| Parfum de livres… parfum d’ailleurs Littérature, forum littéraire : passion, imaginaire, partage et liberté. Ce forum livre l’émotion littéraire. Parlez d’écrivains, du plaisir livres, de littérature : romans, poèmes…ou d’arts… |
|
| Pier Paolo Pasolini | |
|
+6MezzaVoce kenavo Marko eXPie Pichnette13 Babelle 10 participants | Auteur | Message |
---|
Babelle Zen littéraire
Messages : 5065 Inscription le : 14/02/2007 Localisation : FSB
| Sujet: Pier Paolo Pasolini Mer 12 Sep 2007 - 20:34 | |
| "Je me suis fait" le Médée de Pier Paolo Pasolini la nuit dernière et ça m'a f... les boules car je n'avais pas pris la précaution de me replonger dans l'histoire d'origine. - Le film date de 1969. Maria Calas dans le rôle de Medea, Laurent Terzief dans le rôle de Jason. J'ai pensé qu'un fil sur Médée d'Euripide serait mieux venu qu'un fil sur Pasolini pour les jeunes du forum, d'autant que l'évocation cinématographique de Pasolini n'est pas unique. J'ai trouvé à la langue italienne les intonations dramatiques adéquates pour faire vivre le mythe, et surtout j'ai été enchantée par les choix musicaux. A un moment, les femmes chantent sur un fond de musique traditionnelle et ça me rappelle les voix bulgares. Vous vous souvenez que Médée va accomplir une succession de meurtres et fuir à travers la Grèce. Le film nous restitue sa rencontre avec Jason venu cherché la toison d'or, ils vivront près de 10 ans dans la Corinthe où règne Créon, avant que Médée, trompée par Jason, ne se venge en tuant leurs enfants. Si on se réfère à la date de réalisation, je trouve le décor magnifique, costumes, couleurs, symbolisme autour du désert, pleureuses, chevauchées... On a l'impression que chaque séquence fait l'objet d'une évocation particulière nous renvoyant au mythe. - Il fallait osé à l'image un enfant Jason élevé par Chiron (le centaure). | |
| | | Pichnette13 Envolée postale
Messages : 171 Inscription le : 27/01/2009 Age : 37 Localisation : Tours-sur le canap'
| Sujet: Re: Pier Paolo Pasolini Mar 3 Fév 2009 - 17:39 | |
| - Babelle a écrit:
- "Je me suis fait" le Médée de Pier Paolo Pasolini la nuit dernière et ça m'a f... les boules car je n'avais pas pris la précaution de me replonger dans l'histoire d'origine.
- Le film date de 1969. Maria Calas dans le rôle de Medea, Laurent Terzief dans le rôle de Jason. J'ai pensé qu'un fil sur Médée d'Euripide serait mieux venu qu'un fil sur Pasolini pour les jeunes du forum, d'autant que l'évocation cinématographique de Pasolini n'est pas unique. J'ai trouvé à la langue italienne les intonations dramatiques adéquates pour faire vivre le mythe, et surtout j'ai été enchantée par les choix musicaux. A un moment, les femmes chantent sur un fond de musique traditionnelle et ça me rappelle les voix bulgares. Vous vous souvenez que Médée va accomplir une succession de meurtres et fuir à travers la Grèce. Le film nous restitue sa rencontre avec Jason venu cherché la toison d'or, ils vivront près de 10 ans dans la Corinthe où règne Créon, avant que Médée, trompée par Jason, ne se venge en tuant leurs enfants. Si on se réfère à la date de réalisation, je trouve le décor magnifique, costumes, couleurs, symbolisme autour du désert, pleureuses, chevauchées... On a l'impression que chaque séquence fait l'objet d'une évocation particulière nous renvoyant au mythe. - Il fallait osé à l'image un enfant Jason élevé par Chiron (le centaure). effectivement, ce film fout les boules comme tu dis. Certaines scènes sont à couper le souffle, la musique également est très belle mais...mais je n'ai pas du tout accroché! La technique est très bien travaillée - Pasolini est un maître - mais cette façon de montrer les choses hachurées, j'ai eu du mal. Il faut connaître le mythe de Médée pour pouvoir suivre les déambulations pasoliniennes. En bref, une réussite cinématographique mais un film très dur à suivre. Bien sûr notons la forte présence de la Calas qui est magistrale. | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Pier Paolo Pasolini Mar 3 Fév 2009 - 19:56 | |
| - Pichnette13 a écrit:
- Il faut connaître le mythe de Médée pour pouvoir suivre les déambulations pasoliniennes. En bref, une réussite cinématographique mais un film très dur à suivre.
