Tobias Lindholm

Citation :

Tobias Lindholm est diplômé en 2007 de l’École nationale de cinéma du Danemark. Il rédige plusieurs courts métrages, dont In transit et le feuilleton Sommer. En 2010 il scénarise la série Borgen, succès international diffusé dans plus de 20 pays, avant de ficeler l’intrigue de Submarino.

La même année, il réalise R avec Michael Noer, son premier long métrage, et remporte le Dragon Award du Meilleur film nordique à Göteborg ainsi que le Bodil du Meilleur film danois. En 2012, il scénarise La Chasse avec Mads Mikkelsen au casting, film acclamé par la profession et nommé dans neuf catégories à Cannes.

Filmographie
Réalisateur et scénariste
2010 : R
2012 : Hijacking (Kapringen)
2015 : A War (en danois : Krigen)

Scénariste
2005 : In transit
2010 : Borgen, une femme au pouvoir (Borgen)
2010 : Submarino

source : wikipedia.org



Hijacking

Dans l'océan indien, l'équipage d'un bateau danois attend avec impatience de rentrer à la maison, notamment Mikkel le cuisinier qui est le père d'une petite gamine, ambiance sueur et bonne camaraderie. Sans un mot on se retrouve dans les locaux impeccables de l'armateur où Peter le CEO en costume ajusté sauve la mise dans les négociations sans pitié. Mais mauvaise nouvelle et interruption dans la routine : des pirates ont pris le contrôle du bateau.

Le film joue les deux tableaux : la captivité et la (dé)pression sur le bateau d'un côté, les négociations par téléphone dans une petite salle de réunion de l'autre. Le film est plutôt efficace avec pas grand chose qui déborde. Mikkel n'est pas Steven Seagal, Jan son compère mécanicien non plus et toute la tension est dans la vulnérabilité et l'incroyable doute en costard de l'autre côté du monde.

Et c'est vraiment bien rythmé et construit avec des acteurs convaincants et tout et tout.

Mais. Je dois reconnaitre que ce mélange de cinéma très danois : cinéma très nature, qui recherche et le brut et est séduit par la propreté trop lisse des bureaux et une tendance de série américaine avec les plus ou moins deux intrigues en parallèles et quelques tics pas loin du ridicule (la déco et l'efficacité de la salle de réunion... ) ça fait un peu trop.

Joli l'écart entre le bateau au milieu de nulle part et les bureaux tout comme le film léché conçu convenu et son sujet ?

J'ai vu le film sans ennui ni réel déplaisir mais je ne l'aime pas vraiment pour sa tendance salade superficielle tellement accrocheuse et banale.

(j'imagine que l'entreprise est rentable et le projet bien vendu, remake US assuré ?)

Ah, mais j'ai reconnu 3 acteurs de Borgen dont Thomas Lindhom est d'ailleurs coscénariste. Je note, j'espère qu'il sortira en DVD, je vais finir par comprendre le danois!

huhu. je n'ai reconnu que les téléphones et l'imprimante.  

je n'avais pas fait attention mais c'est moins surprenant (quoique ?) si le réalisateur écrit pour la tv.

Moins dur qu'animal

Citation :

Hijacking

Dans l'océan indien, l'équipage d'un bateau danois attend avec impatience de rentrer à la maison, notamment Mikkel le cuisinier qui est le père d'une petite gamine, ambiance sueur et bonne camaraderie. Sans un mot on se retrouve dans les locaux impeccables de l'armateur où Peter le CEO en costume ajusté sauve la mise dans les négociations sans pitié. Mais mauvaise nouvelle et interruption dans la routine : des pirates ont pris le contrôle du bateau.

Le film joue les deux tableaux : la captivité et la (dé)pression sur le bateau d'un côté, les négociations par téléphone dans une petite salle de réunion de l'autre. Le film est plutôt efficace avec pas grand chose qui déborde. Mikkel n'est pas Steven Seagal, Jan son compère mécanicien non plus et toute la tension est dans la vulnérabilité et l'incroyable doute en costard de l'autre côté du monde.

Et c'est vraiment bien rythmé et construit avec des acteurs convaincants et tout et tout.

