[BD] Pierre-Henry Gomont

Citation :

Pierre-Henry Gomont, né en 1978, a exercé diverses professions avant de devenir sociologue et dessinateur de bandes dessinées.

En 2010, il participe à l'album collectif 13m28, publié par manolosanctis. En parallèle, il tient un blog sous le pseudonyme de Peer Lipo grâce auquel il rencontre de nombreux dessinateurs de talent.

Il se lie d'amitié avec David François, le dessinateur de De briques et de sang paru chez Kstr et participe à l'aventure en dessinant les deux planches de l'épilogue.

Il publie son premier ouvrage Kirkenes chez Les Enfants rouges (paru en janvier 2011), scénarisé par Jonathan Châtel.

source: Babelio

scénario: Jonathan Chatel



Kirkenes est une ville norvégienne. Le livre commence par une grosse bêtise de 2 jeunes que l'un des deux filme. Le héros du livre est l'un de deux. A partir de ce début qui frappe fort on se demande comment ça va évoluer, ce que le auteurs de la bd vont en faire et ça crée une petite tension dans tout l'album, petite tension comme suspense.
Ce point de départ montre aussi l'amitié qui unit les deux garçons, 18 ans, leur vie au lycée et dans leurs familles respectives. Des personnages secondaires se greffent ainsi, parmi lesquels le plus imprévisible est le père du jeune héros, prof à la fac qui a pété un plomb et perd les pédales.
Le livre est partagé en 3 chapîtres qui racontent l'histoire à intervalle de 6 mois et se termine sur une période estivale pendant laquelle on suit en parallèle la vie du père et les vacances des deux amis au bord de la mer.
La bd est un beau livre, par son format, la façon dont elle est reliée, et surtout, ce qui cueille d'emblée les yeux, par son unité de ton, visuelle, un beau bleu-gris.
J'ai bien aimé ce livre qui n'est pas plaintif ni bavard. Qui raconte à un bon rythme, grâce à l'enchaînement des vignettes, dessinées sous des angles de vue variés.

Eddy Simon (Scénario) et Pierre-Henry Gomont (Dessinateur)
Adélaïde, une jeune française enceinte de huit mois, débarque à Calcutta. Elle veut retrouver Mathieu, le père de son futur enfant, qui ne donne plus signe de vie depuis plusieurs semaines. Dès son arrivée à l’aéroport, elle va être « prise en charge » par Imran Suresh, tout jeune chauffeur de taxi sympathique et débrouillard. Malgré une volonté sans faille, Adelaïde, arrivera-t-elle à démêler le vrai du faux dans une Inde aux mille visages, et à déjouer les plans du sinistre Sanjay Dut, officier de police puissant qui règne en maître sur les bas-fonds la mégapole indienne…

J’ai beaucoup aimé la douceur, la légèreté du trait et des couleurs, dominées par le rose (ou le karma rouge « délayé »). Les personnages sont simples et ont tous une sorte de grâce naturelle, un déhanchement propre.
En revanche, je n’ai pas trop accroché à l’histoire, celle de la recherche d’une personne, avec les diverses péripéties qui font voir des pans de la société indienne. Les relations entre personnages ne sont pas du tout creusées, un peu superficiel.

(on retrouve les teintes de "rouge karma", associé au désir je crois)


(dans cette bd, les couleurs alternent, par "paquets de pages", comme autant d'ambiances différentes)
adaptation de « Carnage, constellation » de Marcus Malte
j’ai halluciné sur le résumé de cette bd tel qu’il apparait sur le net : il résume le livre adapté, et pas l’adaptation bd, qui fait l’impasse sur certaines parties :

Citation :

Au départ, il y a deux êtres que tout oppose, qui n’auraient jamais dû se rencontrer et encore moins s’aimer (ok). D’un côté, Césaria, jeune homme paumé perché sur de hauts talons, qui se transforme peu à peu en femme et qui se prostitue (pas vu ça dans la bd !). De l’autre, Milan Klovisevitch, dit Clovis, roi déchu (pas vu ça) et ancien braqueur, tout juste sorti de prison (ok). Dix ans de taule et la vengeance à venir pour seule nourriture. Mais avant la vengeance, il y aura la rencontre, et une passion qui ne s’explique pas (ouais).

