Nos lectures de septembre 2015

Deux romans lus il y a longtemps : L'histoire comique de Francion et Peau de Chagrin.
Je vais essayer de prendre mon temps. Le dernier est encore assez frais, je vais y déambuler très librement.

J'ai aussi rouvert Charles d'Orléans, où l'on constate la grande influence encore exercée par le Roman de la rose sur la vie intellectuelle française. Peut-être l'occasion pour moi de réessayer cette oeuvre majeure qui me tombe chaque fois des mains.

@ ArenSor, j'ai trouvé cet exemplaire datant de 1951 à 5 € chez un bouquiniste et j'ai sauté sur l'occasion . Je suis souvent très heureuse de découvrir les publications de Corti c'est pourquoi je peux comprendre leur désir de conserver le plus longtemps possible une exclusivité qui leur permet (peut-être) de publier des auteurs un peu particulier, en tout cas moins grand public que d'autres maisons ! Le jour où Corti aura un Goncourt n'est pas venu (mais là je me coupe puisque le Rivage des Syrtes a été le seul prix Goncourt de Corti !!) !! En attendant, je les plébiscite le plus souvent possible !

@ tina, je comprends ta réticence, il faut être prêt pour entrer dans ce livre, l'écriture a un charme fou, un rythme très particulier, ce livre demande énormément d'attention, de disponibilité, d'ouverture, mais quel bonheur quand on parvient à trouver la toute petite porte d'entrée !!

Je commence avec un autre livre de Hans Werner Richter (membre du groupe 47) "Geschichten aus Bansin". Malheureusement pas traduit...?!

antidote et talisman ? ça sera L'enfant qui cherchait la petite bête de Béatrix Beck (aka BB).

tom léo a écrit:

Je commence avec un autre livre de Hans Werner Richter (membre du groupe 47) "Geschichten aus Bansin". Malheureusement pas traduit...?!

non, pas de chance pour une traduction française...
si tu ne le connais pas, je te recommande du même auteur Ein Julitag, plus 'consistant' que Geschichten aus Bansin

tina a écrit:

shanidar a écrit:

Le rivage des Syrtes de Julien Gracq (je ne comprends pas pourquoi je n'ai rien lu de cet auteur auparavant !)... c'est envoûtant !

Ah bon ? J'avais dû abandonner.
Je trouvais cela aride.

Quoi!

tina, je le vois bien pour toi ce roman pourtant. La mer... Une écriture incomparable, un esthétisme absolu... A relire avant de mourir!

kenavo a écrit:

tom léo a écrit:

Je commence avec un autre livre de Hans Werner Richter (membre du groupe 47) "Geschichten aus Bansin". Malheureusement pas traduit...?!

non, pas de chance pour une traduction française...
si tu ne le connais pas, je te recommande du même auteur Ein Julitag, plus 'consistant' que Geschichten aus Bansin

Déjà lu, et beaucoup aimé! C'est pour cela que j'aimerais continuer avec cet auteur. Peut-être ces histoires de Bansin sont plus légères, mais ils me rappelllent d'un certain sens certaines nouvelles de Lenz et de Surminski, enracinées dans un concret transitoire, marqué par l'Histoire. Pour des raisons personnelles cela me parle beaucoup.

J'intercale aussi le petit "Joséphine " de Jean Rolin. Un peu étonné de trouver des procédés très similaires de Savannah, d'un coup un peu déçu...

Ah,oui, Jean Rolin c'est un peu toujours pareil, c'est vraiment un univers qui se reconnait d'un livre à l'autre (si on n'aime pas on parle de procédé, si on aime on parle d'univers ) . D'autant que ces deux livres parlent de femmes dramatiquement perdues, et de ce fait l'humour n'est pas dans ceux-là.

Sullien a écrit:

J'ai aussi rouvert Charles d'Orléans, où l'on constate la grande influence encore exercée par le Roman de la rose sur la vie intellectuelle française. Peut-être l'occasion pour moi de réessayer cette oeuvre majeure qui me tombe chaque fois des mains.

Alors qu'est-ce que ça va être pour moi !
Je l'ai aussi en attente.

Ah ! Vous me donnez des complexes !
Peut-être devrais-je retenter Gracq.

C'est effectivement le style que j'avais dû qualifier de "granitique" à l'époque, qui m'a bloquée.

Naturellement, j'ai bien conscience que ça ne veut rien dire.

tina a écrit:

Ah ! Vous me donnez des complexes !
Peut-être devrais-je retenter Gracq.

C'est effectivement le style que j'avais dû qualifier de "granitique" à l'époque, qui m'a bloquée.

Naturellement, j'ai bien conscience que ça ne veut rien dire.

C'est vrai que c'est particulier, pour moi le charme a opéré assez vite. A retenter un jour oui, quand tu seras disponible.

Ah, le grand rêve ! Etre "disponible" !
S'appartenir à soi-même...
"Du dedans" comme dit si bien Beauvoir justement.

Un jour peut-être.

Je m'y perds déjà, mais il va falloir que j'ouvre Bérénice après Andromaque (Racine est décidément le poète de la réversibilité, le dénouement serpente sans cesse selon les méandres imprévisibles des coeurs ; quelle leçon que cette Hermione qui, dans une palinodie sublime, gronde Oreste d'avoir pu prendre au pied de la lettre une colère qu'aurait dû circonscrire le silence d'un monologue ; pauvre Oreste qui en perd le sentiment, par dépit sans doute, mais aussi de ne plus rien comprendre : quelle pièce folle !).

Il faudrait que je m'attaque au commentaire de Malherbe sur les poèmes de Desportes.  
Et que je relise un peu les libertins (La Mothe Le Vayer, Vauquelin, Naudé, Théophile de Viau )...
D'autres relectures, plus ponctuelles sinon je ne m'en sortirai pas, de Montaigne, de Pascal (l'entretien avec M. de Sacy), de La Bruyère et de La Rochefoucauld.
Vais voir comment m'organiser parce que les livres ne laissent plus de place sur mon bureau...

Tom Léo a écrit:

Déjà lu, et beaucoup aimé! C'est pour cela que j'aimerais continuer avec cet auteur. Peut-être ces histoires de Bansin sont plus légères, mais ils me rappelllent d'un certain sens certaines nouvelles de Lenz et de Surminski, enracinées dans un concret transitoire, marqué par l'Histoire. Pour des raisons personnelles cela me parle beaucoup.

ah mais oui, les nouvelles de Bansin sont tout à fait charmantes... et puisque je voulais dans le temps aussi continuer avec cet auteur, je les ai lu... Mais mon coup de coeur reste Ein Julitag...

et je suis toute contente que tu en as parlé de lui, je viens der voir qu'en juin 2015 il y a eu une réédition de son livre Spuren im Sand que je ne connais pas encore, hop dans le panier

tina a écrit:

C'est effectivement le style que j'avais dû qualifier de "granitique" à l'époque, qui m'a bloquée.

Je n'aurais pas pensé à ce qualificatif pour Gracq (pour Guillevic peut-être ) A la rigueur le style du "Rivage des Syrtes" pourrait être qualifié de précieux. Comme disent Shanidar et Arturo il faut se laisser envoûter et hypnotiser par l'auteur. Toutefois, je connais des personnes qui n'ont pas aimé ce roman en raison de son atmosphère à la sensualité parfois étouffante et décadente.