo

tu va mener de front 2 LC donc

Et alors, premières impressions?

Il n'est pas des plus épais ce Roth, je ne pense pas qu'il me suffise pour le w-e...

tu vas le lire en entier ?

premières impressions : pour les pages lues les rencontres avec Primo Levi, AAron Appefeld je trouve que Roth pose les bonnes questions et j'aime qu'il se positionne aussi.

J'apprends sur ces auteurs que je ne connais pas, sur leur vie surtout, et comme j'ai emprunté 2 livres de Primo Levi que je lirai par la suite comme cela je retrouverai la rencontre (le live m'appartient donc je pourrais éventuellement en faire une relecture, mais d'ors et déjà je sais que je lirai au moins un des livres cités que P. Roth évoque.

Je ne vais pas le lire en entier ce soir, j'ai commencé la lecture, j'ai lu comme toi les deux premières rencontres : Primo Levi, et Aharon Appelfeld. C'est intéressant car cela m'apporte deux visions différentes. Le premier je l'ai lu, alors l'entretien m'apporte un éclairage sur ses écrits, et le second que je n'ai pas lu me donne envie de le lire, de le découvrir.
Roth se fait discret, et pose les questions, laisse parler les écrivains qui l'ont marqué.
Ce sont deux écrivains rescapés de l'Holocauste. J'ai trouvé Primo Levi avisé et malicieux. Quant à Appelfeld, son parcours et son esprit brillant m'invitent à lire ses écrits. (Je crois que le problème avec ce type de livre, c'est que je vais encore me retrouver à allonger ma LAL).

Ils ont une approche différente, Levi a été davantage dans le témoignage, souhaitant coller au réel. A contrario Appelfeld rejette une telle démarche, et son explication a fait écho en moi, qui préfère la fiction à l'autobiographie (même si dans le cas de Levi le témoignage est juste indispensable).

Appelfeld a écrit:

Moi je n'ai jamais raconté les choses comme elles se sont passées. Tous mes livres sont bien, en effet, des chapitres de mon vécu le plus intime ; pour autant, ils ne sont pas l' « histoire de ma vie ». Ce qui m'est arrivé dans ma vie est achevé ; c'est en place ; le temps l'a pétri, lui a imprimé une forme. Ecrire les choses comme elles se sont passées, c'est se faire l'esclave de la mémoire, qui n'est qu'un facteur secondaire du processus créateur. A mon sens, créer, c'est mettre en ordre, trier, choisir les mots et les rythmes qui conviennent à une œuvre. Certes, la manière vient bien du vécu, mais au bout du compte, la création est un phénomène autonome.

au contraire je préfère les autobiographies

mais je peux comprendre le choix d'Aaron ; j' aborde Klima et je crois que tu as raison la PAL va s'alourdir, je note tous les auteurs cités !

C'est étonnant tout de même que Levi avoue que lui manque dans sa vie l'aventure, il l'avait trouvé dans le camp

"La famille, le pays l'usine sont excellents en soi, mais ils m'ont privé de quelque chose qui continue de me manquer : l'aventure. La destinée avait décidé que je trouverais l'aventure dans l'abominable gâchis d'une europe balayée par la guerre."

et encore :

"Lorsque je me suis trouvé déraciné autant qu'on puisse l'être, certes j'ai souffert, mais cette douleur a été plus que compensée dans un deuxième temps par la fascination de l'aventure, les rencontres humaines, les douceurs de la convalescence après la peste d'Auschwitz. Dans sa réalité historique, ma "trêve" russe ne s'est révélée comme un "don du ciel" que des années plus tard, après que je l'ai purifiée en la repensant et en en faisant le sujet du livre."

J'ai aussi abordé Klima, et comme tu disais c'est intéressant d'envisager une relecture de ces échanges une fois qu'on aura lu les auteurs mentionnés.

En fait, en écrivant que je préférais la fiction, je pensais surtout au fait d'écrire. Mais c'est aussi vrai pour la lecture, l'autobiographie stricto sensu, le témoignage sont intéressants pour des parcours hors-norme, mais autrement je préfère que l'auteur s'autorise la liberté de la fiction, afin d'enrichir son vécu d'imaginaire.

Disons que Levi a ensuite connu une vie très rangée, peut-être rêvait-il de plus d'aventures dans son quotidien post seconde GM. Mais j'ai bien aimé sa position expliquant pourquoi il n'avait pas quitté son travail pour se consacrer à l'écriture: pour rester ancré dans le réel. Je trouve ça important pour un écrivain, de ne pas se couper totalement du monde.

ah ! mais c'est vrai que toi qui écris tu dois avoir un ressenti différent de la simple lectrice que je suis.

je suis en pause obligations ménagères

je reprends cet aprem ou ce soir

à tantôt Arturo

Ah ça me prend plus de temps que j'avais envisagé tout compte fait, vu que je n'ai pas l'habitude de prendre des notes pendant mes lectures.

Entretien avec Ivan Klíma, écrivain tchèque. Il est primordial de noter la date de cette rencontre : 1990, soit après la chute du mur de Berlin. Les langues peuvent enfin se délier librement après le départ des Russes.

Roth a beaucoup oeuvré pour faire connaître en Amérique les écrivains tchèques durant la Guerre Froide, il a fait de nombreux séjours à Prague, à l'origine pour sa fascination pour Kafka. Il est un fin connaisseur de la littérature de cette époque.

J'ai trouvé remarquable qu'il admette cette fascination qu'ont pu avoir les Occidentaux pour les écrivains opprimés, vivant sous la censure soviétique, faisant passer leur œuvre sous le manteau.

Roth a écrit:

J'ai toujours eu le sentiment que l'Ouest avait tendance à parler avec un romantisme complaisant de la « muse de la censure » derrière le rideau de fer. J'irais même jusqu'à dire que certains écrivains ont pu parfois envier la pression terrible sous laquelle vous écriviez et la clarté de la mission que ce fardeau vous assignait, puisque au sein de votre société vous étiez quasiment les seuls véhicules de vérité. Dans une culture de la censure, où tout le monde mène une double vie – de mensonges et de vérités -, la littérature devient une bouée de sauvetage, le vestige de vérité à quoi les gens se raccrochent. Il me semble non moins vrai que dans une culture comme la mienne, où rien n'est censuré, mais où les médias nous inondent de falsifications imbéciles des affaires humaines, la littérature sérieuse n'en est pas moins une bouée de sauvetage, même si la société l'a quasiment oublié.
 Au début des années soixante-dix, quand je suis rentré de ma première visite à Prague, j'ai comparé la situation des écrivains tchèques à la nôtre en ces termes : « Là-bas, rien ne marche mais tout compte ; ici, tout marche et rien ne compte. »

Si j'ai un reproche à faire à Roth sur la forme de son livre, c'est qu'il enchaîne les questions, et passe souvent du coq à l'âne, j'eus aimé qu'il prolonge parfois les discussions, comme celle-ci en l'occurence, c'est parfois frustrant. Et puis, qu'il s'intéresse aussi à des écrivains non-juifs, j'ai l'impression qu'il ne fréquente que des Juifs au vu de la liste d'écrivains abordés (une hésitation pour Milan Kundera, est-il Juif?).


A tantôt Bédoulène