Frances Hodgson Burnett

Frances Elisa Hodgson Burnett (1849-1924) est une romancière britannique, l'un des auteurs jeunesse les plus célèbres. Suite à la ruine de son père, commerçant de Manchester, sa famille émigre aux États-Unis en 1865. La quarantaine de romans qu'elle publia sont marqués par le souvenir des différences sociales et des revers de fortune.

Ses oeuvres les plus connues sont:

* Le Petit Lord Fauntleroy (Little Lord Fauntleroy), 1886.
* La Petite Princesse (A Little Princess), 1905 (adapté en série d'animation d'animation japonaise, "Princesse Sarah").
* Le Jardin secret (The Secret Garden), 1911 (adapté au cinéma par Agnieszka Holland en 1993).

Le jardin secret

Après le décès de ses parents, la jeune Mary Lennox, enfant capricieuse, revêche et maladive quitte l'Inde pour aller vivre dans le Yorkshire, chez son oncle.
Ignorée par ce dernier, misanthrope toujours en voyage, et par Mrs Medlock, la sévère gouvernante des lieux, Mary se retrouve livrée à elle-même dans Misselthwaite, immense manoir gothique isolé au milieu de la lande. Elle commence par explorer le labyrinthe de la demeure, puis se hasarde à l’extérieur, dans les jardins. Elle apprend un jour l’existence d’un mystérieux jardin secret, enclos de murs, dont la clé aurait été enfouie et oubliée. Elle n’a de cesse de le trouver et finit par découvrir, derrière un rideau de lierre, ce lieu à l’ambiance féérique. Bien qu’à l’abandon et dénudés par l’hiver, plantes et arbres ne sont pas morts et Mary entreprend de restaurer ce jardin en secret, tout en faisant peu à peu la connaissance de divers habitants de Misselthwaite...


Publié il y a près d’un siècle, Le jardin secret est resté un des « romans d’apprentissage » les plus populaires, auprès des enfants comme des adultes. En ce qui me concerne, à chaque lecture et à différents âges, j’ai été sous le charme de cette histoire de renaissance, d'amour de la vie et de la nature, d'amitié, qui réussit à être touchante sans être larmoyante ou simpliste.
J’aime l’évocation poétique et panthéiste de ce jardin sauvage (le thème du jardin secret me fascine en général), la façon dont l'épanouissement du jardin symbolise et accompagne la guérison physique et psychologique de personnages assez complexes et crédibles, auxquels on s'attache peu à peu, l'optimisme de ce roman... Sans compter qu'un peu d’éloge de la « pensée positive » est loin de faire du mal...

J'avais lu ce livre quand étant enfant, puis il y a pas si longtemps j'ai vu le film, j'ai une certaine tendresse pour cet univers, c'est bien agréable parfois de se replonger dans ce monde suranné.

Oh je m'en rappelle ! Je l'ai lu quand j'étais petite (bien que je ne sois toujours pas très grande). C'est un très bon souvenir pour moi ! A l'époque je lisais tout doucement en plus, et j'avais passé de longue heures de plaisir avec Le jardin secret.
J'avais aussi lu Le Petit Lord Fauntleroy, très agréable comme lecture aussi. Mais il m'avait un peu moins touché que Le jardin Secret.

Contente de partager ces bons souvenirs avec vous.

J'ai aussi trouvé Le petit lord Fauntleroy moins touchant, car un peu trop mièvre et simpliste à mon goût. La petite princesse est vraiment bien, mais beaucoup plus romanesque.
Mon préféré, c'est vraiment ce Jardin, bon équilibre entre émotion, féérie et vraisemblance. Il est souvent décrit comme étant son meilleur roman.

Souvenirs d'enfance aussi! Décidément ce matin, entre les odeurs et les livres d'enfance..
Aparté: je ne les ai pas relus depuis, mais j'avais lu à une époque une étude sur les livres encourageant la résilience, ils en faisaient partie. C'était d'ailleurs très bien fait, cette étude sur les livres à lire certains enfants et qui permettent de les sécuriser. Mais bien entendu, je l'ai donné, et ne me souviens plus du titre!

Marie a écrit:

Aparté: je ne les ai pas relus depuis, mais j'avais lu à une époque une étude sur les livres encourageant la résilience, ils en faisaient partie.

Cela ne m'étonne pas, et c'est pour ça que Le jardin secret en particulier, malgré quelques aspects un peu surannés (comme le souligne Arabella) n'a pas si mal vieilli sur le fond et a même une certaine actualité (vogue de la psychologie positive et des TCC).
Si tu te souviens un jour du titre de cette étude, je suis intéressée...

Souvenirs souvenirs (qui s'éloignent)...avec Le petit lord Fauntleroy ...

coline a écrit:

Souvenirs souvenirs (qui s'éloignent)...avec Le petit lord Fauntleroy ...

