Gus Van Sant

Marko a écrit:

Je me demande ce qu'il en est de ce projet de Gus Van Sant d'adapter Le temps n'est rien d'Audrey Niffenegger???

Ce projet est tombé dans les mains de Robert Schwentke (le réalisateur de Flightplan, avec Jodie Foster), qui a fini le tournage (Eric Bana, Rachel McAdams - vue dans Mean Girls, et bientôt dans l'adaptation en film de la série britannique State of Play).
Sortie courant 2009.

eXPie a écrit:

Marko a écrit:

Je me demande ce qu'il en est de ce projet de Gus Van Sant d'adapter Le temps n'est rien d'Audrey Niffenegger???

Ce projet est tombé dans les mains de Robert Schwentke (le réalisateur de Flightplan, avec Jodie Foster), qui a fini le tournage (Eric Bana, Rachel McAdams - vue dans Mean Girls, et bientôt dans l'adaptation en film de la série britannique State of Play).
Sortie courant 2009.

Merci pour l'info! Dommage pour le changement de réalisateur... A voir...

Milk

Citation :

Le film retrace les huit dernières années de la vie d'Harvey Milk. Dans les années 70, il fut le premier homme politique américain ouvertement gay à être élu à des fonctions officielles, à San Francisco en Californie. Son combat pour la tolérance et l'intégration des communautés homosexuelles lui coûta la vie. Son action a changé les mentalités, et son engagement a changé l'histoire.

Retour de Gus Van Sant à un cinéma plus classique mais passionnant après une période expérimentale. Il aborde ici un sujet qui lui tient à coeur depuis longtemps et nourrit la plupart de ses films. Le portrait de ce pionnier de la cause gay, son combat, ses amours, sa chute. Il mêle abilement fiction et images d'époque. Sean Penn est déroutant, à la fois excellent et parfois un peu trop dans l'imitation "actor studio" du maniérisme de Milk. On sent que Gus Van Sant n'a pas voulu tricher et qu'il montre les choses au plus près de la réalité. James Franco est une fois de plus impeccable et touchant dans le rôle de son amant et Emile Irsch est formidable (et méconnaissable après Into the Wild) en jeune tapin qui rejoindra le combat avec efficacité.

Il y a quelques clichés, des effets mélodramatiques, mais l'ensemble est inventif, captivant, drôle, effrayant, émouvant (beau final avec des images d'archives). On apprend beaucoup de choses sur des événements qu'on connait souvent mal. On comprend la nécessité vitale de ces premières gay pride avant qu'elle ne deviennent qu'un simple carnaval sympathique et inoffensif parmi d'autres. S'exprimer à la lumière, ne plus avoir honte, affronter l'intolérance et revendiquer les mêmes droits que les autres. Il montre tout ça avec conviction et justesse même si les lesbiennes sont peu représentées à ses côtés dans ce combat.

Niveau réa, tout est perdu ?

Queenie a écrit:

Niveau réa, tout est perdu ?

Non c'est assez bien mené mais tu ne retrouveras pas la force des 4 derniers films ou même de My Own Private idaho. On est dans une narration plus traditionnelle, sans expérimentation, mais il y a des moments plus originaux et notamment le meurtre de Milk.

Ce que Gus Van Sant réussit le mieux dans ce film à mon avis ce sont les scènes d'intimité. Et notamment celles avec James Franco.

Marko a écrit:

Non c'est assez bien mené mais tu ne retrouveras pas la force des 4 derniers films ou même de My Own Private idaho. On est dans une narration plus traditionnelle, sans expérimentation,

j'hésite d'aller le voir.. aussi entendu un peu tout cela.. mais si j'y vais ce sera à cause de Sean Penn..

Marko a écrit:

Non c'est assez bien mené mais tu ne retrouveras pas la force des 4 derniers films ou même de My Own Private idaho. On est dans une narration plus traditionnelle, sans expérimentation,

.

Ah pour du trad. c'est du trad. : pas de prise de risque le GVS... Histoire rondement et correctement présentée.

Les scènes d'intimité donnent vraiment un souffle, une vitalité, une sincérité qui manquent un peu tout le long du film je trouve (et je craque pour James Franco depuis que je l'ai vu en collants verts - vraiment un bon acteur je trouve).

Pour l'histoire, pour le parcours, pour les fringues des années 70, et parce que "oh merci !" GVS nous épargne la logorrhée habituelle sur les gayzzz (tout en en parlant quand même, forcément, mais c'est pas "lourd") et évite l'écueil de la musique de merde (mixez 70's+gaypowa et vous vous rendrez compte qu'il a été champion de ne pas nous affliger de musiques à vomir pendant deux heures... "merci Danny Elfman et Puccini aussi").

Sean Penn, je l'ai pas trouvé flambant... je sais pas... il manquait pas un peu d'énergie, de ferveur ? De charisme ? (et je le trouve "magnétique" d'habitude hein)

Et pour les lesbiennes, c'est normal, c'est comme ça. La femme dans tous les domaines, elle est toujours moins bien représentée, ça change pas vite ça.
(Hé... Journée de la Femme bientôt... Je me souviens du débat de l'an dernier...)

