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| Carole Forget | |
| | Auteur | Message |
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jack-hubert bukowski Zen littéraire
Messages : 5257 Inscription le : 24/02/2008 Age : 43
| Sujet: Carole Forget Mar 29 Mar 2016 - 6:49 | |
| Carole Forget est une auteure qui cultive l'anonymat. Elle a l'élégance de ne pas dévoiler son âge, comme le ferait une femme dans sa situation. En tant que poète, elle porte bien son nom. Son oeuvre s'est révélée sur le tard, j'en ai bien l'impression... il y a peu de notices biographiques qui la concernent et c'est souvent du copie-coller. Il est même difficile de retracer une bibliographie de son oeuvre. Je me réfère à l' Île pour dresser la liste : Bibliographie de l'oeuvre de Carole Forget- L'autre versant, 1992 - Elle habite une metropolis, 2002 - Comme si le vide avait un lieu, 2006 - La nudité ne dévoile pas une femme émue, 2008 - L'écumante, 2011 - Et le désastre, mon amour, 2013 - Le sol ralentit sous mes pas, 2013 - Noire de soleil, 2014 | |
| | | jack-hubert bukowski Zen littéraire
Messages : 5257 Inscription le : 24/02/2008 Age : 43
| Sujet: Re: Carole Forget Mar 29 Mar 2016 - 7:12 | |
| La nudité ne dévoile pas une femme émue (2008) : N'imaginez pas que j'ai pris le livre pour son titre. J'avais repéré plusieurs titres de Carole Forget et je m'étais fait une tête sur la question. J'ai bien vu qu'elle avait publié aux Éditions du passage, ce qui est habituellement un critère de reconnaissance d'un certain raffinement littéraire. Chose certaine, je n'ai pas lu ce livre dans le métro comme je l'aurais fait dans le cas d'un livre de Dany Laferrière. La nudité ne dévoile pas une femme émue nous permet de découvrir une poétesse de grand talent. Bien sûr, nous voyons que la plume est plus classique qu'elle le serait si elle était écrite par une poétesse dans la vingtaine, mais Carole Forget livre un produit très «achevé». Ça ne l'empêche pas d'être sulfureuse à sa manière : - Carole Forget, La nudité ne dévoile pas une femme émue, 2008, Montréal : L'Hexagone, p. 13. a écrit:
- si ma photographie
devient un mur devant tes envies de dire autre chose
captif dans les soubresauts de la nuit tu n'as pas de distractions
ton corps se tend jusqu'à l'inconséquence de retenir quelqu'un sans le nommer Carole Forget sait faire montre d'une précision dans les gestes évoqués : - Ibid., p. 19. a écrit:
- la part sombre de mon corps
glisse par saccades sur les écrans obstinés de tes divagations
échoués ensemble un intime péril nous engage sans nous unir Comme vous venez de le voir, Carole Forget excelle dans la poésie brève, même si ce n'est pas une poésie qui tend au haïku : - Ibid., p. 30. a écrit:
- le jour ne se relève plus d'un éclat
je ne veux pas consentir à l'insensé
une porte ouverte m'épuise des murmures résonnent peut-être les miens
les dessins les peintures demeurent sans conséquence Pour bien situer son projet dans le panorama littéraire : - Ibid., p. 33. a écrit:
- bientôt je marcherai
dans un jardin au grand soleil à l'épreuve des promeneurs et de l'arbre
en attendant une photo me prend puis me laisse figée dans une erreur retirée de tout Carole Forget démontre de l'intérêt pour plusieurs thèmes, comme nous pouvons le voir ici : - Ibid., p. 42. a écrit:
- le long de cet homme
la ville se dresse pêle-mêle une fenêtre s'ouvre se ferme tant de précautions toujours
seule une impression ne jaunit pas un appui contre l'évidence aveugle Carole Forget verse dans une épuration de sa plume littéraire : - Ibid., p. 46. a écrit:
- la rue coule sans nouvelles de nous
les regards se construisent à peine notre rencontre
un événement a eu lieu je cherche ce lieu pour le lui donner
une ville attend de naître sous les retombées de nos désirs Elle commence sa dernière suite poétique avec le poème suivant : - Ibid., p. 73. a écrit:
- tout ce qui est arrivé
n'aura pas lieu ne sera pas retenu par des regards jetés
avec ce temps au dehors où mes pas ne se rendent plus je me délie retraverse chaque geste à l'envers Carole Forget est une autre poétesse québécoise dont il faut retenir le nom, quitte à mieux l'oublier ensuite - Forget. | |
| | | jack-hubert bukowski Zen littéraire
Messages : 5257 Inscription le : 24/02/2008 Age : 43
| Sujet: Re: Carole Forget Jeu 31 Mar 2016 - 4:26 | |
| Comme si le vide avait un lieu (2006) : J'ai finalement fait le compte-rendu de mes lectures du recueil cité dans ce message. Carole Forget mûrissait déjà son projet de La nudité [qui] ne dévoile pas une femme émue au moment d'écrire Comme si le vide avait un lieu. Ce livre a été écrit aux éditions du passage. Quand nous connaissons le style des éditions du passage, nous comprenons mieux l'ancrage institutionnel d'une écrivaine comme Louise Warren. Quoi qu'il en soit, nous pourrions dire que Carole Forget couve déjà en 2006 son projet à venir : - Carole Forget, Comme si le vide avait un lieu, 2006, Outremont : Les éditions du passage, p. 22. a écrit:
- j'aurais aimé être là
avant mon désir soustraire ce qui me prolonge
telle une marche vers la nudité Assez intuitivement, nous pouvons percevoir l'esthétique derrière le projet de Carole Forget et l'inscription de son nom : - Ibid., p. 14. a écrit:
- avant tout
avant moi avant mon nom et son reflet il y aurait eu un regard pour me recevoir une ligne où je m'efface Tout s'invite au regard : - Ibid., p. 21. a écrit:
- hors de la ligne
sommes-nous jamais
j'avance j'imagine mon corps de femme à sa hauteur d'homme être le paysage de quelqu'un - Ibid., p. 32. a écrit:
- je fouille
une question pliée en deux en quatre une soif tenace de tout voir en même temps - Ibid., p. 38. a écrit:
- souvent
je tourne la tête surveille dans mon dos
pour savoir ce qui disparaît avec moi Carole Forget me semble être très habitée par ce qu'elle évoque. Elle donne corps à une plume qui laisse transparaître son regard : - Ibid., p. 42. a écrit:
- au-dessus
de mes doutes
l'apparence seule témoigne me franchit de part en part L'incertitude est esquissée avec précision : - Ibid., p. 51. a écrit:
- une oscillation persiste
le pas suivant ne suit jamais
dans un mouvement immobile
j'habite le seuil avec précision Il y a tant de passages qui se citent. Nous pouvons également voir des photos de Melvin Charney dans le recueil. Je vous laisse avec ce dernier «tease» : - Ibid., p. 56. a écrit:
- une absence
retient les paysages les cache et les épuise
je suis devant tous les états de l'apparence | |
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