A bord du Googol
Bon, Phrixos le fou était un peu comme l'enfance de l'art, on met en place les protagonistes et le lieu de l'action, chacun trouve ses marques et on embarque sur le Googol vers la maturité. Et qui dit maturité, âge adulte, etc. dit : sexualité ! Et le livre de Palol n'en manque pas comme si l'auteur à travers une avalanche de récits enchâssés (non pas 7, ni 8 mais 9 !!) tentait de circonscrire tous les modèles, toutes les positions, tous les fantasmes : à un, à deux ou à plusieurs, dans le noir, avec des animaux ou sans savoir avec qui, etc. Mais l'âge adulte, c'est aussi celui de l'amour, alors on écrit des poèmes (Miquel de Palol est surtout connu pour être un poète) qui s'inscrivent dans le corps du texte, certains sont pornographiques, oui, d'autres plus ésotériques et cette mention m'amène à l'autre versant du livre : les récits concernant la Secte de la Libération, sorte de confrérie du suicide volontaire ou plutôt de l'assassinat joyeux. En effet, des hommes désabusés se réunissent et inventent des jeux meurtriers jusqu'à ce qu'il n'en reste plus qu'un , le narrateur, un brin, inquiétant de l'histoire. Nous avons donc le sexe, l'amour, la poésie et la mort, à quoi il faudrait ajouter la machine, mais j'ai déjà évoqué cet aspect un peu plus haut.
Je ne sais toujours pas ce que j'ai lu même si ce second tome est plus ludique, plus léger, plus intriguant peut-être que le premier, je me demande si La tête d'Orion est celle d'un vieillard sénescent et si au fond, Miquel de Palol ne nous mène pas tout simplement en bateau à bord de son Googol. On pense bien sûr, aux âmes mortes de l'auteur russe et aux Mille et Une nuits, aux confréries de De Quincey et aux mystères rebondissant d'Eugène Sue mais cela suffit-il à faire de la 'bonne' littérature ? Je ne sais toujours pas...