Comme dit Marko : pour connaître une histoire qu'on connaît mal, oui. Sinon, ça désaltère pas un chameau assoiffé dans le désert.


Moyennement apprécié les rires dans les salles dès que les mecs ont des gestes efféminés... Ouais... ça m'a gavé cet étonnement compatissant... condescendant et bien pensant... du "j'en ris parce que je trouve ça charmant" alors qu'il n'y a rien à trouver du tout. Enfin... c'est parce que j'ai eu 2h30 de "ça", c'était trop.

Queenie a écrit:

Moyennement apprécié les rires dans les salles dès que les mecs ont des gestes efféminés... Ouais... ça m'a gavé cet étonnement compatissant... condescendant et bien pensant... du "j'en ris parce que je trouve ça charmant" alors qu'il n'y a rien à trouver du tout. Enfin... c'est parce que j'ai eu 2h30 de "ça", c'était trop.

J'ai apprécié que GVS ne fasse pas de concession sur le maniérisme des personnages, qui est une composante de leur personnalité, en essayant de trouver un juste milieu qui sonne juste. Diego Luna (le second copain de Milk) surjoue quand même un peu trop et n'est pas naturel. Ceci dit on peut aussi en rire comme de n'importe quelle particularité de chacun qui surprend, étonne, dérange, amuse. C'est le plus souvent défensif et d'ailleurs Harvey Milk savait bien en jouer pour mettre les gens dans sa poche en accentuant légèrement le trait là où il savait qu'on l'attendrait. Une façon aussi d'en revendiquer la singularité avec humour. Ni honte ni volonté de dissimuler. Et Sean Penn le rend pas mal.

Marko a écrit:

Queenie a écrit:

Moyennement apprécié les rires dans les salles dès que les mecs ont des gestes efféminés... Ouais... ça m'a gavé cet étonnement compatissant... condescendant et bien pensant... du "j'en ris parce que je trouve ça charmant" alors qu'il n'y a rien à trouver du tout. Enfin... c'est parce que j'ai eu 2h30 de "ça", c'était trop.

J'ai apprécié que GVS ne fasse pas de concession sur le maniérisme des personnages, qui est une composante de leur personnalité, en essayant de trouver un juste milieu qui sonne juste. Diego Luna (le second copain de Milk) surjoue quand même un peu trop et n'est pas naturel. Ceci dit on peut aussi en rire comme de n'importe quelle particularité de chacun qui surprend, étonne, dérange, amuse. C'est le plus souvent défensif et d'ailleurs Harvey Milk savait bien en jouer pour mettre les gens dans sa poche en accentuant légèrement le trait là où il savait qu'on l'attendrait. Une façon aussi d'en revendiquer la singularité avec humour. Ni honte ni volonté de dissimuler. Et Sean Penn le rend pas mal.

Ouais, je reproche pas le parti pris de Gus Van Sant et des comédiens.
Enfin, j'étais peutêtre pas très clair dansce que je disais. Tantpis.

Queenie a écrit:

Ouais, je reproche pas le parti pris de Gus Van Sant et des comédiens.
Enfin, j'étais peutêtre pas très clair dansce que je disais. Tantpis.

T'inquiète j'avais compris que tu parlais des nazes qui se moquent...

J'ai bien aimé cet article de Pascal Mérigeau
ici
En particulier l'histoire du scénariste, Dustin Lance Black!

Marie a écrit:

J'ai bien aimé cet article de Pascal Mérigeau
ici
En particulier l'histoire du scénariste, Dustin Lance Black!

Citation :

«Je suis né dans une famille de mormons et j'ai grandi sur une base militaire de San Antonio au Texas. Dès l'âge de 6 ans, j'ai su ce qui m'attendait si je disais ce que j'étais, j'étais convaincu d'être dans le péché, certain que Dieu ne m'aimait pas et que la honte s'abattrait sur mes parents. Et puis un jour, j'avais 14 ans, j'ai entendu l'enregistrement d'un discours prononcé par Milk six mois avant sa mort, dans lequel il parlait d'un garçon ou d'une fille de Des Moines ou de San Antonio qui, comprenant qu'il ou elle était gay, savait que les siens s'ils venaient à l'apprendre le chasseraient de chez eux, et que ce gosse n'avait d'autre solution que de se cacher ou de se suicider. A la fin, il disait que les homos pouvaient aussi aller vivre en Californie et se battre pour leurs droits, que l'espoir existait pour eux de lendemains meilleurs. Voilà comment Harvey Milk a changé ma vie.»

L'anecdote est pratiquement reprise telle quelle dans le film.

Marko a écrit:

T'inquiète j'avais compris que tu parlais des nazes qui se moquent...

Ces mots...On ne dirait pas "du Marko"!

coline a écrit:

Marko a écrit:

T'inquiète j'avais compris que tu parlais des nazes qui se moquent...

Ces mots...On ne dirait pas "du Marko"!

Et pourtant!