Mais. Je dois reconnaitre que ce mélange de cinéma très danois : cinéma très nature, qui recherche et le brut et est séduit par la propreté trop lisse des bureaux et une tendance de série américaine avec les plus ou moins deux intrigues en parallèles et quelques tics pas loin du ridicule (la déco et l'efficacité de la salle de réunion... ) ça fait un peu trop.

Joli l'écart entre le bateau au milieu de nulle part et les bureaux tout comme le film léché conçu convenu et son sujet ?

J'ai vu le film sans ennui ni réel déplaisir mais je ne l'aime pas vraiment pour sa tendance salade superficielle tellement accrocheuse et banale.

(j'imagine que l'entreprise est rentable et le projet bien vendu, remake US assuré ?)

Plutôt que la violence physique, Tobias Lindholm privilégie le stress moral dans Hijacking, récit d'une interminable prise d'otages dans les eaux de l'océan indien. A l'angoisse vécue par les marins prisonniers répond celle des négociateurs de la compagnie maritime basée au Danemark. Le thriller mental joue avec les nerfs sans abuser des artifices habituels du genre. Les pirates ne sont pas que d'ignobles bandits, les hommes d'entreprise ne sont pas (seulement) des cyniques dont le seul but est de faire baisser le prix de la libération de leur équipage. L'équilibre est subtil, le film n'évitant pas cependant les scènes répétitives mais sans jamais prendre le spectateur en ... otage.

A war - Krigen

C'est le même film que le précédent. Ah, non. Pardon, le sujet est différent. Ici nous sommes aux côtés de soldats danois engagés en Afghanistan. Tout le monde s'en fout mais ils risquent malgré tout leur peau tous les jours. Leur commandant les accompagne en mission mais voilà une décision prise à chaud lui est reprochée et il rentre au pays se faire juger pour la mort de civils...

Pendant ce temps là sa femme se débrouille comme elle peut avec les gosses à la maison !

Moins télévisuel dans la construction que Hijacking mais non moins énervant par son parti pris danois de faire style image crue qui bouge tout le temps. Comme du "dogme" un peu mais en tartinant lourdement pour qu'on comprenne les "émotions" et faire du "vivant".

C'est un brin lourd. Surtout que pendant la moitié du film le sujet se fait attendre... et que quand il arrive c'est pour mieux s'esquiver ou se cacher derrière quelques effets et beaucoup de pas grand chose.

En choisissant tacitement le parti pris des soldats, qui sont aussi des victimes mais ce n'est pas la question, et en utilisant l'accusation comme un épouvantail aux airs bureaucratiquement vindicatifs il élude assez salement l'épineuse question du bombardement de populations civiles...

Donc le drame très alimentairement menée entre faces barbues et larmes contenues en tirant sur trois clopes c'est dans l'air du temps. Etiquetter danois comme synonyme de qualité peut-être aussi mais j'ai encore moins marché cette fois qu'avec Hijacking. Krigen est moins intense et les défauts du style sont plus apparents.

Les victimes, le stress, le déphasage avec la vie civile à la bonne conscience humanitaire sont tout sauf nouveaux au cinéma. Juste faire de l'image avec, même si elle est "locale" je ne suis pas sûr que ça ait beaucoup de sens.

Dommage.

Pour rester avec les danois et avec ce conflit, Armadillo, documentaire relativement coté par la critique m'avais aussi tenu très à distance.

Au mieux je suis trop méfiant ou trop inquiet pour apprécier ?

A choisir entre les deux, le documentaire serait plus intéressant quand même...

A War

Je trouve que le film est parfois trop ambitieux, à la fois représentation de la guerre, d'un quotidien familial, d'un procès...mais mon avis est moins défavorable que celui d'animal. Je n'ai pas été gêné par la dimension visuelle, même si l'image est loin d'être originale et manque de personnalité.

Sur le plan du parti-pris, je n'ai pas ressenti une telle polarisation entre le vécu des soldats et la position de l'accusation. Le commandant est confronté à un choix, qu'il assume pour lui-même et surtout sa famille, mais il n'est pas moins brisé par cette situation et la portée de ses décisions. Le cadre du procès apparait dès lors comme un théâtre où les soldats cherchent avant tout à se protéger. Et la violence du contexte, à distance, reste marquante.