Alice Rohrwacher

Citation :

Alice Rohrwacher, née en 1981 à Fiesole en Italie, est une réalisatrice italienne.

Alice Rohrwacher, fille d'un père allemand et d'une mère italienne, est la sœur de l'actrice Alba Rohrwacher. Elle fait des études de lettres à l'université de Turin2. En 2011, elle écrit et réalise son premier film de fiction, Corpo celeste, présenté à la Quinzaine des réalisateurs lors du Festival de Cannes 20113,4, et lui vaudra le Nastro d'argento du premier film. Son film Les Merveilles est sélectionné en compétition au Festival de Cannes 2014 où il reçoit le Grand Prix.

source : wikipedia.org



Corpo celeste d'Alice Rohrwacher

Citation :

Marta scrute sa ville natale en Calabre, où elle vient tout juste de rentrer avec sa mère et sa sœur, après avoir grandi en Suisse. Du haut de ses treize ans, elle se sent comme une étrangère dans cette Italie du sud dévastée. Elle a maintenant l’âge de faire sa confirmation et le catéchisme est le meilleur endroit pour tenter de s’intégrer. Mais loin de ses rêves "célestes", elle ne fait qu’y découvrir les petits arrangements de la communauté.

Comme son nom ne l'indique pas, Alice Rohrwacher est italienne. Du nord du pays. Et pour son premier film de fiction, Corpo celeste, elle plante ses caméras tout au sud, en Calabre, d'un pèlerinage nocturne à une confirmation. S'il s'agit bien de fiction, avec la découverte d'une nouvelle culture pour une pré-adolescente, et de l'omniprésence de la religion, la cinéaste intègre des éléments réalistes qui ont plus à voir avec un documentaire. Seul le regard de cette jeune fille, ironique et désarçonné, permet au film de ne pas être une simple transcription du quotidien d'une petite communauté. On y trouve donc une forme qui rappelle celle de La Pivellina. Corpo celeste, bien que révélateur d'une véritable réalisatrice, est trop bancal pour séduire et son scénario, sans épaisseur, souffre de longueurs indigestes.

Les Merveilles


Grand Prix, Festival de Cannes 2014

Citation :

Dans un village en Ombrie, c’est la fin de l’été.
Gelsomina vit avec ses parents et ses trois jeunes sœurs, dans une ferme délabrée où ils produisent du miel.
Volontairement tenues à distance du monde par leur père, qui en prédit la fin proche et prône un rapport privilégié à la nature, les filles grandissent en marge.
Pourtant, les règles strictes qui tiennent la famille ensemble vont être mises à mal par l’arrivée de Martin, un jeune délinquant accueilli dans le cadre d’un programme de réinsertion, et par le tournage du « Village des merveilles », un jeu télévisé qui envahit la région.

Le film sortira en janvier mais était proposé en avant-première au Méliès.

Je comprends ce qui a pu toucher Jane Campion (un regard très fin sur les personnages féminins) mais ce film m'a laissé très partagé. Je le trouve trop long, parfois ennuyeux, avec une image un peu cheap et surexposée, un scénario au départ subtil et naturel puis progressivement trop visible dans ses intentions et une juxtaposition de genres différents qui ne s'harmonisent pas toujours très bien (chronique naturaliste, documentaire sur l'apiculture, satire de la téléréalité, récit mythologique...).



Reste une belle direction d'acteurs avec des gamines confondantes de spontanéité. Il y a une certaine grâce dans la manière dont elle crée cette dynamique familiale. Par contre le père en fait trop dans une forme de stéréotype d'homme bourru au grand coeur qui défend des valeurs conservatrices. La mère est parfois dans l'hystérie (elle jouait la jeune soeur lesbienne dans Amore). La jeune héroïne par contre est magnifique et son duo avec le jeune délinquant mutique est le rayon de soleil du film. Monica Bellucci est très bien aussi dans un rôle glamour et kitsch qui crée un étonnant contraste avec l'univers de la famille.



Je pense que le film aura ses adaptes qui le défendront avec ferveur parce qu'il y a de belles choses. Mais je sors de la séance plutôt déçu (et un peu soulagé car je trouvais le temps long).