Pour une fois qu'il y a un film qui présuppose qu'on a lu le livre dont il est tiré/inspiré, et donc fourni sans mode d'emploi (que doit-on penser ou ressentir et à quels moments), je ne m'en plaindrai pas... | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Pier Paolo Pasolini Mar 3 Fév 2009 - 20:24 | |
| C'est surtout un film âpre et austère qui est l'anti-thèse d'un péplum. On a vraiment le sentiment que ce pouvait être comme ça en partie dans l'antiquité grecque. Et il y a cette sauvagerie, cette dimension mythique dans l'illustration des rituels, des sacrifices, des danses. Et surtout l'intensité des passions humaines comme dans la tragédie. Callas est une sorte d'Irène Papas idéale pour le rôle. C'est intéressant de le comparer avec la Médée de Lars Von Trier, plus "poétique", élégiaque. On est aussi assez proche de l'univers des films de Kakoyannis (superbes Iphigénie, Electre et Phèdre) | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| | | | MezzaVoce Envolée postale
Messages : 290 Inscription le : 13/07/2012 Age : 59 Localisation : Lyon
| Sujet: Re: Pier Paolo Pasolini Ven 3 Aoû 2012 - 18:19 | |
| - kenavo a écrit:
- En manque de fil Pasolini (auteur) et Pasolini (réalisateur), j'utilise ce fil
J'fais pareil... Le DécaméronSorti en 1971, il ouvre la Trilogie de la vie et sera suivie des Contes de Canterbury (1972) et des Mille et Une Nuits (1974). Il est constitué de dix histoires (Un jeune homme s'enrichit après avoir été escroqué plusieurs fois ; Une nonne en sermonne une autre pour un péché qu'elle a commis, mais elle succombe à son tour au même péché ; Un prétendu sourd-muet profite de nonnes curieuses ; Une femme trompe son mari dans sa propre demeure sans qu’il s’en aperçoive ; Sur son lit de mort, un séducteur impénitent leurre le prêtre et se fait canoniser ; Des peintres attendent l'inspiration divine ; Une jeune fille dort sur le toit de sa maison pour y retrouver son amant ; Trois frères se vengent de l'amant de leur sœur ; Un prêtre tente d'abuser de la femme de son ami ; Deux amis pactisent afin de découvrir ce qu’il advient après la mort) inspirée du Décaméron écrit par Boccace du XIVe siècle. Je me suis ennuyée, même si « ce film est le premier de l'histoire du cinéma à montrer un sexe masculin en érection » (dixit Wikipédia). Sur les dernières images du film, Giotto (joué par Pasolini) pense : « pourquoi réaliser une œuvre alors qu'il est si beau de seulement la réaliser ? » Ben... oui, pourquoi ? | |
| | | tina Sage de la littérature
Messages : 2058 Inscription le : 12/11/2011 Localisation : Au milieu du volcan
| Sujet: Re: Pier Paolo Pasolini Ven 17 Mai 2013 - 16:59 | |
| Actes impurs
Un livre sur les premiers émois homosexuels d'un homme. Cela se passe dans l'Italie des années 45/47. Le texte est assez travaillé, voire trop et peut virer à l'artifice. Sur le fond, ce qui m'a gênée est finalement l'anachronisme du sujet. J'ai du mal à me situer à une époque où l'homosexualité est un péché redoutable, torturant, où on se cache alors qu'aujourd'hui, on a intégré cette forme d'amour, plus considérée comme "anormale". Il y a pourtant des passages très bien amenés, sur le désir notamment, cette sorte de magie des sens. Des moments féériques car l'auteur évite d'être trop cru, il n'y a pas de descriptions d'étreintes. Plutôt des palpitations dans l'espoir d'effleurer... Un brin de poésie parfois.
Il y a des attentes, des tourments (surtout quand les gens "parlent").
A replacer dans le contexte d'une époque autre, en pleine dévotion.
Je ne finis pas, ça m'ennuie... | |
| | | Heyoka Zen littéraire
Messages : 5026 Inscription le : 16/02/2013 Age : 36 Localisation : Suède
| Sujet: Re: Pier Paolo Pasolini Ven 7 Mar 2014 - 9:20 | |
| « Le nouveau fascisme, la société de consommation, a profondément transformé les jeunes. Elle les a touchés dans ce qu’ils ont d’intime, elle leur a donné d’autres sentiments, d’autres façons de penser, de vivre, d’autres modèles culturels. Il ne s’agit plus, comme à l’époque mussolinienne, d’un enrégimentement superficiel, scénographique mais d’un enrégimentement réel qui a volé et changé leur âme, ce qui signifie en définitive, que cette civilisation de consommation est une civilisation dictatoriale. »
Pier Paolo Pasolini | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Pier Paolo Pasolini Sam 28 Mar 2015 - 20:29 | |
| Il est difficile de dire, dans le langage d' un fils à sa mère, ce qui en mon for intérieur, ne me ressemble guère.
