Quand j' étaie enfant, je vivais à la campagne. Au milieu des arbres et des jardins. C' était mon environnement et je l' ai tellement
aimé qu' il m' a façonné définitivement. La ville n' était pas vraiment faite pour moi. Je m' y sentais à l' étroit et je ne vivais alors
que contraintes et nécessités.
J' ai du y travailler, mais mon désir a toujours été de revenir à la campagne.
C' est chose faite.
Evidemment, tout a changé radicalement. Les campagnes sont désertées et trop souvent consacrées à la monoculture.
Les gens restent chez eux. La télé a remplacé les papotages entre voisins, la solidarité et les plantations. Les fleurs autant que
les légumes. Les enfants qui jouaient du matin au soir pendant les vacances d' été.
Pourtant.
Je me souviens des cabanes que nous construisions dans les arbres mes copains et moi. C' était un domaine aéré et aérien, bien
à nous où notre imagination s' en donnait à cœur joie.
Je crois que ce reve d' enfance est partagé par beaucoup, meme aujourd' hui. Une échappée hors des habitudes, des contraintes.
Une sorte de reve qui se prolonge.
Je sais bien aussi que les bobos ont décidé de matérialiser ces reves-là et qu' ils ont trouvé des constructeurs qui leur ont façonné
-à grands frais- des cabanes tout confort.
ça n' a pas duré et ça ne le méritait pas. L' espace des reves appartient au reve, non à la matérialité.
Pourtant.
Aux Etats Unis, dans les années 70, des hommes et des femmmes récusant la société de consommation se eurent l' idée de
construire des habitaions en plein air et souvent dans les bois.
Certains faisaient la route et d' autres faisaient du nomadisme sédentaire.
Ceux-là, renouant avec une veille tradition de pionniers, construisirent de leurs mains des cabanes qui matérialiseraient une
forme de liberté, de découverte.
Architecture sans architectes, ils ramassaient des matériaux abandonnnés, bois, vitres, briques et donnaient forme à leurs fantasmes.
Des livres, des albums, illustrèrent cette tendance libertaire et onirique.
J' en ai quelques uns et je vous propose quelques images. Et je vous invite à en proposer.