GravesendGravesend, un quartier de Brooklyn....Conway d'Innocenzio attend Ray Boy à sa sortie de prison. Des années auparavant, son frère Duncan est mort renversé par une voiture alors qu'il était poursuivi par Ray Boy et sa bande.
L'entame du roman expose les motifs d'une vengeance tragique, mais le drame est toujours en arrière-plan face à la détresse des individus. Les regrets et les doutes de l'adolescence assombrissent les motivations de l'âge adulte et les actes ne pèsent pas grand chose face aux regrets et à une tristesse désabusée. L'exploration d'un lieu urbain marqué par l'immigration et des tensions sociétales fait penser à Dennis Lehane, même si la sensibilité de William Boyle n'a pas autant de puissance ou de nuances.
Gravesend est tout de même un premier roman maîtrisé, et William Boyle évite le piège d'un registre trop sordide ou caricatural. Les protagonistes ne parviennent pas à repousser à repousser un échec, mais on retient avant tout leur obstination poignante au-delà d'accents pathétiques.