Tu es la seule au monde à savoir ce qu' il en a toujours été de mon coeur, avant tout autre amour.
C' est pourquoi je dois te dire ce qu' il est horrible de connaitre : c' est dans ta grace que je vois mon angoisse naitre.
Tu es irremplaçable. C' est pourquoi est condamnée à la solitude la vie que tu m' as donnée.
Extrait de Supplique à ma mère dans Poème en forme de rose. Traduit de l' italien par René de Ceccaty. - Rivages Poche. Bilingue
| |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Pier Paolo Pasolini Lun 12 Oct 2015 - 23:00 | |
| Vu le Salo ou les 120 journées de Sodome. Un peu embarrassée par la fin visée par Pasolini, cette manière de se transformer en fasciste pour dénoncer le fascisme. Ecouté notamment les commentaires que fait Pasolini pour justifier son film et ça me semble pas très honnête. Je conçois mal comment on peut faire un film aussi cruel sans être animé soi-même un minimum par l'excitation de la violence.
A part ça, le jeu des acteurs est terriblement ennuyeux et artificiel. | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Pier Paolo Pasolini Lun 12 Oct 2015 - 23:17 | |
| - colimasson a écrit:
- Vu le Salo ou les 120 journées de Sodome. Un peu embarrassée par la fin visée par Pasolini, cette manière de se transformer en fasciste pour dénoncer le fascisme. Ecouté notamment les commentaires que fait Pasolini pour justifier son film et ça me semble pas très honnête. Je conçois mal comment on peut faire un film aussi cruel sans être animé soi-même un minimum par l'excitation de la violence.
A part ça, le jeu des acteurs est terriblement ennuyeux et artificiel. J'ai vu ce film à 18 ans et il m'a traumatisé. Chaque image me reste gravée en mémoire. Le fascisme est bien dans cette violence morale et physique insoutenable, non? En tout cas je ne le reverrai jamais. Je ne pourrais pas. | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Pier Paolo Pasolini Lun 12 Oct 2015 - 23:54 | |
| C'est un peu comme tous ces réalisateurs qui font des films très violents pour dénoncer la violence, j'ai toujours un léger doute... Certaines scènes de Salo ou les 120 journées de Sodome sont effectivement assez insoutenables. Après, je ne sais pas si ça dénonce la fascisme ou autre chose.
Il y a beaucoup de films qui avaient choqué par leur violence en leur temps et qui, quand on les revoit maintenant, ne font plus beaucoup d'effet (ce qui montre à quel point on s'est accoutumé à cette violence). Mais le film de Pasolini, même 40 ans après sa réalisation, reste assez terrible, oui (traumatisant ou désagréable ?)... | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Pier Paolo Pasolini Ven 16 Oct 2015 - 16:26 | |
| - eXPie a écrit:
- C'est un peu comme tous ces réalisateurs qui font des films très violents pour dénoncer la violence, j'ai toujours un léger doute...
Certaines scènes de Salo ou les 120 journées de Sodome sont effectivement assez insoutenables. Après, je ne sais pas si ça dénonce la fascisme ou autre chose.
Il y a beaucoup de films qui avaient choqué par leur violence en leur temps et qui, quand on les revoit maintenant, ne font plus beaucoup d'effet (ce qui montre à quel point on s'est accoutumé à cette violence). Mais le film de Pasolini, même 40 ans après sa réalisation, reste assez terrible, oui (traumatisant ou désagréable ?)... J'ai regardé les suppléments du DVD pour tenter de comprendre où voulait en venir Pasolini et j'assiste là, après ce film d'abord débile puis cruel, à de longues conversations et interviews de gens biens, qui se pâment dans une toge d'engagement éthico-politique, pour dire que ce film est une mise en scène de la violence fasciste du siècle passé : à en croire que l'engagement politique est un étendard derrière lequel on se cache pour assister aux tendances humaines les plus nauséabondes en poussant parfois de petits cris effarouchés : "oh les salauds !" L'hyper-sexualisation de la première partie du film est assez obsolète en effet : ça fait longtemps que notre société a dépassé ce qui est montré. Mais la dernière partie, avec ses mutilations, reste toujours aussi horrible. | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Pier Paolo Pasolini | |
| |
| | | | Pier Paolo Pasolini | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|