Chogozie Obioma [Nigeria]

Chigozie Obioma

Wikipedia a écrit:

Chigozie Obioma, né en 1986, est un écrivain nigérian.

Né dans une famille de douze enfants, Chigozie Obioma fait des études supérieures à Chypre, où il obtint une bourse et un poste d'enseignant. Après cela, il publie son premier roman intitulé Les Pêcheurs. Une année plus tard, il part aux États-Unis, où il reçoit des cours de Creative Writing à l'université du Michigan. Il enseigne aujourd'hui la littérature africaine à l’Université du Nebraska

Oeuvre

   2015 : Les Pêcheurs, traduit de l’anglais par Serge Chauvin, Éditions de l’Olivier

Les pêcheurs

Au sein de la famille Agwu  parmi les enfants, symboles de la virilité de leur père, et de ses espoirs de promotion sociale,  les quatre frères aînés sont unis comme les doigts de la main. Dans ce paysage nigérian des années 90, ravagé par la  dictature militaire et la corruption, la famille est un rempart solide par sa foi chrétienne omniprésente, son éducation autoritaire où le fouet est un interlocuteur premier, et ses aspirations à une "éducation occidentale" salvatrice. Mais il suffit que le père soit muté à l'autre bout du pays pour que les enfants n'en fassent qu'à leur tête, bravent les interdits séculaires, et la farandole des superstitions s'emballe : prophétie maléfique, fratricide, culpabilité, vengeance emportent le quotidien, que nous rapporte Benjamin le plus jeune des quatre frères, témoin qui paiera le prix fort cette solidarité.

Après une mise en place un peu cliché, on est vite emporté par cette fatalité démoniaque qui balaie le confort familial et les espoirs  d'échapper au destin ordinaire nigérian.

Citation :

Pendant des années, il avait porté ce baluchon de rêves. Sans savoir que ce qu'il avait porté tout ce temps n'était qu'un baluchon de rêves rongés par les vers, pourris depuis longtemps, qui n 'était plus qu'un poids mort.

Entre les gamins délurés, les parents dévastés, le  fou-clochard prophète et une  société civile qui ploie sous la répression, Chigozie Obioma livre une puissante fable contemporaine, entre tradition et modernité, désespérée sans être fermée. Son style est lyrique, haletant,  emporté, et malgré une tendance un peu répétitive aux flash-backs, il tient son lecteur en haleine, déchiré face à la tragédie de cette fratrie maudite.

je reçois assez bien les auteurs Africains, je vais donc noter

Ah comme j'aimerais assister à des cours sur la littérature africaine... En attendant, je note le nom de Chogozie Obioma, j'ai l'impression que son style pourrait me plaire !!

Les écrivains nigérians sont réputés parmi les meilleurs en Afrique et sont vraiment peu traduits en français.

bix229 a écrit:

Les écrivains nigérians sont réputés parmi les meilleurs en Afrique et sont vraiment peu traduits en français.

Ca, je pense que c'est vraiment difficile à dire, car même si nous sommes en recherche de voix différentes des nôtres, nous les jugeons quand même avec nos critères à nous.
Et ceux qui sont traduits sont certainement choisis par les éditeurs comme ceux qui sont les plus susceptibles de nous parler à nous, lecteurs occidentaux, et donc, qui sait s'ils sont réellement un reflet de la production littéraire locale?
Sans occulter aussi que ceux que nous lisons sont souvent des auteurs occidentalisés , ayant vécu notamment aux USA et écrivant en anglais.

topocl a écrit:

bix229 a écrit:

Les écrivains nigérians sont réputés parmi les meilleurs en Afrique et sont vraiment peu traduits en français.

Ca, je pense que c'est vraiment difficile à dire, car même si nous sommes en recherche de voix différentes des nôtres, nous les jugeons quand même avec nos critères à nous.
Et ceux qui sont traduits sont certainement choisis par les éditeurs comme ceux qui sont les plus susceptibles de nous parler à nous, lecteurs occidentaux, et donc, qui sait s'ils sont réellement un reflet de la production littéraire locale?
Sans occulter aussi  que ceux que nous lisons sont souvent des auteurs occidentalisés , ayant vécu  notamment aux USA et écrivant en anglais.

Je pense exactement ainsi.
Je lis de ce fait très peu de littérature étrangère .

Mais c' est quand meme aux lecteurs de décider ce qui leur convient ou pas.
Personnellement, je ne suis pas voyageur, sinon par le biais des écrits. Et ma curiosité n' a pas de limites spatiales.
C' est vrai que les références nous font souvent défaut. Mais l' imagination et le désir de connaitre peuvent y pallier.
Sinon, pour quoi ExPie et Armor seraient ils attachés à l' Asie et particulèrement au Japon et à l' Inde.
Dans mon cas, l' Italie et les Etats Unis constituent un jardin trés fréquenté connu et apprécié depuis longtemps.
La Hongrie est en train d' en faire partie. Sans oublier l' Angleterre, l' Espagne, le Portugal...
Bref, c' est surtout le temps qui me manquent pour l' étendre...

Je suis d accord avec toi : l imagination et la sensibilité nous permettent d'appréhender cette littérature qui est si éloignée de la nôtre. Mais sans une connaissance sociologique approfondie qui peut être le chemin du lecteur spécialisé tel Expie ou Armor que tu cites, je pense qu on ne peut que survoler car il manquera les clés.
Quant à des cultures moins éloignées comme celles que tu cites,  effectivement c'est beaucoup plus accessible car il y a une racine commune. Même si pour en apprécier toutes les subtilités quelquefois, il faut s être immergé d une façon ou d'une autre dans ces pays.

Quand meme... les hommes, leurs reves, leurs passions, leurs espoirs et désespoirs, leurs ambitions, leur crainte de la mort, sont un peu les memes partout. Il y a là quelque chose d' universel.
Et puis des détails ou des genres qui nous attachent en particulier. Les sagas famiiales pour certains, les romans psychologiques pour
d' autres, les polars...
Les polars, voilà justement un genre sans frontières, ou qui ne cesse de les élargir.

Le décor, le contexte historique, sociologique sont différents.
Les écrivains jouent un role de passeurs, de médiateurs, de guides.
Mais c' est vrai, on peut préférer ce qui nous ressemble et nous rassemble.