Thomas Burnet SWANN (1928 - 1976)
Source : Cafard CosmiqueThomas Burnet SWANN est né en 1928 à Tampa [Etats-Unis] dans une famille fortunée vivant de ses plantations d’orangers. Dès son plus jeune âge, il s’immerge dans la lecture d’ouvrages portés très nettement sur le merveilleux et la poésie : « Winnie l’ourson » de A. A. MILNE, les romans de Saki et Robert NATHAN auxquels s’ajoutent Ray BRADBURY, Leigh BRACKETT et Edgar Rice BURROUGHS.
Conséquence logique de cette immersion précoce, il commence à écrire dès l’adolescence. En 1952, il auto-édite son premier recueil de poèmes « Drifwood », puis en 1956 de la même manière un deuxième recueil, « Wombats and Moondust ». Après ces premiers pas il persévère, plaçant ponctuellement des nouvelles dans la presse dont quelques unes, notamment « Winged Victory », relèvent de la science-fiction. Néanmoins tout ceci reste encore du domaine de l’amateurisme.
Ses premières vraies œuvres professionnelles paraissent, sous forme de nouvelles et de feuilletons, au début des années 1960 dans la revue britannique Science Fantasy dirigée par E. J. CARNELL. Pendant cette période SWANN ébauche son univers très personnel, cette fantasy antiquisante où coexistent des humains et un bestiaire de créatures mythologiques à la sensibilité et à la sensualité à fleur de peau.
Pourtant le succès n’est pas encore au rendez-vous et SWANN ne peut toujours pas vivre complètement de sa plume. Aussi passe-t-il un doctorat de littérature et se consacre-t-il à l’enseignement pour assurer l’ordinaire. Il voyage beaucoup en Europe, surtout en Italie et en Grèce dont les civilisations le fascinent, ce qui lui permet d’approfondir sur place sa connaissance de celles-ci. Il continue aussi de publier des recueils de poèmes [« I like Bears » en 1961 et « Alas, in Liliput » en 1964] et des essais académiques.
En 1966, lassé de la confidentialité qui entoure son œuvre aux Etats-Unis, il divorce d’avec CARNELL et se présente à l’éditeur étatsunien Donald A. WOLLHEIM. SWANN n’est pas totalement inconnu de l’éditeur puisque sa nouvelle « Where is the Bird of Fire ? », parue en 1962, a été finaliste au prix Hugo. WOLLHEIM édite immédiatement en livre de poche les deux romans parus en feuilletons dans Science Fantasy sous les titres de « Day of the Minotaure » [1966] et « The Weirdwood » [1967]. Le premier est finaliste au Hugo et remporte un vif succès. Puis, la nouvelle de SWANN, « The Manor of the Roses » paraît au sommaire de The Magazine of Fantasy and Science Fiction.
SWANN peut désormais se consacrer à plein temps à l’écriture, et il ne s’en prive pas, d’autant plus que sa santé se dégrade rapidement.Les années qui suivent 1968 sont celles où il écrit le plus. Son univers antique mythifié se précise davantage. Situé principalement dans le creuset méditerranéen, le monde de SWANN met en scène des êtres vivants chaleureux et profondément généreux.
A cette gentillesse s’ajoute une sensualité dégagée de toute perversité. En effet corps et sexe sont considérés par l’auteur à la manière antique, c’est-à-dire déconnectés des valeurs judéo-chrétiennes de vertus et de péchés. Ses histoires au charme idyllique arpentent les terres italiennes [Le cycle du Latium], crétoises [la trilogie du Minotaure], grecques, égyptiennes, judéennes et carthaginoises. Elles mêlent légendes et mythes, humains et bestiaire mythologique sans à aucun moment basculer dans un sentimentalisme facile car l’auteur use d’un ton primesautier et n’écarte pas, à l’occasion, la nostalgie.
SWANN décède le 5 mai 1976. Quatre inédits paraissent la même année, immédiatement après sa mort : « The Tournament of the Thorns », « The Gods Abide » [Les Dieux demeurent], « Will-O’-the-Wish » et « Cry Silver Bells » [Le labyrinthe du Minotaure]. Puis en 1977 un dernier titre paraît dans une édition illustrée à tirage limité : « Queens Walk in the Dusk ». Pour terminer signalons que trois romans de l’auteur jugés trop hors genre par Wollheim, demeurent encore inédits : « Ask the Wind », « Love is a Dragonfly » et « Salt-Sweet ».
En France, on découvre SWANN pour la première fois en 1968 dans l’anthologie périodique Fiction [n°176] avec sa nouvelle « Le manoir des roses ». Puis l’éditeur OPTA traduit quatre titres dans deux volumes de sa collection C.L.A. - Aventures fantastiques.
Plus récemment la trilogie du Minotaure a été intégralement rééditée au Bélial’, puis celle du Latium chez Les moutons électriques. Enfin Folio SF a réédité en 2006 deux autres titres de Swann.