Comme je n'ai plus beaucoup le temps de prendre des risques, je ne suis pas certaine d'aller le voir. ..
Mais l'affiche est très chouette je trouve !

Queenie a écrit:

Comme je n'ai plus beaucoup le temps de prendre des risques, je ne suis pas certaine d'aller le voir. ..
Mais l'affiche est très chouette je trouve !

Et la scène qui correspond aussi.

Le film, sorti récemment, est passé un peu inaperçu et je partage l'impression de Marko. Le Grand Prix obtenu à Cannes est sans doute trop flatteur et crée des attentes qui ne sont pas comblées.

J'ai apprécié l'évocation de la campagne ombrienne ainsi qu'un portrait de l'enfance et de l'adolescence. Alice Rohrwacher développe une sensibilité intéressante sur ces aspects mais le récit et la mise en scène ne sont pas assez maîtrisés malgré une réelle ambition. La dimension naturaliste manque de cohésion, de spontanéité et l'apparition de l'émission de téléréalité produit un mélange relativement artificiel. Les idées ne sont malheureusement pas suivies jusqu'au bout et j'ai aussi trouvé que la figure paternelle, très caricaturale, fragilise la description d'une dynamique familiale.

Après vos commentaires, je me tâte...

C'est un film assez maladroit mais attachant, qu'on aurait aimé plus tendre et joyeux. Un sourire de temps en temps et le temsp aurait paru moins long au spectateur.

Mais le sujet en est effroyablement triste, aussi.Cela montre l'impossibilité de conduire son propre projet hors des contraintes te dans la différence. Ayant abandonné "la lutte", le couple a voulu construire quelque chose de "autre" avec ses enfants. Et puis il a été rattrapé par la nécessité de travailler sans cesse pour s'en sortir, de "produire" ce qui est à l'encontre de leurs idées, comme le leur signale un de leurs anciens camarades.
Puis cela n' a plus suffit non plus, les contrainte législatives font qu'ils ne vont définitivement plus pouvoir, ils vont devoir renoncer à leur rêve.  
Et puis les filles aussi refusent d'endosser pleinement leur idéal, les filles rêvent d'actrices fabuleuses, d'une télévision salvatrice, elles ne veulent pus de cette vie, et le vivent avec une certaine culpabilité.
Le chameau (quelles belles images!!!) est une dernière tentative de réconcilier tout cela, une dernière folie pour se consoler. Tout en ayant conscience de l'absurde : du chameau et de la situation en général.

Avadoro a écrit:

L la figure paternelle, très caricaturale, fragilise la description d'une dynamique familiale.

Le père est en effet caricatural. Mais c'est bien le problème il n'y a plus de dynamique familiale, ils sont vaincus. Lui est acculé et ne sait comment renoncer, il n'a d'autre choix que de se radicaliser. Sinon, il va s'effondrer.
Et puis il accepte d'aller à l'émission de télé qaund même.

Pour une fois, je me suis laissé transporter. Aucune réflexion sur le film - pourtant, il y en a tant et vous l'avez bien commenté -, aucune analyse... je me suis laissé porté. Bien sûr, la situation est rude, âpre. Et pourtant, ces petits riens, ces absurdies, c'est déjà beaucoup, c'est presque tout !
Le petit garçon allemand en insertion suite à un acte de délinquance qui siffle comme un oiseau. Gersolina, l'ainée et "matriarche" par défaut, qui tente de conduire la famille comme elle peut. Le père et ses sautes d'humeurs, et les autres.

Ce monde réel, ils ne s'y acclimatent pas, bien sûr. Mais est-ce celui qu'il faut suivre ? Cette émission et ses beautés de pacotilles, à laquelle Gersolina veut tant participer ? Ces normes, ces directives de la coopérative agricole ? Doit-on s'y soumettre. Je suis revenu à la réalité bien sûr, et après tout, avec les images finales, on se demande si tout cela a existé. Mais je n'ai pas oublié ces petites merveilles de trois bouts de ficelle, quelquefois inquiétantes, souvent éblouissantes.