Nos lectures de Juillet 2015

Deux expériences de lectures plutôt décevantes:

Fictions, de Borges. Je voulais découvrir l'auteur, et je me suis cassé les dents dessus. J'y reviendrai sûrement un jour, mais là ça ne m'attire pas. Trop érudit, trop cérébral.

Tous les matins du monde, Quignard. Après Borges, ça passe tout seul, un peu trop d'ailleurs. Ce n'est pas trop mal en soi, mais bon, ni l'écriture ni l'histoire ne m'ont transcendé.

Commencé À pied sur le Tôkaidô (Jippensha Ikkû)

ArturoBandini a écrit:

Deux expériences de lectures plutôt décevantes:

Fictions, de Borges. Je voulais découvrir l'auteur, et je me suis cassé les dents dessus. J'y reviendrai sûrement un jour, mais là ça ne m'attire pas. Trop érudit, trop cérébral.

Tous les matins du monde, Quignard. Après Borges, ça passe tout seul, un peu trop d'ailleurs. Ce n'est pas trop mal en soi, mais bon, ni l'écriture ni l'histoire ne m'ont transcendé.

Borges j'ai eu du mal à y entrer, j'ai commencé à apprécier en mettant à distance, c'est en effet une expérience avant tout cérébrale.C'était le fameux auteur que tu voulais mettre au portail ?

Quignard, j'ai un mal à fou à voir ce que les gens qui aiment y trouvent. A part un petit livre, Les tablettes de buis d'Apronenia Avitia, qui est une sorte de petit journal, presque un agenda d'une patricienne romaine à la fin de la période où le paganisme était encore plus ou moins toléré à Rome, dans lequel il s'agit plus de sensations, de capter des instants que de raconter une histoire, mes autres lectures de cet auteur, dont Tous les matins du monde ont été des déceptions.Pour ce dernier, j'ai presque préféré le film, qui n'avait pourtant rien de transcendant, bon au moins il y avait la musique.

Les histoires en elle-mêmes m'ont parues forcées, et l'écriture tant vantée, très démonstrative, du genre, vous voyez comme j'écris bien. Maîtriser une syntaxe et un vocabulaire complexes, et en faire étalage, donne à mon sens, bien plus une écriture académique qu'une belle écriture. Je suis totalement insensible à cet écrivain.

Oui c'était mon auteur mystérieux.

Je ne voulais pas être trop tranchant avec Quignard, vu que le texte est tout de même court et que je ne souhaite pas m'arrêter à celui-ci pour donner un jugement définitif, mais je partage ton ressenti, comme quelque chose d'effectivement forcé, qui sonne faux.

J' ai lu de Pascal Quignard, en plus de ceux que j'ai déjà cité il y avait Le salon de Wurttenberg, et un essai, La haine de la musique. S'il n'y avait pas eu Les tablettes de buis d'Apronenia Avitia, cela aurait été définitivement terminé, je ne donne pas, en principe, plus de deux chances à un auteur qui me convainc pas du tout.

Je lis actuellement Hanemann de Stefan Chwin.

Arabella a écrit:

Quignard, j'ai un mal à fou à voir ce que les gens qui aiment y trouvent. A part un petit livre, Les tablettes de buis d'Apronenia Avitia, qui est une sorte de petit journal, presque un agenda d'une patricienne romaine à la fin de la période où le paganisme était encore plus ou moins toléré à Rome, dans lequel il s'agit plus de sensations, de capter des instants que de raconter une histoire, mes autres lectures de cet auteur, dont Tous les matins du monde ont été des déceptions.Pour ce dernier, j'ai presque préféré le film, qui n'avait pourtant rien de transcendant, bon au moins il y avait la musique.

Rhooo:   !!! Il y a pourtant de si belles choses chez Quignard, même dans ses romans, même si je préfère nettement ses courts textes des "Petits traités" et de la série du "Dernier royaume" dont certains sont de vrais bijoux. Tiens, en voici un, de circonstance et qui me convient tout à fait :

« Au mois d’août 1999 je débarquai six caisses d’Epineuil sur la rive de l’Yonne et deux sacs postaux en jute grise qui étaient remplis de livres. Je les tirai sur la pelouse.
L’été commençait bien. Il fallait espérer qu’on ne vit personne.
Pas un homme. Pas un enfant. Même pas les guêpes.
Même pas les scarabées énormes et hagards quand on lit dans la chaise longue en toile tirée sur la pelouse ou traînée plus loin sur les fleurs dodues et blanches des trèfles.
Même pas les mulots qui trottinent sur la poussière des planches sèches du grenier quand on s’endort.
Même pas les moustiques femelles qui vous piquent brusquement tandis qu’on rêve.
Même pas, à l’intérieur des rêves, pis que les moustiques femelles, la mémoire.
Même pas le langage lui-même.
Il n’y avait pas un avion qui traversât le ciel.
Pas le moindre son de transistor qui portât l’air.
Pas un souvenir de moteur de tracteur.
Pas une tondeuse à gazon.
Pas un coq qui côche.
Pas un chien.
Pas un bal.
Pas la moindre affectation de gaieté autour de moi qui me donnât le désir de me suicider toutes affaires cessantes. Le bonheur montait. Je lisais. Le bonheur me dévorait. Je lus tout l’été. Le bonheur me dévora tout l’été ».
Pascal Quignard : Les Ombres errantes

Désolée, ArenSor, comme je le disais plus haut je suis totalement insensible à la prose de Quignard. Je sais que beaucoup de gens l'apprécient et je m'excuse auprès d'eux, mais après toutes ces tentatives, ce n'est définitivement pas fait pour moi.

Arabella a écrit:

Désolée, ArenSor, comme je le disais plus haut je suis totalement insensible à la prose de Quignard. Je sais que beaucoup de gens l'apprécient  et je m'excuse auprès d'eux, mais après toutes ces tentatives, ce n'est définitivement pas fait pour moi.

Tu n'as pas à être désolée ou à t'excuser Arabella Heureusement que tous nos goûts ne convergent pas, c'est ce qui fait la richesse de nos échanges !

eXPie a écrit:

Commencé À pied sur le Tôkaidô (Jippensha Ikkû)

ooooh... j'espère que tu vas faire un bon voyage