J’ai un sentiment mitigé par rapport à cette bd. J’ai d’abord été un peu perdue dans ces vignettes et ces pages, en quête de sens au fil de ces vignettes peintes comme à l’aquarelle, s’enchaînant en alternant les tailles de vignettes ("cubiques", "panoramiques", dans la largeur de la page, "entre les deux").
Puis je m’y suis fait, à cette proposition graphique assez libre autant graphiquement que scénariquement.
Et j’ai même fini par trouver intéressant  le contraste d’une part entre l’aquarelle et la violence de l’histoire (personnage interlope, banditisme).
Puis, m’étant rapprochée de l’histoire adaptée, je me suis dit que cette adaptation déplaçait de façon heureuse cette histoire de bas-fonds dans un univers graphique qui l’allégeait.

merci pour ce commentaire, depuis sa sortie, Les nuits de saturne se trouve sur ma LAL...
maintenant je sais que je veux vraiment l'avoir

Les nuits de Saturne est une très belle bd. C'est vrai que le contraste entre une certaine douceur des dessins et la noirceur de l'histoire est déstabilisante. Mais, j'ai fini par être tenue. Et trouver que ça avait une vraie place originale, pour le coup. Tant de bd policière sont traités avec un graphisme ultra classique.

Et le scénario est glaçant.

d’après le roman d’Antonio Tabucchi


Pereira prétend

Citation :

Présentation de l’éditeur
Lisbonne, Portugal, en pleine dictature salazariste, fin juillet 1938. Dans une ville enveloppée d’un « suaire de chaleur », un journaliste vieillissant, le doutor Pereira, veuf, obèse, cardiaque et tourmenté, rédige chaque jour depuis plus de trente ans la page culturelle du quotidien très conservateur, le Lisboa. Dans cette vie endormie, déboule un certain Francesco Monteiro Rossi… et, de façon tout à fait inattendue, Periera l’engage. Mais le jeune pigiste, au lieu d’écrire les sages nécrologies que Pereira lui a commandées, lui remet des éloges aussi sulfureux qu’impubliables de Lorca et autres Maïakovski, ennemis avérés du régime fasciste.
Et là encore, au lieu de congédier ce dangereux collaborateur, le doutor Pereira le garde, se prend peu à peu d’amitié pour lui, puis pour sa mystérieuse et belle compagne, qui se révèle être une fervente combattante révolutionnaire, au service des républicains espagnols. Devenue une oeuvre emblématique de la résistance au totalitarisme et à la censure, Pereira prétend raconte la prise de conscience d’un homme confronté à la dictature. Ou  quand un homme décide de se battre la plume au poing !

J’ai vu l’annonce pour cette BD il y a bien longtemps chez l’éditeur, Sarbacane. Ils font un travail de tonnerre pour allécher leurs lecteurs !

Ma première réaction était : huh, est-ce qu’on arrive à mettre en image Tabucchi ?

Après la lecture je dois dire, Pierre-Henry Gomont y arrive à merveille et le résultat est époustouflant !!

J’étais emportée dans cette ‘aventure’ qui redonne toutes les nuances du roman. C’est remarquable comment il arrive à donner vie à ces personnages et après quelques pages je ne pouvais plus lâcher.

Pour ce scénario parfait, les images s’associent sublimement à l’histoire.

Les couleurs, les différentes tailles des images, le choix d’introduire aussi ses pensées personnelles… je dirais c’est un sans faute.

Grand coup de cœur !

intéressant ! et si c'est un grand coup de coeur, je vais m' y approcher !

ah oui, je ne peux que t'encourager de tenter cette aventure...