Il m'énervait assez celui-là, avec ses boucles blondes, son costume marin et son air angélique qui suffisaient à attendrir l'affreux grand-père....

Le côté suranné ce n'était pas une critique, il n'y a qu'à voir le nombre de livres qui paraissent actuellement et qui évoquent ou essaient, le roman victorien, et personnelement je préfére l'original à la copie.

Arabella a écrit:

Le côté suranné ce n'était pas une critique.

Mais je ne l'avais pas compris comme une critique.
Il y a par exemple cette façon bien particulière et victorienne, un peu moralisatrice, de Burnett de décrire de l'extérieur l'évolution de ses personnages. Une certaine idéalisation aussi, une absence totale de cynisme et de noirceur.
Mais ça fait du bien!

J'aurais du dire délicieusement suranné.
Oui le côté moralisateur, puis aussi les rapports maîtres serviteurs, on ne pourrait plus décrire cela comme çà aujourd'hui.
Et c'est ssns doute une des raisons pour lesquelles j'ai aimé le film, Le jardin secrte, c'était à la fois très fidèle à l'histoire d'origine, mais en même temps cela gommait très subtilement les choses qui nous choqueraient ou qui ne passeraient vraiment plus, par la mise en scène.

A Little Princess
(La petite princesse)

La petite Sara Crewe est une enfant heureuse de vivre. Sa mère est morte en couche mais son père l’aime de tout son cœur et la gâte autant qu’il le peut. Et il peut beaucoup car c’est un homme très riche. Sara a été élevée en Inde et doit maintenant commencer son éducation à Londres, dans le pensionnat de Miss Minchin, qui instantanément déteste cette petite fille trop polie, trop intelligente pour son goût. Mais Sara est destinée à une vie luxueuse et Miss Minchin cache autant qu’elle peut sa jalousie et fait de Sara son élève phare.

Sara est imaginative et généreuse. Elle aime raconter de belles histoires et sait gagner l’amitié de la plupart des autres élèves. Sa chambre est somptueusement meublée, sa garde-robe est d’un raffinement extrême et la vie aurait pu continuer aussi joliment si la mort de son père n’était venue y mettre fin abruptement, car il est mort ruiné et laisse Sara sans ressources.

De riche et gâtée, elle devient très pauvre et pour gagner le droit de rester à la pension, doit travailler dur, souvent sans manger. Elle doit abandonner sa jolie chambre pour une autre sous les toits, froide et triste. Mais grâce à son imagination fertile et les histoires qu’elle se raconte pour se donner du courage, elle parvient à supporter les terribles brimades et privations dont elle est victime. Et puis un jour, un nouveau voisin emménage dans la maison d’à côté…

C’est un livre pour enfant avec ce qu’il faut de bons sentiments, de morale, de magie aussi et de rêve. Un des messages serait que si on le croit suffisamment, le rêve deviendra réalité. Sara en tout cas y croit fortement et ne perd jamais la foi en sa bonne fortune. L’autre message que l’on retrouve tout au long du roman est que l’on récolte toujours ce que l’on sème. Que ce soit en bien (la bonté naturelle de Sara sera récompensée) ou en mal (la cupidité et la cruauté de Miss Minchin ne vont rien lui apporter de bon) car ce qui compte, ce n’est pas ce que l’on possède, ou son statut social, mais la façon dont on se comporte avec les autres. Si cela semble évident pour un adulte (quoique, il y a bien des exemples qui prouvent le contraire…), c’est tout à fait éducatif pour un jeune enfant.

L’intention toutefois est d’abord de faire pleurer dans les chaumières tout en faisant la part belle au rêve et à l’imaginaire et Burnett atteint parfaitement son but. On est enchanté, puis effrayé, désolé et triste, on espère et frémit à l’idée que ce qui est là tout près ne sera pas découvert puis on se réjouit du « happy end » qui n’est pas une surprise mais que l’on accueille tout de même avec soulagement.

Il faut savoir retrouver son âme d’enfant pour apprécier ce petit roman pas dépourvu d’intérêt sur divers thèmes de société (notamment le travail des enfants et la pauvreté) et surtout ne pas avoir un œil d’adulte trop critique. Mais c’est tout à fait charmant et parfait pour la LC noël.

C'est parfaitement résumé et analysé !   

Burnett réussit tout à fait à remporter l'adhésion du lecteur, du moment qu'il se prête au jeu.

nezumi a écrit:

C'est parfaitement résumé et analysé !   

Burnett réussit tout à fait à remporter l'adhésion du lecteur, du moment qu'il se prête au jeu.

Oui !   
Il faudra bien que je le relise un de ces jours ......avec mes yeux de "vieille dame " !
Merci Epi pour ce très joli commentaire qui m'emporte 40 ans en arrière !